J'ai la fâcheuse habitude de ne pas commenter des rapports que je n'ai pas lus. Lorsque vous lirez ces lignes, chanceux que vous êtes, vous aurez eu accès au VRAI rapport Bouchard-Taylor. Mais j'avoue que les longs extraits de l'ébauche finale qu'on retrouve sur le site de The Gazette, s'ils sont véridiques et reflètent le rapport final, ont de quoi à inquiéter.
La première crainte est qu'une fois toutes les nuances comptées, le rapport nous serve une grosse pointe de tarte aux pommes sur les vertus du pluralisme à tout crin, le tout nappé d'un généreux coulis de bonne vieille culpabilisation à peine voilée des francophones en les appelant à une "ouverture" qu'ils pratiquent pourtant déjà amplement. Pas besoin de vous dire à quel point j'espère me tromper là-dessus! Tout comme je souhaite ne pas y voir cette espèce de relativisme mièvre qu'on lit dans l'ébauche voulant que les "inquiétudes" des uns valent celles des autres ou que tout est de la faute de l'"insécurité" atavique des francophones face à l'"Autre".
Voilà donc plutôt ce que j'espère y voir en échange des 5 millions $ de fonds publics qu'aura coûté cette commission, dont près de 400 000 $ versés à chaque coprésident. 1) Une absence de blâme sur les francophones pour leur présumée fermeture envers les minorités. 2) L'urgence de renforcer la francisation des nouveaux arrivants et des lieux de travail plutôt que d'encourager tout le monde à apprendre l'anglais pour s'"ouvrir" au monde. 3) L'affirmation claire que la question du religieux dans l'espace public est un débat transfrontière n'ayant rien de spécifique au Québec. 4) Des balises nouvelles quant à cette place du religieux dans l'espace public. 5) Un refus de banaliser la question de l'égalité des femmes dans l'expression plus orthodoxe de certaines religions chrétiennes ou non chrétiennes. 6) La reconnaissance de l'impact du statut du Québec dans sa capacité ou non de provoquer l'adhésion des immigrants de toutes origines à une véritable identité nationale de langue française. Bref, qu'on refuse d'esquiver le politique. Que l'on reconnaisse que politiquement, la "majorité" francophone, toutes origines confondues, est celle d'une province, ce qui l'oblige à protéger aussi ses propres droits parce qu'elle est en fait la minorité d'un pays gouverné par le bilinguisme et le multiculturalisme officiels. Pas besoin d'être Einstein pour comprendre ça. Mais en ces temps où l'on tente d'enterrer la question nationale pour de bon, il serait peut-être important qu'on se redise certaines choses.
PAS DE NOUVEAU CATECHISME, S'IL VOUS PLAIT!
Espérons aussi que Gérard Bouchard et Charles Taylor nous épargneront leur nouveau "catéchisme" qu'on lit dans l'ébauche. Surtout cette référence répétée aux Québécois "canadiens-français" réduits dans ce texte à un groupe ETHNIQUE, mais majoritaire. Non, merci. Don Cherry peut attendre. Je ne redeviendrai jamais une French Canadian.
J'avoue, à tort ou à raison, que mes attentes face à cette commission sont plutôt limitées. Étant donné la manière dont l'exercice a été lancé, il est aussi possible que le rapport finisse par dire tout et son contraire. Prenons le mandat tel que compris par les coprésidents: "(…) voir dans le débat sur les accommodements raisonnables le symptôme d'un problème plus fondamental concernant le modèle d'intégration socioculturelle institué au Québec depuis les années 1970. Cette perspective invite à revenir sur l'interculturalisme, l'immigration, la laïcité et la thématique de l'identité québécoise." Grosse commande. Trop grosse peut-être.
Rappelons aussi la motivation surtout partisane de Jean Charest, qui a créé la commission B&T pour court-circuiter Mario Dumont. Sachant où loge M. Charest sur les questions d'intégration – du genre "il est urgent de ne rien faire" -, il a certes nommé deux coprésidents respectés, mais aussi connus pour leur penchant vers un pluralisme vertueux.
Ratoureux, il a réuni un souverainiste et un fédéraliste admiratif du modèle canadien. L'espoir étant qu'ils se neutralisent l'un l'autre et finissent par évacuer la question du statut politique du Québec et de la compétition ouverte que livre auprès des immigrants une identité canadienne majoritairement anglophone.
Bref, lorsqu'on combine les ingrédients d'une sauce à spaghetti, ce n'est pas pour servir du couscous! Il n'y a rien comme un tandem souverainiste-fédéraliste pour dire que tout est faisable, que le Québec soit une province, un pays ou qu'il ait un statut particulier…
À LA DÉCHIQUETEUSE?
Souhaitons aussi que le rapport n'enverra pas le message qu'on lit dans l'ébauche à l'effet qu'il est de mise de soupçonner les francophones d'ignorance face aux minorités et qu'on aurait besoin de mieux les "éduquer" à la diversité. Un tel message provenant de deux intellectuels respectés aurait sans contredit un impact négatif sur les relations interculturelles.
Je vous avouerai aussi qu'en voyant la plupart des audiences publiques, mes craintes demeurent. Prenez ce moment, à Montréal. Un homme ayant immigré ici il y a plus de 30 ans s'est levé pour se plaindre, en anglais, qu'il avait parfois eu des difficultés à trouver du travail parce qu'il ne parlait pas français. M. Taylor est resté muet. Quant à M. Bouchard, j'aurais cru qu'après avoir sermonné plusieurs francophones et accusé certains de racisme ou d'antisémitisme, il aurait au moins posé une question. Du genre: "Pourriez-vous nous éclairer quant aux raisons qui ont fait qu'en plus de 30 ans, vous avez appris l'anglais mais pas le français? Était-ce par manque de ressources, de volonté ou les deux?" Mais non. M. Bouchard l'a écouté patiemment et l'a remercié sans dire un mot.
Franchement, il est à souhaiter que le rapport final ne reprenne pas cette espèce de culpabilisation constante des francophones qu'on lit dans l'ébauche quant aux relations interculturelles au Québec, ni leur réduction surréaliste et inacceptable à un groupe ethnique canadien-français! Car si tel était le cas, ce rapport n'aurait d'autre vie que celle qu'il mériterait dans les lames d'une déchiqueteuse.
