Pauline Marois a la pensée positive contagieuse. On croirait presque qu'elle a lu <i>Le secret</i>… Sa victoire dans Charlevoix, la remontée du PQ dans les sondages et son entrée à l'Assemblée nationale sont autant de bonbons pour un parti malmené depuis des années. <p>Pauline Marois dit même sentir un "retour au bercail des souverainistes". Belle phrase, quoiqu'un peu vide de sens. Car elle aura beau dire qu'elle ne veut plus parler de "mécanique" référendaire, tout le monde, même Ségolène Royal, a compris: si le PQ prend le pouvoir, il n'y aura pas de référendum. Il est même acquis que la plateforme n'en promettra aucun.<p>Lorsqu'on lui demande en quoi sa position diffère des "conditions gagnantes" de Lucien Bouchard, Mme Marois répond qu'elle parlera du "pays", fera "avancer le Québec" et attendra que le peuple soit "prêt" pour un référendum. C'est drôle, mais j'ai l'impression que M. Bouchard dirait que c'est exactement ce qu'il croit avoir fait. <p><b>UN PQ À L'IMAGE DU QUÉBEC</b><p>Une fois la "mécanique" référendaire écartée, que restera-t-il? Probablement un PQ à l'image du Québec actuel: un Québec qui se cherche, en désintox de ses grands <i>rushs</i> d'adrénaline politique qui l'ont galvanisé pendant 40 ans, mais qui sent que quelque chose de lui-même et de son avenir lui échappe.<p>C'est aussi un PQ qui serait fou de joie d'un retour tranquille aux affaires de l'État. Question de savoir qu'il est toujours dans la <i>game, m</i>ême s'il doit oublier son Article 1 pour mieux refléter l'opinion.<p>Pourtant, il n'y a pas si longtemps – je m'excuse pour la nostalgie -, on demandait aux partis politiques de prendre les devants, de risquer, de "créer" l'opinion et le mouvement par leur propre force de persuasion et d'action. Aujourd'hui, on leur demande d'être à l'"écoute", d'être le miroir d'une opinion qu'on laisse à elle-même, mais qu'on ausculte frénétiquement pour y puiser des "opinions" que les partis recyclent en programmes. Les chefs attendent que le peuple leur montre la direction. Et non l'inverse. <p>Même Stephen Harper, Monsieur Décision, aura séduit bien des Québécois non par ses idées réelles sur la Belle Province, mais avec celles que lui donnaient des <i>focus groups</i> menés ici.<p>Comment s'étonner que le PQ respire, lui aussi, ce même air du temps? <p><b>EN ATTENDANT GODOT</b><p>Et puis, il y a la <i>realpolitik</i>. L'élection du 26 mars a fait mal au PQ, l'ADQ lorgne le pouvoir, et le PLQ est en ballottage. Pas surprenant que les péquistes se contenteraient de l'Opposition officielle, espérant AU MIEUX former un gouvernement minoritaire. <p>Parler de référendum dans de telles circonstances doit leur sembler tenir de la folie furieuse.<p>Sauf qu'au-delà de la <i>realpolitik</i>, il y a l'"autre" réalité, celle de l'engagement, de l'espoir et du rêve – le vrai carburant de ce parti. Depuis 1996, à coups de "réalisme", à tort ou à raison, les chefs du PQ ont jeté la serviette sur la RÉALISATION de leur projet. Évidemment, sans le dire ouvertement. <p>Mais à force de vider le PQ de son carburant, ce "réalisme" est devenu, comme disent les Anglais, un <i>self fulfilling prophesy</i> – une chose qui se réalise à force de ne voir qu'elle. Résultat: le jupon référendaire ne dépasse plus. On parle du "pays" pendant qu'on l'attend. C'est ça, la normalisation du PQ. <p>Mme Marois et ses conseillers, qui ont été de l'école réaliste sous Bouchard, savent comment ça marche. La chef et les députés parleront donc beaucoup du "pays" pour que les troupes ne s'inquiètent pas trop. Seule différence: on reparlera aussi d'"identité" et de "langue", comme pour expier les péchés du PQ qui les avait jetées à la poubelle comme du poisson pourri. <p>Sur la question nationale, c'est frappant de voir à quel point le PLQ, le PQ et l'ADQ sont tous en attente de quelque chose qu'ils n'osent pas provoquer. Traumatisés par l'échec de Meech et face à un Canada anglais rendu ailleurs, les libéraux sont réduits à "souhaiter" une reconnaissance constitutionnelle du Québec, "un jour", "lorsque le fruit sera mûr".<p>L'ADQ, avec son autonomisme au sein du Canada, voudrait faire ceci et cela, mais sans tenir un référendum pour mieux rapatrier les pouvoirs dont il rêve, de peur de créer un nouveau psychodrame national.<p>Quant au PQ, il attend que le peuple lui commande un référendum sur la souveraineté comme on commande une pizza.<p>Mais pas de chance. Pour le moment, ce bon peuple, sur qui Jean, Pauline et Mario comptent tant pour leur montrer un chemin qu'ils n'osent plus définir, est occupé à autre chose. Fort bien diverti par la Commission Bouchard-Taylor, il fait dans l'introspection identitaire. C'est vachement "<i>in</i>". On ne sait trop à quelles fins, mais ça occupe.<p>Eh oui. Le "Nous" québécois est revenu à la mode. Dommage que les partis politiques, pour le moment, ne sachent plus trop quoi en faire ni où l'amener.
