À la guerre comme à la guerre. Stéphane Dion n'a plus le choix. Le Parti libéral tirant de la patte dans les sondages et Stephen Harper le ridiculisant sur toutes les tribunes, Dion joue le tout pour le tout. Le voilà donc se jetant tête première, lui aussi, dans la guerre d'images.
Et comme dirait peut-être Nicole Charbonneau Barron, la nouvelle candidate conservatrice membre de l'Opus Dei: à la grâce de Dieu!
Face aux publicités négatives à la sauce américaine que servent les conservateurs depuis des mois en attaquant la personnalité même de Stéphane Dion, les stratèges libéraux viennent de se réveiller. Harper le traite de leader faible, indécis et déconnecté du "vrai" monde: Dion livre maintenant ses discours sur un ton plus incisif et parfois même humoristique. Exit le vieux Stéphane timide, bien élevé et à l'instinct de tueur d'un gros nounours en peluche. Dites bonjour au Stéphane nouveau!
Usant d'un anti-intellectualisme prisé dans certains milieux, Harper, pourtant lui-même un intellectuel, se positionne de plus en plus en populiste pour mieux se moquer de Dion-le-professeur. Réplique de Dion: un nouveau site internet (www.thisisdion.ca) montrant son côté givré, sa femme, sa fille, ses excursions de pêche, ses randonnées en raquette, etc. Cérébral, oui, mais aussi sportif et bon vivant…
Même si le PLC est le parti du scandale des commandites, les stratèges libéraux n'ont plus rien à perdre. Et vlan!, ils accouchent du site www.scandalpedia.ca – présenté comme l'"encyclopédie libre des scandales conservateurs"… Comme quoi, la meilleure défensive est l'offensive.
Mais nul ne sait encore comment les électeurs réagiront à ce changement radical dans la culture politique canadienne. Combien aimeront voir les vies privées et publiques des chefs se confondre soudainement pour mieux les séduire? Ça reste à voir. Le pari de Stéphane Dion est particulièrement audacieux: humaniser son image publique. Non pas pour en construire une fausse visant à tromper l'électeur, mais pour qu'elle reflète sa VRAIE personnalité privée dans le but de mieux vendre ses idées, son programme et surtout, son parti.
DEUX OPERATIONS FORT DIFFERENTES
Voilà bien ce qui distingue les opérations de "remodelage" d'image de Harper et de Dion. Si Harper joue maintenant au bon papa gâteau, qui embrasse les bébés et délaisse ses complets austères pour le pull casual de couleur pastel, c'est pour projeter une image rassurante dans un contexte où ses idées, plus conservatrices que celles d'un Brian Mulroney, pourraient inquiéter suffisamment d'électeurs pour le priver d'une victoire majoritaire.
Si Dion, par contre, tente de se montrer sous un jour disons plus agréable, c'est que son absence totale de charisme, ajoutée aux attaques personnalisées du PC contre lui, l'empêche de vendre des idées pourtant plus proches de celles de l'électeur dit centriste.
En d'autres termes, en politique, le remodelage de l'image personnelle d'un chef peut servir un des trois objectifs suivants. 1. Vendre des idées populaires portées par un chef qui ne l'est pas; 2. Cacher des idées moins populaires, mais portées par un chef qui l'est; 3. Masquer l'absence d'idées! M'est avis que Dion vise le premier et Harper, le deuxième. Mais le défi de Stéphane Dion ne s'arrête pas là. Pour faire image – si je puis dire! – même si le chef libéral n'a rien physiquement d'un Hercule, il a tout de même ses propres douze travaux à réaliser s'il veut espérer gagner l'élection:
(1) Convaincre que la victoire des conservateurs, même minoritaire, n'est pas acquise; (2) Convaincre que même un gouvernement Harper minoritaire menacerait ce qu'il appelle les valeurs canadiennes; (3) Convaincre qu'il est prêt à gouverner, même minoritaire; (4) Convaincre que la seule manière de ne pas avoir l'"agenda" Harper est de le remplacer au pouvoir; (5) Illustrer clairement ce qui changerait avec un gouvernement Dion en économie et dans les politiques sociales; (6) Reconquérir le "centre": ne pas laisser Harper définir le PC comme un parti "centriste", alors que c'est le terrain naturel du PLC; (7) Ne pas se contenter de se dire "aussi nationaliste que Gilles Duceppe" – il y a quand même des limites au remodelage! (8) Offrir plutôt une ouverture concrète envers le Québec; (9) Dire ce qu'il ferait en Afghanistan après 2011; (10) Défendre la Loi canadienne sur la santé en s'opposant à la privatisation croissante des soins; (11) Expliquer ce que serait la politique internationale du Canada sous les libéraux; (12) Comprendre l'importance cruciale, pour lui, des deux débats des chefs.
