Comme il serait bon de me commettre dans une chronique d’humeur, relatant les détails d’une sortie de fin de semaine insolite (le tournoi national de roche-papier-ciseaux), d’un événement soi-disant prétentieux (mon passage à l’expo Van Gogh au MBAC; lisez toutefois l’excellente critique de Katy Le Van en ces pages), d’une activité touristico-mélomane qui se déroule tout l’été en nos parcs (les rassemblements Piknic Électronik qui seront de retour derrière le Musée canadien des civilisations)…
J’aurais adoré parler de la pluie et du beau temps, comme quoi l’été est à nos portes – le spécial été Voir Gatineau-Ottawa est dans le collimateur, sortie le 7 juin! – et que l’on souhaite tous que nos festivités estivales se déroulent sous la houlette protectrice de dame Nature, qui a agi l’an dernier comme une bipolaire sur notre parcelle de terrain en bordure de la rivière des Outaouais.
Mais non. Comme Ariane Moffatt le chante, un brin sarcastique: «La pluie et le beau temps, c’est bien banal.»
Car la présente saison culturelle gatinoise qui se déroule sur fond de crise sociale a pour effet de me scotcher aux bulletins télévisés, de me faire consommer avec excès chroniques, textes commentés et analyses politiques et, symptôme parmi tant, m’exhorte à prendre part aux défilés nocturnes d’outils culinaires qui envahissent nos truismes quotidiens.
Comment faire autrement?
Et quand on se tourne vers Ottawa, l’autre moitié de ce tout culturel, la situation n’est guère meilleure, alors que le ROC est en train de réaliser toute l’ampleur d’une loi dite mammouth – qui va nous tomber dessus comme une déflagration destructrice digne de Zeus, qui nous déracinera de nombreux acquis sociaux vieux de décennies et pour lesquels des générations entières se sont battues.
Que faire?
Sinon que de me fermer la trappe, de m’informer du mieux que je le peux et de m’armer de ma plaque à biscuits et de ma cuillère de bois qui, la semaine dernière, servaient toujours de plaque à biscuits et de cuillère de bois, en souhaitant qu’une personne de plus – alors qu’aujourd’hui ces deux outils revêtent tout le mécontentement que j’éprouve envers nos dirigeants, tout le trouble qui me traverse l’échine quand je relève ces aberrations politiques – dans cette houleuse mais heureuse cacophonie fasse bouger les choses.