Sur le fil

Gatineau, Hip / Ottawa,Hop

Avez-vous déjà fait l'exercice audacieux d'oser la balade dans le centre-ville de Gatineau – dans ce cas-ci, il faut penser Vieux-Hull, désigné «centre-ville» officiel de la municipalité unifiée – par un après-midi de week-end? Probablement pas, puisqu'il y a deux semaines, j'étais pas mal le seul à avoir décidé de traîner mes gougounes passablement usées et mon iPod presque centenaire sur le bitume brûlant de ce dimanche caniculaire, à admirer les façades des commerces fermés, des cafés abandonnés, à me questionner quant à la pertinence de ce triste exercice. Certes, ma crème glacée était drôlement rafraîchissante et le nouveau Alex Nevsky dans mes oreilles seyait merveilleusement à ce soleil de plomb. Reste qu'un sentiment de claustration non sollicité pesait lourd sur mon estomac – et ce n'était pas dû à ma gourmandise estivale.

Et hop!

Devant ce triste constat, je ne peux que me réjouir à l'idée que des milliers de gens assoiffés de culture – comme vous, j'en suis sûr – se déplaceront dans ces mêmes rues au fil des prochains jours dans le but de soutenir nos bands, nos acteurs, nos joailliers, nos dessinateurs, nos peintres, nos auteurs-compositeurs-interprètes… Encore plus fondamental, votre présence viendra confirmer à ces «motivés» du Festival de l'Outaouais Émergent que la cause de la réhabilitation culturelle du centre-ville se révèle noble et mérite qu'on s'y attarde – pas seulement l'instant d'un week-end festif, mais bien tout au long de l'année.

Alors que le centre-ville de Gatineau trépidera au son, aux images et aux histoires de l'émergence outaouaise dans le cadre du Festival de l'Outaouais Émergent (lisez nos entrevues avec Tracteur Jack, Ricky Paquet – euh pardon, Ricky Laurent -, ainsi que nos survols théâtre et arts visuels en nos pages), ce seront les b-boys et b-girls, les DJ et les MC qui donneront le ton à la vie urbaine de la capitale nationale au fil des prochains jours.

O-town, en pleine joyeuse rébellion

L'événement House of PainT (du 9 au 12 septembre), créé par l'organisme Hop 613 et inauguré en 2003, a pour but d'offrir une vitrine aux quatre disciplines hip-hop officielles: l'art du graffiti, l'acuité derrière les platines (deejaying), la verve au microphone (emceeing) et l'expression physique de la culture elle-même (b-boy dancing). L'édition 2010 aura toujours lieu tout près du parc Brewer, qui donne sur le viaduc Dunpar (rue Bronson, juste à côté de l'Université Carleton), où les graffiteurs pourront laisser libre cours à leur créativité, puisque ce site est le seul où les graffitis sont autorisés dans la ville.

Vous êtes néophytes, des wannabes (paraît que c'est comme ça qu'on vous appellerait dans le mouvement hip-hop)? Prenez part aux ateliers de b-boy dancing avec, notamment, le célèbre Ken Swift, connu entre autres pour être le premier chorégraphe hip-hop à avoir exposé au grand public le b-boy dancing en 1983 (vous vous souvenez du numéro hip-hop dans le film Flashdance? C'est lui!). Qui plus est, Swift fera partie du jury de la bataille B-boy/B-girl, où plus de 1000 $ seront remis aux gagnants. Par ailleurs, la galerie Canteen proposera Flash Back, une exposition de photographies témoignant de l'histoire de même que de l'évolution du hip-hop dans la capitale nationale. Une myriade d'activités connexes seront proposées et prouveront, une fois de plus, que le mouvement hip-hop se révèle d'une vivacité indéniable. Nul doute que ses aspects tant festifs que revendicatifs trouveront écho parmi la collectivité ottavienne. Pour toutes les infos: http://www.hop613.com/.

House of Paint 2009

House of PainT rassemble les quatre disciplines artistiques propres au hip-hop. À vos bombes de peinture en aérosol, graffiteurs ottaviens, vous êtes invités à vous exprimer sur le béton du viaduc Dunpar!