En cette divine année 2007, et au jour béni du 1er juillet, je marquerai la douzième année où je n'aurai PAS eu à endurer la torture d'un déménagement. Ouf…<p>C'est une journée de bonheur suprême, que j'ai célébrée à chacune des 12 dernières années, pendant que je regardais, le coeur rempli de compassion, mes pauvres voisins plus malchanceux que moi devoir se taper le leur.<p>Ce n'est pas que je n'aime pas déménager. Je HAIS déménager. Je crois que je souffre d'une espèce de stress post-traumatique hérité de l'enfance. J'ai grandi dans une famille plutôt pauvre, où mon père, ne serait-ce que pour économiser un maigrichon 5 $ par mois sur un loyer, nous obligeait à déménager tous les ans. TOUS LES ANS, ou presque. Nous étions beaucoup dans cette même situation.<p>J'en ai développé un dédain, que dis-je, une phobie des déménagements. Dans le temps de la "déménagite" aiguë de mon père – évidemment, c'était ma mère qui se tapait tout le boulot et tout le stress -, le Québec était déjà une société distincte en imposant les déménagements le 1er mai. <p>On n'a jamais trop su d'où venait ce diktat, intégré parfaitement par les Québécois dans la plus totale obéissance, mais on savait que le diktat existait. Et comme c'était beaucoup les ouvriers qui changeaient de pénates régulièrement, c'était eux aussi qui écopaient des coûts supplémentaires qui venaient avec la "business" qui s'est inévitablement créée autour du rituel du déménagement à date fixe.<p>Avec la business du déménagement viennent les coûts astronomiques des compagnies de déménagement, <i>because</i> la demande est si forte à date fixe, sans oublier les coûts élevés de simple location d'un camion, <i>because</i> l'inévitable pénurie. <p><b>LE KLONDIKE</b><p>Suivent aussi le Klondike pour les compagnies de téléphone, de câblodistribution, les frais de changement d'adresse pour ceci et cela, les frais de suivi de courrier, et Dieu seul sait quoi d'autre encore. Et c'est sans parler des propriétaires eux-mêmes qui, dès que le 1er juillet approche, augmentent leur loyer en conséquence…<p>C'est encore plus ou moins la réalité aujourd'hui. Avec la petite différence que le 1er mai est devenu le 1er juillet – un peu pour faire un pied de nez à la fête du Canada, mais surtout pour éviter que les enfants soient obligés de changer d'école avant la fin de leur année scolaire.<p>Bref, le Québec est la seule juridiction en Amérique du Nord où l'on exploite les gens à date fixe! Ailleurs, les dates de déménagement sont plus flexibles, donc les compagnies de ceci et de cela le sont aussi puisqu'on évite ainsi la montée fulgurante des prix du moment où la demande dépasse l'offre. Ce qui arrive inévitablement lorsque les choses se font à date fixe.<p><b>DES PETITS DÉBROUILLARDS</b><p>Heureusement que les Québécois, de bons petits débrouillards, ont tout de même développé au fil du temps des manières de contourner le diktat du déménagement à date fixe. La première est de déménager moins souvent. Le "peuple de locataires" que les francophones formaient devient de plus en plus propriétaire – un plus grand gage de stabilité.<p>Les locataires qui sont face à des propriétaires voraces portés sur des augmentations annuelles coriaces optent aussi de plus en plus pour des "cessions de bail". Avant que le bail n'expire, ils le cèdent à quelqu'un d'autre au loyer du moment et s'évitent ainsi la folie, le stress, la chaleur et les dépenses exagérées du 1er juillet.<p>Mais il n'y a pas que des inconvénients au diktat du 1er juillet – surtout lorsqu'on n'a pas à déménager soi-même! Il y a le fun de parcourir les ventes de garage et d'y dénicher de vraies aubaines… lorsqu'on est chanceux. Ceux qui fréquentent les ventes de garage "<i>upper scale</i>" de Westmount et d'Outremont trouveront peut-être moins d'aubaines, mais ils se rinceront au moins l'oeil…<p>Et il y a ce nouveau geste de partage que de plus en plus de gens posent lorsqu'ils déménagent. Ils laissent à l'extérieur des articles en très bon état, mais dont ils ne veulent plus, en affichant qu'ils sont gratuits pour ceux qui veulent les prendre. Comme un troc informel qui favorise le recyclage plutôt que le gaspillage. Bravo!