Débarbouiller 2009
2009. Ce qu'elle a été pour nous,
régionalement, sur papier, dans les consciences. Ce qu'on aura le plus retenu de
cette année faste en événements et en célébrations… mais pauvre en gains et en
expansions. Du moins est-ce l'impression qu'elle nous laisse, ladite «maudite»,
qui vient sceller la première décennie des années 2000.
Sur fond de crise donc – faut-il le rappeler? -, elle aura tout de même
attiré son lot de spotlights et de paillettes, notamment avec la tenue du Gala des prix Génie au
Musée de l'aviation du Canada. Une première pour l'Académie canadienne du cinéma
et de la télévision, qui privilégiait d'ordinaire Toronto, ce qui a été rendu
possible notamment grâce à la détermination de la CCN. Un ballon qui se sera finalement
vite dégonflé, le déroulement et les résultats du Gala confirmant plus que
jamais le clivage entre le Canada anglais et le Canada français en cinéma. Trois
événements biennaux sont venus ponctuer 2009. À commencer par le Gala des prix
Trille Or de l'APCM. Déménagé dans le gymnase de La Cité collégiale,
l'événement, animé habilement par Rebecca MaKonnen, était méconnaissable par sa
qualité et sa rigueur. Une carte de visite qui, espérons-le, achèvera de
convaincre Radio-Canada de diffuser le Gala à la télévision en 2011, en plus de
le faire à la radio.
Autrement, toute une horde d'artistes britanno-colombiens
débarquaient à Ottawa pour la Scène
Colombie-Britannique, qui succédait aux éditions du Québec, de
l'Alberta et de l'Atlantique. De la visite rare des Mother Mother, Alex Cuba et
autres Kinnie Starr que venait couronner la diva Diana Krall.
Zones théâtrales nous revenait aussi dans une version plus efficace et
condensée, comprenant notamment le fabuleux théâtre ambulant de Projet Rideau / Rideau Project, où les communautés théâtrales francophones et anglophones se
rencontraient dans les entrailles de la ville.
Au rayon des bons coups – puisqu'il y en a eu -,
cochons dans notre liste: la remise en gare du train à vapeur
Hull-Chelsea-Wakefield, un joyau touristique de la région; le lancement du
projet-pilote du BIXI – on espère que l'étude aura été concluante! -; ainsi que
l'ouverture du Centre des arts Shenkman -2010 devrait dévoiler tout son
potentiel.
La liste comprend aussi des rayures et griffonnages: la malencontreuse
fermeture du Groupe Lab de danse après 40 ans de création ; l'incendie de la Maison de la culture de la
Vallée-de-la-Gatineau; la grève des employés de la Société du Musée des civilisations, un
conflit de deux mois qui se réglait à temps pour les
Fêtes.
Encore d'autres «punaises» ponctuent notre calendrier 2009. La plupart de ces marques
s'estomperont vite, d'autres prendront leur temps… Heureusement, le début d'une
nouvelle année annonce invention et renouvellement. Pour nous épater encore et
nous confondre sans cesse en 2010, on pourra toujours compter sur les artistes,
ces bibittes de création intarissables. Je lève mon verre à ces promesses de
rendez-vous…