Mardi, 29 janvier 2008. Quelques titres tirés des journaux du matin. "Lacroix: 12 ans de prison", "Génial fraudeur", "Congédiement à Ahuntsic-Cartierville: manque d'éthique et de loyauté", "Harper nie avoir menti", "Fraude de 14 millions". Les temps sont durs pour les gens honnêtes!
Je vous épargnerai le cliché cynique voulant que la cupidité, la tricherie et le mensonge fassent partie de la nature humaine. Et, donc, de la politique et du monde des affaires, deux univers étroitement liés, que tous leurs acteurs sont des voleurs et des menteurs, etc.
Dans cette trinité "cupidité-tricherie-mensonge", ce qui m'a par contre le plus frappée ce 29 janvier, ce sont ces anciens chefs de cabinet clouant au pilori Norman Spector pour son présumé manque d'éthique. Spector, c'est cet ancien chef de cabinet de Brian Mulroney devant témoigner sous peu au comité d'éthique du Parlement fédéral. Il doit expliquer, selon ses mots, "la source de grandes quantités d'argent comptant rapportées au 24, promenade Sussex, alors que M. Mulroney était premier ministre du Canada". Cette bombe à retardement est le plus récent chapitre de la saga Mulroney-Schreiber où, après l'avoir longtemps nié, M. Mulroney a admis avoir pris une première enveloppe de 75 000 $ en coupures de 1000 $ du lobbyiste Karlheinz Schreiber et étant encore député.
Interrogés par Le Devoir, d'anciens chefs de cabinet ont tiré sur le messager avant même d'entendre le message qu'il livrera à Ottawa. Mario Bertrand, ancien chef de cabinet de Robert Bourassa, baptisait d'avance le témoignage de Spector de "nauséeux et peu crédible". Martine Tremblay, ancienne chef de cabinet de René Lévesque, condamnait son manque d'"obsession de la loyauté". Jean-Claude Rivest, ancien conseiller de M. Bourassa, parlait de l'"immense privilège" de travailler pour un premier ministre et du devoir "absolu" de réserve l'accompagnant.
La manière charitable de voir leurs sorties est de leur prêter un tel sens personnel de l'éthique que toute brèche ne peut que les scandaliser. Mais la manière plus analytique est de prendre aussi en compte une variable importante de l'équation: la proximité de leurs anciens patrons avec M. Mulroney. On sait qu'au fil de sa carrière, en droit, en affaires et en politique, M. Mulroney s'est construit un impressionnant réseau de contacts et d'alliés, au Canada et à l'étranger. Le clan Mulroney, comme on l'appelle, pèse lourd.
LE "DEVOIR DE RESERVE" A GEOMETRIE VARIABLE
À Ottawa, il avait triomphé de l'affaire Airbus, et jusqu'à l'affaire Schreiber, son influence était forte au Parti conservateur et au bureau de Harper. Au Québec, il est puissant dans le monde des affaires. Ses alliances avec les Bourassa, Lévesque et Charest (même si, dans ce cas, Mulroney n'est plus au pouvoir) ont eu un impact majeur sur certains de leurs choix politiques et économiques. Du beau risque au lac Meech en passant par le libre-échange, aucun premier ministre d'ici n'a pu résister à ses charmes.
Il est donc peu surprenant que des proches collaborateurs d'anciens premiers ministres québécois qui furent là aux moments charnières de ces alliances s'inquiètent des conséquences possibles s'il s'avérait que des choses illégales se soient produites lorsqu'il était PM.
Mais pour ce qui est du devoir de réserve, s'il est vrai que tout ancien collaborateur de premier ministre y est tenu, peut-on s'entêter à l'observer si une situation concerne le bien commun ou constitue un geste illégal ou criminel? Je crois que non. Et si cela devait être le cas ici, le seul reproche qu'on fera à Spector sera de ne pas l'avoir dénoncé plus tôt !
En fait, le devoir de réserve est plutôt à géométrie variable. Un exemple parmi d'autres: d'anciens proches collaborateurs de Jacques Parizeau ont raconté publiquement ou à des journalistes ce qui s'était passé au bureau du premier ministre dans la préparation du référendum de 1995. C'était pourtant faire état de considérations d'ordre stratégique tombant justement sous le sceau du "devoir de réserve". Par contre, dénoncer un geste illégal, s'il a été commis, est d'intérêt public.