<p><b>N'ABANDONNEZ PAS VOS ANIMAUX!</b><p>Mais il y a aussi un côté sombre aux déménagements à date fixe, qui me met dans une colère mauve à chaque année. Je ne veux pas faire ici ma Brigitte Bardot, mais cette question me tient vraiment beaucoup à coeur. Je parle ici de l'abandon d'animaux, la plupart du temps de chats. <p>Si cela vous passe par la tête, s'il vous plaît, ne le faites pas. C'est un sort très dur qui les attend: la faim, les autos, le froid l'hiver, les maladies, la vulnérabilité face aux autres animaux errants ou aux humains cruels, et j'en passe.<p>Trouvez plutôt quelqu'un pour les adopter. Prenez le temps, c'est important. Ils vous ont aimés lorsque vous les avez pris avec vous, alors rendez-leur au moins du respect en ne les abandonnant pas. Une vie, c'est une vie. <p>Quant aux propriétaires, pensez-y à deux fois aussi avant d'annoncer "pas d'animaux". Retenez-vous de le faire. Ce sont des animaux que vous sauverez de l'abandon.<p>
Quand une semaine on n’a rien à dire, on écrit sur l’insignifiance de la vie quotidienne, comme pour vous, c’est le cas, cette semaine, du phénomène du déménagement du 1er juillet. En fait, vous êtes deux journalistes de Voir, qui avez choisi le thème banal du déménagement, comme si, nous, les lecteurs de Voir, on étaient assez insipides pour avaler ce genre d’article sans saveur. Pourtant, dans votre cas, il y avait assez d’actualité piquante pour alimenter votre inspiration. Le domaine politique, par exemple, avec le couronnement de Pauline Marois, à la tête du PQ et, un sondage de bienvenue de 32%, à un petit point de super Mario Dumont. Rien de bien réjouissant pour le PQ, en chute libre d’idées et de programme. Tout cela n’a pas retenu votre attentin pour nous lecteurs assidus de Voir, ne nous motive absolument pas…vous êtes fatiguée, besoin de vacances. Allez, prenez-en et, revenez-nous, plus inspirante.
Les problèmes reliés au fait de décider si on déménage ou non sont amplifiés quand on devient pauvre. Vous avez un très bon salaire et vous pouvez vous permettre un logement à votre goût, selon vos moyens. Non seulement vous vous payez les services qu’on considère de base, comme le téléphone et l’électricité, mais aussi Internet et le câble pour la télévision. Par malchance, vous perdez votre emploi. Vous vous retrouvez sur l’assurance-chômage, pardon, l’assurance-emploi. Vous vous dites que ce n’est pas grave, que vous retrouverez un emploi.
Mais vous arrivez à la fin de votre période de chômeur légal (le dernier chèque vous est payé) et le marché de l’emploi a décidé de vous fermer ses portes, se foutant de vos années d’expérience et de vos compétences. Vous vous retrouvez sur l’aide sociale, pardon, l’aide de dernier recours. Une chute très abrupte. La baisse de votre revenu est plus grande que la hausse de votre loyer. Étant convaincu de vous trouver un emploi, vous n’avez pas prévu de déménager.
Si vous déménagez, vous avez tous les frais que vous énumérez dans votre chronique. Comment peut-on se permettre de déménager et payer tous ces frais quand on peine à joindre les deux bouts? Et comment continuer à vivre dans notre logement quand on peine à joindre les deux bouts? Malheureusement, le gouvernement ne semble jamais prêt à aider ces pauvres qui doivent trop souvent couper dans l’épicerie. Quelle quantité de lait acheter cette semaine? J’achète le paquet de 2, 4 ou 8 rouleaux de papier de toilette? Et l’entrevue d’emploi qui ne se présente jamais. Et l’emploi qui ne veut rien savoir de nous. Et le gouvernement (et ses fonctionnaires) qui tentent de trouver des moyens pour refuser de nous aider.
Quand notre revenu chute dramatiquement, la question du déménagement est difficile à résoudre.
Sujet on ne peut plus banal que de déménager. Est-à-dire qu’il ne vaut pas la peine d’aborder un tel sujet? Oui et non. Oui pour ceux et celles qui veulent autre chose à se mettre sous la dent, non pour ceux qui sont pognés de vivre la situation bon an mal an. Pour être plus clair, non pour ceux qui doivent vivre dans des boîtes d’allumettes où on entend les moindres préambules aux orgasmes à travers du papier peint.
