Tout nu dans la neige
Just over the bridge, crossin' the Gatineau /
To the side that I know where the light becomes strange /
And we'll never be this free again.
– Martha Wainwright, Four Black Sheep in the night
Combien de fois par année traversez-vous la Gatineau, comme le chante avec tant de vulnérabilité Martha Wainwright, pour vous imprégner de cette étrange liberté qu'on trouve à Wakefield? Joyau s'il en est, ce petit village est d'une beauté incommensurable en tout temps de l'année. Il y a quelques jours, j'ai enfourché ma Sentra de grand-papa (elle est beige) tel un cheval, l'ai menée presque au bout de l'autoroute 5, pour me retrouver en plein cour de ce glorieux village. Ça faisait tout près de deux ans que je n'y avais pas mis les pieds. Honte à moi. Si ma dernière visite remonte à l'été 2009, mon récent passage m'a permis de découvrir moult paysages préhivernaux (à cet instant, seul un mince et timide tapis de neige recouvrait le sol) qui n'avaient rien à envier à ceux qu'un touriste peut contempler lorsque l'hiver s'abat pour de bon sur ce coin de pays ou que toute la petite communauté déambule dans ses rues par un solstice d'été. Fondée en 1830, la communauté de Wakefield se révèle la Mecque de la culture avec, per capita, une scène artistique plus importante que celle de New York ou Paris! On n'en doute guère, avec ses importantes salles de spectacle (notre publication sour Ottawa Xpress a récemment nommé l'Auberge du chien noir endroit idéal pour entendre de la musique en direct), deux troupes de théâtre ainsi qu'une programmation culturelle de plus en plus garni (on pense, entre autres, au carnaval d'hiver Dragonfest et au super festival estival Wakefest)… Il s'en passe des trucs à Wakefield.
Tout le monde tout nu
Lors de ma visite et par pur hasard, je suis tombé sur l'édition 2011 du calendrier Nudes of Wakefield. Si vous êtes aussi bilingue que moi, vous aurez compris que ce calendrier expose les talents – oui, talents! – de membres de la communauté de Wakefield. Exercice non sans objectif précis, le calendrier, qui en est à sa troisième édition, a pour but premier de renflouer les coffres du Fonds de sécurité de la communauté de Wakefield, créé il y a tout près de deux ans pour venir en aide aux plus démunis de Wakefield, mais aussi des communautés de La Pêche, Low et Chelsea. Offrant une aide financière à court terme à ceux et celles pour qui certaines circonstances ont fait en sorte qu'ils se retrouvent sans toit ou sans le sou, le fonds remet annuellement plus de 70 000 $ à des familles sinistrées et autres.
Cette année, le calendrier Nudes of Wakefield a fait appel à la photographe Franziska Heinze, qui a su capter plus d'une trentaine d'acteurs de la communauté de Wakefield (commerçants, artisans, auteurs) dans leur plus simple appareil au cour de 12 scènes mettant en lumière les paysages ou la réalité d'une communauté. Janvier: les joueurs d'une équipe de hockey, armés de patins et bâtons et nus comme des vers, s'élancent sur la rivière glacée. Juin: deux autoproclamées stylistes aventurières conduisent un bateau sur les eaux de la Gatineau par un jour ensoleillé. Une occasion ludique de revisiter ce beau coin de pays tout en contribuant à une bonne cause. Pour information: http://www.wcef-fscw.ca/.
Le calendrier Nudes of Wakefield 2011 met en lumière, sous la caméra de Franziska Heinze, plus d'une trentaine d'acteurs de la communauté de Wakefield dans leur plus simple appareil.