«[…] je le répète, ce fut un projet inspirant et risqué. Chaque année de publication fut une victoire. Il n’y a pas de honte à baisser les armes après une telle épopée. Le passage de Voir au Saguenay et à Alma aura éveillé la population à la nécessité d’un média hebdomadaire jetant un regard allumé sur la culture et proposant une vision moins édulcorée de la société.»
C’est sur ces jolis mots que le collègue Joël Martel signait sa dernière chronique pour Voir Saguenay-Alma. Il ne pouvait pas dire mieux. La survie de Voir, dans sa forme papier actuelle, reste une utopie sans égale dans la grande équation médiatique. Alors que Communications Voir annonçait la fin des publications papier de ses chapitres mauricien et saguenéen, la question m’a été posée bon nombre de fois. Et vous? Qu’adviendra-t-il de vous?
Interrogation qui s’est retrouvée parmi les fleurs du tapis, notamment en début de semaine, alors qu’une attachée de presse, penaude et visiblement déstabilisée d’entendre une voix humaine au bout du fil, «pitchait» son entrevue avec Claudette Dion.
«Mais qu’allez-vous faire?» me demandait-elle.
«Du mieux qu’on peut, comme d’habitude, madame. Voir Gatineau-Ottawa est toujours ouvert», lui répondais-je.
Silence.
«Oh, ben tant mieux, alors. Pour Claudette…?»
Voir Gatineau-Ottawa n’est pas près de mourir, je vous l’assure. C’est grâce à votre soutien indéfectible, lecteurs, mais aussi aux annonceurs, ceux qui me permettent d’œuvrer à l’élaboration de ce journal à temps plein, fait de plus en plus rare dans le milieu. Ce sont eux qui amènent, semaine après semaine, de la pécune au moulin, qui osent toujours l’indépendance d’esprit dépourvue de la saccharine qui gangrène parfois certaines idées.
Merci.
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Petit aparté en conclusion de cette chronique pour vous dire que j’ai reçu une fort jolie carte de vœux. Elle m’était tombée dans l’œil lors de mon passage à la boutique Le local, rue Eddy. Sur sa couverture, un dessin de Leonard Cohen avec l’inscription «Hallelujah». À l’intérieur, les mots, simples et touchants, de Joël et Tatiana, Marc et Marie-France, Daniel et Véronique et de l’équipe de La Belle Verte. Oui, hallelujah, l’utopie survit. Et ces mots me donnent toutes les raisons de croire en l’utilité et l’importance de nourrir ce sapré beau rêve qu’est cette publication.