Déménager est loin d’être le sujet qui fait exulter l’âme. Quand il faut tout compter ou peser pour ne pas grever un budget qui l’est déjà avant même le déménagement. Je suis d’accord avec la devise des AA, un jour à la fois. Mais quand il s’agit d’une famille il faut changer la devise, ou alors il devient difficile de garder la tête hors de l’eau.
Je demeure dans un quartier bien qu’on appelle le petit Liban. Le 5 août prochain une petite église melchite ou dans le genre sera inaugurée près de chez moi. Chaque année la semaine qui précède la fête des québécois, une tombola paie les frais pour les ethnies et pour tous les autres résidents. Selon la moyenne leur loyer est raisonnable mais trop serré pour la plupart des jeunes familles émigrantes. La marmaille est partout dans les environs, et les balcons débordent d’enfants qui chahutent ou qui crient à tue-tête.
Je ne suis pas malheureux. Pourtant chaque année ici, un ballet est prévu le 1er juillet dans les ascenseurs et les annexes du bloc et des autres. Se taper à pied sans arrêt des étages pendant les jours qui suivent devient une vraie besogne pour les gens de ma catégorie. Nous ne rechignons pas, mais nous souhaiterions tout de même profiter de la tranquillité du coin. Cependant les mêmes balises doivent rester les mêmes pour tout le monde. Pas question d’imiter Hérouxville!
Comme on le voit, déménager n’est pas une mince affaire pour une majorité de québécois. Le « pas dans ma cour » ne relève pas toujours de la diplomatie ni du tact non plus. La plus belle vertu demeure la patience.
J’sais pas si j’vas déménager, ou rester là. Ces paroles d’une chanson de Ducharme et Charlebois interprétée par Pauline Julien reflètent toute une culture populaire faite de précarité et de fausses espérances. Déménager pour beaucoup est devenu comme le mythe de pouvoir accéder à des conditions de vie plus décentes en allant voir un peu plus loin si la vie n’y serait pas meilleure. Ceux-là, ce sont les plus mal pris, ceux qui font les frais d’une politique du logement qui laisse au marché libre les conditions de vie d’une partie de la population qui est à toute fin pratique incapable d’en assumer les coûts et qui va de mansarde en taudis. Leurs migrations annuelles sont la preuve a contrario du manque de logements publics et subventionnés, de coopératives de logements ou d’une quelconque formule qui ferait en sorte que ces presque sans-abri nous dévoileraient leur présence au-dessous de leurs misérables toits. En fait, ils s’ajoutent presque au sans-abri de nos villes si nous dénombrons les mal logés.
Il y a aussi parmi eux ceux qui espèrent pouvoir trouver un logement plus convenable et qui font renaître cet espoir d’année en année faute d’avoir trouvé le logement souhaité. C’est la cohorte de ceux qui font la preuve que les propriétaires de logements sont là pour tenter de faire de l’argent sur leur dos et non pas pour leur procurer le joli logement dont ils rêvent.
En fait, les migrations annuelles sont le symptôme que l’on n’a pas encore compris que les politiques du logement dans nos sociétés sont le reflet des contradictions de notre système qui s’en remet strictement au marché pour satisfaire aux besoins des individus. Il y en a certainement beaucoup qui rêvent que cette migration continue encore longtemps…
Moi, mon besoin est insatiable vis-à-vis le pourquoi du comment de la petite misère quotidienne…
Je trouve que l’explication de long en large et sous plusieurs angles d’un sujet donné nous permet à un moment donné d’atteindre un état de pouvoir relativiser ou dédramatiser ou devrais-je dire plus aisément rire d’une situation pénible que la vie nous met sur notre chemin ou à tout le moins nous donner l’impression d’avoir un meilleure contrôle de notre vie.
Cette compréhension nous permet d’atteindre plus rapidement la zone de confort et vraiment réaliser que telle situation est aussi là pour nous faire vivre un nouveau défi ce qui par conséquent nous conduit à s’activer, prendre de l’expérience , vivre et évoluer en renouvelant certains aspects dans notre vie.
C’est certain que cela ressemble à peu de choses près à ce que l’on ressent quand on lit un livre ou regarde une émission de télévision ou consulte un professionnel de la psychologie sans oublier que nous sommes tous important qui que l’on soit et qu’il n’y a pas seulement toujours les mêmes qui mérite l’attention et qui bien souvent contient beaucoup de faux.
