Sur le fil

Des confettis pour un grand cru

<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/liaisonW.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/liaisonW.jpg" align="right" border="0" alt="" /></a>Le matin de la conférence de presse, le milieu culturel et artistique de la région d'Ottawa poussait un «ouf!» de soulagement en apprenant que le conseil municipal allait maintenir les subventions aux arts, à la culture et au patrimoine. La chaude lutte aura certainement épuisé les porteurs de flambeau en cette fin d'année – après une bataille jumelle contre les conservateurs -, mais elle en aura valu la chandelle: un nombre suffisant de conseillers se sont vraisemblablement ralliés à leur cause. Idem pour les garderies et les patinoires extérieures, épargnées par le budget. Les ondes hertziennes crachaient cependant que le maire O'Brien se disait déçu quant à la décision d'une majorité de ses conseillers (15 contre 9), lui qui souhaitait limiter la hausse d'impôts. Il semble bien, cher Larry, qu'il n'y a pas que les initiés qui pensent haut et fort que les arts et la culture, c'est «pas touche»! </p>
<p>J'avais écrit dans cette page que la Coalition des organismes artistiques, menée par Théâtre Action, était bougrement bien organisée à quelques semaines de l'adoption du budget. J'en profite ici pour les ovationner: vous avez su mener votre bateau à bon port et réussi l'exploit, comme en 2004, de renverser la vapeur.</p>
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<p>Revenons à ce matin-là… Ottawa recevait des milliers de confettis blancs sur les épaules – dixit la conteuse <strong>Danièle Vallée</strong> – pour célébrer les 30 ans de <em>Liaison</em>, la seule revue francophone hors-Québec au pays consacrée aux arts. C'était le bienheureux prétexte à cette conférence de presse où le directeur de la publication, <strong>Arash Mohtashami-Maali</strong>, a souligné les «30 ans d'histoires, de réussites et de découvertes; d'histoires individuelles et collectives».</p>
<p>Fondée en 1978, la revue s'est d'abord enracinée en Ontario français pour couvrir les activités culturelles d'un point de vue critique et analytique, pour finalement devenir pancanadienne il y a quelques années. Elle prenait ainsi le pari de trouver un lieu commun pour ce vaste territoire et de mettre en lumière les spécificités de chaque province où les artistes francophones œuvrent en milieu minoritaire. Jamais le nom de la revue n'aura été aussi pertinent.</p>
<p>À l'occasion de cet anniversaire, l'équipe de rédaction propose un numéro audacieux sur les enjeux des revues culturelles et littéraires canadiennes hors-Québec. Par cette entreprise, le directeur du périodique, publié quatre fois l'an aux Éditions L'Interligne, désire «ouvrir les coulisses des éditeurs de revue». «Il y a eu plusieurs tentatives de lancements de revues à travers le Canada, toutes disparues face à de grandes difficultés de financement. On se trouvait en conflit d'intérêts pour en parler nous-mêmes, mais voilà qu'avec ce 30<sup>e</sup> anniversaire, on s'est dit que ce serait bien que le lecteur comprenne les grands défis», explique le directeur, qui souligne que seules deux revues survivent dans le Canada hors-Québec, celle qu'il dirige et <em>Virages</em>, avec laquelle il s'est récemment associé. «<em>On dit souvent: le milieu est petit. De ma vie, je n'ai jamais vu un si petit réseau étalé sur un si grand espace. Quand je regarde nos organismes, quand je vois nos ressources et l'étendue du territoire qu'ils couvrent, je me demande comment le tout peut bien tenir. La réponse est simple : la volonté des gens, la force de vouloir construire un avenir pour nos communautés. Depuis que la revue est devenue pancanadienne, cette réalité est encore plus évidente</em>», écrit M. Moshtashami-Maali dans un dossier sur la revue <em>Liaison</em> du récent numéro.</p>
<p>Trente ans pour un périodique franco-canadien consacré à l'information, à l'opinion et à la création artistique, c'est rarissime. Un grand cru qui continuera à coup sûr à prendre du galon dans les prochaines années. «Les <em>revues sont fragiles, mais leurs collaborateurs sont engagés et obstinés, vous le constaterez</em>», écrit dans le mot d'introduction Danièle Vallée, membre du comité de rédaction de la revue. Espérons que cette fougue suffira à garder le navire hors de l'eau, face à la tempête qui menace à l'horizon. À la suite de la victoire récente des artistes ottaviens, nous nous permettrons l'optimisme. </p>
<p>Procurez-vous le numéro 142 de la revue<em> Liaison</em> dans un kiosque près de chez vous. <a class="" title="www.revueliaison.ca" href="http://www.revueliaison.ca/" target="_blank">www.revueliaison.ca</a><i></i></p>
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