Madame Legault,
sans flagornerie aucune, je vous trouve si intelligente, articulée, nuancée et subtile que je n’ose croire que vous fassiez une publicité pour cette cochonnerie fumiste qu’est le bouquin de Rondha Byrnes.
J’imagine bien que c’était de l’humour, mais quand même ! Votre chronique est trop brillante pour être souillée du titre d’une telle calamité littéraire !
Je suis péquiste depuis toujours . Je suis donc une nostalgique de ces beaux jours quand nous pensions vraiement que nous aurions notre pays et que nous ne serions plus des sujets de sa gracieuse majesté , cette chère Élisabeth II ( la patronne de Michaelle) .
Je me rappelle ces temps ou la plupart des gens demeuraient assis pendant que résonnait la chanson qui nous rappelait que notre front est ceint de fleurons glorieux . Juste pour vous montrer le changement , j’assistais à l’avant-première du film J’ai serré la main du diable et la ministre Josée Verner nous a livré un discours en prononçcant dans toutes ses phrases le mot : Canada et ce sans de Hou Hou de la fouille mais plutôt des applaudissements nourris .
Comme vous je pense que le Parti Québécois se contenterait d’être l’opposition officielle , car le dernier sondage prouve que Mario gagne du terrain au point de former un gouvernement minoritaire . N’oublions pas que le bon peuple (la Commission Bouchard-Taylor le prouve) se cherche et veut protéger son identité . Seul Mario semble promettre de s’occuper des accomodements raisonnables car sa clientèle ne se retrouve pas parmis ceux qui tolèrent ou qui demandent des passe-droits .
Pour terminer j’ai longtemps cru voir un Québec souverain de mon vivant mais je pense que mon arrière-arrière petit fils ne le verra pas non plus , car il se lèvera pour chanter le O Canada lors de la finale de la coupe Stanley .
Madame Legault, votre article n’apprend plus rien à personne car, il est tout simplement dépassé. Ne serait-il pas, plus judicieux de la part d’une journaliste up to date, de présenter sur le web de Voir, sur la base hebdomadaire, des articles politiques qui vont apporter des informations neuves et croustillantes… Êtes-vous capable de le faire? Pauline Marois n’est déjà plus la mascotte des sondages et du peuple québécois. En quelques jours, elle dévancée par Mario Dumont par 4 points, elle a gagné dans Charlevoix grâce au vote libéral (le PQ a donc besoin des libéraux pour faire aller leur chef au Parlement) et, elle se débat, au milieu d’une controverse, à propos de son domaine à l’Ile-Bizard. Cette controverse là, vous n’en parlez même pas, quand c’est le temps d’en parler…Arrêtez de vous lamentez sur le passé avec des dinosaures qui se sont montrés incapables de gouverner à la fois le P.Q et l’État québécois comme, par exemple, Lucien Bouchard et Bernard Landry. Je mettrais aussi Pauline Marois dans le même sac..Ces récents jours, elle s’est montrée, devant les caméras de T.V, incapable de gérer, calmement, une situation de controverse. Sa colère et son arrogance crevaient l’écran. Peut-on accepter une telle caractérielle comme Premier Ministre du Québec? Quant à votre nostalgie de la realpolitik, personne ne veut plus cela, dans un Québec, en mutation économique et sociale. S’il vous plait, innovez, Madame Legault, pour le plaisir des membres de Voir!
