Sur le fil

Place au French

<p>Alors que la direction du Canadian Tulip Festival (l'utilisation du vocable anglais me semble plus appropriée ici) trébuche dans les fleurs du tapis de la Commission de la capitale nationale (CCN) en manquant de respect de façon navrante envers son public francophone, on se réjouit de l'assurance d'autres organisations de la région… Avant de partager avec vous cette récente floraison, permettez-moi de revenir rapidement sur la controverse qui secoue présentement les plates-bandes ottaviennes. Le Festival canadien des tulipes a lancé sa programmation anglophone la semaine dernière en ne jugeant pas nécessaire d'inviter les médias francophones. La direction a justifié ce faux pas par un retard à la traduction des documents, en ajoutant que la programmation francophone allait être lancée deux semaines plus tard. Le directeur exécutif, <strong>Julian Armour</strong>, en a rajouté en insistant auprès d'un journaliste du <em>Ottawa Sun</em> sur tous les efforts déployés par l'équipe pour assurer une diffusion bilingue, non obligatoire, tenait-il à préciser. Or, il semblerait qu'en louant des terrains de la CCN, le festival s'engage à assurer un événement à affichage bilingue. Ainsi, il faudra attendre le 8 avril pour découvrir quelles fleurs le fortuné festival réserve aux francophones, puisqu'il consacre environ le quart de sa programmation aux <em>French-speaking people</em>.</p>
<p><strong>Lever de Rideau</strong></p>
<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_annie2W.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_annie2W.jpg" align="left" border="0" alt="" /></a>Trêve de soupirs – nous aurons certes la chance de nous repencher sur le festival de<a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_annie2W.jpg"></a>s bulbes en temps voulu -, je tiens à vous faire part ici d'une belle initiative, celle des Rideau Awards. Créée l'an dernier, cette remise de prix annuelle a pour mandat de récompenser le théâtre professionnel local et s'était jusqu'ici investie auprès de la communauté anglophone. Le comité directeur fait maintenant un premier pas en remettant un prix Coup de cœur à la communauté théâtrale francophone – qui récompensera deux artistes ex æquo cette année. Tout cela pour amorcer un virage qui vise à rendre l'événement bilingue dès 2010. «Je pense qu'on est sur le point de voir de plus en plus de partenariats entre les deux communautés. Il y a une énorme volonté, de la part des artistes d'ici, de créer ce lieu commun. Il y a tellement de belles choses à aller chercher dans la méthode de travail de l'un et de l'autre», de constater la comédienne <strong>Annie Lefebvre</strong> (photo), qui joue aussi bien en anglais qu'en français et qui siège au comité directeur. <a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_annieW.jpg"></a></p>
<p>Pourquoi cette décision d'une aussi petite organisation autogérée épate-t-elle à ce point? Peut-être parce que de gros événements tels que le Festival de jazz d'Ottawa, la Super Ex ou le Festival canadien des tulipes peinent tant à adapter leur contenu à l'ensemble de leur public… Quoi qu'il en soit, voilà qui fait du bien à entendre. Non seulement la scène théâtrale ottavienne s'est dotée d'une remise de prix pour souligner l'excellence de ses artistes et artisans – à l'instar de Toronto et de ses Doras notamment -, mais elle tente le tout pour le tout en célébrant LA communauté théâtrale d'Ottawa dans son ensemble, sans division de langues. Ainsi, pour la cérémonie de 2010 – «qui va donner un gros bang! et qui sera présentée dans une plus grande salle» -, le nombre de prix va pratiquement doubler et l'animation sera assurée dans les deux langues, le site Internet étant déjà bilingue (<a class="" title="www.rideauawards.ca" href="http://www.rideauawards.ca/" target="_blank">www.rideauawards.ca</a>). </p>
<p>La remise de prix 2009 aura lieu le dimanche 5 avril au théâtre de la Cour des arts. «Je pense que ça va engendrer la naissance de l'entité théâtrale d'Ottawa-Gatineau. Les gens de l'extérieur vont nous reconnaître comme une seule et même communauté, mais bilingue, qui a transformé ce qui nous a déjà divisés en quelque chose qui nous unit à l'avenir», de conclure Annie Lefebvre, mise en nomination dans la catégorie Interprète féminine de l'année pour son rôle dans <em>Danny and the Deep Blue Sea</em>.</p>
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<p>Si le Fringe proposait déjà une formidable plate-forme pour des spectacles dans les deux langues, notons que le Magnetic North Festival joint le club cette année en offrant, par l'intermédiaire du Projet Rideau, des performances dans la langue de Molière, du 5 au 13 mai. Le Théâtre la Catapulte a en effet commandé une courte pièce à six dramaturges ottaviens, francophones et anglophones, ayant pour thème un lieu du centre-ville d'Ottawa. L'exercice sera repris lors de la troisième édition de l'événement biennal Zones théâtrales en septembre prochain (la programmation sera annoncée en juin).</p>
<p>photo: © Andrew Alexander</p>