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<p>Nous y voilà déjà (enfin). Le bal des festivals à la température clémente s'amorce avec le Festival canadien des tulipes, qui enlace le mois de mai et qui traîne, à sa suite, une flopée d'événements – «la région des festivals», dit-on de plus en plus de Gatineau-Ottawa. Or, le festival floral a raté le lancement de sa navette, faut-il le rappeler. L'organisation s'est depuis excusée de son «faux pas» d'avoir dévoilé la programmation lors d'une conférence de presse unilingue anglophone deux semaines avant de daigner en consacrer une au volet francophone. <a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_tulipes2.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_tulipes2.jpg" align="right" border="0" alt="" /></a></p>
<p>J'ai toujours été une fana de ce charmant festival. Il m'a permis, il y a quelques années, de découvrir des formations musicales singulières au parc Major… Malgré son changement de cap de 2007, il me permet encore de faire découvrir à la visite de passage le canal Rideau et le lac Dow, d'admirer les plates-bandes et les artistes les auréolant. Le nouveau pavillon international, avec sa trentaine de pays représentés, s'avère aussi une formidable occasion pour l'épicurienne que je suis de goûter à d'autres cultures par leurs mets, leurs produits artisanaux, leurs danses, leur musique. Je dois avouer toutefois que le volet si gauchement baptisé «Celebridée» n'a jamais attiré mes pas. Peut-être réussira-t-il cette année?</p>
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<p><strong>Où donner de la tête</strong></p>
<p>J'ai beau trouver un charme indéniable à ce festival qui attire pas moins de 600 000 visiteurs chaque printemps, il n'en reste pas moins que cette année, le cœur n'y est pas. Serait-ce les frasques du dernier lancement couvertes largement dans les médias? Serait-ce la programmation, si timide en présentations bilingues ou francophones? Ou encore l'impression générale d'éparpillement qu'elle m'inspire?</p>
<p>Décrit comme la «fête née de l'amitié», le festival qui a les tulipes pour ancrage, symbole et apparat est difficile à cerner. Entre la littérature, les conférences, la musique, les arts visuels, le cirque et la bouffe, on ne sait où donner de la tête. Et cela n'est pas tant lié à la variété de domaines qu'au manque de ligne artistique cohérente. </p>
<p>En multipliant les activités et les sites, l'édition 2009 contribue à ce sentiment de dislocation. Pourquoi ne pas rassembler les conférenciers sous une même thématique? Pourquoi ne pas créer une seule et même foire où les troubadours pourraient se produire? Pourquoi ne pas faire tomber les barrières entre les présentations en français et en anglais (cette distinction sur laquelle on insiste tant sur le site du Festival), en offrant des soirées où les deux solitudes trouveraient leur compte? Le Festival se cherche encore depuis son retour aux sources en 2007, et il me semble évident que cela a beaucoup à voir avec les efforts déployés pour contenter les deux cultures séparément, plutôt qu'harmonieusement… </p>
<p>photo: © 2009, CCN</p>
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<p>Retraçons tout de même les incontournables de ces 18 jours bien remplis. Dans la série Celebridée, notons, parmi les conférenciers, l'illustre <strong>Margaret Atwood</strong>, l'humoriste <strong>Rick Mercer</strong>, la sœur <strong>Helen Prejean</strong>, mais aussi le cinéaste <strong>Alexandre Trudeau</strong>, l'analyste politique <strong>Jean-François Lisée</strong>, l'historien <strong>Jean Provencher</strong>. En musique se produiront notamment le contre-ténor ottavien <strong>Daniel Taylor</strong>, la soprano <strong>Suzie Leblanc</strong>, <strong>Lynn Miles</strong>, les formations <strong>Constantinople </strong>et <strong>Les Boréales de Montréal</strong>, ainsi que <strong>Gilles Vigneault</strong>. Au rayon cirque, la <strong>Troupe acrobatique de Nanjing</strong> offrira un total de 23 performances, le <strong>Carnival Diablo</strong> et <strong>Les 7 Doigts de la main</strong> présenteront leurs récentes créations, alors que l'École de cirque proposera démonstrations, ateliers et spectacles gratuits.</p>
<p>Dans la rangée «bonne résolution», soulignons l'initiative Tulipe verte, qui défend des attitudes vertes sur les lieux du Festival, en plus d'une exposition qui propose des options écologiques à adopter quotidiennement. </p>
<p>Pour consulter l'horaire complet, échelonné du 1<sup>er</sup> au 18 mai, consultez le <a class="" title="www.festivaldestulipes.ca" href="http://www.festivaldestulipes.ca/" target="_blank">www.festivaldestulipes.ca</a>.</p>
Frileux d’un printemps
Mélissa Proulx