Cette semaine, le sommet de Montebello sur le Partenariat sur la sécurité et la prospérité entre les États-Unis, le Canada et le Mexique mettait en lumière l'extrême déficit démocratique dont souffre tout ce processus.<p>On ne saura jamais ce qui se sera dit à huis clos entre Bush, Harper, Calderón et leur brochette d'hommes d'affaires invités. Mais ne le prenez pas personnel. Les parlementaires ne le sauront pas non plus. Que la société civile et les élus soient traités comme des spectateurs face à une entente appelée à modifier des aspects importants de la société canadienne en dit long sur l'idée que se fait Stephen Harper de la démocratie. <p>Au château de Montebello, on aura fait beaucoup de blabla sur la "libre circulation des biens, des services et des personnes", mais on aura freiné la libre circulation de l'information. <p>Harper: 1. Parlement et citoyens: 0.<p>Pendant ce temps, voilà venir un autre bel exemple d'absence de débat public. Les 23 et 24 août, Jean Charest et le ministre fédéral des Affaires indiennes se rendent à Kuujjuaq pour célébrer la future ratification d'une entente historique entre Québec, Ottawa et les dirigeants inuits.<p>Cette entente jettera les bases d'un gouvernement inuit régional – un précédent au Canada – avec une assemblée élue, un conseil exécutif, un chef de gouvernement et des pouvoirs éventuellement étendus en matière de santé, d'éducation et de gouvernance générale.<p>Son nom: le "gouvernement régional du Nunavik". Le premier ministre Charest dit pourtant que ce ne sera pas un nouvel ordre de gouvernement, qu'il sera soumis aux lois de l'Assemblée nationale et de la Chambre des communes, que ce sera comme une grosse municipalité. Mais il est prévu que dans une deuxième phase de négociation, on parlera de pouvoirs de taxation, de perception de redevances majeures sur les ressources naturelles, etc. <p><b>UN TIERS DU TERRITOIRE DU QUÉBEC</b><p>Avec une assemblée élue munie de vrais pouvoirs, ça ressemblera drôlement à un nouveau palier de gouvernement. On dit que le Nunavik serait d'ailleurs représenté sur les cartes officielles du Canada et du Québec. <p>Cette entente couvrira le tiers du territoire du Québec au nord du 55e parallèle. Sûrement la plus grosse municipalité du monde… Le tiers du territoire pour une population de 10 000 personnes. <p>Et pourtant, il n'y aura JAMAIS eu de débat public portant exclusivement sur le Nunavik. Une commission de l'Assemblée nationale a déjà examiné l'impact de la Paix des Braves. Mais elle ne touchait que les Cris et n'avait pas la portée que pourrait avoir la création d'un nouveau gouvernement sur le tiers du territoire. <p>S'il est vrai que les 10 000 Inuits ont des besoins sociaux et économiques criants et qu'une plus grande autonomie est plus que souhaitable, cette entente sur le Nunavik semble aller plus loin. Parce qu'elle modifiera la gouvernance d'un territoire plus grand que la plupart des pays européens, pourquoi songer à la ratifier sans débat public au Québec? <p>Pendant qu'on se regardera à satiété le nombril identitaire à la Commission Bouchard-Taylor, qui débattra de l'entente sur le Nunavik? Gros problème. <p>D'autant plus que selon le <i>Globe and Mail</i>, il manquerait un élément crucial à cette entente: avec le fédéral qui conserverait tous ses droits au Nunavik et l'élection d'un nouveau gouvernement inuit couvrant une immense superficie et ses ressources naturelles, qu'arriverait-il à ce territoire si le Québec venait à tenter de se séparer? Mystère et boule de gomme.<p>Le conseiller juridique des Inuits a déclaré qu'avec cette entente, "si le Québec voulait se séparer, je ne sais pas comment ça fonctionnerait". Ah, bon? C'est gentil de le dire.<p>Évidemment, parler ces temps-ci d'un référendum gagné est TRÈS hypothétique. Mais tout premier ministre se doit de ne poser aucun geste qui pourrait un jour mettre en danger l'intégrité territoriale du Québec. Et elle pourrait être mise en danger s'il s'avérait, comme le rapporte le <i>Globe and Mail</i>, que l'entente sur le Nunavik est muette sur le sujet.