Sur le fil

Un supplément d’âme

D’ici 18 mois, notre ville aura son quatrième Walmart, situé à la Place Cartier du secteur Hull.

Petit calcul: au prorata de la population, nous sommes la ville québécoise la mieux desservie par la superpuissance américaine Walmart. SUPER COOL! En comparaison, Québec fait piètre figure avec ses trois succursales pour une population du double de la nôtre, alors que grande sœur Ottawa en compte six.

Quelle nouvelle palpitante, encore plus à la lumière de la petite commotion causée sur le Net par la publication d’un billet qui a sonné une cloche dans l’imaginaire collectif gatinois: nos petits commerçants ont la vie dure.

Grosso modo, l’entrepreneure en restauration Marysol Foucault, à qui l’on doit le sympa et délicieux Edgar dans Val-Tétrault, s’est butée à un règlement municipal concernant la terrasse de son bâtiment nouvellement acquis (l’ancien Café Gaïa rue Montcalm). Appliquant le règlement à la lettre, la Ville de Gatineau demande à Foucault de revoir l’aménagement complet de sa terrasse qui, des années durant, a été utilisée par les anciens proprios sans aucune anicroche ni demande des cols blancs municipaux. «Je n’ai encore rencontré personne à la Ville, le tout a fait boule de neige et pris de l’ampleur bien au-dessus de ce qu’on aurait voulu – peut-être seront-ils flexibles s’ils se rendent sur place, s’ils me rencontrent et comprennent qu’on veut faire une différence dans un petit coin de quartier qui a besoin d’un coup de fraîcheur.», écrivait-elle sur sa page Facebook à la suite d’un article publié dans Le Droit.

Or, de telles aberrations de la part de la Ville sont courantes: une affiche soi-disant placée au mauvais endroit, un permis d’exploitation qui tarde à arriver deux ans après l’ouverture d’un commerce, des tergiversations quant à la décision de permettre la tenue de concerts dans un café-bistro…

Mis en ligne dimanche dernier par Frédéric Lavergne, sans doute en amont du TerrasseGate, le groupe Facebook Une âme à cette ville a, en quelques heures, pu atteindre des dizaines de passionnés de la cause locale et du «fait chez soi». Dans la discussion, on évoque une occupation du Vieux-Hull, question de faire passer le message, une fois pour toutes.

Les élections municipales sont à l’horizon, vous vous en doutez. Je fais appel à vous: transmettez-moi vos préoccupations quant à la réhabilitation de notre centre-ville. Faites-moi part de vos appréhensions, de ces fois où la Ville vous a envoyé valser. Parlez-moi de ces solutions qu’on a envisagées des milliers de fois. Expliquez-moi ce qui fait en sorte qu’on ne l’a pas encore, ce satané centre-ville qu’on serait en droit d’avoir.

Mon courriel: [email protected]

Je ne garantis pas de retour. Mais sachez que je lirai chacun de vos courriels. Et que tout ça va mariner. Et quand le plat sera prêt, vous serez les premiers conviés à ma table.