<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_salleG-CW.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_salleG-CW.jpg" border="0" alt="" /></a></p>
<p>La semaine dernière, je me réjouissais dans cette chronique de l'apparition de deux nouvelles salles de spectacle sur le territoire outaouais. Cette semaine, je pleure la perte d'une de leurs inestimables consœurs… La salle Gilles-Carle de la Maison de la culture de la Vallée-de-la-Gatineau (MC-VG) a été la proie des flammes samedi dernier. L'unique centre culturel de Maniwaki n'est plus.</p>
<p>Logée dans une ancienne salle de cinéma datant des années 1960, la salle de 550 places endossait sa vocation culturelle il y a une vingtaine d'années. Mandataire officiel de la MRC de La Vallée-de-la-Gatineau, la MC-VG y présentait depuis une programmation variée – films, théâtre, humour, concerts… Puis, en 2004, on la baptisa Gilles-Carle, en l'honneur du cinéaste originaire de Maniwaki, à l'occasion de la première édition du Festival Images et Lieux (FIL). Avec pour porte-parole sa lumineuse compagne Chloé Sainte-Marie, le prolifique réalisateur avait fait le voyage pour assister à un spectacle-hommage à vous fendre l'âme et le cœur, en guise de soirée d'ouverture du FIL. Consacré au cinéma à thématique rurale, le FIL a ensuite connu quatre passionnantes éditions, avant d'être suspendu en 2008.</p>
<p>Menant ma petite enquête, j'avais alors joint la présidente de la MC-VG, <strong>Emmanuelle Michaud</strong>, qui déplorait la suspension des activités de l'organisme sans but lucratif, faute de financement. Depuis, on avait mis en place un plan de relance, qui avait conduit à la nomination du coordonnateur <strong>David Reny</strong> en décembre dernier. On s'apprêtait même à lancer une nouvelle saison ce jeudi! De mars à septembre, <strong>Fred Pellerin</strong>, <strong>Dominic et Martin</strong>, <strong>Marie-Mai</strong> et <strong>Patrick Norman</strong> étaient à l'horaire. On attendait une confirmation des <strong>Cowboys Fringants</strong> pour décembre…</p>
<p><strong>Larmes</strong></p>
<p>Je pleure symboliquement la fatalité, la cruauté du feu ravageur. Je pleure toute l'énergie déployée par la corporation de la Maison pour faire renaître de ses cendres (!) le centre culturel. Je pleure les souvenirs qu'ont avalés les flammes, sans égard pour ceux qui les portaient.</p>
<p>Mais je ne pleure pas la salle Gilles-Carle… Parce qu'elle n'a pas cessé d'exister. Au lendemain du drame, l'équipe passe déjà à l'action pour rebâtir ce centre, perpétuer ce nom, cette âme… Jointe au téléphone, M<sup>me</sup> Michaud affirme que les spectacles pourront être relocalisés, probablement au centre des loisirs de Maniwaki, que les appuis fusent de toute part, que les demandes de subvention pour la rénovation pourront être transférées et même bonifiées pour la reconstruction. «Je suis peut-être ambitieuse, mais j'aimerais que la programmation 2010 se fasse dans la nouvelle salle. Pour nous, il faudrait qu'au printemps, les plans et devis soient faits et qu'on aille de l'avant avec une construction», espère-t-elle, ne pouvant affirmer si la salle serait reconstruite au même endroit. «Une chose est sûre, ça demeurera une salle multidisciplinaire, prioritairement une salle de spectacle, mais on espère avoir des films encore.» À ce stade, elle ne pouvait garantir la survie du FIL…</p>
<p>Un centre culturel est le chaudron bouillonnant d'une communauté, l'âme d'une ville. En plus de contribuer au développement économique, culturel, touristique et communautaire de Maniwaki, la salle Gilles-Carle était aussi une poutre de son histoire, de son patrimoine. Un héritage que seule la communauté peut entretenir. Espérons que la paperasse ne ralentira pas trop les ardeurs de ses bâtisseurs…</p>
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Rebâtir
Mélissa Proulx