Sur le fil

J’serais resté couché.

Il y a de ces jours où l’on voudrait rester couché.

Temps de merde, mal de bloc et d’éphémères cataclysmes à survenir dans mon petit monde de rédac’ chef chez Voir.

Je m’explique.

Vous vous rappelez ma chronique d’il y a quelques semaines, intitulée Les enfants de la radio, dans laquelle je traitais de la popularité dont pouvaient jouir des vedettes pop anglophones qui proposent des adaptations françaises franchement moches sur les ondes de nos radios commerciales, et dont certains porte-étendard de la tendance allaient briller à la marquise du Festival franco-ontarien?

Moi aussi, je m’en souviens. Surtout aujourd’hui, alors qu’on vient de m’annoncer, au grand dam de mes collègues aux ventes, que cette chronique aurait été l’argument final proposé par l’organisation du Festival Franco-Ontarien pour retirer une publicité en nos pages. Le Franco, par sa programmation 2012, ne parle pas au lectorat du Voir, paraît-il.

De voir une telle volonté punitive chez un organisme culturel que Voir a soutenu depuis belle lurette (dois-je mentionner deux unes consacrées au Franco au cours des deux dernières années?). Toute réflexion à contre-courant se voit-elle accueillie de cette façon?

S’il fallait que ce soit le cas chez tous les organismes culturels avec qui nous collaborons, ça ferait longtemps que votre édition Gatineau-Ottawa aurait fermé ses portes. Je les remercie d’ailleurs de leur clémente compréhension: la critique a le droit d’exister, qu’on soit en accord avec elle ou pas.

Par ailleurs, laissez-moi réitérer mes intentions: en aucun cas je ne céderai à ce genre de jeux de pouvoir enfantins et débilitants.

Non. Je serai plutôt le premier à torsader mon bandana orange autour de mon poignet et à assister aux concerts à ciel ouvert des Radio Radio, Marijosée, Pandaléon et Amélie et Les Singes bleus qu’on proposera lors des trois jours de célébrations blanc et vert.

Bon festival pareil.

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Je profite de cet espace pour souligner le départ de Tristan Malavoy-Racine qui, jusqu’à lundi dernier, œuvrait chez Voir à titre de rédacteur en chef national. Fort heureusement, il restera au sein de l’équipe Voir comme notre chef de section Livres, donc vous pourrez toujours le lire – tant qu’à y être, jetez un coup d’oreille à son joli Les éléments, album paru chez Audiogram ce printemps.

Tristan est celui qui m’a embauché, alors que je n’étais qu’un ti-cul pigiste sans trop d’expérience de gestion, et qui a cru en moi. Le voir quitter ce poste me chagrine, mais je sais qu’il utilisera le temps qu’il vient de gagner pour sa cause, qui est la mienne, la vôtre: une culture foisonnante.

Chapeau, Tristan!