<p>En fait, on peut avancer l'hypothèse qu'avec le fédéral toujours très présent et une assemblée inuite élue et couvrant le tiers du territoire, ce gouvernement aurait une légitimité sur la scène internationale suffisante pour remettre en question l'intégrité territoriale du Québec.<p>Ceux qui ont une bonne mémoire se souviendront peut-être de Ted Moses, grand chef des Cris qui, en pleine commission parlementaire en 1999 sur un autre sujet, avait qualifié le peuple québécois de "fictif" ne pouvant jamais prétendre à cette intégrité après un Oui.<p>Fait intéressant: dans les courriels envoyés au <i>Globe and Mail</i> par des lecteurs canadiens-anglais en réaction à l'article de Bill Curry du 13 août dévoilant les grandes lignes de cette entente, on n'en revenait pas qu'une telle entente se fasse sans débat public.<p>Quelques-uns se félicitaient de voir apparaître un bel obstacle à la sécession possible du Québec, mais la plupart se questionnaient sur le manque de transparence du processus et les effets possibles d'un tel précédent dans d'autres provinces.<p>
Au Canada, tout comme au Québec, tout ce qui concerne les débats politiques sur le futur des communautés amérindiennes, est traité aux plus hautes instances des piliers de gouvernements fédéral et provincial et, à chaque fois, l’ensemble de la population en est exclue, automatiquement, comme si, par exemple, la démocratie québécoise ne pouvait se jouer pour le futur des inuits. Indifférence de la population, en général, pour une minorité visible qui habite loin, dans le nord… Au Québec deux peuples identifiables, mais, étrangers l’un à l’autre: les québécois et les amérindiens. Pour un observateur qui vient d’ailleurs visiter le Québec, ce phénomène saute aux yeux comme une abominable injustice. Les Cris, les Inuits devraient faire partie intégrante des préoccupations de la population québécoise. Ce sont aussi des québécois, vivant au Québec. Cette discrimination centenaire contre les communautés autochtones est carrément inacceptable. Dans ce contexte, il est apparu flagrant que l’indépendance économique et politique des cris et inuits s’avère nécessaire pour assumer leur destinée et la survie de leurs traditions, dans la plus grande décence de ces peuples fondateurs. Que leur avenir de communautés indépendantes puisse compromettre l’indépendance territoriale du Québec, possible, mais, c’est la faute de nous tous, indifférents à leur sort depuis fort longtemps….
Ma réaction à cette nouvelle est que cela fait un bon bout de temps, depuis l’acceptation de la fraude du référendum de 1995 précisement, que je sais qu’il n’ya pas de vrai gouvernement québécois. Il n’y a plus là que de vrais parasites qui nous bradent aux compagniesa multinationales.
Dans le fonds, nous devrons envier les Inuits qui pourront éventuellement profiter de la manne des redevances des ressources naturelles du tiers du territoire prétenduement québécois. Pillage de l’Irak, du Kébekistan, quelle différence … ?
Il semble que les deux grands amis que sont Stephen Harper et George Bush semblent vouloir orienter la liberté de presse, le droit à l’information et la liberté d’expression sur les modèles chinois et russes. On a tenté de nous faire croire que l’ouverture de la Chine au capitalisme l’amènerait vers une ouverture à la démocratie et au respect des droits de la personne. Comme on peut s’en rendre compte, il semble que ce ne soit pas le cas. Comme l’expliquait dernièrement François Brousseau à la radio de Radio-Canada, Vladimir Poutine envie le succès de la Chine, tant au niveau commercial qu’au niveau du contrôle de la population. À voir aller nos leaders nord-américains, ils semblent vouloir aller dans le même sens. Malheureusement pour eux, nous avons beaucoup d’années de contestations et de manifestations. Mais nous devons rester sur nos gardes et surveiller nos leaders et ne pas dormir sur nos lauriers. La démocratie est un cadeau tellement fragile que nous nous sommes donné: veillons-y!
