Un peu partout en Occident, la combinaison d'une actualité changeante et de l'omniprésence de la rectitude politique oblige à des modifications constantes du vocabulaire dominant. Évidemment, la femme et l'homme québécois n'échappent aucunement à ce drôle de phénomène.
Au contraire! On dirait même plutôt qu'il est particulièrement marqué ici. Il faut dire qu'on aime ça, nous, les mots. Et on aime surtout leur faire changer de signification au gré du vent, de l'air du temps ou d'une mode passagère.
Voici donc quelques ajouts récents à notre lexique collectif. Mais sentez-vous parfaitement libres d'y ajouter les vôtres…
PPP: Partenariat public-privé. Dans la foulée du CHUM éternellement non construit, des routes accidentées, du métro de Laval, des viaducs écroulés et de la débâcle financière de l'UQAM, l'expression est par contre en voie d'être remplacée par PPPP (Profits Privés & Pertes Publiques).
Couillardiser: (a) L'art de faire démissionner un ministre dont l'ambition de leadership s'entête à ne pas se réaliser. Voir "Philippe".
(b) L'art de faire démissionner un ministre pour cause de décolletés trop plongeants et de manque de jugement incurable. Voir "Julie & Maxime".
Laïcité ouverte: Refus d'agir pour baliser la place du religieux; ouverture à la multiplication des pratiques et signes religieux dans les institutions publiques.
Séparation de l'État et de la religion: Être le seul État en Amérique du Nord à subventionner à même les impôts des écoles privées confessionnelles, et ce, à hauteur de 60 %.
Écoles publiques: Là où les moins nantis envoient leurs enfants pendant que l'État prend une partie de leurs impôts pour subventionner les écoles dites privées où les mieux nantis envoient les leurs.
Système de santé à une vitesse: Faire semblant d'être pour, mais fermer les yeux devant la prolifération des services privés. Aussi, modifier les lois de manière à faciliter l'ouverture de cliniques privées plutôt que de créer des cliniques publiques spécialisées comme on le fait dans d'autres provinces supposément moins "social-démocrates" que le Québec.
Fardeau fiscal: Impôts et taxes. Là où contribuer au bien commun est qualifié de "fardeau".
Référendum: Geste de démocratie participative pouvant dorénavant être posé n'importe où dans le monde, sauf au Québec. Voir "Pauline Marois".
Prix du marché: Le prix décidé par les compagnies.
Primauté du français: Seul État incapable de définir sa langue commune comme celle de toute sa société. Voir "langue prédominante" ou "langue majoritaire".
Valeurs: Mot apposé aux derniers indicateurs fournis aux partis politiques par les focus groups des sondeurs.
Interculturalisme: Voir "multiculturalisme".
Reine- ou roi-nègre: Au Québec, expression historico-politique pouvant être prêtée à toute personne dont la peau est blanche, mais à aucune dont la peau est noire.
Eau: Selon la nouvelle politique du gouvernement refusant sa nationalisation, l'eau, "c'est comme l'oxygène" – ça appartient à tout le monde et à personne en même temps. Le gouvernement devient le "gardien de l'eau au nom de la collectivité et du patrimoine", mais pas son "propriétaire"… (Citation de la ministre Line Beauchamp. Ça ne s'invente pas.)
Nation: Mot très pratique pour désigner une province dont aucun parti majeur n'entend réaliser l'indépendance dans un futur envisageable.
Autonomie: Se dit des personnes pratiquant leur indépendance et des nations refusant la leur.
Québécois d'ascendance canadienne-française: Expression menant au retour à un Québec-saucisson, découpé en fines tranches ethnoculturelles.
OQLF: Office québécois de la langue fourchue.
Loi 101: Morceau de gruyère aux 200 trous percés par les tribunaux depuis 30 ans. (*Plus de 200 modifications affaiblissant la loi 101 ont été apportées depuis 1977.)
Accommodements raisonnables: Coupables du gaspillage de 4 millions $ en fonds publics. Voir ci-dessous.
Commission Bouchard-Taylor: Voir ci-dessus.
CRTC: Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications convergées.
400e de Québec: 400e du Canada.
Gouverneure générale: La Carla Bruni du Canada.