LES ESCROCS CRAVATES
Il reste tout de même à souhaiter que la bombe à retardement de Spector soit un pétard mouillé. Car s'il fallait que de "grandes quantités d'argent comptant" aient bel et bien été échangées au 24, Sussex, dans des scènes surréalistes dignes de la vie d'Al Capone, les conséquences ne seraient pas jolies. Le Canada et toute sa classe politique seraient éclaboussés par un scandale de corruption touchant la personne même d'un ancien premier ministre. Le tout en des temps où la confiance des électeurs est déjà anémique.
Pourtant, l'important est de tenter de trouver la vérité, de savoir si, oui ou non, la maladie des "escrocs cravatés" avait gagné la plus haute sphère du pouvoir au pays. Si oui, les motivations de Norman Spector, réelles ou imputées, n'auront plus la moindre importance. Mais s'il s'avérait qu'il ne peut prouver ses dires, sa carrière de chroniqueur politique pourrait s'arrêter là.
Surtout, la grande question demeure: dans l'affaire Mulroney, comme dans celle des commandites, pouvons-nous même espérer savoir un jour TOUTE la vérité?
Brian Mulroney-Vincent Lacroix, deux hommes du même calibre, réinventés dans le mal de grandeur et de gloriole, pour leur famille et eux-mêmes. La fraude et la recherche constante du cash, en enveloppes, sont alors utilisées comme moyen de combler les attentes, pour satisfaire des folies d’épouses irresponsables…( des diamants ou autre luxe pour des insatiables). Tous les deux des criminels, un déjà en prison et l’autre mériterait de l’être, dans un futur immédiat. Vous les qualifiez d’escrocs cravates, c’est déjà trop de crédit à leur faire. C’est la pire racaille qui vole des pauvres gens sans défense, des retraités et des familles…En plus, ils font tout, avec le peu de pouvoir qui leur reste, pour tenter d’éviter l’inévitable. Par exemple, Brian Mulroney, par le biais de son avocat, vient d’envoyer une lettre, à chaque membre du comité d’éthique, pour que Norman Spector ne soit pas entendu, ce jeudi…Cet acte de désespoir nous révèle l’insoupçonnable que Norman Spector a laissé entendre. Tout ce transit de cash au 24 Sussex…. Norman Sectror doit parler, en toute franchise, pour le bien public….qu’importe les conséquences désastreuses pour Brian Mulroney et sa famille! Ce sera, à leur tour, de payer la facture quelle qu’en sera la nature!
Comparer Mulroney à Lacroix est une insulte à l’intelligence de tous les lecteurs. Lacroix est un petit minable bandit de grand chemin qui n’a réalisé rien d’autre dans sa vie que de répandre de la misère à ses clients qu’il a fraudés.
Mulroney fut un des meilleurs premiers ministres canadiens du 20 ième siècle avec une longue suite de réalisations bénéfiques pour les Canadiens et aussi pour d’autres peuples ( il a grandement contribuer à faire disparaître l’arpatheid en Afrique du Sud, entre autres ).
Si M. Spector a été témoin d’actes criminels qui sont d’intérêt public, pourquoi a-t-il attendu 16 années avant d’en parler?
Sinon, il a le devoir de réserve. La lettre de Louis Bernard décrit très bien ce devoir:
http://www.ledevoir.com/2008/01/31/174076.html
Un homme honnête peut s’attendre à la loyauté de ses collaborateurs. Un homme malhonnête doit s’attendre au pire.
Le sevice de la nation exige l’honnêteté la plus scrupuleuse. Même la femme de César devait être au-dessus de tout soupçon, nous enseignait-on à l’école. Que craind donc M. Mulrooney de M. Spector? Déjà le fait qu’il s’inquiète nous inquiète nous même. Si on a rien à cacher, on ne craind aucun témoignage.
M. Mulroney se défend très mal. Pour un avocat de formation, il ressemble d’avantage à un cordonnier mal chaussé. Il est bon de rappeler qu’un avocat de M. Molroney avait justifié le mensonge de son client, sous serment, et devant les tribunaux, pour protéger l’honneur de sa famille. Drôle de mentalité. » Je jure de dire la vérité, toute la vérité et rien que la vérité, sauf quand je vais mentir. »
Aux USA, ils ont le cinquième amendment. Au lieu de mentir sous serment, on invoque le droit au silence. Je n’aime pas cet amendement, mais son existence évite le parjure. Ici, au Canada, les hypocrites s’en tirent assez bien merci.
Cela dit, je me méfie de ce coup-de-pied de l’âne au lion agonisant. Il s’agit peur-être d’une manoeuvre pour refaire l’image de M. Mulroney en nous donant, au début, l’impression qu’on va le crucifier, alors que dans les faits, il s’agit d’une opération de sauvetage, une refaisage de virginité.