Pour ma part, je trouve étonnant la distinction sémantique importante qu’il y a entre les termes »’Canadien français » et »Québécois ».
D’un côté, on présente les Québécois comme étant ouverts au monde, tolérants, pacifiques, aimables, exemplaires, etc.
D’un autre côté, on dénigre les francophones, c’est-à-dire les C-F, comme étant repliés sur eux-mêmes, racistes, fascistes, opprimés, impurs, etc.
En fait, ce sont les Québécois eux-mêmes qui ont construit l’essentiel de cette oppositon quasi-insurmontable. Ils ont beaucoup récupéré les clichés du Canada anglais.
Cela fait partie d’une culture du double rejet : 1) rejet du Canada en tant que pays et institution fédérale 2) rejet et culpabilisation par rapport à l’influence de l’Église dans notre lourd passé.
Ce que beacoup de nos intellectuels ont appelé »’notre colonialisme » mériterait probablement d’être réexaminé à la lumière de la commission. On pourrait peut-être tenter de guérir quelques blessures.
Mais donc, où va le Québec ? S’il n’accède pas au Progrès, c’est-à-dire au Grand Soir de l’Indépendance, où ira-t-il ?
Le pluralisme ou muliculturalisme est une idéologie intéressante, mais on ne peut pas sérieusement dissocier l’idéologie et l’idéologue. Si je dis »Je suis pluraliste », on ne me prendra pas toujours au sérieux, puisque dans mes racines je suis un mélange curieux de vieux Canadien-Français et de vieux WASP.
Les immigrants me donnent espoir parce qu’ils ont beaucoup moins honte d’eux que les Canadiens de souche de mon espèce. Je suis très fier des immigrants, mais ne m’accusez pas un instant d’être raciste ! En réalité, les communautés immigrantes sont souvent bien moins pluralistes que les groupes de vieille souche.
Je pense que politiquement, le Québec ressemble énormément à la Belgique, bien plus que la France. Dans ce pays, les querelles entre Wallons, Flamands, immigrants, langues et cultures sont monnaie courante. Il est clair que nos intellectuels doivent réfléchir sur le cas belge s’ils veulent enrichir le débat d’ici.
On peut toujours se consoler en pensant que si ce rapport est trop controversé il finira sur une tablette, comme ses prédécesseurs.
Il est trop tôt pour s’énerver, n’ayant pas la version finale et complète. Voyons voir de quoi il retourne et après on verra. Je ne puis croire que deux personnes aussi intelligentes et éduquées aient pu écrire pareils inepties. Je subodore un coup de jarnac de la part de The Gazette. Ils n’en seraient pas à leur premier méfait.
Soyons optimistes.
Gérard Bouchard est un adepte du nationalisme civique et de l’inter culturalisme, version québécoise du multiculturalisme canadien. Charles Taylor est un défenseur du multiculturalisme universel. Ce sont des philosophes qui se sont transformés en idéologues du bien penser et des bonnes vertus hyper modernes. Des penseurs qui dans leur caverne universitaire idéalement rêvent d’un monde à la fois différent et identique où tout le monde serait « il est beau et il est gentil » comme dans le film classique de Jean Yanne.
Pour Bouchard et Taylor, une majorité nationale francophone québécoise dans le Québec si même surtout minoritaire dans le tout canadien, cela reste une « majorité » capable de toutes ses ignorances, construite sur sa capacité de xénophobie.
Donc, je m’attends à peu de chose du rapport en ce qui regarde son respect de la réalité québécoise distincte d’Amérique. Au mieux, le rapport dira que les autorités concernées devront considérer avec évaluation, au cas par cas les situations d’accommodement raisonnables qui peuvent toutes êtres réclamées et ce même si plusieurs d’entre elles peuvent contrevenir avec des droits fondamentaux des chartes.
Bref, ce rapport malgré ses tentatives de nuances à gauche ou à droite fera probable dans l’étalage de normes éthiques abstraites sur le dos des Québécois et devra donc être voué à la déchiqueteuse.
Après un combat de quatre siècles, les Québécois ont le droit de continuer à vivre dans une société francophone laique de culture chrétienne.
Je ne me donnerai même pas la peine d’aller lire ce rapport, qui empeste déjà jusqu’ici la manipulation subliminale.
Toi le québécois(le canadien), n’essaie pas de te justifier, tu es répréhensible depuis le début et tu le seras toujours parce que tu refuses de plier du même côté que la tendance générale . Même assimilé en totalité, les noms français de ta postérité seront toujours quelque chose qui attire l’opprobe. On se souviendra de toi comme un peuple qui a raté son coup, ayant préféré la prostitution facile et les accomodements pour tous sauf pour toi-même dans ta propre maison que tu as toujours occupé comme un locataire soumis et irresponsable de tout.
Tes ancêtres fondateurs jusqu’à très récemment en ont chiés sur les mers, les rivières,les forêts, les usines minables et dans les champs pour te préparer une place dans le nouveau monde et voilà qu’aujourd’hui tu t’apprêtes à livrer l’héritage de tes ancêtres aux traîtres, aux escrocs, aux menteurs, aux voleurs, aux irrespectueux, aux êtres reptiliens sans sentiments, aux gens qui entrent dans ta maison avec leurs bottes crottées, qui viennent corrompre tes enfants en échange d’une nouvelle langue et des biens matériels, et toi tu les encourage avec le fruit de tes labeurs.
Tu ne te respecte pas et on ne te respectera pas non plus. Tu essaies continuellement de rationnaliser l’irrationnel , commissions par dessus commissions pour t’ajuster sur ta chaise cérébrale reniant ton coeur à chaque fois. Je suis convaincu que je m’arrange mieux que toi avec ceux que tu appelles les immigrants espèce d’hypocrite. On ne peut aimer les étrangers et se renier en même temps espèce de menteur. Le respect d’autrui ça commence avec sa mère et son père, pas avec des commissions et des encadrements imbéciles. Un être humain ça ne s’encadre pas, ça se cultive naturellement avec un environnement qui se respecte d’abord. Ta lâchetée à fermer ta gueule quand vient le temps de protéger ta dignité et ta postérité est répugnante.
Jusqu’à quand?
Etant belge et passant régulièrement mes vacances au Québec depuis plus de 20 ans, je me permets d’intervenir dans le débat et surtout de réagir à votre affirmation disant que : « Je pense que politiquement, le Québec ressemble énormément à la Belgique » !
