Réglons ça tout de suite. Je n'aime pas les discours de victimisation. Mais des victimes, il arrive qu'il y en ait. Et il arrive même qu'on les blâme.
Prenez les reportages du Journal de Montréal sur la langue de service dans certains commerces de Montréal. Le scoop était en fait un secret de Polichinelle: le français s'y porte mieux qu'il y a 50 ans, mais Montréal s'anglicise lentement à nouveau.
En se faisant passer pour une anglo unilingue, une journaliste s'est fait embaucher dans 15 magasins du centre-ville, même sur le mythique Plateau Mont-Royal. Imaginez une franco unilingue tentant le même coup dans des boutiques de la rue Yonge à Toronto. IMPOSSIBLE.
Une constante dominait dans la cacophonie de réactions: c'est aux francophones à se faire respecter, à refuser de se faire servir en anglais, à montrer plus de fierté, etc. Bref, on blâme la victime et on exige qu'elle se fâche pour expier ses péchés. Bonjour l'autoflagellation!
Pauline Marois dit qu'"on ne se respecte plus" et qu'on est "trop accommodants" – le beau mot que voilà! Christine Saint-Pierre, ministre responsable de la loi 101, demande aux consommateurs d'être VIGILANTS et de remercier le ciel de trouver des jeux vidéo en français…
Bref, 30 ans après la loi 101, on demande aux francophones de retourner à cette espèce de guérilla linguistique que les plus de 40 ans ont menée dans les années 60 et 70 pour le minimum d'avoir un "bonjour" en entrant dans un magasin! J'ai vécu cette époque et je ne prends aucun plaisir à la revisiter aujourd'hui. C'était d'ailleurs pour délester les citoyens de cette guéguerre qu'en 1977, le gouvernement Lévesque avait adopté une loi 101 drôlement plus solide que dans sa version édulcorée actuelle.
Ce qui se passe est pourtant moins le résultat du comportement des francophones que de l'inaction sur ce front des gouvernements péquiste et libéral depuis 1996 et de la fusion de la Commission de protection de la langue française dans ce grand magma d'inefficacité gênante qu'est devenu l'Office québécois de la langue française.
Il n'est pas question ici de diaboliser la langue anglaise, mais sans un retour à un aménagement linguistique solide et des pénalités conséquentes à son non-respect, les francophones auront beau se plaindre, le résultat sera nul.
ET L'ARROGANCE, BORDEL?
Dans ce jeu de "blâmer la victime", on demande aux francophones de se faire "respecter", mais on ne parle pas du mépris et de l'arrogance de ces commerçants qui considèrent le français comme superflu et les francophones osant se plaindre comme des "chialeux". Mme Saint-Pierre croit même qu'"on ne peut pas dire qu'un unilingue anglophone n'a pas le droit de travailler au Québec". Il ne faudrait surtout pas traumatiser les pauvres gens qui refusent de parler la langue de la société dans laquelle ils vivent…
Mais la palme de l'insouciance va à Sébastien Proulx de l'ADQ. Tout jeune, il reprenait sans le savoir le discours d'Alliance Québec en disant qu'"une langue, ça ne s'impose pas". Il serait peut-être temps que certains adéquistes se sortent le nez des champs verdoyants d'Hérouxville et de ses lapidations imaginaires pour s'occuper aussi un peu de ce qui se passe à Montréal et dans l'Outaouais.
LE FRANÇAIS TOUJOURS MOINS PAYANT
Le dernier recensement l'a confirmé: le français recule. À Montréal, la difficulté d'être servi en français se vit et se sait. C'est anecdotique, mais en deux semaines, j'ai vu quatre médecins résidents unilingues anglophones, nés ici. Dans une soirée de magasinage sur Sainte-Catherine Ouest, chez les clients et les vendeurs, j'ai entendu très peu de français. Dans une boutique connue, vers 20 h 30, une vendeuse, une des rares francophones à y travailler, m'a dit que j'étais la première cliente à qui elle pouvait parler en français. Elle m'a aussi parlé du manque de respect de la maison mère de Toronto, qui leur envoie de plus en plus souvent du matériel publicitaire truffé de fautes de français. J'oubliais: cette histoire, on me l'a racontée aussi dans d'autres commerces.
Devant la commission Bouchard-Taylor, le mathématicien Charles Castonguay, l'expert numéro un au pays en matière d'assimilation linguistique, amenait un autre indice inquiétant. Citant le C.D. Howe Institute, il rappelait qu'en 2000, un unilingue anglophone au Québec gagnait toujours plus qu'un unilingue francophone (34 097 $ contre 29 665 $).