Malbouffe: Ce qu'on ne pourra plus servir dans les cafétérias des hôpitaux, mais seulement aux patients…
Bonsoir toute la gang!: Expression colorée et amicale dorénavant de mise dans les partys de Noël de la région de Québec.
ADQ: Action de Dégringoler au Québec.
Vie privée: Ce que les ministres font lorsqu'ils perdent des documents confidentiels.
Pingback depuis devient art
Non pas que je souhaite ajouter une expression à ce petit lexique, mais plutôt attirer l’attention sur une expression très courante dans les médias, et à mon avis fort pernicieuse, à savoir « les pays producteurs de pétroles » (un autre PPP), pour désigner les pays extracteurs de pétrole. Nous savons tous que c’est la nature qui a mis des millions d’années à produire ce précieux liquide, et qu’il nous faudra qu’une couple de siècle à extraire des entrailles de la terre. Or en parlant de pays producteurs de pétrole (plutôt qu’extracteurs), ça nous rend plus redevables envers ces entreprises (dites pétrolières) qui sont en train de piller notre patrimoine (à tous les terriens) pour s’accumuler un capital colossale. Si seulement cette fabuleuse fortune pouvait servir à développer des alternatives aux pétrole, ce serait merveilleux. Mais comment demander aux pétrolières de canabiliser leur merveilleuse source de profits?
Enfin, il est peut-être normal de payer de plus en plus cher pour une denrée qui devient de plus en plus rare, mais il me semble pour le moins pervers de voir des entreprises s’en tirer mille fois mieux en situation de rareté qu’en situation d’abondance.
JEUNES LIBÉRAUX DU QUÉBEC :
Regroupement de jeunes québécois ayant pour modèle Elvis Gratton , Lord Durham et Pet Trudeau !
Excellent madame vos ajouts au petit lexique de la parlure québécoise. merci
Société Distincte: Affirmation d’un premier ministre d’une province de faire passer ses intérêts économiques et égocentriques avant les valeurs de sa population en allant se pavaner aux Jeux Olympiques alors que même le premier ministre de son pays n’y va pas par principes… pour une fois !
Depuis la crise partiellement médiatique des accomodements raisonnables et depuis la vertueuse (le vertuisme se répand comme la peste) Commission Bouchard-Taylor, il y a de vieux mots qui sont devenus pestiférés ou plus pestiférés qu’auparavant.
Je pense, par exemple, au mot MAJORITÉ. La majorité, c’est cette entité aux contours pas très clairs. Mais il s’agit d’une entité bornée, méchante et haineuse. Faire partie de la majorité, c’est risquer d’être xénophobe, islamophobe, antisémite, raciste, homophobe, et j’en oublie toute une pelletée. Il faudrait inventer un nouveau mot qui épinglerait cette haine un peu fourbe de la majorité, soupçonnée de tous les maux (et mots). Comme je manque actuellement d’imagination, je parlerais de MAJORITOPHOBIE. Puisque la majorité est toujours un peu PHOBE, pourquoi ne pas inverser la tendance et parler de la bonne discrimination, de la discrimination bien acceptée, celle qui consiste à mépriser la majorité.
Il y a aussi le concept de TOLÉRANCE qui va de pair avec le concept d’INTOLÉRANCE. C’est connu que la dégueulasse majorité, toujours un peu fascisante, ne cesse de manifester sa haine de tout ce qui est AUTRE et de déféquer sur l’ALTÉRITÉ. Il y a donc la majorité intolérante face à des hordes de MINORITAIRES, tolérants et marqués au sceau de la positivité.
Merci à Josée Legault de nous faire réfléchir à l’intoxication généralisée de plein de mots au sein de la TRIBU québécoise!
JSB
Comparer la Gouverneure du Canada avec la superficielle Carla Bruni est un non-sens injustifiable, de votre part. La brillante Gouverneure ne peut faire que de des ombrages autour de la femme-Carla Bruni, sans attrait intellectuel et sans envergure. Votre lexique est un exercice de toutes les apparences, sans aucun fondement.
Amusant exercice de défoulement.