Oui et non, ais-je envie de répondre !
Car malheureusement les flamands majoritaires numériquement (plus de 60 %) en Belgique n’ont pas le même respect des minorités linguistiques que les québécois francophones par rapports aux québécois anglophones ( http://www.wallonoskova.com/documents/ModeleBelge.pdf ) .
Je ne suis donc pas convaincu qu’il faille prendre exemple sur nous…
@ Serge Jean
Vous devriez aller vivre dans un autre pays quelques années. Cela vous donnerait une perspective un peu plus grande sur notre propre histoire. Au lieu de voir tout en noir, vous seriez surpris de constater que somme toute, le Québec est vachement plus intéressant, dynamique, excitant que bien d’autres pays, même si la petite histoire du Canada que nous avons tous apprise en prend pour son rhume.
Vous nous prenez pour des lâches pourquoi au juste ? Parce que nous n’avons pas suivi les nationalistes dans leur projet d’indépendance qui n’en était pas vraiment un ? On nous demandait de fonder un nouveau pays tout en nous promettant de conserver passeport, armée et devise canadiens ? Et bien on les avait déjà, pas besoin de passer par des années de turbulences pour ça.
Vous confondez les intérêts du Québec avec ceux des souverainistes. Le Québec deviendra indépendant lorsque ses vrais intérêts seront mieux servis et non pas quand un parti politique ordinaire le décrétera. En attendant, allez donc prendre un peu d’air frais ailleurs, vous allez voir, ça vous fera du bien.
Vous avez encore raison de ne pas commenter un rapport avant de l’avoir lu. C’est déjà assez difficile de le faire après sa lecture sans ajouter au problème.
Faut juste se retenir 2 à 3 jours, c’est tout. On risque moins ainsi de d’avoir à reculer sur ses critiques, bip, bip, bip, attention en arrière.
Monsieur David Lépine
Non je n’irai pas vivre quelques années dans un autre pays, parce qu’un arbre de quatre siècles ca ne se déracine pas comme ça, et par ailleurs je n’en ai aucune envie; pas plus d’ailleurs qu’un citoyen d’un autre pays n’a envie de le faire.
Je suis bien ici dans mes montagnes c’est moi qui garde la maison pendant d’autres couraillent sur la planète et rentre ici ensuite avec des valises pleines de copier-coller pour impressionner. Pas besoin il y a assez de dollarama intellectuels ici. Ca ne m’impressionne pas.
Ce qui m’inpressionne ce sont les gens intelligents qui savent intuitivement ou marcher quand ils sont en territoire inconnus et qui prennent bien soin de ne pas écraser les reliques culturelles locales, parce que chez-eux ils font la même chose. De ces gens, oui il y a quelque chose à partager parce que les échanges s’opèrent dans le respect et la qualité réciproque.
Vous confondez vous-mêmes les intérêts réels nécessaires d’une nation
et les intérêts d’une clique de courailleux planétaires incapables de s’occuper de leur propre maison. Ce n’est pas du sensationnel et des bonbons empoisonnés qu’on a besoin, c’est du réel en connexion directe avec ce que nous sommes réellement.
Le Québec ce n’est pas une soue à cochons planétaire. Le Québec deviendra souverain quand il cessera de penser que le Québec c’est ailleurs. C’est ici le Québec.
Encore une fois, toute la pertinence de la pensée d’Hubert Aquin apparaît clairement : » Le Québécois errant aura, un jour, terminé son errance intolérable : il n’en peut déjà plus de rejoindre son port d’arrivée, il veut en finir, il se presse en moi et me dicte l’itinéraire incertain de son voyage terminal, de son retour. » Souhaitons l’Indépendance du Québec pour une chose toute simple : stabiliser une IDENTITÉ NATIONALE. Invitons aussi tous nos amis immigrants dans cette identité nationale en perpétuelle évolution.
Le colon français devenu Canadien au contact de l’autochtone, devenu Canadien français au contact de l’Anglais, devenu Québécois au contact de l’Américain … RESTERA QUÉBÉCOIS au contact de l’entière petite planète.
Que cette « suprématie raciale » qui erre davantage que ce « petit peuple » ne s’avise pas de déposséder celui-ci encore une fois de son nom !
Vous avez probablement lu comme moi Mme Legault dans la Gazette certains (rares) anglophones commencer à s’appeler « Quebecer » tout en dénigrant tout ce qui est québécois. Rappelons qu’il y a longtemps de ça dans une lointaine galaxie vivait un peuple CANADIEN tranquille à qui certains commerçants british menaient la vie dure … qui devint FRENCH CANADIAN pendant que les autres devenaient CANADIANS. Est-ce que j’invente une histoire ici ? Pantoute. Les gouvernements d’Ottawa et Québec le savent très bien. La différence entre les deux gouvernements est que le premier a avantage À LE CACHER plus que l’autre.
Si on s’avise ensuite de me qualifier d’anglophobe, je dirai qu’on aura rien compris. Je m’empresserai de bénir l’Amérique et rappeler qu’il est préférable d’agir ainsi que de « maudire l’Anglais », surtout quand le rapport en nombre est de 1:50. Je dirai aussi que le Québécois est ANGLOIS depuis ben longtemps déjà, avant même Lord Durham.
Il ne s’agit pas de ressentiment ici mais de comprendre une Histoire et si la Connaissance de l’Histoire engendre du ressentiment chez l’ignorant amnésique, POSONS-NOUS DE SÉRIEUSES QUESTIONS SUR LE CANADA. What is Canada ? What is that Rest Of Canada ?
Surrender gentlemen, it would be easier for everyone.
Au fond, l’indépendantiste Bouchard qui disait pas plus tard qu’en 2006 ou 2007 que l’indépendance du Québec permettrait de cesser de tataouiner sur la question identitaire … donne peut-être un coup de gueule aux fédéralistes french canadians qui veulent le beurre et l’argent du beurre : l’interculturalisme québécois ET le multiculturalisme canadian/canadien.
» Choisissez gang d’ambivalents fédéralistes » dit-il peut-être. Si vous voulez encore le Canada « multiculturel » en éternelle CRISE IDENTITAIRE (qu’est-ce qu’une culture multiculturelle ???), ben venez pas chiâler après contre le multiculturalisme !