Il y a des cérémonies inutiles pour ne pas dire farfelues. On se demande pourquoi on les perpétue avec autant de rituels de plus en plus suffisants. Celle de Montebello en est un exemble parfait. On se réunit parce qu’on a été élu avec plus ou moins de justesse ou de collusion avec d’autres. Pendant deux jours on ergote sur ce qui semble agiter la planète du moins dans l’immédiat. Puis on se donne de l’importance en manifestant contre la pluie, contre la canicule ou les épis de blé d’inde trop chers. Une super police sert de fond de décors et vogue la galère, bref c’est pour la galerie, du cinéma en widescreen avec des tas et des tas d’effets spéciaux.
Rappelons-nous du cinémascope et technicolor grandioses de l’Eglise triomphante du Québec d’il n’y a pas encore si lontemps. C’était ennuyant à mourir mais on voyait du monde autre que soi-même tout en se croyant bêtement les plusse fins et les plus catholiques au monde. A défaut de reconnaître tout le pathétique de ces longues litanies de processions, on focussait sur l’aspect visuel glorieux de ces pantomimes.
Toutes les cénémonies religieuses ou politiques sont astreignantes et souvent plutôt que de nous rassembler elles nous divisent. Quand on a la santé on se plaint quand on ne l’a plus on se lamente. A vrai dire j’en ai plein mon ti-casse de toutes ces fariboles qui finalement ne vous font que stagner à bien des niveaux. Sous prétexte de sauver la société par des us et coutumes désuets, on charrie plusse que d’autres choses car en fin de compte on tourne en rond. Le Canada comme les USA ont toujours tourné en rond; Harper et Bush ne seront plus bientôt que des artéfacts de trop dans les musées et les livres d’Histoire.
Et en guise de rappel cette cérémonie champêtre aussi naïve que drôle où le prêtre faisait des sparages avec eau bénite et goupillon à la bénédiction des semis. Tout le Québec rural entonnait alors ce cantique: Seigneur bénissez nos graines/Arrosez nos jardinages…
Doux souvenirs!
Madame Legault, je viens de m’acheter un ordinateur et je vous l’avouerez je ne l’utiliserez pas ( sauf rare exception ) pour réagir à un ou l’autre des commentaires des médias. Je préfère agir. On ne doit pas ajouter un` » s » au mot Inuit, il est déjà pluriel. Des Inuit, un Inuk. Voilà, maintenant vous savez.
Bien le bonjour.
Toute cette affaire de territoire québécois concédé en douce par notre gouvernement québécois me fait drôlement penser à l’histoire du Labrador! Vous ne trouvez pas? N’est-ce pas exactement ce qu’on essaie de nous passer subtilement?
Une fois que le Nunavik aura son gouvernement régional, le gouvernement fédéral ne pourrait-il pas tout simplement renommer l’Ontario pour «Ontario-Nunavik»?
Un peu comme le nouveau «Terre-Neuve [espace trait d’union espace] Labrador»!
Définitivement, il y a des coups de pieds au derrière qui se perdent!
Contrairement aux autres sociétés autochtones hors Québec les nations amérindiennes québécoises bénéficient d’un traitement plus que spécial. Les amérindiens du nord de l’Alberta voient leur territoire complètement ravagé par l’exploitation des sables bitumineux. Pourtant aucun effort n’est fait pour garantir à ces groupes quelque autonomie que ce soit. En général, les amérindiens du Québec sont les peuples autochtones les mieux nantis du Canada. Il est évident que tout n’est pas parfait et que d’autres améliorations sont nécessaires. Cette situation est apparue suite aux multiples prise en charge des richesses par ces groupes et notamment par les batailles juridiques contre Hydro Québec. Presque à chaque fois le gouvernement québécois et les intervenants ont écouté ces plaintes. Malgré toute les controverses et les failles des ententes parvenues dans le passé il semble que les interlocuteurs au service du gouvernement québécois aient toujours affiché des positions d’ouverture. Ces résolutions n’eurent jamais cours dans une autre province ou du moins jamais avec autant de succès.
Suite à ces propos (un peu généraux j’en conviens), comment les autochtones québécois ne concluent-ils pas à l’évidence qu’un Québec indépendant leur serait favorable? D’un point de vue historique, les autochtones d’Amérique ont subi un traitement plus favorable avec les francophones qu’avec les anglophones. À ma connaissance, ce sont les gouvernements anglais des XVIIIe et XIXe siècles qui ont créé l’affreux système des réserves. Quel est le principe qui fait que la plupart des autochtones québécois entretiennent un racisme aussi criant face aux francophones? Pourquoi cette conception erronnée que l’union avec une entité anglaise garantisse la prospérité alors que l’expérience historique montre exactement le contraire?