Le politicien que je suis a particulièrement apprécié la définition des termes « écoles publiques », « fardeau fiscal », « prix du marché » et « valeurs ». Ce sont de véritables perles…
Plus la souveraineté s’éloigne, plus les commentateurs de profession souverainiste deviennent sarcastique. Le ton hautain souvent utilisé pour ridiculiser les non-souverainistes et les non- gauchistes en dit plus long sur la commentatrice que sur tous ceux qu’elle cherche à ridiculiser.
Ce genre de commentaire n’ira jamais chercher plus de soutien pour les causes qu’elle soutient. À en juger par les commentaires vous prêchez aux convertis.
Québécophobie : il s’agit de la forme de racisme la plus répandue au Québec mais la moins médiatisée. Une forme d’autocensure socio médiatique en empêche la dénonciation. Ce phénomène est omniprésent quotidiennement dans les médias anglo-saxons québécois et canadiens. Dans la plupart des cas il prend une apparence de neutralité très politically correct, faisant croire qu’il existe une infériorité traditionnelle et congénitale du peuple québécois et que ce constat va de soi et ne peut être mise en doute. La dénonciation de cette forme de racisme peut être fatale pour un simple citoyen comme pour un faiseur d’opinion. Le contrevenant peut être automatiquement étiqueté de raciste, d’extrémiste et, dans certain cas extrême, de terroriste. La censure qui est appliquée sur cette forme de racisme est telle que le mot n’existe pas et qu’il n’est pas à la veille de faire son apparition dans un dictionnaire quelconque.
On dénombre des millions de québécophobes au Québec. La québécophobie existe dans une forme majoritaire et plus dure dans la communauté anglophone québécoise ainsi que dans quelques communautés ethniques spécifique. Elle est répandue dans la majorité francophone mais s’exerce de façon un peu plus légère (voir colonisé). Le québécophobe type a tendance a hiérarchise les nationalités, races ou communautés ethniques mais classant toujours le peuple québécois au bas de l’échelle. Il est incapable de comprendre le sens de l’histoire et est allergique à toute forme de pensée globale. Ce manque flagrant de sens critique pousse le québécophobe à croire que la meilleure solution pour régler la plupart des problèmes politiques québécois consiste à adopter la solution la moins avantageuse comme s’il essayait de faire comprendre à un auditoire que pour mieux marcher il faudrait se couper les jambes.
Complexe de persécution: croyance qu’il existe une armée de Québécophobes ( des millions ici même , selon certains) prête à tout faire pour enfoncer le Québec dans le moyen âge. Cette croyance est assez répandue parmi les souverainistes engagés. Elle se substitue à l’analyse objective des faits et consiste souvent à croire que l’indépendance du Québec à elle seule règlera tous les problèmes passés présents et futurs. Étalant cette thèse comme une évidence divine, ses tenants refusent d’accepter que les Québécois sont capables de choisir librement leur destin dû à l’influence maline des Québécophobes qui se sont infiltrés partout dans la société et surtout dans la communauté anglophone.
Relativisme : tendance à croire que tout n’est ni tout à fait blanc ou noir. Les tenants de cette thèse on tendance à nier la réalité qui les entoure dans le but évident de faire adhérer des adeptes à leur idéologie dominante qui, dans le plupart des cas, est tout à fait noire ou blanche.
À la belle définition de l’école publiq
À la belle définition de l’école publiq
À la belle définition de l’école publiq
À la belle définition de l’école publiq
À la belle définition de l’école publiq
À la belle définition de l’école publique pourrait s’en greffer une autre :
FRAIS de SCOLARITÉ : outil aux mains des représentants des mieux nantis pour permettre à terme de transformer l’Université en institution privée, rejoignant ainsi l’idéologie dominante des libéraux, jeunes et moins jeunes, et permettant à cette fraction favorisée de la société de tenter de se partager entre elle les meilleures places dans la société.
Nation : groupe d’électeurs crucial pour le parti au pouvoir pour s’y maintenir. « La nation québécoise », Stephen Harper.
Frais de scolarité : au Québec, pays de l’hiver, ces frais étaient effectivement tellement frais qu’il a fallu les dégeler. Étudiantes, étudiants, tenez-bon! L’été c’est pour bientôt, les Jeunes Libéraux s’en viennent vous libérer de l’hiver!
