Nous sommes en pleine Semaine de Gatineau. Le saviez-vous? Jusqu'à tout récemment, pas moi. Sur le site de la Ville, on explique sommairement que les festivités citadines se dérouleront dans les différents quartiers gatinois jusqu'au 12 juin (notamment dans le cadre de la Fête des voisins du 4 juin dernier).
J'ai dû ranger ma mauvaise foi dans ma penderie, aux côtés de mon coupe-vent et de mes bottes de pluie; puis j'ai quitté mon chez-moi tempéré pour affronter les moiteurs d'un début juin caniculaire. Parce que je tenais à voir ce que cette semaine de gatinoiseries pouvait bien renfermer. Direction Aylmer et son Musée de l'Auberge Symmes!
La cérémonie se voulait on ne peut plus protocolaire, avec la présence de Roseann Martin-Ampoh de la première nation Mi'gmaq de Listuguj, qui se hasardait à purifier les lieux par maintes exécutions spirituelles qui, visiblement, échappaient autant à moi qu'à la vingtaine de badauds qui m'entouraient. Au final, si j'ai été mystifié par une telle démonstration, j'ai été complètement abasourdi en constatant que j'étais le seul à porter des gougounes et, sur une note un peu plus accablante, le seul à être né après le baby-boom post-Seconde Guerre mondiale. Une tendance qui s'est vérifiée lors de mon passage à la vente de livres d'occasion, organisée dans le secteur Hull, toujours dans le cadre de la Semaine de Gatineau. À la lumière de mon expérience citoyenne, doit-on conclure que Gatineau se tournera exclusivement vers ses têtes blanches? Pas pour l'instant.
Très bientôt, nous serons en mesure de soupeser l'importance qu'accorde Gatineau aux générations X et Y lors de la tenue du huitième grand Colloque régional sur l'implication citoyenne (CRIC), qui se déroulera du 10 au 12 juin sur le thème «Une jeunesse en mouvement». Au cours de ce week-end, la Table Jeunesse Outaouais incitera les 18-35 à prendre part aux différents ateliers et tables rondes qui traiteront de divers sujets sociaux: féminisme, économie sociale, place des jeunes en politique municipale, syndicalisme…
Nos aïeux ont beau déplorer le manque d'empathie et le nombrilisme qui affligent notre génération, ne pensez-vous pas qu'ils ont parfois raison de croire que ce ne sera que lorsque le tragique et l'irréparable surviendront que leur descendance – nous – parviendra à faire éclater cette bulle artificielle façonnée par le matérialisme et l'appât du gain, et à s'imposer naturellement? Des initiatives comme le CRIC me permettent de croire qu'il existe des jeunes intéressés par la vie citoyenne, et par la création d'une vie commune vivifiante.