Grosse commande, en effet. Peut-être trop grosse pour un parti n'ayant pas encore fini d'expier ses péchés de l'ère Chrétien, dont Stéphane Dion, après tout, est un produit direct! Peut-être trop grosse aussi face à un Stephen Harper n'ayant pas fini de sortir des lapins électoraux de son chapeau.
Enfin. On verra le 14 octobre. La seule certitude pour le moment est que la campagne sera longue et dure. Très dure. Mais que ce soit au Québec ou au fédéral, les élections générales des dernières années ont su produire des résultats que personne, mais personne, n'avait vu venir le jour de leur déclenchement. Bref, pour nous, les analystes politiques, la lecture prématurée de la boule de cristal est devenue un sport dangereux! Et c'est tant mieux pour la démocratie…
Ainsi, M. Dion veut humaniser son image publique pour qu’elle reflète sa VRAIE personnalité privée dans le but de mieux vendre ses idées, son programme et surtout, son parti. Ça voudrait dire que son image publique serait actuellement fausse ? Boute-en-train à la maison boutefeu en public ?
Selon moi, M. Dion ne devrait pas trop forcer à être plus connu, à compter des histoires comiques et à se montrer à l’aise en public. Sa plus grande force a été, jusqu’ici, de se faire haïr comme il faut par tout ce qui est nationaliste québécois au Québec, ce qui est, par contre, assez positif dans le ROC.
La meilleure chose qui puisse arriver à Stéphane Dion, et par ricochet à son parti ainsi qu’à l’ensemble des Canadiens, ce serait que son « remodelage » pour se rendre plus acceptable à l’électorat ne permette finalement que l’élection d’un gouvernement conservateur très minoritaire. Pas libéral. Conservateur. Avec à peine un ou deux sièges de majorité.
De cette façon, Stéphane Dion devrait céder sa place à un nouveau chef libéral enfin capable de soulever l’enthousiasme et, quant à lui, quitter les feux des projecteurs pour retourner à l’arrière-plan, là où il est le plus confortable et efficace.
Stephen Harper se retrouverait, pour sa part, en position très précaire, et bientôt face à un nouveau chef de l’Opposition possédant un meilleur instinct politique. Les conservateurs marcheraient alors sur des oeufs, bien empêchés de donner suite à leurs visées impopulaires.
Et, avant longtemps, ce gouvernement fragile tomberait, ouvrant ainsi la voie à un nouveau gouvernement plus en accord avec nos valeurs, tant au Canada que sur la scène internationale.
En somme, la tâche réelle de Stéphane Dion lors de l’élection en cours est de préparer le terrain pour que l’on puisse par la suite se débarrasser d’un prochain gouvernement Harper au moment voulu. Pas facile, mais faisable.
J’adore la nouvelle pub des Libéraux de Stéphane Dion : Avec Les Libéraux, tout est possible.
C’est vraiment ce qui fait peur à bien du monde, que « tout » soit justement possible avec les Libéraux… Comme nous voler, prendre l’argent dans nos poches, la dissimuler et faire en sorte qu’on en voit plus jamais la couleur.
Ouaip, avec les Libéraux, tout est possible…
De tout façon, tout le monde sait que d’avoir mis un chef poche comme Stéphane Dion à la tête du parti et pour qu’il se pête justement la gueule, ça ne sert qu’à ouvrir la porte toute grande ouverte à l’héritier Trudeau…
Ce sont de biens inutiles élections.