Le sommet de Montebello a prouvé, une fois de plus, que notre prétendue démocratie en est une de façade. Fi du Parlement et des députés qui représentent le peuple et ses aspirations légitimes. La démocratie si nécessaire, mais pas nécessairement la démocratie.
On a eu de beaux exemples en Algérie et en Palestine. Les gens ont voté de façon démocratique, mais ils sont fait un mauvais choix. Ils ont élu des gens inacceptables au vrai pouvoir. On veut bien jouer le jeu, mais encore faut-il suivre les règles non écrites, disent les gens du pouvoir. Elisez qui vous voulez, tant que vos élus mangent dans notre main et ne causent pas de remous. Si vous errez, vous serez châtiés.
Autrement dit, lisez entre les lignes et ne nous décevez pas. Votez comme il faut. Ne faites pas comme au Chili avec Allende. Comme l’énonçait si bien ce grand criminel de guerre, Henry Kisinger : Ce n’est pas parce que les chiliens ont commis une erreur que l’on doit vivre avec. » On connait la suite.
Donc, pour revenir à nos moutons et à Montebello, il n’est pas nécessaire de perdre du temps avec un parlement, les vrais maîtres se sont prononcés, le programme est tout tracé et tout le reste est superflu. Cela dit, ne craignez rien, la charade est toujours au programme : il y aura des élections comme d’habitude. Peu importe pour qui vous voterez, les vrais maîtres ne perdrons pas le someil, sachant très bien qu’il n’y a aucun péril en la demeure. Libéraux, Conservateurs, peu importe, c’est kif kif. Par contre, si vous élisez le NPD au fédéral, il faudra sans doute leur dire deux mots dans le cornet et tout rentrera dans l’ordre. Sinon, un seul mot devrait suffire : Allende. Là, y en aura pas de problème, s’ils sont intelligents, il va sans dire.
Tout de même, nous jouissons d’une grande liberté d’expression, comme à l’école, où les religieux nous enseignaient dans leur domaine privé. Cause toujours, c’est nous les plus forts, pensaient-ils, et on te tient par la gance. Vinceremos?
Je serai brève et directe, à quoi bon extrapoler sur des «silences»? Tout à fait d’accord, avec votre chronique : bien sûr, que l’on dérange! Quand on envoie des policiers déguisés en provocateurs, pour mieux démanteler tous contestataires, il faut croire que tous les citoyens les dérangent. Quand, des journalistes se font interdire, l’accès à toute information : bien sûr, que le peuple dérange! En fait, c’est un vase clos, où trois hommes politiques, se placotent à nos frais, soit dit en passant, des ententes dont on nous glisse, quelques mots aux passages, en guise de pâture. «Mystère et boule de gomme, dites-vous»? Pire, on ridiculise, l’essence même de la démocratie, en se foutant du Québec, du Nunavik, et quoi encore? Oh oui, une exceptionnelle déclaration : «Ne touchez pas, à nos Jelly Beans»! Quelle bouffonnerie!
C’est pour qui le sommet de Montebello sur le Partenariat sur la sécurité et la prospérité entre les États-Unis, le Canada et le Mexique ??? Pour tout le monde ou pour ceux qui ont de l’argent ???
Tu veux louer un logement ? Pas de problème si tu as l’argent, un bon crédit, un revenu plus que minimum.
Tu veux manger ? Si la bonne bouffe ne coûte pas nécessairement plus cher que la bouffe de moins bonne qualité, il n’en reste pas moins que si tu n’as pas de quoi payer, tu dois pas passer à la caisse de l’épicerie. Et avoir de bonnes jambes pour fuir rapidement un restaurant après avoir mangé sans avoir l’intention de payer !!!
Ah !!! Mais j’oubliais qu’ici au Québec, voire même au Canada, on est bien, on est pas obligé de voler ou de tuer personne pour survivre. Je l’entend et je la lis souvent dans les médias, celle-là. Il y a l’aide sociale, des remboursements de TPS et de TVQ et beaucoup d’aide pour les pauvres provenant d’organismes et de fondations.