Immersion : rêve de ces mêmes Jeunes Libéraux de faire des jeunes québécois des anglophones. Sauf que pour le moment, tant que la météo ne s’améliore pas, les québécois ne sont immergés que dans l’eau…
Et, rien à voir avec le Québec, mais c’est de saison!
Jeux Olympiques : idéal de paix, d’honnêteté et de sportivité, au cours duquel un futur pays organisateur des mêmes Jeux (la Russie) envoie son armée sur celle d’un pays voisin (la Géorgie) et joue une partie de Risk à armées réelles pour se disputer un territoire auto-proclamé souverain (l’Ossétie du Sud) en toute impunité pendant que le reste du monde ne s’intéresse qu’aux dits Jeux Olympiques.
Courtepointe ou Québec
Couvertures chaudes pour l’hiver qui consistait en un assemblage bigarré de formes ,de couleurs et d’idées, que nos mères québécoises du ‘’Moyen âge’’ confectionnaient à partir de boîtes de guenilles recues en cadeau des mononcles pis des matantes plus riches de la ville. La courte pointe par la chaleur et le confort qu’elle procurait, à été à l’origine de beaucoup de naissances au Québec.
Quand le Québec deviendra souverain et indépendant, c’est qu’on aura réussis à confectionner une grande courtepointe comme nos grand-mères savaient si bien le faire. Le quatrième Lys c’est celui de nos grand-mères artisannes des nations.
NATIONALISME ANGLO-QUÉBÉCOIS : idéologie utilisée par une population de souche anglophone, ne représentant même pas 10 pour cent de la population, pour tenter d’imposer sa langue au reste de la population en tentant d’y associer ceux des nouveaux arrivants qui ne la parlent pas comme langue maternelle. Chez les jeunes qui la représentent, les jeunes libéraux et les moins jeunes pour ne pas les nommer, elle trouve même de précieux collaborateurs qui ne sont ni anglophone de souche, ni descendants des nouveaux arrivants convertis à sa vision, espérant ainsi immerger pour de bon les récalcitrants qui persistent à la voir comme une minorité, ce qu’elle est pourtant de manière patente.
En ce qui concerne le financement des écoles par l’État, il est intéressant de constater que tandis que l’école publique est ENTIÈREMENT à ses frais, les autres (privées, confessionnelles) ne le sont que PARTIELLEMENT…
De la sorte, moins la population québécoise fréquenterait les écoles publiques coûtant 100% de la facture au gouvernement, plus celui-ci économiserait!
Laïcité ouverte: Refus d’agir pour baliser la place du religieux; ouverture à la multiplication des pratiques et signes religieux dans les institutions publiques. C’est tellement vrai!
Je poursuis, je me répète, je «redonde»…
En tant qu’enseignante, je suis personnellement très mal à l’aise avec l’augmentation de jeunes filles voilées dans les milieux d’éducation qui ne sont plus confessionnels. Nous y avons sorti les crucifix il y a quelques années, mais permettons aujourd’hui, paradoxalement, d’y faire entrer d’autres symboles religieux qui n’ont pas leur place à l’école. Cette nouvelle réalité me dérange parce qu’elle dépasse bien plus que le port d’un simple voile. Un message de soumission, de dépendance et de docilité s’affiche dans les écoles sans que nous n’intervenions.
Ces jeunes têtes voilées me heurtent, même si les adolescentes elles-mêmes n’en sont pas responsables. Le voile, dans sa représentation, fait fi du long parcours emprunté par des générations de québécois qui ont atteint, un jour enfin, l’égalité entre hommes et femmes. J’ai peur qu’on oublie d’où l’on vient, peur qu’un grand pan de notre histoire soit écarté, évacué.
Je sais, je sais, on invoquera la Charte des droits et libertés de la personne. Il est pourtant bien écrit ce qui suit dans cette charte : « Nul ne peut diffuser, publier ou exposer en public un avis, un symbole ou un signe comportant discrimination ni donner une autorisation à cet effet. » Une jeune fille ou une femme voilée expose en public un symbole religieux qui, au Québec, discrimine l’égalité établie entre les sexes.
