Sur le fil

Course destination Outaouais

Comme les tiges des jonquilles qui percent le sol gelé, il y a des signes avant-coureurs qui ne trompent pas et qui confirment que le printemps est finalement arrivé! Les compagnies de théâtre révèlent les unes après les autres leur saison à venir avant de mettre fin à la présente; les festivals travaillent à compléter leur programmation; les compositeurs sortent de leur période d'hibernation pour présenter leur nouveau gravé ensoleillé… Des appels sont aussi lancés aux artistes en herbe enclins à rehausser leur année 2010 d'une expérience sans pareil…

La Course des 5 entre dans cette catégorie. Sorte de croisement entre La Course destination monde et le Kino Kabaret, La Course des 5 est un concours de courts métrages lancé par la Table jeunesse Outaouais (TJO) à l'intention des 17-35 ans amants de cinoche. Le concept? Les cinq finalistes choisis se verront attribuer un territoire de l'Outaouais pour lequel ils produiront un court de sept minutes sur le thème de la participation citoyenne. Ainsi, les cinq apprentis cinéastes investiront chacun l'un des cinq territoires (Gatineau, Vallée-de-la-Gatineau, Pontiac, Papineau, Collines-de-l'Outaouais) pour accoucher de cinq films qui, comme une denrée rare, entreront sans doute dans les annales régionales.

On l'a dit, écrit, et on martèle encore cette idée: l'Outaouais souffre d'une identité tremblotante, pauvre qu'elle est en ouailles fidèles, ambassadeurs et citoyens engagés qui revendiquent un sentiment d'appartenance. Ces dernières années, les arts ont néanmoins été un véhicule de promotion non négligeable: on pense à nos événements, à nos artistes et à des initiatives comme la revue historique Hier encore, qui fouille notre passé et notre patrimoine, ou le recueil de bande dessinée Projet Outaouais (Studio Premières Lignes), dans lequel les créateurs participants proposaient la région imaginée, la région contée.

On ne peut en dire autant du septième art… Hormis les festivals de films qui font les beaux jours des cinéphiles, on ne peut pas prétendre que la région brille par son cinéma, aussi talentueux que soient les Philippe Falardeau et Benoît Pilon – qui, cela dit, ne renient en rien leurs racines. La production régionale demeure bien maigre sur le territoire.

En lançant cet appel aux jeunes et en leur offrant une expérience professionnelle valorisante (avec formation sur la scénarisation, le documentaire et la participation citoyenne), la TJO permettra – chose rare – d'admirer les attributs de la région sur grand écran et, qui sait, donnera la piqûre à de jeunes cinéastes qui pourront succéder un jour aux Falardeau et Pilon.

Les cinéastes, qui devront se débrouiller pour l'équipement, disposeront d'un budget de 1000 $ pour produire leur vidéo et courront la chance de remporter le grand prix de 1500 $. L'identité des cinq finalistes sera connue le 30 avril. Les aventuriers auront jusqu'au mois de juillet pour produire leur film, qui sera ensuite projeté devant public; un jury sélectionnera le gagnant.

Les candidatures seront admises jusqu'au 16 avril à 16h. Formulaires et critères d'inscription au www.coursedes5.ca.

 

Un FOÉ multidisciplinaire

Le Festival de l'Outaouais émergent (FOÉ) – qui, ô joie, se verra doté cette année d'un volet BD!! – a aussi lancé son appel aux «artistes émergents de tous les horizons: musique, théâtre, arts de la rue, arts visuels, BD, performance, etc.». Sans pour autant refuser les artistes nationaux, le FOÉ désire poursuivre son mandat de prioriser les artistes locaux dans sa programmation. Les candidats ont jusqu'au 16 avril pour faire parvenir leur dossier. Formulaires et critères au www.festfoe.ca.

Après un succès avéré en 2009, l'événement s'engage vers une troisième édition encore davantage diversifiée que les précédentes et promet plus que jamais de mettre le talent florissant en valeur, du 9 au 12 septembre.