J’adore la nouvelle pub des Libéraux de Stéphane Dion : Avec Les Libéraux, tout est possible.
C’est vraiment ce qui fait peur à bien du monde, que « tout » soit justement possible avec les Libéraux… Comme nous voler, prendre l’argent dans nos poches, la dissimuler et faire en sorte qu’on en voit plus jamais la couleur.
Ouaip, avec les Libéraux, tout est possible…
De tout façon, tout le monde sait que d’avoir mis un chef poche comme Stéphane Dion à la tête du parti et pour qu’il se pête justement la gueule, ça ne sert qu’à ouvrir la porte toute grande ouverte à l’héritier Trudeau…
Ce sont de biens inutiles élections.
M. Émanuel Champagne m’a fait rire avec son interprétation de la nouvelle pub des Libéraux fédéraux : «Avec Les Libéraux, tout est possible»
On pourrait ajouter : Même d’élire un haïssable vert comme chef.
C’est vrai que M. Dion, le troisième larron, pourrait céder sa place de chef à Petit trot Trudeau, full-fédéraliste qui est très populaire dans le ROC vu qu’il nie la nation québécoise et le déficit fiscal et autres affaires qui ont été la religion de nos 2 premiers larrons Trudeau « just watch me », père, et « à ce moment-ici » Chrétien.
On s’interroge toujours sur l’utilité de ces élections. M. Harper affirme qu’il recherche un autre terme à la tête d’un gouvernement minoritaire. Je crois que l’on devrait lui donner partiellement raison en élisant un gouvernement minoritaire NPD. Cela permettrait au NPD de s’exercer à la pratique du pouvoir, pendant deux ou trois ans, et ainsi faire la preuve de leur aptitude ou de leur inaptitude à gouverner. Cela rendrait service à tout le monde. On saurait, une fois pour toute, de quel bois se chauffe le NPD fédéral une fois qu’ils ont en mains les rênes du pouvoir.
On a rien à perdre.
Le parti libéral de Trudeau et ses héritiers qui on eu pour raison d’être la négation de l’existence du nous peuple du Québec; et bien c’est ce même peuple qui lui rire maintenant le tapis (Ce qui fait dire à Dion: Je suis aussi souverainiste que M Duceppe). Une douce revanche que le NOUS ,qu’ils ont tant méprisé, prend sur ce parti qui a si nuis à nos intérêts. Ce parti qui devait mettre le Québec à sa place s’est plutôt lui qui fait mettre à sa place. Et cette place c’est hors du pouvoir, et le plus longtemps possible: Celui qui nous a dis « On va les faire souffrir (en parlant du Québec), va finir dans la poubelle de l’Histoire et nous en le faisant souffrir un peu on va restaurer un peu de notre dignité. Un baume pour poursuivre notre route, au suivant.
Dion, le père de la loi sur la clarté avec comme inspirateur Harper. Dion qui a travers sa loi a laissé entendre ceci: les Québécois comme membres des partis souverainistes mais aussi en général ne sont pas pourvus de qualités démocratiques, il faut légiférer à Ottawa afin d’établir la validité d’un référendum décidé à l’assemblée nationale.
Dion est à l’image d’un autocrate qui se croit démocrate.
Son plan vert est une bébelle électorale, sérieusement entendons nous depuis quand un libéral croit sérieusement au développement durable.
Domage je crois que les Libéraux ne se sont bon choisie un chef qui pourraient les rammener au pouvoir,
En attendant Trudeau fils se fait du crédit…
et le NPD la d’ans vas peut être tirer son épingle du jeu ???
La guerre d’image, la guerre d’idées, la guerre des promesses, la guerre des perceptions… Rien ne me fait plus rire que de voir des menteurs bien intentionnés me ressasser les oreilles de ce que je veux entendre tout en n’y croyant pas.
Ni le PLC, ni le PC n’auront mon vote cette fois. J’opte pour autre chose, une autre couleur, une autre saveur, le NPD. On verra bien ce que ça donnera. Mais ça fait longtemps qu’à l’écoute de m. Léopold Lauzon ce parti m’interpelle. Que j’aimerais qu’on se dirige un tant soit peu dans la direction des idées qu’il met de l’avant à l’égard des pétrolières, des banques et des grandes compagnies.