Les allophones ne parlant que l'anglais avaient un revenu moyen de 27 216 $ alors que ceux ne connaissant que le français gagnaient seulement 21 233 $. Cet écart est majeur et il s'élargit depuis des années. D'où la conclusion de Charles Castonguay: "Dans le monde du travail, l'anglais est finalement plus payant que le français au Québec." Et d'où sa question dangereusement pertinente: "Sommes-nous en train de former, à même la population allophone, un sous-prolétariat de langue française?"
Mais ne retenez pas votre souffle. Ni nos gouvernants, ni les commissaires Bouchard et Taylor n'oseraient soulever eux-mêmes une question aussi dérangeante…
Chère Madame Legault,
comme vous décrivez bien l’attitude molasse de nos dirigeants face à une question aussi primordiale que la survie de la langue française dans une société de plus en plus dominée par la présence anglophone pour ne pas dire allophone. Moi qui suis devenu hérouxvillois après une carrière toute montréalaise de plus de 30 ans, je ne peux que souscrire à votre constat. Cependant, lorsque vous prêtez à Hérouxville et ses champs verdoyants une anlayse politique où l’ADQ y reigne en roi. Je me dois de vous en indiquer le contraire.
L’action de Hérouxville ne s’est jamais inscrite à travers une volonté de soutenir tel ou tel parti politique mais bien d’indiquer à tous les partis confondus leur manque de leadership en plusieurs matières dont l’immigration, la langue, la culture et j’en passe… De plus, entre vous et moi, si le mot ‘lapidation’ n’avait pas été présent dans ce célèbre ‘Code de vie d’Hérouxville’, croyez-vous qu’il aurait fait aussi facilement le tour de la planète? En fait ce que la plupart des gens y ont vraiment discerné, c’est ce refus total, j’allais dire global, d’accepter de monnayer notre identité collective, tant canadienne que québécoise.
Bien sûr, l’identité canadienne en a prise pour son rhume depuis l’instauration de la politique du multiculturalisme, mais j’estime qu’on peut encore sauver celle des québécois si nous tentons au moins d’unifier nos voix et voir à travers les actions de chacun, quelles soient jugées fantaisistes ou non, un acte de foi en notre patrimoine, notre histoire et notre culture.
Merci de vos propos qui me permettent de vous inviter à Hérouxville. Certains journalistes s’y sont aventurés et, ma foi, en ont été réjouis. Après tout, comme les agents immobiliers le disent si bien, ‘une visite vaut mille mots’!
Bien amicalement,
Bernard Thompson
(Bernard Thompson) Vous avez exactement pointé dans la bonne direction: La démission du leadership politique. À cet égard peut on voir dans les propositions de Mme Marois, contrairement à Josée (que j’aime bien) un espoir; je pense que OUI. Dans la mesure ou elle assumera et utilisera les pouvoirs de l’état pour agir: « Seul l’état agit avec envergure » (Géopolitique). Pour qui connaisse un minimum de notre histoire. La modernité du Québec commence avec la Révolution tranquille (1960). Et cela est arrivé parce que le leadership politique a assumer et par une série d actes d état d envergures a mis en place les base d un état moderne. Nous sommes alors passé de canadien francais à québécois. Ce québécois demande maintenant d ëtre consolider (et non protégé). La série d acte d état que Mme Marois propose va dans ce sens. Le PQ suivra t il . C est là la grosse question. Save t il que seul l état agit avec envergure!
Je ne reprendrai que votre dernière remarque afin d’apporter mon point de vue sur toutes les retombées interminables engendrées par le syndrome médiatique des « accommodements raisonnables ».
D’un côté, nous avons Gérard Bouchard, un historien d’expression francophone prônant la réhabilitation de l’américanité au sein du nationalisme québécois.
De l’autre, Charles Taylor, un philosophe reconnu mondialement et qui se pose des questions sur l’identité mis à l’épreuve des conséquences de la modernité en Occident.
