Êtes-vous déjà débarqués dans une ville étrangère avec l'envie de plonger, autant que le temps et vos moyens le permettent, dans la culture locale? Vous vous dirigez alors vers les petits restos typiques, vers les monuments patrimoniaux et les constructions architecturales célèbres, et vous menez le pas vers les lieux culturels – musées, galeries, salles de spectacle, cinémas – pour goûter la culture à pleines bouchées artistiques. Y a-t-il meilleure façon de voyager que celle-là – par l'entremise des traditions, des arts, des modes d'expression qui nous sont peu familiers? Puisque la vitalité artistique est censée refléter le visage d'une société, n'est-ce pas?
Maintenant, comment répondriez-vous à des visiteurs étrangers qui vous demanderaient de les guider dans un pèlerinage artistique de votre milieu? Comment les aideriez-vous à cheminer vers l'essence artistique et traditionnelle qui forge votre identité? Et vous, comment consommez-vous le produit culturel local?
C'est pour fouiller ce genre de questions que la revue Liaison s'est penchée sur le sujet dans son dossier La culture et moi de son numéro d'hiver 2009-2010 (en kiosque depuis le 2 décembre). Mené habilement par l'auteur torontois Paul Savoie, le dossier traite notamment de l'accès aux produits culturels en milieu minoritaire, aborde l'intérêt du public pour la culture au Canada français et pose la question de l'art à l'ère de Twitter.
La série de sept articles se clôt par deux tests mettant à l'épreuve notre degré d'engagement envers la culture de notre milieu. Existe-t-on à l'intérieur de notre propre culture ou sommes-nous de simples témoins silencieux, sans engagement aucun?
La première décennie de l'an 2000 a pris des airs insoupçonnés en ce qui a trait à nos rapports à la culture… Spécialement en cette fin de décennie, alors que la planète fait face à une récession (qui mène à des coupes budgétaires dans les arts) et que les médias sociaux et autres cellulaires font des individus des pies insatiables qui ont une opinion sur tout.
Examen de conscience
Voilà une occasion, rare, de réflexion et d'examen de conscience sur une question majeure que propose la revue Liaison. Quel rôle choisissons-nous d'accorder aux arts dans nos vies? Le lecteur de ces pages ou de celles de la revue des arts franco-canadienne a déjà franchi un pas vers l'information, mais à quel point connaît-il son pouvoir pour la sauvegarde du produit culturel local? Tout comme le dossier de Liaison, voilà des questions suspendues qui méritent certainement qu'on s'y attarde et qu'on les mette à l'ordre du jour. À quand une plate-forme qui permettra aux francophones minoritaires au Canada d'échanger sur leurs découvertes artistiques et sur les enjeux auxquels ils font face dans leurs centres culturels, programmes scolaires, salles de spectacle, etc.? La volonté est là, les manifestations pleuvent, mais les ressources se font rares… Il m'apparaît que les communautés francophones, dispersées, n'arrivent pas à mettre en pratique le principe de collégialité que l'ère des médias sociaux à la Twitter et Facebook a pourtant remis au goût du jour…
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