Oui, je suis pour un «Québec libre», pour un Québec ami du Canada et des Etats-Unis, mais indépendant.
Bref, je suis pour le pays Québec présent à l’ONU, à l’OTAN, aux Jeux Olympiques avec son propre drapeau, dans l’espace, sur la Lune, sur Mars, dans la Lune, au NORAD, nommez les tous !!!
J’aimerais vraiment que les citoyens du Québec puisse faire une seule déclaration d’impôt…
J’aimerais vraiment que la prochaine devise du Québec ne soit pas : D’un néant à l’autre.
J’aimerais que les gens puisse se souvenir de ce que Pauline Marois a fait et n’a pas fait tout au long de sa carrière…
J’aimerais que la prochaine question, lors d’un référendum, soit la suivante : Aimeriez-vous payer 40% moins d’impôt, à condition que le Québec soit désormais un pays ???
J’entends déjà des gens dire que l’on ne peut baisser les impôts de 40%, mais la vérité c’est que l’on pourrait à condition d’augmenter la TVQ à 13% !!! Au lieu de payer la TPS au Canada, on payerait la TVQ au Québec !!! Ne me dites pas que ce n’est pas si simple, j’en ai plein mon casque bleu de me faire dire que c’est compliqué !!!
Voici en résumé mes réponses à un sondage fictif :
– Voterai-vous pour le PQ, à la prochaine élection ?
– Non.
– Quelle est la principale raison ?
– Je ne voterai pas pour Pauline Marois !!!
– Et si le PQ change son programme électoral, êtes-vous prêt à reconsidérer votre choix ?
– Non, non, vous ne me comprenez pas. je vais être plus précis. Jamais je ne voterai Pauline Marois !!!
– Dernière question, voteriez-vous pour une femme au poste de Premier ministre ?
– Oui, mais je veux rien savoir de Pauline Marois. Elle est peut-être bien gentille, mais avec elle le Québec au poste de Premier ministre le Québec va continuer à reculer !!!
Un PQ à l’image du Québec ? Nul si découvert !!!
Un conseil en terminant, ne grattez surtout pas.
Parlons-en encore et encore du « nous québécois » qui au fond cache effectivement la peur de Mme Marois, Duceppe et consorts d’affirmer haut et fort que ce pronom galvaudé à toutes les sauces ne représente en fait que la « nation canadienne-française »! N’est-ce pas d’ailleurs l’éminent sociologue Fernand Dumont, aujourd’hui décédé, que l’on ne pouvait certainement pas « accuser » d’allégeance fédéraliste, qui dans son incontournable « Genèse de la société québécoise » (éd. Boréal-Compact, 1996, p.184), écrit: « Quant à l’apparition de l’idée de nation au cours des années 1830 elle se heurte à des exigences tellement antinomiques, à des éléments tellement difficiles à réunir, qu’elle demeurera ambigue, et pour un long avenir. » Et, nous sommes à sept ans de l’insurrection des Patriotes de 1837-38!Près de 200 ans plus tard, qu’y a-t-il de nouveau sous le soleil, sinon toujours cette frayeur de définir clairement le sens des mots au point de triturer la sémantique de toutes les façons possibles dans le but de ne déplaire à personne? A preuve, les définitions du « nous » absolument surréalistes concoctées notamment par MM. Duceppe et Drainville au cours des dernières semaines. Pour Duceppe: « Le « Nous », ce sont tous les Québécois(es), peu importe leur langue. Des gens se joignent à notre Histoire, en font partie, la modifient…Il y a des Américains qui se souviennent du Boston Tea Party, et puis…qui sont venus de Chine. Et le lien entre le Boston Tea Party et la Chine, c’est le thé!!! » Quant à Drainville, notre « nous » francophone forme la communauté majoritaire au sein du « nous » québécois, lequel désigne tous les habitants du Québec » (La Presse, 09/09/07). Et ce sont cette bande de « foireux » qui craignent simplement d’avouer que l’essor du mouvement indépendantiste québécois avec le RIN en 1960 avait pour principal objectif la « décolonisation » des Canadiens-français et veulent NOUS inciter à les suivre dans leur délire??? Bullshit!!!