Alors, lorsque vous dites, madame Legault, qu’il est hors de question que ces deux hommes abordent la question « dangereusement » délicate de monsieur Castonguay ; j’aimerais souligner trois choses :
1) messieurs Bouchard et Taylor sont des intellectuels billingues à qui on demande simplement de remplir une commande, de colliger les opinions ou les convictions contradictoires ou consensuelles des uns et des autres sans aucune ligne directrice ;
2) lorsqu’on utilise à des fins politique le prestige et l’intelligence de deux québécois de renom pour gagner du temps et noyer le poisson, on ne peut pas se surprendre si la dérive identitaire se poursuit dans les pages du journal qui a contribué à lancé un cri d’alarme alarmiste récupéré par un parti de centre Droit qui n’a jamais eu la présence d’esprit de se créer une aile Gauche (et qui se surprend de tourner en rond autour de l’île de Montréal) ;
3) le véritable drame linguistique au Québec, la vraie question clée – selon moi, toujours – reste simple : « Comment peut-on apprendre l’anglais (langue seconde) à des centaines de milliers de jeunes pendant 6 à 10 ans sans que ceux-ci sortent du secondaire ou du CÉGEP en maîtrisant cette langue ? »
La sous-question, encore plus « dangeureuse » est celle-là : « Apprendre l’anglais et l’espagnol rapidement à l’école, dans un contexte économique et (dans une moindre mesure) anglo-hispanique, ne permettrait-elle pas de préserver et de faire rayonner davantage le français ? »
D’après moi, oui.
Car selon mon expérience personnelle, mon apprentissage très sommaire de l’arabe, mon contact permanent avec l’anglais et mon flirt fugace avec l’espagnol m’ont démontré une chose : rien ne vaut l’apprentissage d’une autre langue que la sienne pour en découvrir les finesses de ses complexes rouages et en retirer une fierté bien plus grande lorsque vient le temps de faire la promotion de sa langue.
Bref, si on veut arrêter de jouer les victimes, les chiâleux et refaire les combats d’hier à Montréal, il faut se mettre à l’heure de l’ALÉNA. Mais le problème est : qui respecte ou comprend vraiment la nature et les limites culturelles et humanitaires de cet accord-là ? Eh oui, une autre bonne question… pour une ville canadienne dont le taux de trilinguisme (anglo-franco-espagnol) est le plus élevé d’Amérique du Nord.
Ayant déjà étudié et enseigné la sociologie de la santé, j’ai constaté à quel point une tendance analytique et intellectuelle ne cesse d’étouffer la réflexion. Cette tendance, c’est celle dont parle Josée Legault: BLÂMER LA VICTIME. En sociologie de la santé, cela se manifeste à peu près comme ceci. On dit aux malades et aux patients: si tu manges trop et mal, si tu bois trop, si tu fumes, si tu ne fais pas d’exercice, si tu as une vie sexuelle trop débridée (et de nombreux autres «si»), alors tu seras malade et tu l’auras mérité. Dans ce raisonnement étriqué, il n’y a aucune prise en compte du fait que 75% (et plus) des facteurs de morbidité échappent au contrôle individuel. C’est une entreprise de culpabilisation des malades et de déresponsabilisation de ceux qui ont le pouvoir et qui, de mille façons, prennent des décisions compromettant la santé publique. La pauvreté est l’une des principales causes de la mauvaise santé. Même chose pour certaines formes de pollution.
Alors, Josée Legault a raison de dire que, face à la question linguistique, il faut aller plus loin que la culpabilisation des citoyens parlant le français.
Mais, en même temps, il est vrai que, pour une partie des jeunes (je ne veux pas généraliser outrancièrement), la vieille «religion» nationaliste et souverainiste a perdu de son importance. La nouvelle «religion» est, en large partie, fondée sur l’écologie, sur la tolérance et sur une correctitude politique tout à fait toxique. Tout tolérer, cela peut devenir de la lâcheté et de la démission. Ce qui est amusant, c’est que la religion de la tolérance totalitaire va de pair avec le concept délétère de TOLÉRANCE ZÉRO. La tolérance zéro, c’est la destruction de la vie sociale et c’est souvent l’abandon du concept de présomption d’innocence.
La correctitude politique a créé toute une gamme de nouveaux péchés qui remplacent l’ancien péché de la luxure. Les nouveaux péchés: le racisme, la misogynie, l’homophobie, l’intolérance, le refus de «L’AUTRE», etc. Cela fait en sorte que la moindre peccadille, réelle ou apparente, est jugée sévèrement.
En fait, ce que je veux signifier, dans cette analyse peut-être un peu confuse, c’est que Josée Legault a raison de demander que des mesures soient prises par les autorités pour mieux protéger le fait français. Et s’il faut recourir à la répression pour «dompter» les récalcitrants, eh bien allons-y! Mais dire cela, c’est aller contre la correctitude bien-pensante qui dit qu’il faut éduquer, sensibiliser et convaincre.