L’affaire est à suivre.
Monsieur Lépine, vous semblez oublier la fin honteuse de notre ancien Premier Ministre Brian Mulroney. Il a dû démissionner car le peuple canadien ne le voulait plus…le plus minable et le plus impopulaire Premier Ministre de l’Histoire du Canada ( voir mon blogue Mulroney, monarque décapité à la Louis XVI). Un bon ami des républicains américains, toujours prêt à baiser leurs pieds, à notre détriment…Quel beau traité de libre-échange a t-on eu avec lui!
Churchill s’est fait battre à plate couture, ce n’était pourtant pas le pire PM qu’ait connu la G-B. Que dire de Robert Bourassa. Démissionner parce qu’impopulaire est une chose, aller en prison pour fraude grossière en est une autre. Vous exagérez et faites comme beaucoup au Canada, vous laissez votre haine du personnage prendre le dessus d’une évaluation non-partisane équilibrée.
Vous n’aimez pas le libre échange, c’est votre droit, mais les libéraux une fois élus devaient renoncer le traité, ils ne l’ont pas fait parce qu’il était dans l’intérêt du Canada. Ce fut la même chose pour la TPS, parlez-en à Sheila Copps.
La GRC a enquêté 15 ans sur l’affaire Airbus et n’a rien trouvé. Schreiber s’est parjuré de nombreuses fois. Ça va prendre un proche collaborateur supposé être lié par un droit de réserve pour continuer à s’acharner sur Mulroney. Si moi, comme citoyen ordinaire, je suis témoin d’un acte criminel, je suis obligé d’en faire part aux autorités sans attendre 16 ans. M. Spector est-il au dessus de la loi?
Seule la lumière peut freiner quelque peu les excès qu’on peut à peine imaginer. Certains politiciens ont le comportement d’insectes répulsifs, ils ne s’enfuient que lorsque les phares s’allument sur eux et n’hésitent pas à rentrer dans les murs.
Un bel exemple qui n’attend que l’arrivée phares, que le réveil des médias : un site documenté traitant du ministre non-élu Michael Fortier.
http://canott.blogspot.com
Bonne lecture !
Depuis le début, l’affaire Mulrony ne sent pas bon et les âmes sensibles devraient se boucher les narines et laissait l’enquête se poursuivre. Le simple fait d’avoir accepté de l’argent comptant du lobbyiste Schreiber est une faute impardonnable.
Monsieur Spector nous fera des révélations pour les raisons que lui seul connaît. Cela ne l’excuse pas d’avoir attendu autant d’années pour nous faire part de certains faits qu’il faudra évaluer. Il reste que les réactions négatives de personnes ayant été dans les appareils politiques me semble outrancières et nous prouvent que nous vivons en politique un gros déficit démocratique. À entendre les amis de Mulrony, de tous les horizons politiques, qui cherchent à le défendre, il me revient à la mémoire le proverbe « que l’on ne prête qu’aux riches ».
Il reste cependant un fait indéniable : l’orgueil de cet homme l’a amené à sa perte. Cet orgueil me dépasse. D’abord, cette autobiographie auto-justificatrice qui ne dit mot sur les « affaires ». Écrire 1000 pages pour se mettre à son avantage et pourfendre ceux qui ont commis, à son égard, le crime de lèse-majesté. Ensuite, cette parade avec sa femme et ses enfants devant le comité avait tout du mélodrame mal ficelé. Je me serais attendu à plus de dignité. Finalement, l’incapacité de cet homme à reconnaître sa faute en remettant les montants reçus de Schreiber et le dédommagement venu du gouvernement fédéral.
Il faut bien voir ici que le pouvoir corrompt mais que l’argent souille les âmes. Car dans tout cela, vous avez aussi cet attrait de l’argent vite fait. Il est clair que son épouse Mila menait grand train et se voulait à la hauteur du jet-set international. La vie des gens riches et célèbres nous fascine tous et la tentation d’en être, pour ceux qui en ont les moyens, est le piège auquel Mulrony a succombé.
Je n’écoute pratiquement jamais les téléréalités, mais je trouve que ce serait une bonne idée si les politiciens les plus influents se prêtaient à ce jeu avant et après leur élection. Ainsi, ils ne pourraient pas tricher. Il me semble que ce serait très intéressant à écouter. En tout cas, ils n’auraient pas le choix de faire attention. Si cette idée est présentée à nos élus et est refusée, il y aura de quoi s’inquiéter.
ok, ok, soyons un peu réalistes ici et revenons à l’origine de cette histoire de comité d’éthique, svp !