Ouais, la démocratie c’est bien, mais ça ne donne pas à manger…
Et la sécurité en Amérique ? Bush, Harper et Calderón savent très bien que la sécurité est quelque chose de très relatif et que la sécurité absolue n’existe pas ! L’important c’est d’abord l’apparence et on se donne beaucoup de mal pour ça !!!
Vous désirez me parler des Inuits qui ont des besoins sociaux et économiques criants et de l’intégrité territoriale du Québec ? Richard Desjardins me parle des Algonquins, par le biais de son film Le peuple invisible. C’est correct, je n’ai contre le fait d’en parler, de mieux comprendre le monde dans lequel je vis.
Mais en fin de compte, ça prend de l’argent. Pas d’argent, aussi bien mourir ? Et bien non, parce que sans argent tu ne pourras pas avoir de cortège funéraire ni de pierre tombale avec ton nom dessus, même si tu le voudrais !!! Nous ne sommes pas égaux !!!
Chère Josée Legault, j’apprécie grandement votre chronique. Je ne lis Voir que pour vous lire. Je voulais réagir à la chronique de la semaine passée ; le thème de cette semaine, tout comme plusieurs autres que vous abordez, rejoint de toute façon mon propos. Qu’il soit question d’attaques envers Dumont ou de partition plus ou moins avouée du territoire du Québec, le problème est le même. Quand on est un peuple conquis on ne s’aime pas. Pour moi il y a un profond malaise et le seul fait que Marois emboîte le pas à Charest en dit long sur notre condition de colonisés. C’est plus que de la basse stratégie électoraliste : ça trahit notre incapacité à nous reconnaître nous-mêmes comme peuple. Autrement dit, Dumont reflète l’aspect de nous-mêmes que nous haïssons le plus : le Québécois qui ose être fier de son appartenance. La même chose s’applique à la question du territoire. Nous ne nous aimons tellement pas, nous nous sentons tellement coupables d’affirmer un petit peu que nous sommes un peuple, nous sommes tellement fâchés contre nous-mêmes d’être des perdants, nous en avons tellement honte que nous finissons par dire des choses et poser des gestes qui vont totalement contre nos intérêts, qui entament notre dignité, qui affaiblissent peu à peu notre légitimité. Si le OUI l’avait emporté il y aurait eu un début de transformation en nous. Même si ça n’avait pas abouti sur l’indépendance le seul fait de se dire OUi à nous-mêmes aurait eu un effet profondément positif et salutaire sur nous, notre sentiment de fierté et de légitimité. Gageons que ce sera Dumont le premier qui osera afficher ses couleurs sur cette affaire de territoire dont vous parlez, et gageons qu’il sera bassement attaqué. C’est le monde à l’envers : jamais je ne voterais pour Dumont.
Nous apprenons ce matin que des policiers de la SQ se sont déguisés en casseurs lors de la manifestation contre le sommet de Montebello. Ces apprentis agents doubles auraient dû prendre des cours de formation donnés par les services secrets de la GRC. Il est étonnant que les journalistes qui couvraient ces événements ne mentionnent jamais ce constat de la possible infiltration des services policiers, phénomène connu par par beaucoup de gens. À fréquenter le pouvoir, ceux-ci oublient leur travail d’enquête. Les images sur Internet viennent des groupes qui ont participé à la manifestation.
Le déficit démocratique vient de ces mesures d’infiltration qui touchent l’ensemble des organisations contestataires. Je me rappelle ces assemblées du Rassemblement pour l’Indépendance nationale (RIN) dans lesquelles, on retrouvait des policiers avec leur appareil-photo. Aujourd’hui, les méthodes se sont sophistiquées, ce qui n’empêchent pas les bavures.
Pour des prétendus motifs de prévention, les ministres de la Sécurité publique, tant fédéral que provincial, encouragent ces opérations. La chose devient encore plus odieuse quand ces policiers-casseurs ont des pierres à la main et jouent la comédie. L’obsession sécuritaire héritée de notre voisin américain se trouve confortée par un gouvernement conservateur sur la défensive.
