<p>Une vague déferlante d'amendes et de suspensions de permis semble affecter les établissements «alcoolisés» de la ville de Gatineau ces derniers mois… Les causes? Multiples. Désordre public, bruit, mouches dans les bouteilles d'alcool, dépassement de la capacité d'accueil à l'intérieur ou sur la terrasse, tenue de soirées animées alors que le permis ne contient pas de mention spectacles, etc. Comment soigner ces plaies? Par le projet particulier d'urbanisme (PPU) du centre-ville, répond la Ville! Vous aurez compris que je schématise un peu ici, mais ce portrait dessiné à gros traits n'est pas si loin de la réalité…</p>
<p><a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_troquetW.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_troquetW.jpg" align="right" border="0" alt="" /></a></p>
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<p><strong>Le spectre de la promenade</strong></p>
<p>Si délinquants que ça, les tenanciers de bars et de restaurants gatinois? On serait tenté de le croire à la lecture des manchettes des journaux: «La Boîte à chansons privée de son permis d'alcool» (<em>Le Droit</em>, 25 mars 2009); «Deux semaines sans 4 jeudis» (<em>Le Droit</em>, 30 juillet 2009); «Le permis d'alcool du Troquet suspendu pour 20 jours» (<em>Le Droit</em>, 19 août 2009)… Or, à y regarder de plus près, le problème apparaît plus profond que cela. Vrai, les infractions ont été commises et les policiers ont fait leur boulot en intervenant auprès des fautifs. Vrai, la Régie des alcools, des courses et des jeux du Québec fait judicieusement respecter la réglementation en octroyant des amendes exemplaires. Là où la gangrène commence sérieusement à s'infiltrer, c'est dans les règlements de la Ville même quant à la délivrance de permis de bar sur son territoire… Pas étonnant, on relève encore du moratoire imposé par l'ancienne Ville de Hull qui visait à freiner une vague de violence et de déraillement ayant sévi sur la promenade du Portage et ses environs dans les années 90! Bref, à trop faire miroiter le spectre du passé hullois comme lieu de déboires, de beuveries et de brutalité, on en vient à sérieusement compliquer la vie à des propriétaires d'entreprises qui cherchent à obtenir de simples permis ou des mentions sur celui qu'ils ont déjà. Ce qui a pour résultat de mettre des bâtons dans les roues d'un café Aux 4 Jeudis – Grand Prix du tourisme québécois 2008 – restauration: développement touristique – qui dépasse de peu sa capacité terrasse pour ensuite lui accorder un permis plus indulgent; de nuire à un Troquet qui propose des soirées animées depuis 12 ans – conte, poésie, kino, blues, etc. – à qui on a tapé sur les doigts puisqu'il n'a pas la mention spectacles à son permis. Bref, on mène la vie dure à de véritables institutions du Vieux-Hull qui travaillent à faire vibrer leur clientèle en encourageant la relève musicale, en présentant des soirées thématiques et originales (ciné-terrasse, slam, poésie, DJ, etc.), tout cela en se basant sur la réalité d'il y a presque 20 ans…</p>
<p>Jointe au téléphone, la conseillère du district de Hull, <strong>Denise Laferrière</strong>, en convient: «Actuellement, il n'y a pas de "pairage" entre ce qui se dit à la Ville et ce qui se fait concrètement. Avec le PPU, on va avoir un instrument pour dire ce que l'on veut pour le centre-ville [que l'on souhaite vibrant, avec un pôle ludique, un secteur culturel avec animation…]. En ce moment, on est un peu pris entre l'arbre et l'écorce, et les tenanciers de bars et de restaurants aussi. Ils font toujours à la limite de ce qu'ils peuvent faire et parfois, ils dépassent la limite. Et c'est ça qui est arrivé.» </p>
<p>Confiante, Denise Laferrière assure que le PPU – qui sera voté le 22 septembre, juste avant les élections, «ce qui assure que la personne élue devra suivre le nouveau plan» – permettra un renouveau avec une réglementation mieux adaptée à la réalité d'aujourd'hui. </p>
<p>PPU… trois grosses lettres qui en disent long, qui se gonflent de fierté, mais qui attendent encore de se faire conjuguer au mode impératif présent…</p>
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<p>© Tourisme Outaouais</p></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote></blockquote>
Dépits d’alcool
Mélissa Proulx
Une espèce de prohibition est toujours le prix à payer pour des excès passés. Il serait difficile de faire autrement pour enrayer le dérapage. Redonner une vocation ludique, culturelle est toujours souhaitable, encore faut-il que le nombre de personnes maximum dans les bars soit respecté et que les propriétaires de ces établissements soient des gens sérieux, pas seulement des hommes d’affaires ayant flairé le pactole, sans aucune considération sociale, pour qui les lois ne sont plus importantes après l’obtention du permis…