Tout d’abord, le « scandale » en question est revenue sur la place publique par le biais du reportage de « Fifth estate », en octobre 2007.
Sur le site de la CBC, on présente d’ailleurs le reportage comme étant un complément d’information à la biographie de 1000 pages publiées par Brian Mulroney.
On s’entend là-dessus ? Oui ? Parfait !
Alors rappelons une chose importante avant de continuer :
Le Parti PROGRESSITE Conservateur n’existe plus depuis 2002, au Canada. Ce parti politique fédéral qu’on appelait en anglais le « red tory » est mort et enterré puisqu’il n’a plus rien de « red » ou de « liberal » car, depuis la fusion de l’Alliance-canadienne (anciennement Reform Party) avec la demi-douzaine de représentants opportunistes du PPC, il y a eu « fusion » entre les deux entités politiques afin d’en arriver au Parti Conservateur actuel.
Remarquez bien : Alliance Canadienne + Parti Progressiste Conservateur du Canada = Parti Conservateur du Canada.
Donc, ce que dirige monsieur Harper, ce n’est rien de progressif en matière sociale, et tout ce qu’il y a de plus conservateur en matière de politique fiscale et autres valeurs passéistes et frileuses du type « papa a raison ».
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Ce rappel est très important afin que l’on comprenne l’association de malfaiteurs qu’on essaie de nous faire gober depuis plus de déjà quatre mois !
Quatre mois où l’affaire Mulroney-Schreiber est récupérée (si elle n’a pas carrément été conçue entièrement par des « amis » de l’ancien régime Libéral) afin de discréditer le gouvernement minoritaire actuel tout en se donnant le beau rôle.
Je sais, je sais, il est tellement plus facile et souhaitable (chez certains partisans politiques) de VOIR dans cette « chasse aux sorcières » pathétiques :
a) une preuve de plus de la putasserie des politiciens ;
b) une preuve enfin recevable afin de ternir l’héritage de Brian Mulroney, en particulier ;
c) une preuve que le gouvernement de Stephen Harper est tout aussi « sale » que pouvait l’être ou peut l’être encore le Parti Libéral du Canada.
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Le problème, c’est que l’association Mulroney-Harper ne va pas de soi.
L’autre problème, c’est que cette histoire sort grâce à une journaliste (Stevie Cameron) que l’on a très souvent identifié publiquement comme étant une taupe de la GRC – et ça, si cela s’avérait fondé… ça serait aussi un sacré problème d’éthique (journalistique, cette fois… et je ne vois pas beaucoup de journalistes en parler, comme par hasard – sauf le chroniqueur Michel Vastel dernièrement, dans le Journal de Montréal).
L’autre problème, c’est que cette tempête médiatique éclipse totalement deux problèmes hyper importants :
1) on attaque la réputation d’un homme en se basant sur les agissements véreux d’un lobbyiste sans même prendre la peine de se questionner sur le code d’éthique de l’employeur de ce lobbyiste – ce qui pourrait quand même nous éclairer sur la pratique du lobbying, non ?
2) on ne se rend même pas compte que Brian Mulroney représente le DERNIER effort sincère et louable de réintégration du Québec dans la Constitution canadienne depuis 1982, c’est-à-dire depuis plus de 25 ans !!
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Ainsi, que l’on soit d’allégeance fédéraliste ou indépendantiste, il devrait crever les yeux que cette histoire est une machination médiatique depuis le début !
Un cover up immense cherchant à discréditer frauduleusement un parti qui, de toutes façons n’a pas besoin de cette histoire pour se couler lui-même aux yeux de l’électorat, et une patente ridicule reposant sur UN SEUL élément nouveau : le témoignage d’un « témoin taré » (autrement dit, dont la véracité du discours est plus que discutable) qui accuse sans autre forme de preuve que son propre témoignage un ancien premier ministre du pays d’avoir accepté un pot de vin alors qu’il était toujours en fonction.
Pas besoin d’être avocat pour savoir que ça ne va pas loin en cours ce genre d’élément nouveau… Et, please, arrêtez de me faire pleurer avec Spector, ce gars-là a eu 16 ans pour faire le ménage avec sa conscience ! Alors, la crédibilité et les motifs de cet homme-là sont tout aussi discutables, merci !
Pas besoin d’avoir la tête à Papineau non plus pour s’apercevoir que ce Schreiber est un « criminel en col blanc » qui préfère manipuler les journalistes et l’opinion publique afin d’éviter la justice allemande. Et contre lui, on en a de gigantesques preuves accablantes !