Désolé pour le BLOC, mais je reviendrai à la souveraineté quand la question sera véritablement à l’ordre du jour. En attendant, puisque je paye mes impôts aussi à Ottawa, j’entends bien que le gouvernement qui y soit, fasse les choses pour moi.
Si Stéphane Dion ne réussit pas à gagner des points cette semaine c’est sans doute parce que le quotidien « La Presse » s’est converti aux Consevateurs. Il suffit de suivre la couverture de notre « Pravda » nationale de cette semaine sur la campagne électorale pour nous en convaincre. Notre la « Paresse » pourra ainsi faire la guerre avecle bloc avec un ami plus populaire. Quand comprendrons nous que la seule façon de changer les choses dans un monde démocratique c’est de contrôler les cerveaux. Paul Desmarais a pourtant compris. Ce qui est triste dans tout ça c’est qu’un homme de son rang et de son importance ait choisi de trahir le Québec de façon permanente et de nous eb faire payer constamment le prix. J’ai hâte que les commentateurs politiques comme vous madame Legault décidiez enfin de dénoncer ce problème haut et fort et avec le même acharnement dont fait preuve monsieur Desmarais pour détruire le Québec.
Beaucoup de commentaires malveillants dans ce qui précède, hélas. Et rien de particulièrement éclairant. On accuse, on méprise, on vilipende avec tant d’acharnement qu’on se croirait presque dans un défouloir pour frustrés chroniques. Déplorable.
Pourtant, chacun a ici une belle occasion d’y aller d’opinions étoffées, d’exprimer son désaccord s’il y a lieu avec ce que d’autres peuvent, pour leur part, penser. Avec respect et courtoisie, néanmoins. Comme le feraient des personnes civilisées vivant dans ce qui, aux dernières nouvelles, était encore une société démocratique.
Mais voilà: le respect, la courtoisie, on ne connaît pas – ou si peu. Ceux qui ne partagent pas leur avis trahissent le Québec, vilement bien entendu, et ne méritent dès lors que les pires insultes. Et dire qu’après cela on a, malgré tout, l’invraisemblable futilité de craindre la possibilité d’un prochain gouvernement conservateur majoritaire…
De la petite bière, qu’un tel gouvernement, comparé à ce que serait notre vie dans un éventuel pays soumis à l’intransigeance et à la désobligeance décelées ci-haut. Et si certains se demandent encore pourquoi l’option souverainiste plafonne et souvent même épeure, nul besoin de chercher plus loin pour en connaître la raison.
Pourquoi est-ce donc si difficile de donner son avis, de présenter ses arguments avec déférence envers les autres, plutôt que de recourir à des propos dégradants – comme si cela pouvait tenir lieu d’opinion. Enfin, en ce qui me concerne, mon opinion sur la question relative à Stéphane Dion et à ses travaux se trouve plus haut, le deuxième commentaire publié. Et je ne pense pas y insulter qui que ce soit.
Pourquoi s’empêcher d’insulter Stéphane Dion? Quand on pense aux grandes réalisations de cet héritier de Lord Durham. Pour ce qui est du propos que l’on peut lire plus haut je crois que l’on peut être à la fois grossier et poli. Le fond des arguments a toujours été plus fort et plus révélateur que l’enveloppe. Si l’option souverainiste plafonne ce n’est pas tant à cause de la teneur du discours qu’un problème de diffusion de ce dernier. Plusieurs personnes qui écrivent dans ces pages connaissent l’acharnement avec lequel les fédéralistes continuent d’occulter les vrais enjeux en mettant de l’avant une offensive de propagande dont Staline pourrait être fier. La stratégie du mensonge mille fois répété fonctionne rondement au Québec. Il faut, dès lors, trouver le moyen de mentir le plus souvent possible en achetant tout les médias possibles et embaucher des éditorialistes serviles. Un public désinformé est un public malléable. Il devient donc facile de ne plus parler du recul du français au Québec ou de l’apartheid hospitalier qui nous coûte des milliards inutilement. Ces deux faits majeurs sont autant de bonne raison de déclarer notre indépendance mais ne constituent qu’une maigre pointe d’iceberg.
