Yahoo à Chelsea

«Yahoo!» C'est ce que l'on pouvait lire le week-end dernier sur la page Facebook de Manuela Teixeira, présidente du Centre des arts, de la culture et du patrimoine de Chelsea. Non, elle ne faisait en aucun cas référence au désormais désuet moteur de recherche Web. Elle était tout simplement heureuse. Et pour cause. Teixeira venait tout juste d'apprendre que son projet de conversion du presbytère St. Stephen's en centre culturel obtiendrait l'appui financier du CLD des Collines. En fait, ce sont 20 000 $ qui ont été attribués au projet. Mise sur pied au début de l'année en réaction à une demande de démolition du presbytère, situé au cour du village, la coopérative derrière le projet de centre culturel, formée de Teixeira et d'une quinzaine d'artistes et de gens d'affaires de la municipalité, a rapidement trouvé une vocation logique au bâtiment historique. «Évidemment, le monde, à Chelsea, ça se mobilise assez rapidement», affirme d'emblée la présidente, dans un éclat de rire. «La mairesse m'a approchée et m'a demandé de faire partie de ce beau projet. J'ai tout de suite accepté.»

Centre multifonction

«Y'aura des espaces qu'on pourra louer à des artistes – des peintres, des écrivains… – à l'étage. Puis, au rez-de-chaussée, on veut créer une boutique qui offrira des produits culturels de notre localité. Pas seulement des ouvres, on pense aussi promouvoir notre richesse par nos produits du terroir», explique Teixeira à propos du futur centre culturel. De plus, puisque le bâtiment – l'un des plus vieux du village – représente un morceau colossal du passé de Chelsea, il aurait été insensé pour le centre de ne pas avoir de vocation historique. D'où son dernier chapeau: «Il est vrai que le centre aura plusieurs mandats, mais il faut comprendre que nous ne sommes qu'un petit village. Ce sera un guichet unique qui mettra la culture de Chelsea à l'avant-plan», affirme Teixeira, qui est également propriétaire du sympa Chelsea Pub.

Si les travaux de rénovation, évalués à 270 000 $, doivent être achevés pour le printemps 2011, il reste cependant une grande partie de cette somme à trouver. C'est pourquoi des collectes de fonds mettant à contribution les artistes et la communauté de Chelsea seront proposées, à commencer par un événement Bières et Tapas qui se tiendra au Chelsea Pub, le 24 novembre dès 19h. Entrée: 40 $. Informations: http://www.chelseapub.ca/

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«Les sports développent la fierté; la culture, elle, développe l'âme d'une communauté», dixit Teixeira, en conclusion de l'entretien téléphonique qu'elle m'a accordé. Elle ne pourrait mieux dire, surtout à la lumière de ce que présentait cette semaine le Conseil régional de la culture de l'Outaouais. Les résultats de deux importantes études traitant des investissements publics en culture dans la région ont été dévoilés. Les grandes lignes? La survalorisation du sport (infrastructures sportives profitant d'investissements 25 fois plus importants que les culturelles), selon une première étude. Puis, une seconde étude, celle de Jean-H. Guillemette, mène à cette conclusion: l'Outaouais aurait «sérieusement besoin d'un coup de barre dans le cadre des interventions régionales». Qu'est-ce qu'on entend par «coup de barre»? Des investissements majeurs? Une commission régionale vouée à la valorisation de l'art outaouais? Je crois qu'un simple réveil de la part de nos dirigeants serait des plus appréciés. Parce que sans art, c'est notre âme qui aura frette cet hiver.

Manuela Teixeira (centre), présidente du Centre des arts, de la culture et du patrimoine de Chelsea: «Les sports développent la fierté; la culture, elle, développe l'âme d'une communauté.»