Il est urgent que des citoyens et les médias continuent et renforcent leur travail de vigilance. Il ne faut pas simplement se cantonner à dénoncer un quelconque fonctionnaire pour une bourde administrative qui touche des citoyens, il faut s’attaquer à la racine. Sur ce plan, je me questionne fortement sur l’envahissement de supposés chercheurs-ex-lieutenants-colonels (ex.: monsieur Landry, etc) sur toutes les tribunes de la télévision. On leur donne un statut qu’ils n’ont pas. Il faut les présenter comme les porte-parole officieux des thèses défendues par l’armée canadienne. L’infiltration prend des formes diverses qui mettent à mal la démocratie
La décentralisation ou bien une nouvelle répartition du pouvoir entre deux peuples vivant à l’intérieur du Québec, n’est pas un sujet communément couvert, mais il fait surface avec la nouvelle annonce du premier ministre Charest et du ministre fédéral des affaires indiennes. Le débat est légitime et est sujet à négociation et autres moyens d’analyses. La façon de faire des dirigeants n’est par contre pas une raison d’ironiser les demandes autochtones. Madame Legault affirme avec un ton de sarcasme que la nouvelle communauté du Nunavik pourrait former une municipalité et qu’elle serait la plus grande au monde. De plus, Madame Legault affirme cela comme s’il était déjà décidé que le Nunavik en constituerait une.
Madame Legault a raison de critiquer les méthodes de discussion des chefs politiques, comme ceux de Montebello aussi. Cependant, l’enjeu en tant que tel en vaut la peine. Les citoyens du Nunavik ont le droit de revendiquer ces pouvoirs et le gouvernement du Québec leur doit son écoute. Le reste du processus devra se faire le plus possible d’une façon transparente.
Mme Legault,
Premièrement, contrairement à ce que vous semblez croire, il existe une vie intelligente en dehors de Montréal. Je ne prêche pas poour ma paroisse, j’habite sur Sherbrooke. Les gens vivant ailleurs qu’en notre belle métropole jouissent, tout comme vous, du libre-arbitre, et n’ont pas à vous demander votre avis pour aller pisser…
Passons sur Montebello. Mis à part quelques protestataires poilus, désoeuvrés et agiteurs de pancartes, tout le monde s’en fout. Ces sommets ont toujours été tenus à huis clos et ont rarement débouchés sur quelques chose de concret. Je ne vois pas ce qu’un premier ministre qui ne sera pas réélu, un président qui ne peut l’être et un autre dont le pays est à la traîne du reste du monde pourraient accomplir ensemble de toute façon…
Là où le bât blesse, c’est au sujet du gouvernement régional du Nunavik. Suggérez-vous réellement qu’un peuple arrivé ici il y a MILLE ANS devrait vous demander votre avis alors qu’on leur rend enfin justice, sous prétexte que cela pourrait torpiller l’indépendance du Québec, un projet né il y a à peine trente ans et dont personne ne veut, ce qu’ont prouvé deux référendums et tous les sondages menés depuis dix ans???
Comme toutes les autres nations amérindiennes, les Inuits ont été spoliés par les blancs. Pourchassés, privés de leur terres, soumis à des réglementations créées et appliquées par des gens qui ne les connaissaient pas et ne se souciaient pas d’eux, ils ont dû s’écraser car personne ne prenait leur défense. Jusqu’à aujourd’hui, il en avait toujours été ainsi. Manoeuvre du gouvernement fédéral pour nuire à la souveraineté? Si les Inuits sont enfin libres, so what??? Depuis que Champlain a foulé le sol de la Nouvelle-France, les Amérindiens sont victimes de nos agissements.
Aujourd’hui, ils devraient se soucier de votre avis? Je ne suis qu’un blanc, mais laissez-moi m’associer aux onze nations autochtones du Québec, chère madame, pour vous rire en pleine face…
Je lis les journaux. J’écoute la radio. Je regarde les téléjournaux. Et youtube. À chaque jour, je suis de plus en plus en colère. J’imagine que je ne suis pas seul? Pourtant, tout le monde à l’air de bonne humeur, sur la rue, dans le parc, au Verre bouteille… Mais bon sens! (Pour pas dire: Tabarnac!) faut se réveiller!
J’ai peur. J’ai peur de me retrouver dans 20 ans, 30 ans, vieux, dans une société totalement contrôlée, walmartisée. On me traitera de paranïaque et je finirai par croire que je le suis.