Puis, ces filles voilées sont exemptées d’appliquer certaines règles fixées lors des cours d’éducation physique. Quel message envoie-t-on alors aux autres élèves? Je pourrais tout aussi bien comprendre n’importe quel élève (introverti, obèse … ) d’être mal à l’aise dans ce même cours, mais qui lui n’a pas le choix. L’équité ne tient plus.
Jusqu’où doit-on être tolérant vis à vis les convictions religieuses, celles qui exigent qu’on fasse des exceptions? Je serai toujours respectueuse des différences, de celles qui n’interfèrent ou ne contreviennent pas aux valeurs fondamentales de notre société.
Josée DuDemaine
Radio Canada: utiliser l’expression « le pays » dans le service de nouvelles afin d’identifier le Canada sans le nommer afin de faire croire que SRC est parfaitement au dessus de la mêlée en ce qui regarde la question nationale du Québec. Un truc parmi d’autres et subliminal.
@David Lépine : Ce genre de commentaire n’ira jamais chercher plus de soutien pour les causes qu’elle soutient…..
Surtout pas le vôtre hein ? D’ailleurs, vous vous sentiriez comme un traître de joindre l’appui à la souveraineté et nous des traîtres, on n’en veut pas.
@Claude Poirier
Sur le sujet des écoles, bouché comme vous, c’est rare.
Ne comprenez-vous pas que les écoles privées ne donnent pas les résultats escomptés, payent mal leurs enseignants et servent à financer les enfants des riches avec l’argent des pauvres ?
Ne comprenez-vous pas qu’elles ont le choix de n’accepter que les meilleurs élèves laissant les les moins bons au système public pour ensuite se vanter de leurs pauvres résultats ?
Si les riches veulent des écoles privées, qu’ils se les payent. L’argent des taxes doit servir à l’ensemble de la communauté, pas à une élite de voleurs.
La « soi-disant » paille et la poutre. Ou encore, comme variation: le chameau qui ne voit pas sa bosse! Mais, que pourrait-on espérer d’autre de la part d’une sommité manifeste en matière de bouchage…
Sauf peut-être quelques petites notions de mathématiques de niveau élémentaire, quoiqu’il soit vrai que savoir compter soit un attribut propre aux « riches », cette méprisable clique de « voleurs » (que le fait qu’ils financent eux-mêmes une bonne part de l’éducation de leurs enfants -contrairement aux autres qui fréquentent l’école publique à 100% aux frais de l’État – n’excuse aucunement).
@ M. Clusiau
QED merci
@ M. Perrier
Je dois avouer que je ne comprend que peu de choses de vos interventions. Elles sont écrites dans un style exceptionnellement brouillon.
Ce que je pense comprendre est que vous préférez un désengagement de l’État en éducation, entre autres par mesure d’économie. Il faut signaler que l’économie pour les citoyens reste à démontrer, autrement en tout cas que par des opérations mathématiques élémentaires. Mais l’aspect le plus important à considérer est le rendu de service aux élèves et à leurs parents.
À l’époque où j’étais étudiant universitaire, j’ai été frappé par la disparité de la charge financière des coûts de santé aux États-Unis par rapport aux autres pays de l’OCDE (cela remonte à 1990 environ). Cette charge représentait 14% à l’époque et la situation ne s’est pas améliorée depuis. Les récentes négociations des travailleurs de l’automobile aux États-Unis portaient justement sur le fardeau intenable des coûts de l’assurance-santé privée des trois grands constructeurs automobiles. Nous pouvons observer dans ce pays que le meilleur côtoie le pire dans le domaine de la santé. Une des plus effrayantes observations est celle qui concerne le nombre énorme d’exclus pour avoir droit à une couverture de santé minimale. Le statut largement privé du secteur hospitalier, avec en parallèle un réseau public largement sous-financé, devrait nous inciter à la prudence au sujet de notre système d’éducation publique.
