Sur le fil

Les festivals pour les nuls

Quelques règles simples qui sont, je le conçois, faciles à oublier, mais qui, une fois mises en pratique, feront de votre été 2010 une saison exceptionnelle:

Règle no 1: Vous n'êtes pas fait en chocolat

S'il est vrai que notre climat et ses nombreux aléas peuvent mettre un frein au plaisir, il n'en reste pas moins que le festivalier se doit de s'adapter à toute éventualité, tout comme le font si bien le cultivateur, l'amuseur de rue ou le campeur. Munissez-vous d'un bon manteau de pluie (les parapluies bloquent généralement la vue à des dizaines de personnes derrière vous) et le tour est joué! Il aurait fallu un déluge digne de celui de Saguenay en 1996 pour que je manque la superbe prestation de Courtney Love dans le cadre du Bluesfest, alors qu'elle fêtait son 46e anniversaire sur les plaines LeBreton. Et si vous voulez mon avis, mes meilleurs souvenirs de festivals sont survenus quand le temps était le moins favorable. Vous vous souvenez du spectacle donné sous la pluie par Girl Talk l'an dernier au Bluesfest? Mémorable et salissant, comme ça a été le cas le 12 juillet dernier, alors que plus de 10 000 fans s'étaient entassés – comme des sardines, j'y étais! – dans la rue York pour voir City and Colour sur la scène La Vie en Pop du Bluesfest. La pluie qui a débuté pendant le concert aurait dû gâcher la fête; ça n'a pas été le cas. Bravo! Le Bluesfest se poursuit jusqu'au 18 juillet. www.ottawabluesfest.ca

Règle no 2: Gardez votre cour d'enfant

Le même soir, j'avais cru bon inviter quelques-uns de mes bons amis à aller voir la toute nouvelle création de la Commission de la capitale nationale, Mosaïka: Le Canada raconté par son peuple. Nous avons mis en pratique la règle no 1 du bon festivalier et nous nous sommes dirigés sur la colline du Parlement, même s'il pleuvait toujours un peu, en espérant que le spectacle ait lieu. Ça a été le cas. Dès les premières minutes du spectacle, je suis retombé en enfance, émerveillé par la beauté de ce qui se déroulait devant moi. À l'aide d'effets de lumière, d'enregistrements sonores et d'images projetées à même la façade du parlement (30 000 watts de son, 200 dispositifs d'éclairage mobile et un système sophistiqué de projection vidéo), Mosaïka propose un survol grandiose de plus de 400 ans d'histoire, en passant par nos origines amérindiennes, notre pluriculturalisme, notre évolution politique et géographique, nos grands succès (le Cirque du Soleil, Céline Dion, Yann Martel, Les Invasions barbares)… Le tout est présenté de manière très patriotique, un peu à la façon d'une onéreuse infopublicité, sans toutefois être trop racoleur. Par moments, on ne peut qu'être touché par les témoignages de personnes comme vous et moi qui s'exclament devant la magie, la force et la beauté de notre pays. Au final, Mosaïka est un spectacle d'une prouesse technique probante – vous serez sans aucun doute époustouflé à la vue du parlement qui se soulève en blocs à la toute fin du spectacle – qui plaira tant au touriste qu'à monsieur et madame Tout-le-monde. Préparez-vous à être jeté par terre. Présenté jusqu'au 18 juillet à 22h, puis du 19 juillet au 12 septembre à 21h30. www.capitaleducanada.ca

 Mosaika