L’hebdomadaire que vous lisez en ce moment a embauché au moins trois éditorialistes ouvertement souverainistes. La plupart des billets qu’ils ont écrits sont quelquefois teinté de propos qui illustre cette tendance. Cependant, ils se sont souvent montrés critique de cette option ce qui les honores. Cette façon de faire n’est pas la norme dans l’empire Gesca. Une telle désinvolture équivaudrait à un congédiement. Cet état de fait est déshonorante pour les québécois et doit être dénoncé peut importe si les propos sont insultants ou dégradants. Le silence et les euphémismes sont plus dérangeants.
Pour Marc Malette:
Sur le sujet de Monsieur Desmarais et le Québec, vous pouvez lire ma chronique «La voix du maître», disponible dans ma section «archives» pour le mois de juillet.
Les douze travaux D’Hercule, pour notre brave héros qui aspire au pouvoir, ne sont pas dans la poche. Disons qu’a priori, certains de ces travaux pourraient paraître à sa portée, comme par exemple ramener la biche de Cerynie, ou encore tuer les oiseaux du lac Stymphales, quoique…
Il y en a d’autres dont la réalisation, qui pour être possible dans un accès de fureur, demeure incertaine. Pensons ici à celui qui consiste à subtiliser les juments carnivores. Il y en a probablement une qui serait d’entrée de jeux dans sa mire, quoique…
Par contre, la plupart de ces travaux demeurent hors de sa portée. Que l’on pense à celui qui consiste à ramener la peau du lion de Némée ! Vous vous rendez compte ! Ou encore, de tuer l’hydre de Leme !
Et s’il fallait qu’il s’attaque à ce travail de récurage des écuries d’Augias et qu’il découvre alors qu’il s’attelle à une tâche où ses propres troupeaux ont contribué à son labeur.
À vrai dire, notre héros s’attaque à un travail bien pire encore que celui auquel fut soumis Héracles, soit celui de tuer un mythe, celui qui consiste à croire qu’un québécois francophone bien intentionné et se montrant ouvertement nationaliste anglophone, ne pourrait pas receler au cœur de lui-même comme un reste de nationalisme francophone, qui ne serait cautionné ni par des origines ethniques partagées entre les deux ethnies, à l’image des Laurier, Saint-Laurent et Trudeau, ni par la main tutélaire de l’un quelconque de ces personnages hybrides comme celle de Trudeau pour Chrétien, pourrait ravir la confiance des anglophones hors Québec qui ignorent tout de ce paravent.
Nos quotidiens ont compris que cela lui était impossible et ceux d’entre eux qui jadis misaient sur l’efficacité de ce paravent en faveur du parti de Dion, ont maintenant retourné leur veste et nous en présentent un autre avec son accent, sa physionomie bonasse et ses entourloupettes. Après la Presse nous dit-on, c’est aussi le Soleil de Québec, qui ne brille vraiment pas à la lumière de l’objectivité, qui nous fait avaler ces couleuvres.
Décidément, les deux leaders des libéraux et des conservateurs semblent s’être donné le mot pour ne réaliser qu’un seul des travaux d’Hercule, celui de ramener le Cerbère, mais pas celui de la mythologie. Celui d’un gardien de filet d’un club de hockey qui promet la coupe à ses partisans médusés.
@ Claude Perrier
Évidemment vous n’avez rien compris à l’hostilité et la frustration des souverainistes face à une option qui ne fait que reculer dans la faveur populaire.
Au lieu de ré-examiner le produit ( le projet péquiste de souveraineté) on essaie de blâmer les médias stalinistes, les fédéralistes traîtres et on les invectivent avec beaucoup de hargne. Voyez-vous ils prêchent aux convertis.
« Si l’option souverainiste plafonne ce n’est pas tant à cause de la teneur du discours qu’un problème de diffusion de ce dernier. » R. Picard ci-haut.