Après avoir inscrit, à ma grande honte, mon fils à une école secondaire privée, j’ai constaté le sous-financement incroyable de cet établissement où mon garçon a été parqué dans une classe de 36 élèves sans support supplémentaire possible pour faire face à ses difficultés. De retour dans le système public, il a bénéficié d’un encadrement professionnel impressionnant qui lui a permis de régler les problèmes rencontrés dans le secteur privé. Je me suis impliqué au surplus dans les instances démocratiques scolaires (conseils d’établissement et comité de parents). Je suis toujours aussi impressionné par les préjugés peu en rapport avec la réalité qui décrivent les secteurs privés et publics en éducation. Le système actuel est boiteux car il subventionne un secteur privé dont la réputation est, dans un part appréciable des cas, surfaite. La mise en concurrence du privé et du public écrême, malheureusement, l’école publique qui doit scolariser l’ensemble de nos jeunes (en conformité avec la Loi sur l’Instruction publique) tandis que l’école privée a beau jeu d’expulser les élèves incapables de s’adapter aux exigences de l’institution d’enseignement concernée. Je souscris donc en grande partie à l’opinion de M. Clusiau à ce sujet.
J’ajouterai la chose suivante: l’imposition des revenus des individus et des profits des entreprises répond à un but trop facilement ignoré, la mise en commun de ressources pour répondre à des besoins collectifs de façon équitable sans égards aux moyens des bénéficiaires des services rendus. Peu importe le rendement économique de cette opération (qui est loin d’être aussi coûteuse et inefficace que ce que certaines propagandes affirment), le fondement est la mise en place d’un pacte social à très long terme qui promet une situation meilleure que celle qui avait cours dans le passé. Après avoir été une des composantes les plus arriérées du Canada, le Québec retire des bénéfices collectifs immenses des investissements consentis dans les années 60 et 70. Le désengagement massif de l’État que nous observons actuellement devrait nous alarmer grandement alors que des pays comme la Chine, l’Inde, la Corée du Sud, le Brésil, le Japon, etc. ne se gênent pas pour investir publiquement de façon massive pour offrir un avenir à leurs jeunes générations. Le Rapport sur la croissance présenté par le groupe de la Banque mondiale en mai dernier postule que la Chine devrait rejoindre la moyenne des pays de l’OCDE pour ce qui est du PIB par individu vers 2030 si la croissance des 25 dernières années se maintient (The Growth Report, p. 113).
Allons-nous continuer encore longtemps à jouer d’économies de bouts de chandelles dans nos administrations publiques pour ne pas déranger le confort des contribuables pendant que nos infrastructures croulent, que nos enfants souffrent, que notre réseau de santé tourne en rond et que notre structure économique mise toujours sur des solutions énergétiques dépassées?
Merci beaucoup, M. Côté, de vous intéresser suffisamment à mes commentaires pour prendre la peine de (fort poliment) faire état de la compréhension que vous en avez. Je l’apprécie énormément, ayant trop souvent à déplorer le caractère assez rustre de certaines autres réactions.
Cela dit, je suis surpris que vous qualifiez de « brouillon » ce que je considère pourtant plutôt clairement exprimé… Je tâcherai donc de davantage préciser ce que j’ai écrit concernant le financement scolaire. D’un côté, si l’on peut ainsi s’exprimer, il y a l’école publique, accessible à tous, et à 100% aux frais de l’État et, de l’autre, il y a l’école privée, à laquelle l’État ne participe financièrement qu’en partie. J’espère que jusqu’ici on s’entend.
Si tous les élèves du privé se retrouvaient du jour au lendemain dans le système public, il en résulterait que l’État devrait alors financer leur scolarité à 100% et non plus à un niveau moindre, comme c’est actuellement le cas.
L’État ne fait pas de cadeau aux élèves du privé en finançant en partie leur scolarité. C’est en fait plutôt l’inverse.
Et jamais l’idée de préconiser le désengagement de l’État en matière d’éducation ou de santé ne m’a effleuré l’esprit ne fut-ce qu’une seconde. Jamais! Ce qui me fatigue terriblement, par contre, c’est cette idée invraisemblable qui circule à l’effet que les subventions octroyées par l’État à l’enseignement privé constitueraient un avantage indu et injustifié accordé aux « riches ». Alors qu’en réalité, ce sont ces soi-disant « riches » qui soulagent l’État d’avoir à ramasser la totalité de la facture.
En autant que je puisse apprécier pareil état de fait, la chose me semble donc une équation simple et évidente, d’un niveau tout ce qu’il y a de plus élémentaire.