Pas besoin d’aller consulter les archives afin de se rappeler, d’autre part, que Schreiber a déjà (en partie) détruit la crédibilité d’un parti au complet en Allemagne avec ses déclarations. Des déclarations relatant des agissements incriminant le parti Démocrate-Chrétien d’Helmut Khol. Et pour ceux qui ne le sauraient pas : Kohl, c’est l’homme qui a procédé à la réunification de la RFA et de la RDA afin de recréer l’Allemagne, le moteur économique de l’Union Européenne actuelle !
Et qu’est-ce qu’on fait dans la communauté journalistique, et parmi la population, en face de ça ? On joue les Tintin et les vierges offensées lorsqu’on porte atteinte à la réputation de ces hommes politiques en ne questionnant même PAS les modalités du trafic d’influence des entreprises qui courtisent ces représentants démocratiquement élus ?!
Ciboire ! Le vrai scandale n’est pas dans l’éthique professionnelle de l’ex-PM Mulroney ou de la « journaliste » Cameron. Le vrai scandale PUBLIC, c’est que la population n’aura pas droit à la Justice qu’elle mérite : un nettoyage en bon et due forme des pratiques de lobbying ET aussi sur le code de déontologie des journalistes lorsqu’ils se mettent à jumeler leur pouvoir médiatique à un pouvoir autre (une organisation policière, un parti politique ou des intérêts financiers) afin de manipuler l’opinion publique.
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PS: Brian Mulroney est le seul premier ministre canadien majoritaire à avoir réellement essayé de remettre le Québec (non pas à sa place, à l’extérieur de la Constitution canadienne comme a réussi à le faire le Libéral Pierre Elliot Trudeau – encore encensé par l’insensé Stéphane Dion), mais bien dans la Constitution canadienne, et ce, à DEUX reprises – sans succès ;
NB : Brian Mulroney avait raison de jouer les prophètes, lorsque l’accord du Lac Meech avait capoté à cause d’un menteur de Terre-Neuve et un opportuniste sans dessein des prairies, en disant que ce rejet allait amorcer l’éclatement du Canada à plus ou moins long terme. Son parti n’exite plus (et pour ceux qui ne sont pas fort en histoire canadienne, le PPC est le parti qui a orchestré la fondation de ce pays – alors que Wilfrid Laurier – Libéral – en est le créteur de son nationalisme).
Dernière note en bas de page : les journalistes n’ont pas de leçon de morale à faire à personne dans cette histoire-là et devrait se méfier de la réputation très « discutables » qu’ils sont en train de se créer en bâclant leur travail ou en mangeant à plusieurs râteliers.
(Monsieur Steve Boudrias). On ne s’entend pas !
Vous passez sous silence le noeud central de cette histoire: monsieur Mulrony reconnaît avoir accepté des montants d’argent comptant de la part de monsieur Schreiber qu’il a déposés dans son coffre-fort au 24 Sussex et dans le coffret d’une banque. Il a reçu ces montants lorsqu’il était redevenu simple député. Dans les faits, son statut d’alors importe peu. Je considère que son geste reste inacceptable et indécent. Je me fous de ce que peut dire Monsieur Spector et des racontars sur monsieur Cameron.
Vous demandez aux gens d’être réalistes. Nous le sommes. Monsieur Mulrony a lui-même terni sa réputation. Le vrai scandale, c’est le fait que Monsieur Mulrony n’a pas redonné au Trésor public les montants versés et la compensation financière que le gouvernement Chrétien lui a versée ($2.1 million).
Finalement l’ancien Parti Progressiste-Conservateur n’a jamais été connu comme le Red Tory. La couleur rouge a toujours été associée au Parti Libéral. Essentiellement, on dénombrait dans Parti Progressiste-Conservateur un courant important de militants et des députés que l’on surnommait des Red Tories, parce qu’ils avançait des idées libérales dans un parti conservateur. Ces Red Tories devaient faire la lutte aux Blue Tories. Tout récemment, on surnommait le Parti Conservateur de Monsieur Harris ( ancien Premier ministre de
l’Ontario) « the blue machine ».
La question est centrale : «Le vrai scandale, c’est le fait que Monsieur Mulrony n’a pas redonné au Trésor public les montants versés et la compensation financière que le gouvernement Chrétien lui a versée ($2.1 million).»
