Ce week-end, c'est un peu le Super Bowl de la politique québécoise. L'ADQ sera en congrès pendant que le PQ tiendra son Conseil national.
Le PQ jasera de "conversation" nationale et de "gouvernance" nationale. Faut dire que les péquistes sont plutôt coincés. Le PQ menant chez les francophones, la chicane serait mal vue. Et Pauline Marois les a bien avertis: viennent avec elle la mise au rancart du référendum et cette mystérieuse "modernisation" de la social-démocratie.
En d'autres termes, ce que Mme Marois demande, c'est un acte de foi. Elle veut qu'on la croit lorsqu'elle jure vouloir mobiliser les Québécois à coups de colloques, de conférences et de cette gouvernance nationale, incluant une constitution et une citoyenneté internes et le rapatriement des pouvoirs en culture et communications. Elle jure qu'avec elle, contrairement à Bouchard et Landry, si le moment est "mûr", référendum il y aura. Appelons ça la force de la foi…
Depuis un an, le lexique péquiste a d'ailleurs glissé de gestes de "rupture" à gestes de "souveraineté", pour terminer sur des gestes de "gouvernance". Un beau sujet pour sémiologues, mais qui soulève peu de passion dans les chaumières…
Certains y voient une approche pragmatique. Peut-être. Mais sans objectif, le risque est que la "conversation nationale" finira par s'étioler. Plus le temps passera, plus on se lassera d'une parlotte sans but défini. À l'opposé, le concept de "conversation nationale" que Mme Marois a emprunté au Scottish National Party comporte un projet de référendum, donc une finalité.
La proposition de Mme Marois est en fait un alliage de l'affirmation nationale de Pierre-Marc Johnson, des conditions gagnantes de Saint-Lucien, de l'autonomisme de Dumont et de la souveraineté culturelle de Robert Bourassa. Une sorte de thérapie occupationnelle. Même Stéphane Dion l'a compris: parler est une chose; l'important est d'écarter l'engagement de tenir un référendum. Il peut dormir tranquille.
Et puis, il y a la manière. Seul un congrès peut changer le programme du PQ, pas un Conseil national comme ce week-end. Les dirigeants ont donc trouvé une astuce: on "suspendra" le référendum – une façon d'engager les militants sans passer par un congrès. Pas très élégant, mais efficace.
CONSERVATEUR UN JOUR…
De son côté, l'ADQ tient son congrès intitulé "Façonner la modernité". C'est beau, non? Presque poétique. Bon. Il reste que l'ADQ est dans le trouble. Mario Dumont n'est pas fort, mais il n'est pas mort. Avec Marois, il fera ses choux gras de la question linguistique, dont les libéraux veulent autant que d'une récession. Mais il compte aussi sur son ami Stephen Harper et les nombreux réseaux de la droite.
Vous souvenez-vous de Preston Manning, ancien chef du Reform Party, le géniteur de l'Alliance canadienne de Harper? Son "Manning Centre For Building Democracy" tenait récemment un colloque, à Ottawa, sur le réseautage entre partis, politiciens et stratèges de droite. Harper y était. Parmi les conférenciers annoncés: Mike Harris et Ralph Klein, les Batman & Robin de la droite canadienne; Tony Clement, ministre fédéral de la santé; Brian Day, président de l'Association médicale du Canada et TRÈS favorable au privé; Joanne Marcotte de l'ADQ et membre du comité Castonguay tout aussi éprise du privé en santé. Surtout, il y avait Mark Textor, LE sondeur et stratège de John Howard, l'ancien PM australien dont Harper a copié le plan de campagne pour son élection de 2006.
On y a louangé Mario comme l'étoile montante de la droite canadienne. La journaliste Elizabeth Thompson, de The Gazette, rapportait aussi que l'ADQ a embauché la firme torontoise Responsive Marketing Group (RMG), une des clés de la victoire de Harper. RMG se décrit comme "la plus grosse firme canadienne de marketing et de réseautage servant les organisations à la droite du centre". Leur stratégie est d'utiliser les technologies les plus sophistiquées pour lever des fonds, identifier les électeurs et leurs priorités, le tout servant ensuite de base à une plateforme électorale.
