Over the rainbow…
Des milliers de personnes ont pris part à l'une ou l'autre des 60 activités organisées dans le cadre des festivités de la 25e Fierté gaie de la capitale nationale. Nul doute que ces gens, des hommes et des femmes comme vous et moi, ont décidé de porter leur regard au-delà des boas flamboyants, des perruques et maquillages clinquants et des hommes de cuir vêtus que nos médias se pressent de publier à la une de leurs journaux ou de jouer en boucle aux bulletins télévisés – sex sells, paraît-il.
Ces gens sont parvenus, malgré l'aspect de plus en plus commercial de la Gay Pride, à prendre part au dialogue, si déterminant dans ce genre de festivités. Parce que si la situation des minorités sexuelles a fait des pas de géant au cours des 25 dernières années, il faut savoir que, sous la surface, la communauté lesbienne, gaie, bisexuelle et transgenre (LGBT) exprime plus que jamais le désir de faire entendre sa voix. Trop souvent, son discours empreint de tolérance et teinté de droits de la personne se voit soit enterré par la controverse – ici, le bras de fer entre la communauté gaie et le Service de police d'Ottawa à propos du protocole entourant les cas de transmission du VIH et la divulgation des personnes impliquées -, soit son propos se révèle terni par cette même façade clinquante qui est partie intrinsèque de sa personnalité si charmante et fabuleuse. Pourquoi Ottawa n'a toujours pas de village gai?
L'allosexualité en bande dessinée
Cette semaine, un nouveau terme à ajouter à votre vocabulaire: allosexuel. Puisque ce néologisme n'apparaît dans aucun dictionnaire, c'est auprès de Wikipédia que j'ai pu en trouver la signification: «Allosexuel se veut un mot unificateur pour le concept de la diversité sexuelle. Il inclut toute personne éprouvant des attirances sexuelles et étant confrontée à celles-ci, à de la discrimination ou à des questionnements face à son orientation sexuelle / identité de genre. Pris dans son sens le plus large, il englobe toutes les minorités sexuelles.» Leçon de vocabulaire terminée.
Jeunesse allosexuelle en BD est une initiative de Trans Arts Collective (un groupe d'artistes transgenres et transsexuels de la région de la capitale nationale), de Pink Triangle (centre qui fournit des services communautaires à la clientèle LGBT) et de la Galerie SAW (un des centres d'artistes autogérés les plus actifs d'Ottawa), qui ont joint leurs forces pour créer un programme d'art pour la jeunesse qui s'identifie à la communauté LGBT ou qui fait partie d'une famille allosexuelle. Instigué par Michel Lévesque, bédéiste franco-ontarien mais également administrateur du Studio coopératif Premières Lignes, le projet vise les 16-25 ans et tentera d'initier la jeunesse lesbienne, gaie, transgenre, transsexuelle et queer aux rudiments de la scénarisation et au dessin de bande dessinée. Les ateliers, bilingues, se dérouleront jusqu'en novembre, et le grand public pourra admirer le résultat de ce singulier projet inaugural sur les murs du centre Shenkman d'Orléans dès janvier 2011. Les inscriptions sont en cours: [email protected].
Une foule bigarrée et hétéroclite a pris part aux festivités de la 25e Fierté gaie d'Ottawa. Ici, une danseuse burlesque qui prenait par à la croisière-bénéfice Get Naked.