Nous sommes tous là, devant notre journal ou notre écran, en colère. Pis? Qu’est-ce qu’on fait? Cette colère finira par se retourner contre nous si nous ne l’exprimons pas. Il faut changer les choses. Je ne peux pas encore croire que c’est impossible, que nous sommes déjà complètement impuissant. À quand la révolte populaire?
Nous le savons bien, jamais les Indiens n’auraient eu droit à tant de considération de la part de notre gouvernement provincial si les dés n’étaient pas pipés en faveur du grand frère fédéral dans cette affaire de reconnaissance de leur gouvernement distinct. Le mot d’ordre est partout le même pour ses exécutants quand il est en provenance des arcades du pouvoir fédéral : dites-leur qu’ils forment une nation distincte, mais rappelez-vous bien que cela ne rime à rien, car nous saurons bien le moment venu en faire fi.
Ce moment de restriction implicite qui annulerait toutes ces velléités autonomistes chez les Indiens et qui s’appliquerait dès que des intérêts économiques puissants seraient en jeu, c’est celui qui fait en sorte que le pouvoir fédéral, celui de maintenant comme celui d’avant, se voit d’abord et avant tout comme le fiduciaire des intérêts qui exploitent les richesses naturelles de ce pays, surtout quand les acheteurs sont américains. Il en est des richesses naturelles du Nord comme du pétrole et ce gouvernement n’en serait pas à une renonciation près de ses engagements s’il décidait de passer outre à ces vagues promesses.
Ce faisant, il fait d’une pierre deux coups. Il se prémunit contre d’autres velléités souverainistes de la part des Québécois en jouant la carte des Indiens contre eux et il s’assure entre temps d’une image favorable chez les peuples autochtones, ce qui n’est pas mauvais en temps d’élection. Cette arrogance est celle que des colonisateurs affirment face à ceux qu’ils considèrent comme colonisés en les traitant de manière paternaliste pour mieux les manipuler.
La légèreté avec laquelle l’ensemble des médias a traité des enjeux réels du PSP de Montebello est stupéfiante.
Les médias ont à peine effleuré la participation à cette rencontre des 30 plus importantes corporations d’Amérique du Nord. Derrière des portes closes, le secteur privé avait directement accès aux prises de décisions qui concernent le bien-être de la société. Peut-on s’attendre à ce que les médias expliquent les véritables enjeux de telles rencontres alors que trois groupes de presse majeurs contrôlent l’ensemble des médias francophones (tv, journaux périodiques), et qu’ils défendent les même intérêts.
La semaine dernière, se tenait à l’UQAM le Forum social québécois. Plus de 5,000 personnes de milieux et d’horizons divers, le tiers provenant des régions, se sont réunis pour mettre en commun leur vision d’un Québec nouveau, ouvert à une redistribution plus équitable des richesses et au respect de l’environnement. Un rassemblement sans précédent de la gauche québécoise. Croyez-vous que les médias ont accordé autant de visibilité à l’événement qu’ils en accordent au discours du très à droite Institut économique de Montréal ? Mettre le doigt sur le piège que constitue le néolibéralisme sauvage, ça ne les intéresse pas.
Stephen Harper peut bien parler de «jellybeans» et se taire sur l’intégration des marchés nord-américains et la création de politiques militaires communes. Les médias ont-ils mentionné que le PSP opère en marge des parlements et sans débat public ? Dans un cadre qui maintient ses orientations MALGRÉ LES CHANGEMENTS DE GOUVERNEMENTS ? Que l’on y discute de règlements sur l’usage des pesticides, que l’on s’apprête à privatiser le système de santé, que l’on discute du transport en vrac de l’eau pour faire pousser des tomates dans le désert américain.
Quant aux Innu, je n’ai plus de place. C’est à peu près l’équivalent du traitement que leur ont accordé les Blancs quand ils ont débarqué sur leur sol.
Je trouve dôle qu’on associe »peuple » ou »territoire » et origine ethnique … Imaginé le tollé si on définisait un pays ou une province selon l’ethnicité … N’oublions pas que pour être amérindiens, il faut un »lien de sang » ….