Je crois donc que la compréhension meilleure des situations en les décortiquant selon plusieurs valeurs nous facilite l’accès au bonheur et est un baume pour l’âme.
Cette année, j’ai déménagé en janvier…
Il y a toujours des logements de libre, à longueur d’année. Si vous vous retrouvez face à face avec votre voisin de palier alors que vous portez tous les deux un divan sur votre dos, c’est que vous l’aurez cherché…
Il est vrai que ces salopards de proprios augmentent le loyer chaque année, sans tenir compte le moins du monde que votre salaire, lui, n’a pas augmenté. Il est aussi vrai que je n’ai pas fini de payer les frais que la coupure de mon compte internet a entraîné, et qu’une agence de recouvrement me harcèle chaque jour. Offrez-vous le plaisir de les envoyer se faire foutre s’il s’agit de Vidéotron, ils ne saisissent jamais, et c’est une joie qui se renouvelle chaque jour… Comme je travaillais également pour Québécor, qui possède Vidéotron, je me suis aussi payé le plaisir de démissionner…
Par contre, mon camion de déménagement ne m’a rien coûté, ou presque. Je n’avais pas cent camions similaires pour me bloquer le chemin sur la route et aucun voisin qui quittait en même temps que moi par les même escaliers. Je n’ai eu à subir aucune augmentation et le premier juillet, j’ai bien l’intention de me trouver une terrasse située devant un escalier en colimaçon pour rire des moutons qui ne m’auront pas imité…
Les Québécois sont de plus en plus propriétaires, dites-vous? Ne me faites pas rigoler, avec le prix des maisons qui grimpent jusqu’aux stratosphères de l’indécence! Payer une chiotte à Montréal-Nord quatre cent mille dollars, ce n’est pas devenir proprio, mais devenir un idiot! Les Québécois en ont surtout marre de se trimballer en U-Haul avec leur progéniture, et quittent Montréal pour de bon, où ces études sont menées. Qui les en blâmerait? Cette ville devient un véritable dépotoir…
Vous comptez déménager, dans quelques jours? Bon plaisir!
Pauline Julien, par cette chanson, posait le dilemme de « déménager ou rester là ».
Le déménagement comme phénomène sociologique et économique n’est pas un thème banal; c’est un fait socio-économique peu étudié mais combien présent dans la vie des Québécois, autrefois, peuple de locataires.
Nous savons que les locataires ont tendance à déménager plus souvent que les propriétaires et que les jeunes déménagent plus que les adultes trentenaires.
Dans les années cinquante et soixante, le déménagement pouvait être un signe d’ascension sociale. Certains passaient du sud de Sherbrooke pour se retrouver dans la partie nord de Montréal. D’autres subissaient la rénovation de leur quartier et se retrouvaient pousser plus vers l’est. Les privilégiés quittaient la ville pour la banlieue (Laval), ceux-ci devenaient alors propriétaires.
Il me semble que l’on ne déménage plus pour les mêmes raisons. Autrefois, peut-être notre atavisme issu de nos ancêtres trappeurs et bûcherons nous donnait des fourmis dans les jambes. Il fallait bouger, tant à Montréal que dans les petites villes. Aujourd’hui, des changements démographiques (augmentation des ruptures, des divorces et des baby-boomers retraîtés, etc) sont à l’origine de beaucoup de déménagements.
La maison et l’appartement deviennent un acquêt et se transformeront dans les prochaines années comme un bien qui fait partie du patrimoine familial. Cette tendance lourde se retrouve déjà bien implantée en Europe. Nous seront encore plus des sédentaires épris de leur petit coin de paradis.
Tout semblait bien aller…
Les enfants aimaient me taquiner, me donner à manger et à boire, ils aimaient jouer avec moi (on avait même de petits jeux bien à nous), ils me caressaient gentillement…
C’est une vie de rêve, enfin je croyais…
Mon maître payait un Promeneur de chiens, afin de me faire faire un peu d’exercice 2 fois par semaines. J’aimais beaucoup ces sorties où je me suis fais des amis. Pendant les sorties, on avait le temps de jaser entre amis…
Tout semblait bien aller je vous dis.