Je suis donc d’accord avec Josée Legault. Mais, étant déformé par ma formation sociolgique, je pense quand même que les Québécois francophones devraient être un peu plus exigeants face à ceux qui refusent de parler français. Mais lorsque je dis cela, je ne donne pas raison à Christine Saint-Pierre. Elle ne comprend rien à l’actuelle situation et elle tient un discours nunuche et lénifiant.
En terminant, je souligne que si nous défendons, de mille manières, la langue française, nous nous devons de défendre aussi la qualité de cette langue.
JSB
Je me demande si nous n’allons pas terminer dans le meme livre que les especes animales en voie de disparition ?
L’attente de l’État!
Et oui, encore une fois, on demande à l’État d’agir pour nous. C’est incroyable comment nous ne sommes pas capable de nous prendre en main au Québec.
Oui, la langue doit être protégée, mais pour qu’une langue soit vivante, elle doit être encouragée et véhiculée par ceux qui la parlent. De plus, nous ne sommes pas fiers de parler le français. Quand je reçois un courriel comme celui-là, je doute que les gens soient fiers de parler le français:
Sa c’est un language très Québécois !!!
Le Québecois ne te trompe pas: Y tfourre
Le Québecois ne manque pas ses cours: i foxe
Le Québecois n’est pas menteur: C’t’un esti dcrosseur
Le Québecois n’est pas un expert: C’t’une tite bolle
Et cela continue..!
Je n’ai pas besoin que le gouvernement me dise quoi faire ou quoi ne pas faire, mais ce n’est pas le cas de la grande majorité des Québécois.
La vie est injuste.
Il y a des riches, il y a des pauvres…
La seule justice est que tout être humain est certain que la mort sera au rendez-vous un jour ou l’autre.
Des victimes ? Il y en a plein de victimes, partout dans le monde, à chaque minute, à chaque seconde…
Je trouve qu’il y a beaucoup trop de victimes.
Et je pense que l’on ne peut enlever à l’un pour donner à l’autre sans faire des victimes… Alors on fait quoi ?
On commence par apprendre l’anglais et ensuite l’espagnol… Ensuite, on demande aux autres d’apprendre le français !!! Bref c’est «donnant donnant» !!!
J’aimerais vivre dans mon pays, le Québec, mais pas en français, si c’est pour se faire n’importe comment comme le propose Pauline Marois qui ne parle pas bien l’anglais.
Les mesures qui s’étaient poursuivies avec la loi 101 avait été empruntés à la loi 22.
Un mécanisme lourd et inefficace.
Il suffit d’établir une réglementation qui exige des services en français pour le service au public, que la langue de travail soit le français et l’affichage soit le français avant d’émettre un permis, un numéro d’entreprise, un numéro de TPS, une licence des organismes publics et parapublics.
Processus simple et peu coûteux. Car sans ces permis une entreprise ne peut fonctionner au Québec.
La règle des entreprises de plus de 50 employés est inefficace. Et nous sommes la risée de la minorité canadienne de 8% anglophone.
Une volonté politique même sous le PQ aurait nécessité que les subventions, les prêts etc n’aient été obtenus qu’après la démonstration de la conformité avec la politique de francisation.
souvent car nous avons été « éduqué » à genoux par le clergé ,maintenu dans l’ignorance et la crainte .Clergé qui s’était vendu à son maître l’anglais.
Les Juifs avaient attendus 4,000 ans le messie. Herzl a décidé de faire l’État juif.en 1948, Israël a été créé.
nous au Québec, nous attendons encore le messie et pillée par l’Église castrante catholique. Lévesque en aurait été un? avec ses jouers de poker et sa taupe canadienne.
Bouchard a vite fait de se reclure au bunker…
Que dire les fils de premier-ministre formés à l’Union nationale qui ont dilués le programme du PQ
C’est à Montréal que le drame linguistique, du point de vue de la survivance du français en tant que langue institutionnelle et servant d’outil pour les tâches essentielles pour la reproduction de la vie économique, sociale ou culturelle d’un citoyen, se vit. Les grands paramètres de cet enjeu sont bien connus. Le français cède peu à peu, mais sûrement, du terrain devant l’anglais. Les francophones s’anglicisent tout en pensant qu’ils ne sont devenus que bilingues, mais d’une génération à l’autre, la part de l’une de ces deux langues prend de plus en plus de poids dans la balance de ceux qui sont bilingues.