Pourquoi pas …
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Ce que qui m’a le plus interpellé dans la période de discussions qui ont suivi le dépôt de ce rapport des commissaires vient du fait que les questions les plus pertinentes qui leur furent adressées venaient pour la plupart du milieu anglophone québécois. Pourquoi, disaient-ils en résumé, le poids des ajustements raisonnables repose-t-il uniquement sur les épaules de la communauté francophone ? Ces derniers seraient-ils les seuls résidents officiels de ce Québec de maintenant ? Pourquoi un représentant des communautés autochtones ne faisait-il pas partie du même panel de commissaires a-t-on aussi entendu dire de la part de ces mêmes locuteurs québécois ? Bref, la double dialectique des colonisateurs-colonisés, pour faire référence à Alfred Memmi ou à Franz Fanon, comme l’on voudra bien se les approprier à sa guise, venait de prendre au piège celui de ces commissaires qui voulait à tout prix dominer le débat, le francophone pour ne pas le nommer, du haut de son objectivité toute relative.
Relayant ce paradoxe, le commissaire anglophone en rajoutait en indiquant qu’au concept de multiculturalisme, éculé par tant de manipulations de politiques partisanes, devait en succéder un autre parlant plutôt d’interculturalisme. Ce qui en clair doit s’entendre par la présence d’un noyau culturel qui accueille des apports culturels extérieurs, non pas pour se dénaturer et s’aliéner, mais pour s’enrichir de nuances, lequel dans le cas québécois est de langue française et de culture québécoise. Encore une fois, le commissaire francophone de trouvait isolé dans ses propres contradictions.
Tout change alors de perpectives. Ce ne sont plus les Québécois de souche française qui portent à eux seuls le poids du futur des québécois, mais tous ceux qui croient que l’avenir de ce peuple mérite de prospérer en terre d’Amérique et qui sont prêts à l’épauler dans ses efforts pour y parvenir, même si l’économie demeure en bonne partie aux mains des anglophones et en dépit du fait que la politique soit aux mains des francophones.
Cessons de nous énerver le poil des jambes. Ce rapport sera tabletté…..comme les autres.
Bouchard-Taylor : un rapport mollasse qui aurait pu être écrit par leurs auteurs avant même le début de leurs travaux. Comme ils n’ont pas tellement tenu compte des interventions des gens devant la Commission, on ne peut que prendre leurs recommandations que pour ce qu’elles sont : leur propre opinion personnelle.
C’est vrai que plusieurs des incidents reliés aux accommodements raisonnables ont été montés en épingle. Cependant, ce que la population a craint, c’est l’effet boule de neige dans les demandes d’accommodement, à savoir où cela s’arrêterait-il. Quand il y a un doigt dans l’engrenage, le bras et et le reste peuvent y passer. Perception ou pas.
Un grand principe : « Immigrer dans un pays est un privilège, pas un droit. » Et ce privilège doit se mériter.
Dans le cas du Québec, ce privilège se mérite par l’engagement de la part de l’immigrant d’apprendre la langue officielle qui est le français s’il ne la connaît pas suffisamment. Et la citoyenneté québécoise ne devrait être accordée qu’aux immmigrants qui connaissent suffisamment la langue française, politique analogue à celle qui est appliquée dans de nombreux pays.
C’est à l’immigrant qu’il appartient de faire l’effort de s’intégrer à la majorité francophone et de respecter notre mode de vie et nos coutumes. Malgré ce que certains peuvent dire, les Québécois ont été très accueillants, même trop accueillants diront d’autres. Mais notre bonasserie commence à nous jouer de vilains tours, la moitié des immigrants s’intégrant plutôt à la minorité anglophone.
L’insistance de groupes communautaristes qui veulent continuer à vivre comme dans leur pays d’origine et qui ont de la difficulté à accepter une meilleure intégration nous montre que l’inquiétude de la majorité francophone du Québec est fondée. Il est normal que cette majorité francophone veuille garder son identité : c’est-à-dire demeurer un pays francophone, laic, de culture (mais non de religion) chrétienne. C’est aussi la situation dans plusieurs pays, pourtant beaucoup moins vulnérables que le Québec, où l’on sent une inquiétude face à la dilution de l’identité nationale suite à l’afflux d’immigrants plus ou moins intégrés. Ainsi, au Canada anglais on commence à insister plus sur l’identité canadienne que sur le multiculturalisme (triste héritage de Pierre Trudeau). Au Québec en particulier, îlot francophone dans une mer anglophone, il faudrait mettre plus d’accent sur l’identité québécoise et sur l’intégration des immigrants que sur les communautés culturelles. Il est grand temps de revoir l’à-propos des politiques de multiculturalisme et de communautés culturelles.
Il faudrait d’abord cesser d’utiliser l’expression boiteuse de « Communautés culturelles » pour qualifier les néo-Québécois. Les Québécois de souche (et ça existe des gens qui vivent ici sur les mêmes terres depuis plus de 300 ans, on peut difficilement être plus de souche que cela, que cela plaise ou non à certains), ont aussi une culture propre, sont aussi une communauté culturelle, sont ici en majorité, mais ils sont exclus des « Communautés culturelles »! Quel non-sens! Alors, parlons-donc clairement, sans langue de bois, et appelons les immigrants des néo-Québécois, tout simplement. Il n’y a rien de repréhensible dans le terme néo-Québécois, au contraire, il montre la volonté d’accueil du peuple québécois vis-à-vis des nouveaux arrivants, les invitant à devenir à court terme des Québécois à part entière une fois leur citoyenneté québécoise acquise.
Le terme de « Communautés culturelles » va dans le sens de la ghettoisation des nouveaux venus et même de leurs descendants nés ici. Pourquoi les immigrants venant du pays XYZ devraient-ils se référer ou être référés comme faisant partie de la communauté culturelle XYZaine? Dans un de ses ouvrages, l’écrivain Neil Bissoondath, lui-même immigrant au Québec, s’est insurgé contre le multiculturalisme à la canadienne qui fait ressortir les différences plutôt que les ressemblances entre les divers groupes ethniques du pays. Il a bien montré que les politiques canadiennes en matière de multiculturalisme, bien que naivement conçues au départ dans un but bien intentionné, n’ont fait qu’accentuer l’isolement des groupes culturels et propager les clichés à leur sujet.
a)- une immigration non contrôlée et non intégrée à la majorité
b)- le laxisme du gouvernement et des francophones quant au respect et à la primauté du français.