J’aime écouter d’anciens discours de Jacques Parizeau, Pierre Bourgault et Pierre Falardeau sur les ondes Internet de Québec Radio. Je suis une grande admiratrice du jeune, brillant et fougueux Patrick Bourgeois. Et je suis d’accord avec Pierre Falardeau quand il dit : « On veut pas faire un référendum, crisse, on veut faire un pays ».
Je suis d’acord avec Pauline Marois quand elle dit que la mécanique peut attendre. On n’est pas toujours obligés de révéler toutes nos stratégies longtemps d’avance. D’ailleurs au PQ, on a toujours été aussi statégiques que des 2 X 4.
Si on veut faire avancer quoi que ce soit, il faut commencer par reprendre le pouvoir, gouvernement majoritaire si on peut, minoritaire si on ne peut pas faire autrement parce qu’on a encore Mario Dumont dans les pattes.
On peut d’ailleurs entendre Mario Dumont aussi sur Québec Radio dans des extraits de ses discours, dans le temps qu’il était souverainiste. La preuve qu’il peut dire tout et son contraire. Les gens qui le suivent ne semblent pas encore avoir compris ça. La démagogie au cube, ça pogne encore, que voulez-vous. Même Jean Charest reconnaît que «l’autonomisme» n’est pas une position constitutionnelle.
Je suis d’accord avec Pauline Marois quand elle dit que si on veut faire la souveraineté, il faut revenir aux éléments de base qui sont qu’on veut la souveraineté, c’est pour être majoritaires dans notre pays francophone en Amérique du Nord, parce que notre langue, notre culture et notre identité de Québécois, on y tient.
Et je pense comme Gaston Miron quand il disait : « Tant que l’indépendance n’est pas faite, elle reste à faire. » Alors je demeure souverainiste et je le serai jusqu’à ma mort, et je demeure péquiste parce que c’est mon meilleur cheval de bataille. Je continue de chercher le chemin le plus court pour avoir mon PAYS. J’attends beaucoup de Pauline Marois. Et j’espère que je ne serai pas déçue.
de l’Île d’Orléans,
Ce matin, »Le Devoir » nous apprend que le PQ ne compte plus que 24,000 membres.
60,000 membres ,en majorité des jeunes la génération X l’ont déserté, suite au congédiement de Boisclair et à la démission anticipée de Diane Lemieux.
Un désastre!
Et madame Legault, elle-même atteint de ce mal curieux de la pensée magique, essaie de nous faire croire que le PQ est en pleine remontée dans les sondages!
En pleine remontée de quoi?
Nobody knows!
30% des intentions de vote c’est 1% de moins qu’avant le déclenchement des élections,
et cela ne tient pas compte des révélations de « The Gazette » au sujet du château de MADAME.
Deuxième désastre!!
Cette histoire de château, ce n’est pas rien!
Remarquez,je n’ai rien contre les châteaux, il y en a de très beaux en Espagne,
qui ont défié le temps, et j’en ai déjà vu des magnifiques, quoique très éphémères,
because les marées ,sur le sable des Iles-de-la-Madeleine.
Ce qui est moche avec le château de MADAME, c’est sa cabane en Charlevoix,qui
était sensé nous le cacher, cette cabane symbole de sa fausse modestie, comme si
un arbre pouvait abolir toute la forêt.
Du trompe-l’oeil qui ne trompe personne et qui va sans doute faire monter la colère des citoyens déjà vite sur la gachette quand vient le temps de maudire les politiciens.
MADAME s’imaginait qu’il suffisait d’une paille dans Charlevoix pour nous empêcher de voir sa poutre de l’Ile Bizard.
La vraie marée montante, c’est Dumont et L’ADQ.
34%des intentions de vote, et les grandes marées d’automne qui commencent à peine!
Madame Tremblay,
J’aimerais vous rassurer, ainsi que les autres lectrices et lecteurs. La référence que j’ai faite au dit livre était de l’ironie. Ce livre ne peut être pour moi qu’un objet de dérision.
