Sur le fil

Le syndrome de réponse rapide

Comme chaque semaine, j'avais choisi mon sujet de chronique Pop Culture Gatineau-Ottawa bien avant la journée du 2 mai. Parce que mon mandat de chroniqueur culturel est celui de m'exprimer par rapport à un événement, une problématique ou une situation qui concerne le domaine de la culture régionale, je me dois de cerner moult points qui risquent de piquer votre curiosité. Ainsi, mon intention était de vous glisser un mot sur les symboles QR qu'utilise la Commission de la capitale nationale (CCN) comme sorte de nouveau guide touristique version 3.0.

Le projet pilote Décod'ART convie donc les touristes à la découverte de l'histoire derrière la création des différents monuments nationaux de la région de la capitale nationale. En utilisant la technologie des symboles QR (pour Quick Response), ces carrés saturés de pixels noirs et blancs,  monsieur, madame Tout-le-monde pourra désormais accéder, via son téléphone intelligent, à une multitude de clips multimédias qui, selon le communiqué de presse, débordent d'informations utiles et intéressantes. Cool!

Muni de mon irremplaçable iPhone, j'entrepris donc, par un samedi quasi caniculaire, la visite de la poignée de sites dotés desdits symboles. À la statue de Terry Fox, deux-trois clics et mon téléphone me raconte les faits saillants de la vie de ce héros national, dans un français impec de surcroît. Au parc Major's Hill, j'en appris beaucoup plus que je ne l'aurais cru à propos de celui qui donna son nom au marché By. Captivant!

«Ce projet s'inscrit dans la nouvelle approche de la CCN qui prévoit l'utilisation de la technologie à son plein potentiel pour mettre en valeur les attraits de la capitale», déclarait dans un communiqué Guy Laflamme, vice-président à la CCN.

Triste de constater que, à la lumière des résultats du scrutin du 2 mai dernier, de telles innovations intrinsèques à une vie culturelle foisonnante risquent d'être de moins en moins légion pour la CCN, de même que pour nos institutions et organismes culturels régionaux. On ne peut que craindre le pire. La position on ne peut plus limpide des conservateurs quant au financement public de la culture laisse supposer quatre moroses années pour les artistes canadiens. Reste à voir si l'opposition du bon Jack – dont la récente campagne n'a jamais fait allusion, ne serait-ce que 30 secondes, aux arts – saura défendre les acquis culturels d'un pays constamment menacé par les feux d'artifice de nos voisins du sud. Je ne peux que retenir mon souffle. Et espérer.