Il y a un parti au Québec qui s’accommode très bien de cela, le parti libéral, qui va chercher la majorité de son appui électoral chez les anglophones et les allophones. C’est démocratique, mais c’est suicidaire pour le Québec français.
La grenouille dans l’eau qui chauffe va-t-elle continuer à sommeiller dans la marmite jusqu’à ce qu’elle soit cuite?
Après des milliers de témoignages, des centaines de mémoires, des débats animés mais sains, reflet de notre société démocratique et plurielle, les commissaires ont coupé la poire en deux.
Sur les 37 recommandations, certaines relèvent d’une sagesse toute philosophique. Je trouve louable que les commissaires incitent le gouvernement à adopter des mesures encourageant l’éducation, l’harmonisation des différences culturelles et favorisent un «cadre civique commun» pour éviter le recours aux tribunaux. Mettre en œuvre des programmes d’immersion, de mentorat et de tutorat et d’échanges interculturels, des souhaits maintes fois mentionnés lors des auditions.
En matière de planification des taux d’immigration, les commissaires ont reconnu une des causes de ce qu’ils ont par ailleurs refusé d’identifier comme une «crise». «Que l’État s’assure de maintenir en équilibre le nombre d’entrées avec les ressources disponibles pour l’accueil des immigrants, notamment l’insertion à l’emploi et la francisation. Que l’État intensifie ses efforts afin de stimuler la régionalisation de l’immigration.» Comment également ne pas applaudir ces recommandations qui réclament la mise sur pied d’un comité d’enquête indépendant mandaté pour faire la lumière sur les pratiques des ordres professionnels en matière de reconnaissance des diplômes; la création d’un organisme indépendant pour gérer les ordres professionnels. C’est en effet par l’emploi que l’intégration s’opère le plus harmonieusement.
La sagesse et la compétence de ces deux érudits ne peuvent être mises en doute. Je m’oppose cependant à la ligne politique qui a inspiré leur diagnostic. L’essentiel des enjeux pour lesquels cette commission a été créée est occulté. Les commissaires n’ont pas reconnu que l’identité québécoise est sérieusement menacée. Ils ne recommandent que partiellement la neutralité de l’espace public. Ils ont préféré parler de «dérapage» et de «fausses perceptions».
En dénaturant ainsi la menace pour l’identité québécoise que représente l’afflux d’immigration le plus important jamais connu, et de surcroît, d’une immigration au profil différent des vagues antérieures, ils refusent l’évidence : le fardeau de leur concept «d’interculturalisme» repose sur les épaules des Québécois d’origine. En utilisant un vocabulaire aseptisé, tel «laïcité ouverte», ils ont refusé de trancher sur le port du voile à l’école et dans les services de santé, ils ont préféré laisser aux responsables de ces institutions le rôle d’arbitre qui revient aux élus. Même chose pour le calendrier des congés religieux.
Offrir des cours de francisations, d’histoire et de culture civique aux nouveaux arrivants demeurera toujours une option parmi d’autres, mais pour que la diversité culturelle apporte des fruits d’évolution réciproque dans une société, il faut que la culture identitaire du pays d’accueil soit clairement proclamée comme l’enjeu fondamental et prioritaire de toute démarche d’harmonisation. Ceux qui ont déjà des tendances xénophobes ou même racistes n’y verront rien pour calmer leurs appréhensions.
Cette priorité identitaire ne pourra s’accomplir que dans une démarche de souveraineté politique. En attendant, je souhaite que le gouvernement applique le plus rapidement possible certaines mesures d’intégration en évitant de politiser le rapport de façon partisane.
«Québécois d’origine canadienne-française», aurais-je dû préciser.
Bouchard – Taylor : L’INSULTE
Éric Tremblay
Chef du Parti indépendantiste
Montréal le 23 mai 2008
N’en déplaise à messieurs Bouchard et Taylor, le peuple québécois existe depuis 400 ans et ne peut être blâmé pour la non-intégration d’une forte proportion d’immigrants à sa culture. Dire des Québécois qu’ils manquent d’ouverture envers ceux qui choisissent de venir s’installer ici, relève de l’insulte. Est Québécois qui décide de l’être. Cela commence par l’apprentissage et l’usage de notre langue, le français. Pourquoi devrions-nous nous sentir coupables de vouloir que les immigrants parlent notre langue, partagent nos valeurs, telles la laïcité, l’égalité homme-femme et la séparation de l’État et de la religion, et respectent nos lois? D’ailleurs, n’est-ce pas ce que demandait une majorité de Québécois, qu’ils soient de souche ou d’origines étrangères, lors des forums publics de la commission?
La culpabilisation de notre peuple ne fonctionne plus. Pourquoi les commissaires n’ont-ils pas plutôt condamné l’instrumentalisation de l’immigration par Ottawa qui s’en sert pour accélérer le processus d’anglicisation et de louisianisation de notre peuple? L’histoire du Canada, depuis l’invasion britannique de 1759 et l’annexion forcée de 1840, n’est-elle pas celle de notre assimilation progressive souhaitée et programmée par l’Anglais?
Le problème central de l’intégration des immigrants ne découle pas de notre supposé manque d’ouverture, mais provient plutôt du fait que le Québec est toujours prisonnier du carcan canadien et que, par conséquent, ses immigrants sont placés dans l’orbite du Canada anglais qui agit comme pôle d’intégration. En tant que province subordonnée, le Québec ne contrôle pas entièrement son immigration et est soumis au multiculturalisme canadien enchâssé dans la Constitution illégitime de 1982. De plus, plusieurs nouveaux arrivants invoquent ce multiculturalisme et la liberté de religion protégée par la Charte canadienne pour préserver leur culture et exiger des accommodements religieux tout en refusant obstinément de s’intégrer à la culture québécoise majoritaire au Québec, se considérant Canadiens et non Québécois. La citoyenneté et le passeport qu’ils détiennent n’en sont-ils pas la preuve ?