S’il suffisait de «visualiser» ce que l’on désire pour l’«attirer» vers nous, nos trois chefs de parti auraient sûrement déjà trouvé leur droit chemin…
Josée Legault
Votre commentaire est clair et illustre le paradoxe entre l’objectif d’un parti et le niveau de conscience d’une population à un moment donné de l’histoire. Rappelons-nous qu’en 1962, René Lévesque pousse l’idée de la nationalisation des compagnies d’électricité. Plusieurs têtes dirigeantes du Parti Libéral ne sont pas d’accord avec cette option en alléguant que la population n’est pas prête à ce type de nationalisation. Finalement, le Parti Libéral gagne les élections sur ce seul enjeu. La nationalisation se fera; par après, l’Hydro-Québec deviendra un des fleurons de l’économie québécoise. Cette évolution démontre qu’un visionnaire peut devancer ses concitoyens et les amener à appuyer une opération qu’il ne souhaitaient pas au départ. En somme, quelques politiciens peuvent guider le peuple vers des réalisations perçues de prime abord comme chimériques.
Ce type d’évolution est beaucoup plus difficile dans le contexte de la mondialisation. L’État-nation est grandement conditionné par son environnement géographique et socio-économique. Les citoyens deviennent ainsi frileux face à des initiatives politiques qui remettraient en question le statu quo. L’indépendance nait et se nourrit souvent de deux conditions particulières: le sentiment d’une population d’être opprimé et traité de façon abusive et l’absence de moyens, autres que l’indépendance, pour solutionner ce carcan. Ces conditions sont réunies pour amener les Kosovars et les Monténégrins à l’indépendance. Au Québec, le sentiment d’oppression a beaucoup diminué; les Québécois francophones ont été souvent au pouvoir à Ottawa dans les trente dernières années. D’autre part, le beau risque resté toujours une avenue possible pour un bon nombre de Québécois. Tout cela freine la marche d’un pays vers son indépendance, mais peut-on faire l’indépendance sans le peuple?
Face au blocage constitutionnel tant décrié, le petit peuple lui ne s’inquiète pas outre mesure. Le Québec en tant que société progresse. Les gens ne mesurent pas ce progrès par le statut constitutionnel.
Exemple : la participation du Québec à l’UNESCO. Les souverainistes dénoncent constamment le rôle accordé au Québec par Harper comme une espèce de trompe-l’oeil sans signification réelle, les fédéralistes disent tout le contraire. Je soupçonne que le peuple s’en fout royalement, du pelletage de nuages de fonctionnaires, qu’ils soient fédéraux ou provinciaux, on se chicane pour quoi au juste?
C’est pour illustrer comment les enjeux ont perdu de leur importance. Dans les années 70 au moins on mobilisait les gens sur des enjeux inquiétants pour tous. Les immigrants à l’école française, les rênes de l’économie dans les mains des francophones, même les « maudites grosses Anglaises de Eaton » étaient présentes dans la mémoire collective. Les vraies causes, les injustices flagrantes, bref les facteurs mobilisants ont été graduellement remplacés par de petits irritants, des débats stériles de chiffres. Pas très mobilisateur, en tout cas pas assez pour attirer une majorité à risquer l’éclatement du Canada avec les « turbulences » qui en découleraient.
Le seul argument pesant qui reste est celui de l’identité, que nous soyons toujours vulnérables tant que nous ne formions pas un pays indépendant. Est-ce vrai ou faux, le débat est ouvert, mais quoi qu’il en soit, ce n’est pas un sujet qui va mobiliser les masses. Nous fêterons 400 ans d’histoire, 400 ans sans souveraineté, et nous sommes toujours là, toujours menacés d’extinction mais jamais aussi sûrs de nous, aussi ouverts au monde.
La vraie menace qui pèse sur nous est le retard de notre développement économique. C’est le vrai moteur de la croissance démographique, celui qui déterminera, plus que toute autre chose, notre poids politique et notre marge de manoeuvre, peu importe la couleur de notre drapeau.
à quoi ça sert de parler référendum si le fédéral va toujours nous le voler . Nous déclarons l « indépendance a ces tricheurs et faisons notre propre constitution en gardant une liaison avec les autres provinces Vive le Quèbec libre dans un canada uni .
En 1980, des Québécois ont sabordé cette première et probablement dernière chance de nous donner un pays. Ce premier Référendum était à trois prises, comme ont dit au baseball. La ceinture et les bretelles, on ne pouvait pas perdre et il n’y avait rien d’innévitable. Il y avait toujours une soupape de sureté, une sortie de secours au cas où on aimait pas la sauce que l’on aurait mis dans notre assiette.
Mais c’était sans compter sur la pleutrerie d’une majorité de Québécois qui n’avaient rien compris des enjeux et des joueurs principaux. Ils ont gagé sur le mauvais cheval qui leur a rué dans la figure en affichant son sourire narquois qu’il savait servir à l’occasion.