Il vient un moment où le bon grain doit être séparé de l’ivraie. Les moyens pour y parvenir ne sont pas toujours exemplaires, mais dans une démocratie, lorsque les politiques tiennent à maintenir un système de lobbying digne de la mafia, il arrive que les règlements de comptes accomplissent le travail de l’éthique absente. Si Brian Mulroney n’a pas su se mettre à l’abri de telles probabilités, il pourra servir d’exemples à d’autres tentés par sa témérité. (Mais cela j’en doute). En politiques, rares sont les révélations de scandales qui ne sont pas le fait de calculs partisans.
lol
Je suis désolé mais mon appel au « réalisme » a été mal compris.
Mauvais choix de termes ou commentaires trop imprécis, je l’ignore…
Une chose est certaine, on ne peut pas accepter qu’un comité d’éthique se mette en branle contre un ancien politicien sans se poser de sérieuses questions sur l’éthique des journalistes du « Fifth Estate ».
On doit aussi se poser une question importante, du style :
« Est-ce un hasard si Jean Chrétien, mandaté pour étouffer le nationalisme Québécois, sort entièrement indemme d’une commission d’enquête commandé par son successeur et piloter par un juge incapable de lier sa responsabilité ministérielle au scandale des commandites ; et ce, alors que Brian Mulroney, mandaté pour réintégrer le Québec dans la Constitution canadienne, se retrouve maintenant crucifié sur la place publique par ses amis d’hier et ses ennemis de toujours ? »
Un moment donné, il faut faire preuve – non pas de réalisme – mais de retenue lorsqu’on voit ce type d’affaire éclaboussée UN SEUL HOMME alors que c’est tout un système de traffic d’influence effectué en catimini par des intérêts financiers (qui ne sont jamais pointé du doigt, en passant) qu’il faudrait dénoncer, attaquer et mettre à jour.
Ce cirque médiatique, ce tribunal populaire organisé sous prétexte qu’on se soucie d’éthique, eh bien, je suis désolé encore une fois, ça ne rendra jamais service à la politique telle qu’elle se pratique et continuera de se pratiquer à Ottawa, madame Proulx.
Et il ne s’agit pas bêtement de fermer les yeux sur des accusations graves ou de justifier (par le faible salaire des élus provinciaux ou fédéraux) ; il faut simplement faire la part des choses et aller au-delà du syndrome du « bouc émissaire », svp.
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Pour ceux qui ne voit rien de scandaleux ou d’inquiétant à ce qu’une journaliste d’investigation soit accusé d’être à la solde de la GRC ; j’aimerais rappelé que le quatrième pouvoir devrait rester indépendant du bras armé du pouvoir juridique… sinon, on va se retrouver dans une république de bananes bientôt.
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Dernière série de question :
Pourquoi croyez-vous qu’on se retrouve avec des politiciens fédéraux ayant de la difficulté à s’exprimer correctement dans les deux langues afin de nous représenter ?
Est-ce parce que l’on valorise trop la profession de politicien ? Ou bien est-ce parce qu’on accorde aucun respect aux hommes et aux femmes qui se lancent en politique avant même qu’ils ou elles ne fassent leur première gaffe ?
Pour quelle raison sacrée et justifiable « dans le cadre d’une société libre et démocratique » (je cite la Constitution, ici) ne pose-t-on jamais de question aux représentants des différentes compagnies impliquées ou non dans ces « affaires présumées de corruption » ? (Ici, je vous donne un indice : pour des raisons juridiques. On s’attaque à Mulroney parce qu’il ne peut pas se défendre aussi bien que les anciens employeurs de monsieur Schreiber et ça, c’est aussi un beau scandale… en plus d’être un exemple de couardise de la part des médias canadiens qui ne cherchent, en fait, qu’à régler de vieux comptes avec le p’tit gars de Baie Comeau.)
Pour quelle raison, dans les sondages auprès de la population, les journalistes, les politiciens et les vendeurs de chars usagés se retrouvent toujours au même niveau de popularité ?
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Si vous croyez que de VOIR l’arbre qui cache la forêt vous donne l’impression de soulever le voile sur les dessous de la politique fédérale, vous vous trompez lourdement… et je peux m’exprimer en connaissance de cause car j’étais militant Libéral lors de la dernière élection gagnante de Jean Chrétien.
Bonne journée !
Ah oui, j’oubliais… au cas ou je n’aurais pas été assez clair : Elvis Gratton, c’est le genre de « fiction » que la réalité dépasse amplement. ;-)
De plus, si on était le moindrement pragmatique au Bloc, on prendrait exemple sur ce lynchage public afin de rappeler à quel point le Canada est impossible à réformer de l’intérieur (et on pourrait montrer avec quelle légèreté on traite l’homme qui croyait pouvoir réformer le fédéralisme et réparer l’affront de 1982 afin de gagner des points parmi les fédéralistes mous qui commencent à comprendre comment fonctionne l’avantage numérique du ROC lorsqu’on essaie de faire valoir les particularités nationales du Québec ou lorsqu’on essaie de faire reconnaître simplement la notion de peuple fondateur aux Québécois). Tsé, des fois, on peut déjouer un peu son adversaire en protégeant un agneau sacrificiel. Il y aurait un peu de noblesse de la part de Gilles Duceppe à le faire, d’après moi…
Dernier rappel : quand on ne s’occupe pas de la politique, la politique s’occupe de vous (sous prétexte de s’occuper de vos intérêts).