Pour ceux de Montréal ou de l’Outaouis, il y deux attitudes possibles. Il y a d’une part ceux qui pensent qu’il faut laisser faire parce qu’ils ont pris parti déjà pour le fait que l’anglais deviendra la seule langue citoyenne et qu’ils n’y voient pas vraiment d’inconvénients pour eux et ceux qui les suivront. Ceux qui adoptent cette attitude sont dores et déjà des anglophones en puissance, l’avenir se chargera de les faire passer à l’acte. Ils peuvent même jouer les défenseurs des libertés, en niant la nécessité d’une action collective en matière culturelle et linguistique, parce qu’ils négligent de prendre en considération le fait que des individus isolés soient placés devant une dictature de fait qui est que produisent les mécanismes de l’économie dominante aux mains de la culture de ceux qui la manipulent. Au fond, ils disent qu’il faut s’incliner devant la dictature du marché tout en blâmant ceux qui réclament des mesures compensatoires, même quand elles ne se veulent qu’incitatives.
Cette attitude de laisser faire en matière de culture est d’ailleurs relayée par ceux qui vivent en dehors du théâtre où ce drame se joue, essentiellement ceux des régions du Québec périphérique par rapport à l’influence de l’anglais. Leur discours qui ne fait reposer l’influence du français que sur la fierté de ceux qui la parlent en font des alliés objectifs de ceux qui espèrent que son influence ira diminuant ou qui s’en accommodent tout à leur aise.
Je ne peux que souscrire à votre constat : notre gouvernement nous a trahit. Même le PQ, alors au pouvoir, a refusé d’imposer le français au CEGEP, aux PME de moins de 50 employés.
Comme l’affirmait l’Abbé Groulx, nos élites nous ont trahits. L’Histoire se répète.
Une excellente solution, pratiquée et prêchée par Ghandi lui-même : le boycote économique. Pas de français au comptoir, pas d’argent dans la caisse. Une attaque contre le portefeuille est toujours douleureusement ressentie. Et si notre pouvoir économique est incapable de faire pencher la balance en notre faveur, eh! bien, notre chien est mort. Sans pouvoir économique nous ne valons rien dans ce combat.
Il faut mener ce combat alors que nous avons encore le pouvoir d’infliger une douleureuse opération de privation de revenus pour ces gens qui nous méprisent.
Notre sort est entre nos mains. Si en tant que société nous sommes incapables de nous battre, en bloc, contre le mépris affiché par ces commerçants, je ne donne pas cher de notre peau.
Tous aux barricades!
Madame Legault, le combat pour la langue doit se faire sur tous les fronts. Certes, il faut exiger que nos politiciens renforcent la loi 101. Mais cette pression sur le gouvernement doit être secondée par nos actions individuelles et collectives. Je sais que d’exiger de se faire servir en français à Montréal, n’est pas de tout repos. On se faire traiter de raciste, d’intolérant presque de taliban de la langue. Mais le devoir d’acharnement doit se poursuivre. La situation du français ne sera jamais facile en Amérique, il faut donc oublier le confort ou l’indifférence.
D’autant plus que la confusion règne. Voyez ceux qui se réfugient dans la promotion du bien parler français et les autres qui se targuent de parler une ou deux, ou trois autres langues. Il y a aussi ce Sébastien Proulx de l’ADQ qui vient nous dire solennellement qu’une langue, ça ne s’impose pas. Il faudrait qu’il sache que l’intelligence ne s’impose pas, mais qu’elle s’entretient. À voir ses diverses interventions passées et récentes, monsieur Proulx devra s’y mettre rapidement car ses phrases creuses entretiennent plutôt la bêtise.
Parlez de la qualité de la langue, mentionnez l’urgence de connaître d’autres langues, sont des faux-fuyants qui ne résolvent en rien le problème linguistique.
Il faut être clair, la défense de la langue, c’est d’abord de pouvoir vivre et travailler en français au Québec. Ce combat que plusieurs mènent depuis des dizaines d’années, ne les empêche pas de vouloir améliorer leur français écrit et parlé; ce combat ne les empêche pas de parler d’autres langues. Là n’est pas la question. La qualité du français n’est pas un préalable pour la défendre. Au contraire, la langue française sera mieux parlée par la majorité des Québécois dans la mesure qu’elle sera un outil indispensable dans toutes les sphères de la vie.
Le syndrome de la victime, elle-même responsable de son propre malheur, est la meilleure illustration que vous pouviez faire de la lâcheté collective.
Certains croient que le respect de la langue officielle au Québec est une aventure romanesque où chacun serait un preux chevalier devant lutter pour préserver son butin. La consolidation des acquis de la Loi 101 et des luttes qui ont précédé son adoption n’a rien des allures d’une entreprise individuelle : cet exercice relève d’une volonté politique que les différents partis au pouvoir n’ont pas su affirmer par la suite.