Après plus de quarante ans et pauvre nous Québécois ne recevons toujours pas la sainte évangile selon Lévesque, Parizeau, Landry, Marois, Duceppe, Larose, etc. Les théories de complot de ses adversaires seront toujours plus faciles à inventer que de se regarder droit dans un glace et se questionner sur la pertinence du projet. En attendant, on trouve une tête de turc, cette fois Stéphane Dion, sur qui on jette notre fiel. Auterfois c’était Chrétien et avant lui Trudeau. Après Dion ce sera le fils de Trudeau.
Si cela vous fait du bien persistez mais surtout ne pensez pas que vous aller convertir qui que ce soit à votre cause.
@ David Lépine
J’abonde évidemment dans votre sens, mais il me semble que s’il existe des arguments pouvant malgré tout convaincre de la pertinence de l’option souverainiste en 2008, il serait éclairant pour tous – tant les souverainistes que les fédéralistes – qu’on nous les présente. Ne pensez-vous pas?
Parce que ce ne sont certainement pas des propos injurieux qui sauraient tenir lieu de discours probant. Pas plus que le rabâchage à propos de ce qu’un certain Lord Durham a pu dire ou ne pas dire dans un rapport rédigé voilà 170 ans, à une époque où le contexte était fort différent.
Qu’il y ait eu des torts, des injustices, voire des recommandations pas toujours heureuses, on pourra aisément en convenir. Des solutions idéales, on n’en trouve que bien rarement – ici ou ailleurs. Ce qui importe néanmoins aujourd’hui, c’est le présent. Avec le regard tourné vers l’avenir, dans un monde où il est plus que jamais pressant de pouvoir compter sur des alliés.
Il n’y a qu’à regarder du côté de l’Europe qui, après s’être déchirée au cours de deux effroyables guerres au XXe siècle, lesquelles guerres ont à coup sûr généré d’innombrables ressentiments, a pourtant compris qu’il ne serait aucunement dans son intérêt de se lamenter et de s’appitoyer sans fin sur son sort. Et on a même instauré une monnaie commune pour consolider le partenariat européen.
À la rigueur, on pourrait peut-être comprendre que le Québec veuille faire cavalier seul si la majorité canadienne le brimait de manière éhontée, le bafouait continuellement avec mépris et que, dans pareilles conditions, il vaudrait encore mieux courir le risque d’une aventure truffée d’incertitudes que de croupir sous le joug d’une infamante tyrannie.
Toutefois, je doute fort que cela soit le cas. Des contrariétés occasionnées par notre appartenance à la confédération canadienne, il y en a certes. Quotidiennement on peut même en déceler de nouvelles. Mais ce n’est certainement pas en claquant la porte que le Québec améliorera les choses. Bien au contraire.
Voilà comment je perçois la situation. Et je déplore que, du côté souverainiste, on s’acharne le plus souvent à dénoncer et à insulter, en ressortant tels des épouvantails le Lord Durham et autres « traitres » locaux en guise de justification à l’égard d’un projet de société. Une approche d’ailleurs étonnante quand on sait que « On ne prend pas les mouches avec du vinaigre »… Qui espère-t-on attirer à l’option en s’y prenant de la sorte?
Tandis que le monde s’organise à une vitesse invraisemblable, nous sommes ici à nous entre-déchirer bêtement. Si la souveraineté s’avère la meilleure voie pour l’avenir du Québec, qu’on nous explique en quoi de façon rationnelle et crédible, sans nous ressasser le drame des Patriotes, le rapport de Lord Durham ou la bataille des plaines d’Abraham. Aujourd’hui, en 2008, pourquoi la souveraineté?
Alors vous voyez, Monsieur Lépine, malgré trop de propos haineux de certains tenants de l’option, je ne désespère pas qu’il puisse s’en trouver pouvant nous en présenter de manière civilisée les mérites qu’ils y trouvent. Je ne cherche pas à convertir qui que ce soit – mais plutôt à comprendre pourquoi je devrais, moi, être convaincu du contraire de ce que je pense.
