Sur le fil

Emprunter les voies dessinées

<p><em>photo: <a href="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_bdW.jpg"><img src="http://www.voir.ca/blogs/popculture_gatineau/pop_bdW.jpg" align="right" border="0" alt="" /></a>À Bruxelles, la bande dessinée est partout: dans les boutiques, au musée, dans le métro, sur les murs… </em></p>
<p> </p>
<p>Quiconque observe la scène municipale un tant soit peu l'aura constaté: comme une ado en puissance, la ville de Gatineau se cherche. Elle est en quête de sa personnalité propre, de ses champs d'intérêt, d'activité… Normal, me direz-vous, sa nouvelle identité date de 2002! Or, à la veille de la troisième élection depuis la fusion municipale, le temps est venu de s'interroger sur le sens identitaire de la ville. La soupe est proche du seuil d'ébullition: on sent qu'au conseil municipal et en coulisses, les idées bouillonnent, les projets se multiplient… Reste à savoir si les députés et maire élus le 1<sup>er</sup> novembre prochain auront les couilles de leurs ambitions et arriveront, lors de leur prochain mandat, à forger une identité forte, foisonnante et une personnalité bien définie à Gatineau.</p>
<p>Vous me voyez venir avec mes sabots: le secteur culturel s'avère un excellent véhicule pour permettre à une ville de prospérer. Montréal, Québec et Toronto nous en ont fait la probante démonstration ces dernières années. Après tout, Gatineau est la quatrième ville en importance au Québec: qu'attend-elle pour se positionner culturellement? </p>
<p>Or voilà qu'une idée – ayant germé dans la tête d'un bédéiste (<strong>Paul Roux</strong>) et voyagé jusqu'à une députée enthousiaste (<strong>Denise Laferrière</strong>) – pourrait être un filon intéressant pour Gatineau. Je parle de cette suggestion originale qui a fait l'objet d'un article dans <em>Le Droit</em> («Au coin des rues Spirou et Lucky Luke?», 26 août 2009): celle de s'inspirer de la thématique de la bande dessinée pour nommer les rues d'un projet résidentiel (qui poussent comme des champignons sur le territoire).</p>
<p>En voilà une discipline dans laquelle Gatineau se démarque! L'Université du Québec en Outaouais offre le seul bac en bande dessinée en Amérique du Nord; le Festival international de la bande dessinée de Gatineau fête ses 10 ans cette année; le studio coopératif Premières Lignes, la seule maison d'édition spécialisée en bande dessinée de l'Outaouais, prend de l'expansion… </p>
<p>La thématique de la bande dessinée pourrait ainsi s'étendre à longueur d'année et, qui sait, d'ici 5 ou 10 ans, la ville pourrait remporter le titre de «capitale québécoise de la bande dessinée», à l'instar de Bruxelles pour l'Europe? Pour y arriver, il faudrait faire en sorte que les activités se donnent l'année durant et s'intéressent aussi à la BD artistique ou alternative, pousser les bédéistes à rester dans la région, créer des collabos avec des maisons d'édition, etc.</p>
<p>Comme dans la capitale européenne qui a excellé dans l'art d'intégrer le neuvième art au paysage urbain, la bande dessinée pourrait se retrouver un peu partout (avec goût): sur les murales, dans les boutiques, au musée, dans le transport en commun, dans des œuvres d'art public ou sur les panneaux de signalisation. Pour éviter de payer des droits d'auteur dispendieux, la priorité serait donnée aux personnages et aux thématiques de la BD d'ici.</p>
<p>Pourquoi bouder une forme d'art au profit d'une autre? Parce qu'elle est trop jeune pour avoir acquis ses lettres de noblesse? N'attendons pas que d'autres villes se l'approprient avant de prendre les devants! Notre ville est jeune, accueillante pour les familles, et renferme tous les atouts nécessaires pour devenir un centre urbain dynamique où la bande dessinée fleurit, éclot, innove.</p>
<p>Et si cette montée doit s'amorcer avec un projet résidentiel aux couleurs «bédéesques», avec un festival de la bande dessinée plus novateur, par un centre-ville animé qui offre de nombreux lieux culturels, qu'il en soit ainsi.</p>
<p>Quel candidat à la mairie saura témoigner la plus grande ouverture devant les grands projets culturels de demain, aussi ludiques soient-ils? Je suis tout ouïe.</p>
<p> </p>