En tant que peuple, nous avons envoyé le message à nos amis d’Ottawa, deux fois plutôt qu’une, que la Constitution canadienne protégeait nos acquis. Pendant ce temps, les allophones adoptaient allègrement l’anglais comme langue d’usage, assurés d’être compris et protégés par la Cour Suprême.
Si nous persistons à ne pas admettre que les transferts linguistiques des allophones vers l’anglais relève d’une volonté collective et politique, et non pas de la responsabilité individuelle, ni de l’apprentissage du mandarin ou de la pratique d’une langue châtiée, ou pour les plus utopistes, de la bonne entente, c’est parce que nous n’avons rien compris à la propagande fédéraliste.
Ceux qui voudraient associer la question linguistique et nationale à un sens dépassé de l’Histoire et la reléguer dans les arcanes d’une gauche poussiéreuse, ignorante du phénomène de la mondialisation, possèdent les puissants moyens de communication que sont les médias pour passer leur message. Ils n’ont de cesse de s’acharner à faire croire, par l’entremise de leurs thuriféraires de Gesca et de Radio-Canada, que l’usage du français comme langue d’usage progresserait au Québec à l’intérieur d’un Québec fort dans un Canada uni. Rien n’est plus faux, surtout à Montréal. Depuis le recensement de 2006, Statistique Canada ne peut plus camoufler la réalité de l’anglicisation progressive du Québec.
Comme le disait en entrevue à Bazzo.tv Denys Arcand avec son sens de la formule, d’ici quelques décennies nous pourrons communiquer universellement entre nous avec 400 mots d’anglais.
Josée rides again
C’est bien connu, la hantise de l’anglicisation est depuis longtemps la planche de salut des souverainistes. À continuellement frapper sur ce clou Mme Legault, votre marteau va bien finir par briser cette planche. Peu importe que l’Office québécois de la langue française a démontré dans sa dernière enquête qu’il n’y avait pas de problème à se faire servir en français dans les commerces du centre-ville de Montréal, il a suffi d’une enquête maison du Journal de Montréal pour repartir en guerre. Et tout à chacun y va de sa petite expérience : trop de musique anglaise dans les commerces, trop de clients parlant anglais dans les commerces sur la rue Sainte-Catherine Ouest…. On arrose tout ça avec quelques statistiques sur les revenus d’un unilingue anglophone comparativement à son pendant francophone et c’est parti. Il est quand même étrange que personnes ne se demande dans quelle mesure cet écart de revenus serait dû à d’autres facteurs que la langue : niveau d’instruction, domaine de travail (finance, informatique, aéronautique). Non il ne faut pas poser trop de questions. Le bon peuple doit continuer à croire que c’est la faute des anglais.
Une chose: les intellos se demandent pourquoi après 10 ans d’anglais au Québec un étudiant parle encore que le « yes, no, toaster ».
Enfin, ces mêmes intellos prônent aussi le doublage de film et des jeux vidéos. Dans plusieurs pays en Europe (ex.Suède, Allemagne) les jeunes parlent tous un excellent anglais. Les émissions américaines et britanniques sont seulement sous-titrées dans la langue du pays respectif. Des milliers d’emplois en Europe nécessite à ce que le postulant ait une maitrise parfaite de l’anglais. Alors, dans une mer d’anglos, il est normal que plusieurs emplois à Montréal soient en anglais et en français. En fait, en Europe, il n’est pas rare de voir des emplois pour lesquels l’anglais, l’allemand et le français soient requis ou bien d’autres associations de langues.
Pour finir, ces intellos Québécois, dans le confort de leur salon, vont toujours préférer regarder un film dans sa version originale avec des sous-titres en français. Encore mieux, pour améliorer son niveau d’anglais, pourquoi ne pas regarder un film en anglais avec des sous-titres aussi en anglais?
Puis, pour les gens des régions qui parlent la langue de Loft Story et de Star Academy, ça les fait « capoter » sur le fait qu’à Montréal Paolo ou Abdou puisse me répondre en anglais (la plupart du temps ils parlent aussi bien le français et il suffit de répondre en français et c’est réglé, Paolo change de langue).
Et on va me traiter de fédéraliste pas de colonne alors que je suis 200% souverainiste et quadrilingue. Ce n’est pas les gens des régions qui parlent un français de paysan du XVIIe siècle et qui vote pour l’ADQ ou un intello qui sur la place publique dit une chose et une fois de retour dans le privé dit son contraire qui vont me traiter de fédéraliste. Au Québec, tout devient blanc et noir.