Bref, Dumont se prépare. Son problème est que RMG ne peut pas lui fournir un nouveau caucus…
LE DOUBLE SALAIRE DE JEAN CHAREST
Depuis 1998, Jean Charest reçoit un "salaire" annuel de 75 000 $ du Parti libéral. On ne sait trop si cela aura aidé à le persuader de faire le saut à Québec – cette rumeur de ce qu'on appelait à l'époque un "pont d'or". Mais voici ce qu'on sait: 1) Ces argents proviennent en partie de fonds publics puisqu'ils sont puisés à même les contributions déductibles d'impôts faites au PLQ; 2) Ce "salaire" était inconnu des donateurs et des députés du PLQ; 3) Dans trois ans, ça fera un million de dollars que M. Charest aura reçu du PLQ. C'est beaucoup d'argent; 4) Si le salaire des élus est insuffisant pour la tâche accomplie – et c'est ce que je crois -, qu'on l'augmente, qu'on diminue par contre leurs pensions et que les partis cessent de financer leur chef dès qu'il est élu et rémunéré par les contribuables. Quant aux premiers ministres, ils bossent très fort, mais leur train de vie, en grande partie couvert par les fonds publics comme il se doit, est tout sauf indigent. Lorsqu'ils sortent, leur plus-value d'ex-PM leur vaut aussi une augmentation substantielle de leurs revenus dans le secteur privé. On n'a jamais vu un ancien premier ministre se pointer à l'Accueil Bonneau pour y passer la nuit…
Si le PQ et l’ADQ veulent changer la fédération centralisatrice actuelle, ils vont devoir faire une coalition pour une solution qui serait acceptable aux 2 partis, autrement, rien ne changera sauf quelques aménagements administratifs asymétriques de nos libéraux très provinciaux qui sont enlignés pour se faire élire pour un troisième mandat de suite.
Cette solution, acceptable au PQ et à l’ADQ, serait une vraie confédération canadienne ROC-Québec « Le ROC pourrait rester alors en BLOC ou se scinder en 3 ou 4 parties, ce serait à eux de décider ». À la place d’une confédératon à deux, ça ferait une confédération à 4 ou 5, probablement : L’Ouest; l’Ontario; les Maritimes et le Québec…genre.
Notre dictionnaire décrit une confédération comme : Une association d’ÉTATS SOUVERAINS qui ont délégué certaines compétences à des organes communs. On serait souverain et, en même temps, encore Canadien. Comme les Québécois pensent qu’ils sont déjà dans une Confédération comme c’est écrit partout, le concept serait moins difficile à faire valoir aux Québécois hésitants avec l’idée de demeurer CANADIEN pour celles et ceux qui y tiennent ce qui n’empêcherait pas de se donner une constitution et une citoyenneté québécoise en plus.
L’idée que le ROC ne voudra jamais cette solution là n’est pas une raison pour l’écarter. Si elle est votée par plus de 60 % de Québécois, le ROC va être obligé de la négocier, foi de la Cour suprème du Canada.
J’ai déjà eu la foi celle qui déplace les montagnes. Malheureusement ou heureusement je ne l’ai plus parce qu’avant c’étaient l’ignorance et la naïveté qui nous menaient par le bout du nez. C’était l’époque où on se sentaient valorisés, donc forcément plus beaux aussi. Comme bien du monde de ce temps-là j’étais exalté. Plus maintenant, ce qui démontre que j’ai évolué un peu, du moins je l’espère.
Je regrette de devoir l’écrire mais les partis politiques au Québec ne sont guère cohérents. Ils disent n’importe quoi quand ils jugent le moment opportun suivant en cela le produit des sondages. Pour l’instant Jean Charest flotte comme un bouchon de liège sur son parti. Attendons de voir la suite pour savoir qui suivra le courant, si courant il y a. Ce n’est tout de même pas 75,000$ qui va faire surtauter la marmite! Une pinote quoi! Et pour la fin de semaine qui vient, je ne m’attends à aucun séisme car les tsunamis sont passés de mode.
Paraît que le Québec sera redécoupé électoralement parlant. Le progrès et la démographie sont à l’ordre du jour. Alors que plusieurs s’en réjouissent, d’autres ont déjà le feu au cul! Personnellement selon mes origines, je continue de rester dans Beauce-Sud. Ouf!