Aussi, bien que nous aimions nous bercer d’illusions en réaffirmant que la langue officielle du Québec est le français, la réalité est toute autre: le Québec est dans les faits une province bilingue dans un État anglais, le Canada. Comment interpréter autrement l’attitude de l’État québécois qui sert et communique en anglais avec les trois quarts des allophones et qui paie des cours d’anglais aux nouveaux arrivants pour des raisons d’insertion au travail?
Les immigrants qui s’installent au Québec, et plus particulièrement à Montréal où 90 % d’entre eux résident, comprennent vite qu’ils n’ont pas besoin d’apprendre le français pour y vivre et travailler. Ainsi, plus de 40 % des nouveaux arrivants ne terminent pas leur cours de francisation, plus de 60 % d’entre eux travaillent en anglais à Montréal et plus de 50 % d’entre eux s’inscrivent au cégep anglais et dans les universités anglaises financés par l’État québécois. D’ailleurs, à Montréal, la langue commune est l’anglais. Sur l’Île de Montréal, notre peuple est minoritaire. Le Québec, un État français?
Force est d’admettre que tant et aussi longtemps que le Québec demeurera enfermé dans le Canada, de plus en plus d’immigrants adopteront l’anglais au détriment du français, demanderont des accommodements religieux qui heurtent nos valeurs fondamentales et s’intégreront à la fausse minorité anglaise du Québec. Dans ce contexte et compte tenu du fait que nos capacités d’accueil et de francisation sont d’ores et déjà largement dépassées, il s’avère irresponsable et dangereux, voire suicidaire, de hausser le seuil de l’immigration à 55 000 personnes par année. La seule façon de renverser le processus d’assimilation de notre peuple consiste à nous débarrasser d’Ottawa et de son gouvernement des juges dirigé par la Cour suprême qui use du multiculturalisme et du chartisme de Trudeau afin de déconstruire notre identité.
Seul un Québec indépendant doté d’une véritable Constitution d’État réaffirmant les valeurs fondamentales de la Nation québécoise pourra véritablement intégrer les nouveaux arrivants à la culture québécoise.
Voici les mesures que propose le Parti indépendantiste afin de favoriser cette intégration: fixer le seuil d’immigration en fonction de notre capacité d’accueil; sélectionner tous les candidats à l’immigration en fonction de leur maîtrise du français avant leur arrivée ici; franciser les réfugiés et les résidents d’origines étrangères qui ne maîtrisent pas le français; abolir les accommodements religieux; faire de la langue française la véritable langue officielle et commune du Québec; établir une véritable citoyenneté québécoise et un passeport québécois; renforcer la Charte de la langue française, incluant le français langue de travail dans toutes les entreprises du Québec peu importe leur taille; exiger le cégep français pour tous; augmenter le financement des réseaux collégial et universitaire en français; créer un cours d’histoire nationale au primaire et renforcer les cours de français; financer un seul réseau scolaire public intégré en français; financer un seul centre hospitalier universitaire et français à Montréal; financer un seul réseau de la santé public intégré en français; offrir l’acquisition accélérée de la citoyenneté québécoise pour les Franco-Canadiens et Franco-Américains qui choisissent de s’établir au Québec; etc.
Cela fait quatre siècles que nous développons le Québec. Nous avons construit un État. Il est temps de le déclarer indépendant avant que notre aventure française en terre d’Amérique ne finisse en queue de poisson dans la bouillabaisse multiculturelle anglaise canadienne.
«Québécois d’origine canadienne-française» n’est pas qu’une formulation fortement incitative de l’intellectuel un peu autoritaire que l’on reconnaît en provenance du Saguenay. Pas seulement une précision de langage mais bien davantage une manifestation de rectitude contre l’expression « Québécois de souche ».
Cela, cette réaction allergique parce qu’il a rencontré le conservatisme intellectuel catholique entres autres à travers ses études de recherche, ce qui semble avoir imprégné paradoxalement en partie son approche avec les médias comme différemment lui avoir transmis une forte répulsion pour toute sensibilité ou pensée d’appartenance forte comme celle qui a pu exister jadis avec l’église.
G.Bouchard fait penser d’une façon à Pierre Trudeau qui (pareillement s’est défié de ces élites conservatrices d’avant 1950) et qui depuis tout comme lui transpose chez les Québécois d’aujourd’hui tous les fantasmes de répulsion qui se sont construits durant sa jeunesse.
La réponse se trouve peut être dans notre histoire québécoise qui est apparemment parfaitement imbuvable. Les Québécois ignorent leur histoire parce que trop perçu sous le signe de la défaite et lorsque même certains l’étudient comme Bouchard ou Trudeau, ils ne sont pas capables de l’accepter. Trudeau s’est retrouvé dans le déni culturel en se rattachant à la branche maternelle des Elliot. Il est devenu pour de bon Elliot Trudeau avec toutes les conséquences que l’on sait.
Bouchard lui rêve de refaire l’être du Québécois coupable de s’être laissé « arriérée », retardé dans son évolution par le pouvoir de l’église catholique. Pour celui ci comment ne pas mépriser inconsciemment ce peuple qui n’a pas su sortir du passéisme de l’église au début du 20 ème siècle au moment où les États-Unis et l’Europe de l’Ouest « évoluaient vers l’horizon du progrès ». Et aujourd’hui selon Bouchard, la dernière forme de « progrès » passerait dans la société civile par un mixte de laicité et de multiculturalisme propice au pluralisme.
Je crois que le rapport sur l’inter culturalisme dans son essence transpire sous un angle de cette marque de la « haine de soi » qui habite à différents degrés des centaines de milliers d’individus québécois. Je suis un Québécois moi même et de souche et pire encore un Bouchard et un Fournier par sa double branche familiale! Je peux témoigner par ma propre expérience de mon malaise envers notre histoire nationale. Ayant lu aussi sur Lucien et Gérard Bouchard, je sais bien qu’ils sont le produit d’une certaine aliénation collective nationale.
La question: si une bonne partie de nos élites sont travaillés par une forme de « haine de soi » à quelque niveau que ce soit, le Québec français a t’il un avenir? En 2008, les Allemands, les Russes malgré leur construction presque hier d’empires totalitaires se sentent mieux dans leur peau que les Québécois.
Une réflexion dans un forum parfois peut être provocante mais si elle illustrait une partie de la vérité?
Bref. Par notre psychisme collectif plus ou moins dépressif, sommes nous condamnés à devenir des Américains pour que nos enfants en soient libérés? Si l’espoir national n’est pas retrouvé.