Par ailleurs, vous mentionnez qu’on trouve dans le secteur privé des établissements déficients, ce dont je ne doute aucunement. Autant dans le public que dans le privé on trouvera du bon ainsi que du mauvais. Mais ce que je dis relativement au financement ne comporte nul jugement de valeur en ce qui concerne la qualité. Mon propos se limite au coût pour l’État.
Enfin, ceci prenant des allures de dissertation…, je ne voudrais certainement pas que l’on soit astreint ici à un régime de santé comparable à ce que se tapent nos voisins américains. Et je dis cela en toute connaissance de cause parce que j’ai plusieurs amis et connaissances qui résident aux États-Unis et je sais à quel point la lacune de ce côté est énorme.
Mais, surtout, parce que j’ai moi-même dû compter sur notre système québécois en 2003 et en 2004 pour des traitements de chimiothérapie et autres, quotidiennement et des mois durant, pour aboutir à une opération majeure de plus de quatorze heures ayant mobilisée divers spécialistes, le tout suivi de dix jours d’hospitalisation. Jamais je n’aurais personnellement eu les moyens de défrayer tout cela et, avoir été citoyen américain plutôt que québécois, je ne serais tout simplement plus de ce monde aujourd’hui pour vous apporter les précisions ci-haut à propos du financement de l’école par l’État.
Alors voilà, M. Côté, ce que je peux ajouter à ce que j’avais préalablement écrit – et je vous remercie de m’en avoir donné l’occasion.
Un peu partout au Québec au gré du vent, on pense petit et on est petit !!!
En plus, on fait de moins en moins de tout-petits et on ferme de plus en plus d’écoles, comme si on en avait pas déjà fermé à la tonne depuis 15 ans !!!
Dans les dernières années, certains on vu une hausse du taux de natalité, alors que moi je n’ai vu qu’un petit feu de paille sans plus… Pour résumé le fond de ma pensée en quelques mots : rien de comparable à 1965, aux années soixante…
Le Québec est petit et va rester petit, à moins d’un miracle.
Écoles publiques: Là où on enseigne aux tout-petits et aux adolescents à penser petit… Notre système ne fonctionne pas, il y a qu’à regarder ailleurs pour s’en rendre compte. C’est sûr qu’il y a pire dans le monde, sur la petite planète bleue, mais il y a aussi beaucoup mieux. Les deux premières choses à changer sont le nombre d’heure où l’école est ouverte dans une journée et le nombre d’heure de sport (d’exercices physiques). Ensuite j’ajouterais quelques heures de loisirs chaque semaine… Sans oublier de meilleurs cours d’anglais et d’histoire. Elvis Gratton l’a si bien dit, tentant l’impossible pour réveiller le grand québécois qui sommeille en chacun de nous : «Think Big Sti»…
Système de santé à une vitesse: Tout commence à l’école… Autrement, tout commence ou non à la maison… Ce serait tellement plus simple d’offrir à la jeunesse québécoise un mode de vie plus sain dès l’école primaire… L’école secondaire pourrait constituer un investissement à long terme dans le système de santé québécois. On pourrait commencer par 20 minutes d’étirements tous les matins, dès le début des cours… Et pourquoi pas 20 minutes de Tai Chi Chuan ou de techniques d’autodéfense, ou même de Tai Chi autodéfense !!! Une belle façon de faire baisser le niveau de stress ainsi que les risques de développer des maladies liées au stress !!!
Fardeau fiscal: Quand le citoyen n’a pas l’impression que son argent est bien dépensé, il est un peu normal qu’il se montre peu enclin à payer encore et encore…
Référendum: On peut toujours rêver et croire qu’un miracle est encore possible…
Prix du marché: Le prix qu’accepte de payer les citoyens, surtout les riches !!!
Un pays : Quand je pense que mon pays c’est l’hiver… quand je pense que mon pays pourrait être présent aux Jeux Olympiques de Beijing… je me dis que les québécois pourraient, avec un peu de volonté, être les premiers à marcher sur Jupiter !!! Le Québec pourrait avoir le meilleur système d’éducation au monde et être le leader en hockey sur gazon et même le premier producteur de fromage au monde. On a déjà le Petit Québec…