En 1980, le Québec a été trahi dans ses espoirs les plus légitimes et il est désormais trop tard pour corriger le tir. Le reste du Canada est maintenant vacciné contre nos aspirations et les québécois ont toujours aussi peur d’un avenir incertain où le pire pourrait arriver, la vie est tellement vache…
On n’a pas pardonné à Mme Marois d’avoir dit qu’il y aurait des années difficles après la sécession. Elle traitait les québécois en pesonnes adultes. On lui a fait comprendre que les québécois étaient des adultes infantilisés qu’il fallait épargner. Cette réaction négative est très éloquente et résume tout. Le Québec restera dans la Confédération parce que sa population est trop frilleuse.
La virginité ne se perd qu’une fois. Il y a des référendums uniques dans leur essence et celui de 1980 était celui qu’il fallait honorer.
Ite missa est!
Je me fous de l’allégeance politique. Ce que je veux, c’est le discours du concret, puisqu’on n’a qu’une vie à vivre.
J’aimerais entendre les propositions du gouvernement face à la création d’emplois à temps plein et bien payés, aux listes d’attente à l’urgence et à l’hôpital, aux taxes, à l’environnement, à l’exportation, au décrochage scolaire, aux algues bleues, aux sectes, à la violence, aux sentences bonbon, aux ogm, aux mises à pied massives, à l’analphabétisme, aux personnes handicapées, à l’immigration, à la pauvreté, à la bureaucratie qui nuit aux entreprises, à l’impôt, à la conciliation travail-famille, au taux de suicide et d’avortement, à la convergence, à l’aide aux agriculteurs et aux autres métiers, aux PPP, à l’hypersexualisation des jeunes, à la condition difficile des artistes, au prix de l’essence, à la réforme scolaire, à la réfection des routes et des viaducs, au transport en commun, à la recherche médicale, à la sécurité informatique, etc.
J’ai toujours l’impression d’un discours embrumé et complètement déconnecté des réalités de la vie. Les « compétences transversales », le « nous », le « pays » sont des termes tellement flous ! J’en ai ras-le-bol. C’est bien beau les nuages et la mise sur tablette des demandes des citoyens jusqu’aux calendes grecques, mais ça ne met pas de beurre sur les épinards. Nos politiciens manquent-ils à ce point d’imagination et de sens pratico-pratique ?
Cette réplique à une demande d’inclure plus de Québécois dans l’entourage du chef du PLC appartient à un de ses conseillers. Sans aucune nuance en considération de l’origine identitaire entre Chinois et Québécois, cette remarque est défendue par le chef Stéphane Dion qui y voit plutôt une mauvaise interprétation. On sait que ce dernier est entouré de conseillers complètement déconnectés de la réalité québécoise. Tant qu’à augmenter la représentativité des Québécois, pourquoi pas celle des Chinois !
Stephen Harper, lui, nous dit qu’on est égaux à la condition de ne rien décider. Les Premières Nations exigent leur autonomie. Pendant ce temps, les Québécois font toujours confiance au gouvernement central pour préserver le fait français et défendre leurs intérêts au sein du Canada. Pourtant, les premiers ministres provinciaux réunis en Conseil de la Fédération, ne veulent rien savoir des velléités de Québec de discuter du pouvoir fédéral de dépenser, d’une charte du fédéralisme et de la Constitution canadienne. Avec de tels amis, on n’a pas besoin d’ennemis.
Les Québécois ont majoritairement dénigré les seuls leaders qui ont eu le courage de les mener à leur propre indépendance économique et culturelle : celle qui doit être politique. Ils ont refusé d’endosser ce projet. Pas étonnant que dans une dynamique où la détermination d’un peuple le dispute à la à la garde-robe de la chef du parti Québécois et à son «château», la plus grande prudence soit de mise lorsqu’il s’agit de parler d’un des rares projets d’envergure sur lequel ce peuple n’ait eu à se prononcer au cours de son Histoire.
Lorsque le «nous» devient un blasphème, l’Histoire s’aseptise. Alors, le discours indépendantiste se neutralise, se normalise. Espérons qu’il ne disparaisse pas à jamais, enseveli sous l’engourdissement d’un sentiment d’appartenance à une nation qui risque d’avoir perdu son identité d’ici quelques décennies.