Ce que Pauline Marois demande à son parti n’est pas un acte de foi mais, plutôt, un suicide collectif, un peu à la manière d’un gourou de secte et, dieu sait si on a déjà connu ce genre de scénario de téléréalité, au Québec…Attendre le feu vert des québécois pour un éventuel référendum est une utopie de baby-boomer! Pauline Marois infantilise son discours pour endormir les durs des durs du parti. C’est du théâtre grotesque où il vaut mieux en rire qu’en pleurer….L’exemple de l’indépendance du Kosovo n’a certes pas influencé cette politicienne vieillissante. Pour faire l’indépendance du Québec, Il faut de l’audace, de la persévérance, de la volonté , de la vraie foi, pour oser défier le fédéral et le reste du monde. Il faut la faire et non la penser. Dans beaucoup de cas, l’indépendance d’un pays s’est faite par le sang coulé, plus rares ont été les indépendances proclamées sur papier… La foi de Pauline Marois dont vous parlez, est une foi de pacotille, comme ces médailles religieuses que l’on vend à 5.00$ aux puces….
Myriam Sainson écrit : «Pour faire l’indépendance du Québec, Il faut de l’audace, de la persévérance, de la volonté , de la vraie foi, pour oser défier le fédéral et le reste du monde. Il faut la faire et non la penser.»
Je crois, contrairement à vous, que Mme Marois a tout ça. Qui vivra verra. Elle n’est pas plus vieillissante qu’une autre et semble de plus en plus en contrôle de ses moyens. Il n’y a pas d’âge pour relever un défi quand on a la foi. Faut commencer à convertir les Québécois en asez grand nombre avant de les appeler au référendum sur la souveraineté…logique.
Ce qu’il faut d’abord et avant tout aux Québécois s’ils veulent faire faire marche arrière au processus d’anglicisation lente mais certaine de tous les francophones de l’Amérique, qu’ils soient du Québec ou d’ailleurs, c’est de ne pas avoir foi en ceux qui sont de mauvaise foi. Parmi ces derniers figurent en bonne place des provocateurs de tout acabit ou des ennemis viscéraux de cette volonté des francophones de ne pas se laisser assimiler. On les reconnaît à cette marque distinctive qui fait qu’elle s’inscrit dans un discours contradictoire où ils poussent d’une main à plus d’intolérance et retiennent de l’autre en montrant des exemples de catastrophes quand il y a intransigeance. On les remarque aussi quand ils appuient d’un côté des chefs réactionnaires comme Mario Dumont et qu’ils donnent leur soutien à des partis qui se veulent plus à gauche. Bref, y figurent en bonne place parmi eux des fédéralistes frustrés ou qui craignent de le devenir davantage. Ne parlons même pas des partisans de Jean Charest qui osent prétendre qu’ils sont à l’avant-garde des lutes qu’il nous faut mener pour y parvenir. Cela n’en vaut même pas la peine.
Les véritables partisans de la souveraineté du Québec ne se laissent pas abusés par de tels propos infantilisants. S’il leur faut démonter de la discipline et du renoncement, ils le feront. Que tous les bradeurs de ce pays en devenir se le tiennent pour dit ! Seuls ceux dont les convictions social-démocrates les invitent à prendre quelque distance ou même une distance certaine par rapport au courant souverainiste dominant méritent considération. Les autres ne sont que des polichinelles du statu quo ou pire, de sa détérioration.
@ Marc Audet
Pouvez-vous répéter, en français cette fois svp? Votre langue de bois défigure votre propos totalement incompréhensible.
Je constate que ceux qui se sentent visés ont parfaitement compris la teneur de mon propos…
Madame Legault, on dit « cet argent » et non « ces argents ». Pas nécessaire de publier, s’il-vous-plaît.
À part vous et moi, il y a trois autres participants présents sur cette page, lesquels devraient se sentir visés ? En vous relisant maintes fois, et bien que votre grammaire et syntaxe soient sans faute, je ne comprends toujours pas ce que vous dites. Vous décriez les » provocateurs et ennemis » et vous les définissez commes tous ceux à droite et à gauche. Ce doit être difficile d’avoir des amis quand on compte autant d’ennemis.
« with friends like you, who needs enemies ? »
Monsieur Lepine de Westmount
Je constate à quel point votre compréhension est bornée. Tantôt, vous m’accusez de tirer sur tout ce qui bouge à droite comme à gauche et tantôt, vous me voyiez comme quelqu’un qui serait plus à gauche que la gauche ou plus à droite que la droite. De deux choses l’une. Ou bien vous êtes un sinistre provocateur, ou bien vous êtes un imbécile. Je ne lirai même pas votre réponse, car ce pourrait être chacune de ces deux alternatives