Sur le fil

Ciao, bella

Lundi soir, dans un élan de nostalgie qui carburait à l’insomnie, je me suis retrouvé dans mon lit, portable sur les cuisses, à passer en revue les 93 chroniques Sur le fil que j’ai signées depuis la passation des pouvoirs entre la fichtrement talentueuse Mélissa Proulx et moi.

Quatre-vingt-treize chroniques.

Les cinq premières m’ont fait grincer des dents. Le propos me semble confus. Les phrases, maladroites, ont toutes l’air de demander «qui suis-je?».

Faut dire que j’appréhendais la rédaction de ce contenu. Écrire chaque semaine s’avère un exercice singulier; se dévoiler de la sorte demande une confiance en soi inébranlable.

De semaine en semaine, Sur le fil s’est mise à ressembler à son auteur. Elle s’est même permis quelques risques. Commentaires sur une fâcheuse situation concernant les dirigeants de telle organisation; une allégorie qui éclaire des propos que je souhaitais toujours nuancés. Au final, je dois affirmer à quel point j’ai pris un malin plaisir à me casser le ciboulot sur ces quelques lignes hebdomadaires.

Finalement, cette chronique m’a offert – à ma grande surprise, dois-je spécifier – le luxe, tel le plus onéreux des psys, de panser quelques plaies encore ouvertes et dont j’ignorais l’existence. Les épisodes accablants de ma petite vie de presque trentenaire, culminant lors d’un retour de Saturne qui m’a mis littéralement K.-O., se sont avérés moins pénibles une fois étalés en ces lignes. Cet espace m’a permis de marcher sur un fil de fer, avec comme balancier et alliés formidables les mots, sous ce chapiteau-labo exceptionnel dont les fabuleux cobayes se sont avérés être vous – toi.

Merci d’avoir été là.

Sincèrement.

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Vous l’aurez sans doute vu venir des milles avant moi, mais bon. C’est aujourd’hui que je signe cette dernière chronique en tant que rédacteur en chef de Voir Gatineau-Ottawa.

Ouin.

Comme mes récents billets se sont penchés en long et en large sur la situation de cette humble publication, je n’évoquerai pas les raisons – toutes fort valables – qui ont mené les dirigeants de Communications Voir à abolir les postes de rédacteur en chef de ses publications dites «régionales». Non.

Dès la semaine prochaine, c’est l’über-rédacteur en chef Simon Jodoin qui pilotera ce journal. Un changement qui ne modifiera en rien vos habitudes de lecteur assidu, je l’espère; l’équipe rédactionnelle se chargera comme à l’habitude de couvrir au mieux de ses connaissances notre jolie et foisonnante région culturelle. Vous risquez sans aucun doute de voir surgir mon nom au-dessus de quelques articles (j’en ai déjà plusieurs dans le collimateur, n’ayez crainte).

Au plaisir de se recroiser, cher lecteur.