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<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/small.gif"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/small.gif" align="right" border="0" alt="" /></a>«<em>Personnalité: personne connue en raison de son rôle social, de son inf<a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/small.gif"></a>luence</em>.» Voilà comment le dictionnaire définit ce mot fourre-tout qui convient à un bassin de la population moyennement riche et connu. Ces vedettes, figures marquantes, modèles, doivent fréquemment se prononcer sur une tonne de sujets dans les médias, notamment dans les livres thématiques à succès. On y dévoile les passe-temps de ceux-ci, l'hommage à la vie de ceux-là, l'apprivoisement du deuil des autres, etc. Le résultat s'avère généralement intéressant – quoique souvent inégal. On choisit un bel emballage truffé de magnifiques photos et le tour est joué: l'ouvrage se trouve rapidement sur les listes de cadeaux! Et c'est bien là un symptôme propre à notre société: on aime nos "veudettes", nos porte-parole, nos athlètes – un peu moins nos politiciens! – et on ne se lasse pas d'en apprendre sur eux!</p>
<p>En France, on a donné un nom à cette tendance: la <em>peopolisation</em>. Dérivé de <em>people</em>, le néologisme désigne l'utilisation à des fins médiatiques de l'image de personnalités célèbres.</p>
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<p><strong>La petite séduction</strong></p>
<p>Eh bien, me croirez-vous si je vous dis que la première petite graine de peopolisation vient d'être plantée en Outaouais, cette région qui souffre d'une carence en sentiment d'appartenance? Eh oui, et ça prend la forme d'un beau livre haut de gamme intitulé <em>Les Trésors cachés de Gatineau et de l'Outaouais. 110 recettes de 110 personnalités régionales</em>. On a ainsi fait appel à des personnalités originaires de l'Outaouais ou qui y résident – artistes, athlètes, politiciens, journalistes, entrepreneurs, citoyens engagés – pour qu'ils ouvrent leur livre de recettes familiales… </p>
<p>On y trouve ainsi le sucre à la crème d'<strong>Ariane Gauthier</strong>; la soupe aux lentilles rouges de <strong>Daniel Lanois</strong>; les chanterelles de <strong>Dominik Sokolowski</strong>; le parmentier d'agneau aux épices de <strong>François Dompierre</strong>; le saumon au chèvre d'<strong>Hélène Bourgeois-Leclerc</strong>, le pouding vapeur du maire <strong>Marc Bureau</strong>; la sauce à spaghetti extra champignons de <strong>Xavier Caféïne</strong>; et j'en passe… J'ai pour ma part réalisé la salade-repas du musicien-réalisateur Carl Bastien, le bœuf coréen de la journaliste <strong>Nathalie Tremblay</strong>, le saumon au gingembre de <strong>Philippe Falardeau</strong> et le veau parmigiana de la conseillère <strong>Jocelyne Houle</strong>. Le goût de la recette n'était pas teinté par son passeur, mais le plaisir de faire la recette d'Untel se faisait sentir. «Chéri, il y a des brochettes de poulet à la Hugo Girard pour souper!»</p>
<p>En plus de se prononcer sur l'origine de la recette, les personnalités sont invitées à partager leur «petit trésor» de la région: <strong>Mario Girard</strong> de La Presse craque pour le lac Meech à 18h; la nageuse de compétition <strong>Chanelle Charron-Watson</strong> a un faible pour la boutique Pomme et Citron; <strong>Gilles Provost</strong> déclare son amour pour le parc des Portageurs. Le livre renferme aussi quelques étrangetés – le poulet aux croustilles de la maman de <strong>Mathieu Marcot</strong>te; le millefeuille à base de pudding à la vanille Jell-O de <strong>Patrice Bélanger</strong>; le «petit trésor» du boxeur <strong>Gaétan Hart</strong>, qui va à la Cage aux sports (!!) -, mais cela contribue aussi au charme du recueil (comment dire?) hétéroclite.</p>
<p>Le plus ironique dans ce beau projet de séduction massive est que son instigateur n'est pas un fils de l'Outaouais, mais bien un Bleuet du Saguenay! Voilà cinq ans que l'idée trottait dans la tête de l'homme d'affaires <strong>Sylvain Perron</strong> (Tactik é Astus), qui était tombé sous le charme d'un livre semblable – <em>100 personnalités, 100 recettes</em>, par la Fondation des Ailes de la mode. S'il y a une valeur sûre en Outaouais, c'est bien la gastronomie, et M. Perron l'a compris! Il a alors réuni une équipe chevronnée: le centre de formation Relais de la Lièvre-Seigneurie à la confection des recettes; le photographe <strong>Mone Cheng</strong>; les chefs <strong>Luc Montagne</strong>, <strong>Gaëtan Tessier</strong> et <strong>Alexandre Gonnot</strong> au stylisme culinaire; ainsi que le chef <strong>Luc Gielen</strong> à la supervision et à la coordination.</p>
<p>S'en retournant vers son territoire d'origine après 19 ans dans l'Outaouais, Sylvain Perron a lancé le livre un peu comme son legs à une région qu'il a prise en affection. Un tome II pour l'Outaouais pourrait voir le jour, en fonction du succès du premier, publié à 7000 exemplaires (disponibles dans les librairies de la région) et dont 10 % des profits iront aux petits déjeuners de la Soupière de l'amitié. Mais avant, il sortira une édition pour le Saguenay-Lac-Saint-Jean. C'est presque dommage que M. Perron ne nous ait pas offert sa recette de la vraie et ragoûtante tourtière de son coin de pays, question de nous donner un dernier petit bout de réconfort avant de s'éclipser…</p>
L’Outaouais "people"
Mélissa Proulx