C’était avant le choc terrible de l’autre jour, mon maître m’a donné quelques minutes pour faire mes adieux aux enfants, mais j’en ai pas profiter pleinement parce que j’ignorais ce qui allait se passer ensuite… Pour moi ce n’était qu’une petite occasion de plus de jouer avec les enfants et il y en aurait plusieurs autres dans les semaines suivantes…
Lorsque nous avons pris place dans la fourgonnette, ma maîtresse, mon maître et moi, je souriais à pleine dent, le coeur léger, mes belles grosses oreilles seraient bientôt dans le vent !!!
Nous nous sommes arrêtés dans un parc pour chiens que je n’avais jamais visité avant, quel bonheur de pouvoir courir en toute liberté ou presque.
Quand je me suis approché de nouveaux de mes maîtres, j’ai remarqué qu’ils avaient l’air tristes soudainement.
Ils m’ont abandonné dans un refuge de la SPCA, je ne crois pas que je pourrai les revoir un jour… Ma famille, la seule que j’ai connue de toute ma vie… Ça fait quelques jours que je suis en cage et je commence à être inquiet, y a de mes voisins qui sont disparus, je crois qu’ils ont été euthanasiés… J’aime tellement la vie, j’ai pas le goût de «finir» comme ça…
Je me sens triste. Quelle vie de chien !!!
Eh oui! Ils sont de retour, les déménagements du 1er juillet. On peut tenter de les expliquer, de les comprendre, de les critiquer, de les ostraciser, d’en rire… moi je prends le parti de les observer (surtout que ça fait 15 ans que je n’ai pas eu à déménager!!) En effet, j’apprécie, ce jour du 1er juillet, me promener dans les rues de Montréal pour observer tous ces liens d’amitiés qui se renouent et qui se solidifient pour une autre année (pendant que les muscles, eux, se dénouent!!!). Puis c’est le traditionnel duo pizza-bière, sauf que la pizza est sans gras trans et la bière provient d’une micro-brasserie… mais pour le reste, ça ne change pas!
Puis il y a tous ces astucieux qui réussissent, on ne sait pas trop comment, à descendre le gros frigo dans un petit escalier en colimaçon. Il y a ceux qui échapperont quelques biens, alors que d’autres qui réussiront à les rattraper juste à temps… Il y a aussi ceux qui voient littéralement tout le contenu de l’appartement mis à la rue, le temps que le logement où ils s’en vont, soit libre. Il ne faut pas être gêné pour exposer le vieux sofa de la tante ou le solde Ikéa de l’an dernier!
Le déménagement, c’est aussi le temps d’apprécier les nouvelles tendances modes… L’idée n’est pas d’être bien habillé mais plutôt d’être confortable et surtout, d’avoir de quoi qui peut se salir. Mais ça donne parfois des résultats visuels assez désopilants!!!!
Et, alors que le soleil se couche et que les derniers retardataires apparaissent au détour de la rue, on voit s’accumuler les montagnes de déchets qui auront été produits lors de cette grande opération de domino que représente le déménagement du 1er juillet. Demain ce sera au tour des cols bleus de la ville de vivre à leur façon le grand déménagement!
Ce rituel du déménagement massif lorsqu’approche juillet ressemble à cet autre phénomène qu’on nomme tourisme de masse. Contrairement au tourisme, le déménagement sur le mode grégaire est cependant propre à notre coin de pays. Et beaucoup plus ardu.
Cette particularité aurait-elle des origines socio-économiques ? Une offre massive de logements pour satisfaire des baux venus à échéance en même temps ? Ou cette pratique est-elle issue de notre inconscient collectif associé aux coureurs des bois, ces intrépides messagers du début de la colonie ? Si la majorité de nos ancêtres étaient d’humbles laboureurs sédentaires et besogneux, les longues distances que parcouraient les coureurs des bois, les risques qu’ils affrontaient ont peut-être aussi forgé notre disposition à facilement quitter un lieu pour un autre.
J’ai bien peur que les seuls qui ne trouvent pas leur compte dans cette aventure coûteuse soient ceux qui, pour des raisons que j’ignore, changent 4 trente sous pour une piastre en quittant un logement pour un autre.
Avec la spéculation qui s’est emparée du marché locatif et immobilier, acquérir sa première maison en ville pour un jeune couple est devenu aussi inaccessible que la conquête du Graäl. Pour ceux qui débutent dans la vie, la façon la plus courante de pouvoir s’offrir un logement décent, c’est la colocation. Adieu l’intimité et bonjour la rotation des nouveaux amis.