@Claude Perrier
Pour ma part je pense qu’avec les loups il faut hurler. Je ne crois pas qu’il faille blâmer inutilement un excès de franchise. Vous voulez parler d’avenir avec civilité? Que pensez-vous de l’avenir du français en Amérique dans une province où près de 60% des allophones choisissent l’anglais comme langue commune même après 11 ans de scolarité en français? Que pensez-vous du fait qu’il faille parler une langue étrangère chez soi pour se trouver un emploi décent, tout ça pour ne pas déranger une minorité supposément plus bilingue que la majorité? N’y voyez-vous pas une forme de mépris? Ne croyez-vous pas qu’une affirmation nationale pourrait régler, du moins en partie, ce problème?
Monsieur Rosaire Picard nous a entretenu sur l’apartheid hospitalier au Québec. Avez-vous réfléchi à cela? Avez-vous réfléchi au fait qu’une minorité sur financée donnera assurément de meilleurs services de santé qu’une majorité sous-financée? Avez-vous réfléchis que dans plusieurs années les bienveillants médias anglophones se plairont à dire que les francophones donnent de moins bon service de santé parce qu’ils sont de nature moins bien organisés et qu’une majorité de québécois vont croire cela? Pourquoi cela? Ne voyez-vous pas poindre à l’horizon les méfaits de l’impérialisme qui dure depuis 245 ans? Peut-être que cette maladie vous a atteinte si sérieusement vous et votre binôme (David Lépine) que vous n’en voyez plus les effets? Mais vous n’aimez pas entendre parler du passé. Pourtant les effets de ce passé sont encore bien présent et que, de ce fait, l’indépendance du Québec est nécessaire ne serait-ce que pour briser les effets néfastes de ce passé.
Vous croyez que nous avons désespérément besoin d’alliés? Encore faudrait-il que ces alliés consentent à le devenir pour de vrai et cesser de vivre dans un perpétuel apartheid. Pourquoi ne nous allions-nous pas aux Irakiens, aux afghans ou aux Coréens du Nord? Tout simplement parce qu’ils ne partagent pas nos valeurs, ne parlent pas notre langue ou pour une multitude raison. Cependant ils veulent exister par eux-mêmes sans se faire dicter une façon de vivre ou de parler. Cela les honore car ils ont gardé une étincelle que nous avons perdu: la fierté. Ils ne sont pas plus riches que nous même s’ils sont plus fiers. Cependant il serait certainement plus pauvre s’ils ne l’étaient pas car ils auraient probablement laissé leur économie aux mains de ceux qui les ignorent.
Il existe des publications qui font passer le discours souverainiste de façon claire et peut-être plus “civilisé” comme vous aimeriez l’entendre. Cependant je doute que vous les consultiez avec ouverture. Je doute un peu de votre censure. Cependant, à la lecture des propos contenus dans ces publications je peux vous assurer que la nécessité de la souveraineté est à la fois actuelle et souhaitable.
@ Josée Legault
J’ai lu votre article sur Paul Desmarais avec intérêt. Je crois votre propos juste et cohérent mais un peu mielleux. Je suis de nature plutôt incisive mais compte-tenu de l’état actuel de la liberté de presse au Québec je pense que votre billet est exemple de courage. La porte de Gesca vous est fermée éternellement mais on s’en fout, vous ne risquez pas de souffrir de dissonance cognitive (écrire et dire le contraire de ce que vous pensez). Bravo!
@ Marc Malette
La moindre des choses que je puisse faire, Monsieur Malette, c’est de vous remercier pour votre intervention polie, malgré nos divergences de vues. Davantage d’échanges de cette nature nous permettraient certainement de mieux nous comprendre.
Je n’ai pas la prétention ici de pouvoir répondre – à votre satisfaction – à vos diverses préoccupations, bien que je me sois amplement exprimé par le passé, sur ce site, relativement à ces questions. Tout récemment encore en ce qui concerne notre système de santé au Québec.
Pour ce qui est de la langue française, j’ai à diverses reprises fait part de ma très vive inquiétude des désastreuses conséquences sur celle-ci que risquerait d’avoir la souveraineté. J’estime en effet que sans la « protection » de la langue française qu’accorde au Québec son appartenance à un Canada officiellement bilingue, celle-ci pourrait malheureusement rapidement péricliter – et cela en l’espace d’une génération à peine.