@ Steve Boudrias
L’éthique en politique est parfois le produit de règlements de comptes. C’était le sens de mon intervention. Mais les gestes frauduleux n’en sont pas moins réels.
On peut dire tout ce qu’on veut sur l’affaire des commandites, de la délation de Jean Brault en échange de l’effacement de la poursuite du fédéral qui lui réclamait les millions acquis frauduleusement, on tourne toujours dans le sens de règlements de comptes ou de stratégie véreuse. Rarement d’éthique.
Vous avez raison de dénoncer les pratiques de lobbyisme. Mais puisque ceux qui se croient au-dessus de tous soupçons en retirent des bénéfices de façon malhonnête, il arrive aussi que le réalisme les confronte pendant que d’autres tirent les marrons du feu bien protégés par une garde rapprochée irréprochable. D’autres servent de bouc émissaire. That’s the name of the game. Pourquoi se scandaliser ? Vous croyez vraiment que les institutions démocratiques vont s’affaisser ? Que plus personne ne voudra exercer les hautes fonctions du service public si lses représentants risquent de voir leurs manigances éventées ? Espérons qu’ils reste encore des hommes et des femmes intègres pour prouver le contraire.
La règle du deux poids, deux mesures est injuste. Elle l’est aussi pour le contribuable qui s’échine à payer des impôts pour dédommager un «fraudeur» ou lui payer un procès. Tout comme pour les épargnants de Norbourg qui se sont vus privés du fruit du labeur de toute une vie.
L’Histoire jugera les mérites de Brian Mulroney, chef d’état. Au présent, c’est la fourberie de l’homme qui est jugée par ses pairs.
@ Andrée Proulx
Je ne vous relance pas pour vous contredire, soyez rassurée.
Je souhaite simplement que vous ayez raison, en fait, concernant l’effet de ce « jugement par les pairs » sur les futures vocations politiques.
Cela étant dit, les historiens jugeront l’apport de monsieur Mulroney à la politique canadienne, j’en conviens, sauf qu’il faut bien admettre que l’homme du Beau Risque s’est cassée la gueule et que celui qui l’a « laissé à ses illusions » (Lucien Bouchard) a créé un parti politique qui continue tranquillement à poursuivre une réflexion constitutionnelle que ses principaux représentants semblent être incapables de faire déboucher sur autre chose qu’une impasse pour le Québec en entier – faute de cohérence populaire, justement.
Bref, tout ça pour dire que notre jugement très sévère envers la classe politique nous fait nous éloigner de la résolution de nos problèmes les plus persistants. Problèmes extrêmement importants qui finissent avec le temps, l’usure des enjeux et la rhétorique partisane de bas étage finissent par s’enliser et nous empêcher de nous libérer une fois pour toute de cette schizophrénie collective qui taxe le Québec d’immobilisme politique depuis déjà trop longtemps.
Best regards. ;-)
Avec tout ce qui précède, on croirait presque être tombé en plein tournoi de ping-pong… Ou encore avoir zappé sur La zone ou 110%, ces versions courantes de la Ligue du vieux poèle. Beaucoup de gérance d’estrade ici, il me semble.
M’enfin, si ça vous amuse, faites donc. Par contre, le tout s’avère un peu long (et même « un peu beaucoup ») et je n’ai pu que lire en accélérant plus la joute s’étirait. Ce que j’en ai perçu, c’est qu’on attribue à monsieur Mulroney toutes sortes de comportements, allant du plus honorable au plus méprisable, bien que personne ne sache apparemment ce qu’il en est vraiment.
Pour ma part, comme je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il peut y avoir derrière toute cette histoire d’enveloppes pleines de gros billets, voire même s’il y a véritablement quelque chose là digne de mention, je me dis que l’on pourrait peut-être attendre qu’un peu de lumière soit faite sur l’affaire. Et quand on saura, alors on commentera.
Québec 9 janvier 2008.