En fait, le Québec a tourné et tourne le dos à son destin. Pendant ce temps, on parle de faux problèmes comme les accommodements raisonnables et quelques commerçants bilingues et trilingues de Montréal qui accueillent quelques francophones en anglais.
C’est d’une tristesse infinie. Le Québec, c’est une grosse madame qui mange de la crème glacée en se regardant dans un miroir amincissant.
Sans volonté politique, il serait évidemment difficile d’assurer la survie de la langue française au Québec. Comme un grain de sable dans l’océan, les francophones tentent de survivre, mais la marée frappe souvent très fort. Le passé l’a démontré, la loi 101 a protégé notre langue et lui a donné un nouveau souffle. Il faudra probablement une nouvelle crise, avant que n’intervienne l’État dans ce domaine, par des études et des statistiques qui démontrent une disparition probable de la langue de Molière. Chacun doit évidemment se faire respecter, dans le travail comme ailleurs, en se responsabilisant on incite ainsi notre présence nécessaire. Pour ma part, il m’est arrivé de le faire, en m’exprimant en français à un anglophone qui exigeait à me parler, et je l’écoutais dans sa langue. De l’eau dans son vin, mais l’ivresse se partage.
Je me demande où les commerçants trouvent autant d’unilingues anglophones pour remplir les commerces du centre ville. Au dernier recensement datant de 2006, on y indique que dans la région métropolitaine, on trouvait 262 810 personnes ne connaissant que l’Anglais, soit 7,3 % de la population totale de 3 588 520. Par contre, 1 404 915 ne connaisent que le Français, soit 39%. C’est donc dire qu’on a cinq fois plus de chances d’interpeler au hasard un unilingue francophone qu’anglophone, les autres seraient bilingues.
Soit que nos commerçants ne savent rien sur la science de la probabilité et donc se foutent pas mal de leurs commerces, ou bien que le phénomène du service unilingue anglais est quelque peu exagéré par justement ceux qui souhaitent raviver le débat linguistique et ainsi favoriser un regain de faveur populaire pour l’option souverainiste moribonde.
Remarquez que les solutions proposées pour contrer ce phénomène tournent toujours autour de l’indépendance du Québec et impliquent toujours plus de règles, de contrôles, d’embauche d’inspecteurs etc. Ce n’est surtout pas aux parlants français de s’en occuper, on aime mieux bureaucratiser la solution, réflexe souverainiste par excellence.
Le gouvernement devrait s’en occuper à notre place !
Mme Legault s’insurge en comparant la situation avec Toronto, elle crie à l’injustice parce qu’un unilingue francophone ne se ferait pas embauché rue Yonge, mais elle compare des bananes avec des petits pois.
Encore une fois, selon ce même recensement, 59 % des Montréalais connaissent l’Anglais alors que 8,3 % des Torontois connaissent le Français. Elle oublie que cette statistique confère à Montréal un immense avantage culturel et un potentiel économique encore inexploité. Mais passons aux problèmes immédiats s.v.p.
Elle aime mieux se dépeindre en victime. Elle sort les revenus annuels respectifs sans mentionner que les unilingues francophones ont fait un bond prodigieux depuis trente ans et que l’écart ne cesse de diminuer. C’est comme si on pouvait analyser la situation montréalaise sans contexte historique.
Décidément, polémique et rigueur analytique ne font pas de bons compagnons.
La guerre des langues fait encore gaspiller des flôts de salive et des tonnes d’encre. Le risible dans tout ce branle-bas de combat, c’est qu’il a été provoqué par une jeune journaliste anglophone. Que faisaient les francophones militants et frustrés pendant ce temps ?
Ce n’est pas d’hier que nous savons qu’il est presque impossible de se faire servir en français à Montréal. Ou du moins dans un français acceptable et compréhensible. Réveillez-vous ! Montréal est la «putain» du Québec ; elle se donne au plus offrant. Et le plus offrant, c’est l’anglophone.
Depuis des lustres que le Québécois francophone se fait remettre dans son trou à coup de : «On est nés pour un p’tit pain.» Alors, il s’écrase au lieu d’apprendre une autre langue afin d’être équipé pour se battre à armes égales. Le bilinguisme n’est pas un handicap, c’est un atout. On le répète assez à nos jeunes.
Si tu veux être servi en français, quitte Montréal. À Trois-Rivières où j’habite, il est quasi impossible pour un résident, ou pour un touriste anglophone, de se faire servir dans sa langue ; impossible aussi pour un non francophone de se trouver un emploi ( même pour être «busboy», tu dois parler français ). La solution pour ne pas crever de faim : déménager à Montréal ?