Avant d’accuser les auteurs de ce rapport qui ira dans le panier, commencez donc par attaquer VOS ÉLUS qui ont voté majoritairement pour le maintien du crucifix en Chambre.
Belle gang d’hurluberlus de notre démocratie à gogo pour gagas qui se vautre dans la démocratie religieuse.
Qu’on me comprenne bien sur mon dernier texte. J’exprime la perplexité devant notre division politique en tant que nation. Cette haine de soi que j’ai tenté d’expliquer semble donner une des clefs de notre division, cette tradition qui consiste pour plusieurs à travailler pour sa propre perte en étant contre la souveraineté de la nation québécoise dont ils sont issus.
Jean Chrétien, Stéphane Dion et dans une moindre mesure et différemment un Gérard Bouchard ne font que saper la capacité d’affirmation des Québécois.
Un point central: on nous dit c’est la fin de l’État Nation avec la mondialisation. Allez dire cela aux Américains, aux Chinois, aux Russes, aux Suédois, aux Israéliens, aux citoyens des pays latinos américains comme le Brésil. Et l’Europe reste une confédération de pays souverains. Ce n’est pas vrai encore et bien incertain qu’un jour le monde sera gouverné absolument par des multinationales ou autrement par l’ONU.
Les journalistes de La Presse de Gesca en quelque sorte nous produisent ce type de discours, tentent de faire croire que seul le tout économique est actuel, moderne. Toujours l’idéologique qui se nourrit de ce dédain de soi que j’ai parlé.
Méfions nous des gens qui se prétendent éthiquement supérieurs.
Je rejoins les interventions de plusieurs ici comme celle de É.Tremblay qui offre une bonne synthèse de la situation du Québec.
….Par notre psychisme collectif plus ou moins dépressif, sommes nous condamnés à devenir des Américains pour que nos enfants en soient libérés? Si l’espoir national n’est pas retrouvé…..Bouchard
Cé quoi ça « notre psychisme collectif » ? Avec quel instrument avez-vous mesuré sa prédisposition à la dépression ?
Vous faites de la projection monsieur. Ne serait-ce pas vous qui ne savez pas d’où tirer votre espoir personnel ?
Je n’ai rien inventé. Consulter donc dans la revue québécoise Médiane parue au printemps 2008 et toujours disponible dans les kiosques de revues l’article: Le Québec désenchanté: la maladie de la nation de René Bolduc. La notion d’inconscient collectif a été développé au 20ème siècle et elle considéré légitimement comme une hypothèse valide parmi d’autres.
Accuser le messager, celui qui soulève une hypothèse on connaît cela, c’est typiquement humain.
Par rapport à mon propos, comment ne pas réfléchir aux conséquences de tous les événements qui se sont succédés depuis la révolution tranquille en rupture avec notre société qui s’était structuré et immobilisé dans l’idée d’un Canada français et catholique qui a travers les fissures de son modèle apportés par l’urbanisation et l’américanisation du mode de vie n’a pu faire que de commencer à se transformer en 1959-1960.
Ne pas s’en tenir toujours à l’actualité immédiate n’est pas un crime, cela aussi peut se faire relativement en trente ou quarante lignes.
Ne vous laissez pas distraire monsieur Bouchard, continuez. Quand à vous monsieur Clusiau, à genoux dans le coin devant un crucifix, vous passerez en dessous de la table ce soir pour vos polissonneries à table.
Bon samedi :)
Merci Serge Jean pour ce commentaire. Un interlocuteur propose une explication, cela ne veut pas dire qu’elle est parole d’évangile.
Tout comme le rapport Bouchard Taylor lu dans son édition de 300 pages ou celle de 60 pages où que différemment que d’autres en lisent des extraits seulement choisis par les journaux ou s’en tiennent uniquement aux points principaux diffusés par les médias. Tous ont le droit de réagir avec sens critique à la substance du rapport. Tous ceux qui lisent des opinions de réaction sur le web se font leurs propres idées de leur valeur.
Le rapport sur l’inter culturalisme en devrait en être un sur l’établissement de rapports équilibrées entre la majorité culturelle québécoise de langue française et les communautés culturelles. Déjà si ce rapport portait ce titre, le rapport Bouchard Taylor ressemblerait à autre chose.
Plusieurs questions ressortent de ce rapport. Pourquoi le sentiment national qui est contemporain de l’invention de la démocratie libérale apparaît plus dangereux que l’exposition publique de convictions religieuses consolidées dans des dogmes depuis des millénaires?
Pourquoi la liberté de conscience plutôt valorisée dans le rapport est t’elle perçue comme dépourvue de tout sens critique envers les religions?
Les rapports sociaux, précisément communautaires s’établissent sur des normes puis à partir de celles ci; des règles, des interdits et des lois s’établissent.
Or, toutes les religions ont dégagés ces normes, ces conventions qui au nom d’une transcendance, d’une supériorité de comportement ont imposés une série d’interdits aux êtres humains les privant d’une partie non négligeable de leurs libertés.
En quoi, une civilisation libérale d’esprit pluraliste devient meilleure en ne se suffisant plus de la pratique privée de la religion dans le temple ou l’église mais au contraire l’élargissant par l’exposition publique des religions? Les intellectuels multi culturalistes croient que la diversité des religions en Occident les neutralise par leur exposition publique mutuelle.
Cette vision rassurante évacue le vécu intime de familles provenant des communautés culturelles qui peuvent sur plus d’une génération reproduire des comportements religieux pas particulièrement démocratiques et plutôt fermés. Ce qui se détermine comme possible à partir du moment où ces familles se regroupent durablement dans des communautés isolées coupés de la société laïque majoritaire. L’exemple qui me vient en tête c’est celui des juifs hassidiques qui à Montréal, dans les Laurentides vivent en communauté de retraite sans même faire la concession de vouloir s’ouvrir à l’usage du français.
La laïcité classique est devenue intolérante d’après un certain type d’intellectuels généralement anglo saxons précisément britanniques et canadiens. Or, on trouvera peu d’intellectuels français qui partagent ces inquiétudes.
Si la France est associée entre autres à la république et à la démocratie. Pourquoi le Québec n’a pas le droit de s’en approcher de ce modèle républicain?