Va pour aider la communauté, mais de fixer un territoire à droit exclusif selon le »lien de sang », il y a une limite …
Diviser pour mieux régner…. Encore une fois, comme pour Meech, le ROC fait faire son sale boulot par les »autochtones »
La vraie démocratie, c’est quand tu paies tes impôts et que les gouvernements entretiennent les infrastructures avec les revenus de façon constante, regardez ce qui se passe avec les surplus budgétaires du Fédéral, en plus de ceux de l’assurance-Chômage et tout les profits des différentes sociétés qui dépendent du provincial, S.A.Q, SAAQ, Loto-Québec, Hydro-Québec et la SGF, Il m’est très difficile de réaliser a quel point les précieux déniers de l’état Québécois ont été dilpadés sur des décennies sans que l’on inspecte ce qui se passait sur le terrain, les hôpitaux sont géré comme des MACDO, les écoles s’effondrent presque par négligence a long terme des gestionnaires.
La bureaucratie est extrêmement lourde et c’est ce qui fait perdre le sens de la démocratie, tout se tient quand ont a vu sur youtube, les policiers de la SQ ayant infiltré les manifestant de Montébello, le sens de la démocratie, pour moi ce n’est pas les 3 amigos qui viennent marchandés en catimini, avec des body-gardes tellement nombreux qu’ils ressemblaient étrangement a une nid de guêpes qui s’affairent autour des 3 reines.
Quand un peuple perd le contrôle de ses leviers économiques, nous avons tous payé pour que les infrastructures soient entrenues de manière adéquate et qu’en advient-il? nous payons toujours des sommes faramineuse en taxes et impôts de toute sortes pour maintenir en place une lourde bureaucratie qui doit toujours tout gérer de façon parcimonieuse et hiérarchisé à l’extrême de sorte que plus rien n’évolue une moment donné.
L’agencement des événements semblent cependant se précipités, lisez bien cette suite d’événements sans rapports apparents, le pont de la Concorde, le viaduc au Minnesota. une récente fuite de vapeur a New-York ayant causée la mort, elle était vielle des années 20, les monstrueux dépotoirs des anciennes mines du Nord-Québécois, la planète se meurt et les 3 amigos ont mangé des plats raffinés sur mon bras, ne les dérangeons pas, ils cogitent leurs coup
En rapport avec cet article de Josée Legault et celui de L’Actualité.com. « Les Inuits sont en train de créer un gouvernement dans le Grand-Nord » http://www.lactualite.com/nouvelles/nationales/article.jsp?content=N081235AU (12 août 2007) où l’on peut lire : « La naissance du gouvernement régional du Nunavik devait être officialisée les 23 et 24 août, à l’occasion du forum organisé à Kuujjuaq et présidé par le premier ministre Jean Charest, mais le gouvernement fédéral a retardé le processus, le cabinet n’ayant pas encore approuvé officiellement l’entente. [.] Éventuellement, l’entente avec les Inuits pourrait faire boule de neige. »
Devant ces faits, nous aimerions rappeler les discussions et les débats sur l’« approche commune » il y a cinq ans.
L’« approche commune » : une bavure politique
Bruno Deshaies
Vigile.net : Chronique du jeudi, 12-9-2002
Source : http://www.vigile.net/ds-deshaies/docs/02-9-12.html
Or, le Traité qui découle de cette « approche commune » est en train de laisser des traces profondes quant aux rapports entre Québec, Ottawa, les Autochtones et les Inuits. Maintenant, c’est la création de la « région du Nunavik » ; il y a un peu plus de cinquante ans ce fut le territoire du Labrador. À ce rythme, que restera-t-il territorialement du Québec dans 50 ans ?
Ces événements troublants pour l’avenir du Québec devraient inciter les indépendantistes à comprendre que l’indépendance n’est pas une question à traiter à la pièce, mais d’une manière globale. Cessons de chercher midi à quatorze heures. Tenons à nous rallier collectivement sous une même bannière. Mettons fin à l’éparpillement des forces. N’hésitons pas à nous instruire sur la nature même de l’indépendance nationale. Agissons dans l’ordre avec un plan d’action collectif fondé sur l’essence même de l’indépendance d’une nation.
Il faut apprendre à se libérer de l’intoxication fédéraliste pour penser dans l’optique indépendantiste.