Si la Régie du logement parvient à freiner l’ardeur de certains propriétaires véreux ou négligents et si la Ville, avec un nombre restreint d’inspecteurs, peine à faire appliquer ses règlements de salubrité, il serait possible dans la foulée des déréglementations inspirées du néo-libéralisme que plus aucune balise ne retienne les spéculateurs. Non seulement nous serons devenus un peuple de colocataires mais le droit au logement serait classé parmi les inventions d’une gauche dispersée au sein d’une droite vantant l’équilibre des forces du marché.
Est-ce qu’il y a quelque chose de plus déprimant que de déménager ? On arrive à peine (un an c’est si vite passé ) , on a même pas eu le temps de décorer notre appart à notre goût , on commence à peine à digérer les frais de connections imposés par les vautours que sont Bell, Vidéotron et Hydro-Québec que pour une raison ou une autre on doit tout se retaper ça ! Le proprio veut donner le logement à sa fille , on veut améliorer son sort , on veut se rapprocher des écoles , du travail , des enfants , bref toutes les raisons sont aussi bonnes que les autres pour changer de décor . Curieux , la plupart des propriétaires nous demandent de laisser les murs en blancs en arrivant . Si on installe de la couleur on doit tout remettre l’appartement en blanc , donc on se tape la peinture du nouveau logement et de l’ancien . Ça c’est si on est chanceux et que notre nouveau nid est libre quelques jours avant la date fatidique sinon on doit vider en même temps que l’autre rentre , quelle grande source de joie et de bonheur !!! On rentre dans la crasse de l’autre en plus de l’avoir dans les pattes . J’en suis rendu à laisser les murs en blanc et à installer des cadres et des masques comme décoration pour redonner une petite touche de vie à ce qui ressemble à un hôpital psychiatrique à première vue . Faut dire qu’avec la journée de débile qu’on a à se taper , des murs capitonnés feraient l’affaire pour certains ! Quand tu fais le calcul tu te rends compte qu’un déménagement coûte près de mille dollars avec tout ce que ça implique . Donc près de $80.00 par mois , est-ce qu’une augmentation de loyer de $50.00 est une raison suffisante pour changer d’air ? C’est un pensez-y bien !
…en langage politiquement correct. Pour certains,la recherche de logement ou la décision de déménager ressemble à l’inégalité des chances qu’on peut observer à ce jeu: la possession des « avenues » et des maisons à bâtir dessus se retrouvent dans les mains de 1 ou 2 joueurs alors que les autres doivent se partager les miettes s’ils parviennent à survivre. Les possédants demandent naturellement une taxe à chaque fois qu’on s’arrête chez eux.N’est-ce pas ce qu’on peut observer ne serait-ce que dans notre belle ville de MTL?Il y a la classe riche propriétaire ou locataire de logements à $1,500 sur le Plateau,la classe moyenne(dont je fais partie)qui peut se permettre les logements à $750 et où il n’est pas rare de constater qu’un 5 et demi est occupé par un seul individu et enfin,les « économiquement marginalisés » qui se partagent les restes.Il y a ceux qui se retrouvent par les circonstances de la vie en « repos prolongé » (chômage)qui ne peuvent faire face à une maigrichonne augmentation de $5 qui peut faire la différence dans le panier d’épicerie ou dans l’achat de la carte d’autobus qui sera leur laisser-passer pour la recherche d’emploi;il a ceux qui sont en « congé payé prolongé » (B.S) qui épluchent les journaux à la poursuite d’un logement,recherche de +en+ improbable grâce à la nouvelle mode des propriétaires qui s’autorisent à refuser les familles nombreuses,les animaux et maintenant les fumeurs et qui de plus spécifient qu’ils enquêterons sur vous.Est-il utile d’ajouter que plusieurs ne peuvent fournir les références demandées?
Vous parlez des coûts des cies de déménagement.Avez-vous déjà vu un déménagement de pauvre?De mon balcon de condo classe moyenne acheté avant les enflures de prix,j’étais au 1ères loges pour en observer un.Pas de camion,pas de voiture et pas de boîte:2 gars costauds pour les gros articles sur un « rac » à roulettes et les autres se sont partagés les sacs verts et les plantes…
Voilà ce que le 1er juillet m’inspire…et c’est pas jojo.