Nous connaissons la réponse. Le Québec a hérité du modèle britannique, effet d’une longue colonisation.
M. Bouchard, inconscient collectif et psychisme collectif ce n’est pas la même chose.
Que le psychisme des québécois soit collectivement psychotique ne me surprendrait pas encore faudrait-il le prouver.
L’inconscient collectif est une sorte de « communion de saints » qui doit être cher à Serge Jean, le préfet de discipline de ce blogue.
Et ce n’est absolument pas le modèle québécois qui rend le peuple déprimé puisque par deux fois il a rejeté une avenue nouvelle et qu’il rejetterait de nouveau si elle lui était offerte encore je suis prêt à parier un p’ti deux là-d’sus.
….Pourquoi le Québec n’a pas le droit de s’en approcher de ce modèle républicain?…..
Quand vous posez cette question, le Québec, c’est qui, vous ?
M.Clusiau. Les événements de l’histoire se transmettent dans la sensibilité collective. Le sentiment d’isolement continental alimente un retrait en dehors de l’histoire au lieu de favoriser majoritairement un désir d’indépendance, d’autonomie.
Puis. Rien à ajouter, je me suis déjà assez exprimé sur cette page.
Sinon pour dire que vous me faites penser à quelqu’un qui cherche la bête noire et peu ouvert pour débattre.
La liberté n’existe pas et n’existera jamais. C’est peut être la justice qui n’existe pas.
D’un côté, je parle fort pour défendre la cause d’un peuple dont les ancêtres
ont bravé mer et monde, le froid, la faim, les maladies et bien d’autres misères pour faire un pays qui facilite, aujourd’hui, la vie de plusieurs peuples qui fuient les atrocités de leur pays. De l’autre côté, j’accuse ce même peuple de me rejeter. moi qui parle français et qui ai grandi parmi eux. Mais en tant que citoyenne de la ville, j’ai le devoir de me lever pour défendre ma ville, mon pays d’adoption et lui donner l’honneur qui lui revient. Ne dit-on pas que c’est dans le malheur qu’on reconnaît ses vrais amis ? Alors, je me condamne moi-même et me déclare l’amie des québécois.
Aucun Québécois ne peut se rendre à l’étranger pour demander au pays qui les accueille de se soummettre à leur quatre volonté. C’est un manque de respect envers les québécois de leur demander de se plier pour rendre la vie encore plus facile aux gens qui viennent s’installer ici.
Ce n’est pas juste. Ce n’est pas logique. Il y a un genre d’hypocrisie mal masqué derière cette soit disant sagesse.
Pourtant c’est votre faute, Québécois, si vous vous trouvez dans cette situation.
Voyez-vous, vendredi 23 mai 2008, je me suis procuré La Presse, Le Devoir et Le journal de montréal dans lesquels j’ai pu trouver les informations sur le rapport Bouchard Taylor. Ensuite je suis allée questionner des québécois blancs de descendance française et voici ce qu’ils m’on répondu :
1- Ben quoi ? On va s’faire prendre notre pays, pis quoi ? J’cherai pas là pour voir ça, moi. J’cherai déjà morte.
2- Moi, je suis canadien-français. Je suis fédéraliste. Je l’ai toujours été. Il y a toujours eu deux peuples pour diriger le Canada.
3- Tu es québécoise, toi. Tu dois comprendre une chose, il ne s’agit pas d’être ou de ne pas être québécois, il suffit de reconnaître que nous sommes tous des humains sur une même planète. Le vent tourne. Ça a toujours été comme ça dans l’histoire de l’humanité.
Complètement étourdie, j’entre chez moi, je m’allonge dans mon lit en prenant soin de me couvrir de la tête au pieds par des édredons bien chauds. Je suis restée enveloppée ainsi comme un cocon pendant au moins trois heures. Je me suis réveillée faible et triste.
Le peuple québécois est un peuple dévisé et subdivisé.
Ce qui me fait mal, c’est de voir que ce peuple n’a jamais eu le même droit que les autres peuples c’est-à-dire la fierté de se lever, un jour, pour s’affranchir. Cependant, c’est le seul peuple qui ne fait pas la guerre afin de prendre son indépendance. NE SERAIT-CE QUE POUR LE DERNIER POINT J’OSE RÉPÉTER QUE »LE QUÉBEC N’A PAS À ROUGIR » DEVANT LE MONDE.
Au delà du multicuralisme Taylor et de son frère cadet l’interculturalisme Bouchard, les Québécois francophones doivent veiller à préserver leur identité francophone, laique et de culture (non de religion) chrétienne. S’ils ne le font pas, qui le fera? 400 ans pour en arriver là!
Les immigrants qui viennent ici doivent en être conscients et agir en conséquence pour préserver la paix sociale dans un pays qu’ils disent aimer. Ce n’est pas en voulant continuer de vivre comme dans leur pays d’origine qu’ils s’intégreront.
« Immigrer dans un pays est un privilège, pas un droit. » Et ce privilège doit se mériter. C’est à l’immigrant qu’il appartient de faire l’effort de s’intégrer à la majorité francophone et de respecter notre mode de vie et nos coutumes. Malgré ce que certains peuvent dire, les Québécois ont été très accueillants, même trop accueillants diront d’autres. Mais notre bonasserie commence à nous jouer de vilains tours, la moitié des immigrants s’intégrant plutôt à la minorité anglophone.
»Immigrer dans un pays est un privilège, pas un droit ».
Bien dit, je m’en souviendrai.
Tous les peuples qui ont été bafoué vont devoir vous prendre au mot pour revendiquer leurs droits, commençant par les Noirs de l’Affrique du Sud et de tout le continent Africain. Les Indiens vont devoir se lever pour appliquer ce que vous avancez avec tant de conviction.
Vous êtes aimable parce que vous m’aidez à comprendre les nuances approtées par M. Bouchard et M. Taylor dans leur rapport. Au lieu de répendre de l’huile sur le feux, ils ont préféré manipuler avec soins les buches pour éviter d’une part d’éteindre le feu et d’autre part de provoquer une incendie.
L’interculturalisme québécoise s’édifiera sur la culture québécoise, elle-même issue de la canadienne française, elle-même issue de la culture canadienne de la Nouvelle-France, elle-même issue de la culture française et autochtone !
À côté de ça, le multiculturalisme canadian repose sur du sable mouvant …