Affaire Mulroney-Shreiber
Je trouve fortement inquiétant, la façon dont les journalistes francophones traitent l’affaire Mulroney-Shreiber comme si c’était déjà une affaire classée. Pourquoi une enquête publique ? tente-t-on de nous convaincre. Ce serait dépenser de l’argent inutilement ? Après tout, ce n’est qu’un ancien premier ministre qui est mis en cause pour avoir accepté de l’argent “ probablement blanchi”, alors qu’il était encore membre du Parlement et payé à même les taxes des contribuables canadiens.
Pourtant, il s’agit du principe même sur lequel repose notre système démocratique: la confiance du citoyen dans le système parlementaire. Pouvons-nous faire confiance à nos élus et par surcroît à nos premiers ministres ?
C’est pourquoi une enquête publique est nécessaire si on veut que les Canadiens reprennent confiance dans leurs institutions gouvernementales et cela quelqu’en soit le coût, car le témoignage de Monsieur Mulroney devant le comité d’éthique de la Chambre des Communes a soulevé beaucoup plus de questions que de réponses.
Les faits suivants sont maintenant connus:
1- Monsieur Mulroney connaissait Monsieur Shreiber depuis sa nomination comme chef des Conservateurs ( 1983 ).
2- Monsieur Shreiber comme il fut décrit par la Cour d’Appel de l’Ontarion était un lobbyiste qui opérait au plus haut niveau de la finance internationale, comme consultant auprès de grandes entreprises allemandes.
3- Monsieur Shreiber est mis en accusation en Allemagne pour avoir caché dans des banques suisses $ 48 millions de commissions entre 1988 et 1993, donc pendant la période où Monsieur Mulroney était premier ministre.
4- En 1991, Monsieur Shreiber a participé comme lobbyiste de la compagnie Thyssen à la vente de 34 “ tanks” à l’Arabie Saoudite pour une somme de
$ 570 millions, dont la moitié serait allée en pots de vin.
5- En 1986, comme lobyiste de Airbus , Monsieur Shreiber a participé à la vente de 12 hélicoptères à la garde côtière canadienne. En 1988, la même compagnie a vendu 34 avions à Air Canada au prix de $1.8 milliard. Monsieur Shreiber aurait reçu $20 millions en ristournes de cette transaction soit $500 000 par avion vendu.
Peut-on penser que le même Monsieur Shreiber qui aurait accumulé des millions en ristournes de la vente d’armes en Arabie Saoudite , dont une partie serait allée aux politiciens allemands, n’aurait pas utilisé les mêmes techniques au Canada ? ( En 2000, l’ancien chancelier d’Allemagne Monsieur Kohl, fut forcé de démissionner de la présidence de son parti quand il fut révélé qu’il aurait reçu des dons illicites à travers un fond secret)
L’un des avocats de Monsieur Shreiber, Jan Olaf Leister, a déjà témoigné devant la cour d’appel de l’Ontario que Monsieur Shreiber aurait utilisé l’argent qu’il aurait reçu de la transaction d’Airbus pour soudoyer certains Canadiens dont il ne connaissait “ qu’une partie de leur nom” , mais dont il pourrait probablement deviner l’identité .
6 -Monsieur Mulroney a reçu une partie de cet argent ( en cash) à partir d’un compte suisse, qu’il a tenté de cacher pendant cinq ans avant de le déclarer à l’impôt sans avoir réclamé de dépenses afférentes. Cet argent fut déposé dans des coffrets de sécurité pendant près de cinq ans . Aucune trace de cet argent n’existe.
Pourquoi ?
Qu’on nous prenne pas pour des fous.
Rappelons-nous que la période au cours de laquelle Monsieur Mulroney a été premier ministre fut entachée de nombreux scandales reliés à des pots -de-vin.
Il me semble qu’il y a assez de questionnements dans cette affaire pour exiger que la lumière se fasse. N’avons-nous pas payé $ 2,200,000 à Monsieur Mulroney en compensation sur la foi de son serment selon lequel il n’aurait jamais eu d’ententes ( dealings) avec Monsieur Shreiber ? ( déclaration de M. Jean Chrétien)
Le scandale des commandites a déjà hypothéqué considérablement nos institutions parlementaires. Il serait temps que nos politiciens arrêtent de se comporter comme si nous étions une république de banane.
Le problème: comment trouver un juge crédible ?
Lucien Lessard,
Pour ceux et celles qui ont encore des doutes sur l’administration de Brian devrait lire » On the stake » de Stevie Cameron pour prendre connaissance de la corruption de ce régime. Ayant connu quelque peu Brian à Laval, je peux dire qu’il se chauffait du même bois que son ami Conrad Black et démontrait la même arrogance.