Le véritable danger n’est pas de se faire envahir par les Anglais ( on a déjà été conquis il y a des siècles ), c’est de transmettre à nos descendants un français malade et boîteux.
Mr. Landry a totalement raison a propos de Montréal, elle a toujours été la prostitué du Québec et maintenant depuis qu’elle est dirige pas son bleuet, c’est pire. Il aime tellement l’argent qu’il vendrait sa mère et son père s’il étaient vivant et quelqu’un en voudrait!
La Marois, c’est drôle, beaucoup on oublier les chienneries de cette conasse profiteuse du parti des trouducs! Moi ma mère était professeur, « Je me souviens » comme dit notre dicton stupide. Par contre avec le taux d’analphabètes et de décrocheurs au Québec je ne suis pas surpris que personne ne se souviennent.
Pour le Français au Québec, ne comptez pas sur aucun gouvernement ou bien organisme, ils sont TOUS acheté par un anglais quelconque avec du « cash ». Les Québécois ne sont pas défenseurs de leur langue mais bien de leur porte monnaie! Ceux qui défendaient réellement la langue sont morts, épuisés ou se sont fait acheter justement!
Le seul moyen de pression restant appartient au peuple. Laissez la politique s’éteindre, c’est son destin de toute façon. Ils ne sont que des pantins avec gros salaire venant de nos poches, et c’est tout, ils ne servent absolument a rien.
Quand vous avez un commerce c’est a VOUS de réagir, et les clients aussi. Je refuse de servir quelqu’un en anglais, s’il ne comprend pas ce que je lui dis, je dis « Walmart », et là il comprend. Les perdants avec les perdants. Oui perdant car pour moi avoir de l’argent ne vous rend pas gagnant, bien souvent c’est le contraire. Beaucoup de gens au Québec avec de l’argent, dont je tairai les noms, devrait en prendre une partie et se payer un greffe de cerveau ou de civisme, selon le plus disponible des deux!
Donc vous voulez plus de Français? A vous de le faire. Moi je le fais déjà. Si on me parle anglais en tant que client, je met l’article sur le comptoir et je sors. A la quantité de magasin qui existe, il y en a sûrement un qui parle français et a ce que vous voulez! Et si vous êtes un commerçant, vous avez deux choix: Être à l’argent, ou défendre votre langue. La balle est dans votre camp, on ne peut pas tout avoir dans la vie!
« Je refuse de servir quelqu’un en anglais, s’il ne comprend pas ce que je lui dis, je dis « Walmart » M. Perazzelli
Je me demande où serait rendu les Cirque du Soleil, Bombardier, Jean Coutu etc avec une pareille attitude service clientèle. Est-ce que ce serait un but avoué du mouvement souverainiste d’éliminer toute trace d’anglais et d’anglophones du Québec, ou plutôt de garantir que les francophones puissent avoir droit au service en français? On semble confondre les deux.
« Ce n’est pas d’hier que nous savons qu’il est presque impossible de se faire servir en français à Montréal » A. Landry -Trois-Rivières
Faut-il être de Trois-Rivières pour se déclarer expert en matière linguistique à Montréal ? Selon le recensement 2006, 2 124 740 de personnes connaissent l’Anglais à Montréal (59% de la population). C’est quand-même 16 fois plus de monde que la population entière de Trois-Rivières. Je crois que beaucoup de gens des régions confondent entendre la langue anglaise avec impossibilité de se faire servir en Français. Ce ne sont pas des synonymes.
M. David Lépine :
» Mme Legault s’insurge en comparant la situation avec Toronto, elle crie à l’injustice parce qu’un unilingue francophone ne se ferait pas embauché rue Yonge, mais elle compare des bananes avec des petits pois. »
Mais c’est ce qu’on se tue à répéter ad nauseam : Montréal n’est pas Toronto comme le Québec n’est pas l’Ontario. Le QUébec est un Pays et Montréal sa métropole. Montréal EST LA MÉTROPOLE FRANCOPHONE D’AMÉRIQUE, DEUXIÈME MÉTROPOLE FRANCOPHONE DU MONDE ENTIER. Toronto est une métropole anglophone « comme les autres » en Amérique.
Mais bon ! restons provinciaux si cela convient à M. Lépine et autres fédéralistes-provincialistes. Leurs bourreaux souverainistes ne voudraient pas en faire de parfaites victimes de leur ignorance …