Peut-être que je déraille complètement mais il me semble qu’un Québec devenu indépendant, obligé avant toute chose de survivre économiquement dans une Amérique du Nord très majoritairement anglophone, ne pourrait pas se permettre de trop faire la fine bouche relativement à la question de la langue.
La grande et incontournable priorité au Québec serait sa survie. Et la langue deviendrait une préoccupation très secondaire.
Je ne doute pas qu’il puisse être très honorable de vouloir redresser des torts passés, mais faut-il pour cela risquer de compromettre son avenir? Nous sommes aujourd’hui en 2008, et que cela nous plaise ou non, le monde se redéfinit actuellement à une vitesse époustouflante. Cela étant, et même si la chose pourra paraître difficile à reconnaître, nos meilleurs alliés sur la planète sont nos voisins canadiens.
Mettons fin à nos futiles et nuisibles différends, et tendons-nous la main. Nous ne serons pas trop de 30 millions pour parvenir à tirer notre épingle du jeu en ce XXIe siècle.
M. Malette,
Vous écrivez respectueusement et avancez des arguments forts intéressants et d’actualité.
Moi je suis assez vieux pour me souvenir du temps quand 95% des immigrants s’intégraient à la communauté anglaise du Québec et que 90 % des affaires se faisaient presque uniquement en anglais.Je constate une vaste amélioration. Y-a-t-il encore de la place à amélioration? Certainement, est-ce que le français est fragile en terre d’Amérique ? Sûrement. Est-ce que le présence d’anglophones à Montréal est une forme de mépris? Moi je ne pense pas qu’ils représentent les « méfaits de l’impérialisme ». Est-ce qu’une affirmation nationale peut garantir l’avenir du français ici? Rien n’est plus sûr, au contraire, comme l’affirme mon binôme Perrier, les chances qu’un tel projet accélère le déclin du français sont tout aussi bonnes que le contraire.
Mais là n’est pas mon point d’interrogation le plus grand. C’est l’effet diviseur du projet national qui me décourage. Réussir à bâtir un nouveau pays est tout un projet collectif, vous conviendrez j’espère. Démarrer ce type de projet requiert un minimum de solidarité sociale ce que jamais les souverainistes ont pu dégager jusqu’à date au Québec. Au contraire, le débat divise profondément notre société au point ou le projet tel que véhiculé a toute les chances d’approfondir le clivage et de créer un fort sentiment d’irrédentisme parmi les autres canadiens à l’égard des nations autochtones, des régions à fort sentiment fédéraliste etc.
Si vous me répondez que tout cela est impossible, je vous prie de revoir la récente histoire de l’ancienne Yougoslavie pour imaginer le scénario du pire.
Quand vous parlez d’un manque de fierté, je suis désolé. Je constate que le Québec de mes enfants et de mes petits enfants en regorge tellement plus que celui de mon enfance. Les exemples sont nombreux et frappants, je ne comprends pas pourquoi vous êtes si pessimiste.
Quant à votre attitude qui exalte les Coréens et les Afghans, je n’ai rien contre ces peuples lointains, mais je crois fermement qu’il est encore plus important de bien s’entendre avec nos voisins immédiats. Et pour ce faire, je ne leur fait pas de procès d’intention comme vous semblez le faire. Cessons de jouer à la victime et prenons toute notre place.
Si votre projet était si bon pour les Québécois, ils y adhéreraient volontiers et majoritairement . Ayez un minimum de respect envers vos concitoyens et respectez leur choix au lieu de , et ici je ne vous vise pas personellement, au lieu de radoter que nous ne sommes pas libres de nos choix, de référendum volé, de « plus meilleur pays au monde » , d’arpatheid, de l’ombre jaune de Gesca etc.
Les Québécois seraient capables ce créer le deuxième centre mondial de l’aérospaciale, d’inventer et de propager à travers la planète un Cirque du Soleil et j’en passe, mais lorsque nous sommes confrontés à un choix de pays, alors là nous devenons des minables colonisés sans fierté ? Vos arguments colonialistes sonnent trop faux pour être retenus par des gens fiers, se pourrait-il que ce soit vous qui avez perdu votre fierté?