Ça s'est passé à la vitesse de l'éclair. Tellement rapidement, en fait, qu'on ne l'a même pas vu passer. Je parle ici d'un exercice de manipulation de l'opinion publique formidablement bien réussi.
Réussi au point d'avoir provoqué un réalignement des perceptions face aux forces politiques canadiennes actuelles. Et un changement qui, pour le moment, avantage le gouvernement Harper.
Je vous parle de l'extrême facilité avec laquelle, dès le début de la campagne, Stephen Harper, tel un grand metteur en scène, a redistribué les "rôles" entre les différents partis sans même que ce pauvre Stéphane Dion ne s'en rende compte! Le Parti conservateur s'est autobaptisé "centriste et pragmatique" en même temps qu'il présentait ses quatre adversaires, le Bloc, le NPD, les Verts et le Parti libéral, comme des partis "de gauche" – une "gauche" décrite depuis comme étant évidemment "divisée". Nous voilà donc en plein théâtre de l'absurde: le PLC passant maintenant pour un "parti de gauche"! Jean Chrétien doit se frapper la tête sur le mur en se levant chaque matin alors que Harper doit se pincer de plaisir.
Et la formule prend! Comme tant d'autres l'ont fait, un collègue de La Presse écrivait, cette semaine, qu'il y a "congestion" à la gauche entre libéraux, néo-démocrates, verts et bloquistes! Qu'on qualifie ces quatre partis de "non-conservateurs", soit. Mais qu'on place le PLC à gauche? Soyons sérieux. Pourtant, c'est chose faite. Dans le Canada central, comme on l'appelle, l'effet de la répétition constante de la formule se fait sentir hors des grands centres urbains. En Ontario, le PLC y goûte à l'extérieur de Toronto. Au Québec, le Bloc, l'autre parti dit de gauche, se fait talonner par le PC en région.
Bref, tout se passe comme si les mots n'avaient plus de sens. Harper a expulsé le PLC de sa niche traditionnelle – le centre – pour s'y loger confortablement lui-même. Et ce, même si le conservatisme de Harper est tel qu'il ferait passer Brian Mulroney pour Che Guevara et Lucien Bouchard pour Fidel Castro!
TOUT LE MONDE A GAUCHE!
Comme bonus, cette usurpation du centre par Harper offre un triple avantage en période d'insécurité économique: 1) De nombreux électeurs se cherchent un leader aux allures fortes, semblant néanmoins raisonnable et parlant la langue du "vrai monde" – un papa protecteur capable de les rassurer en des temps incertains. Harper et ses candidats répètent cette ligne de plus en plus souvent, mais sous forme de question rhétorique: "qui va diriger le gouvernement durant cette période d'incertitude économique mondiale, et qui est le plus en mesure d'amener des résultats concrets pour vos familles et vos régions?". 2) Un discours centriste, même factice, est également plus à même de séduire une partie des 25 % actuels d'indécis – une tranche de l'électorat qui fuit comme la peste ce qu'elle voit, à tort ou à raison, comme des partis plus à l'extrême et qui n'a rien à cirer d'une terminologie trop complexe. 3) Comme les mots "droite", "gauche" et "centre" sont vidés de leur sens, les promesses de gouvernance à la petite semaine évacuent du débat public l'enjeu le plus fondamental de la campagne: dans quel type de société voulez-vous vivre? Plus individualiste? Axée sur un meilleur partage de la richesse? Ou préférant le statu quo?
Résultat: quiconque ose trop qualifier le PC de "droite" – ce qu'il est pourtant objectivement -, se fait accuser de sortir les "épouvantails" et de mener une "campagne de peur". Même les artistes s'exprimant contre les compressions en culture, pourtant imposées pour des raisons idéologiques et non rationnelles, se font traités de corporatistes et de bébés gâtés. Si ça continue, Harper passera bientôt pour la pauvre victime de chialeux professionnels incapables de se responsabiliser eux-mêmes…
Vos paupières sont lourdes…
Cette semaine, dans le Globe & Mail, voilà même Lysiane Gagnon donnant le ton pour la suite: "Do not fear a Tory majority". Vos paupières sont lourdes: n'ayez pas peur bonnes gens, dit-elle, car un gouvernement Harper majoritaire serait plus "centriste" encore, plus inoffensif donc, que lorsqu'il était minoritaire! Comment ça, vous vous demandez? C'est que pour conserver le pouvoir, écrit-elle, Harper finirait bien par gouverner au centre, comme les autres l'ont fait avant lui. Vraiment?
Pas sûre de ça. Primo: le nouveau PC n'est PAS un parti fédéral comme les autres. Alors que le PLC est un parti de pouvoir relativement pragmatique, le PC de Harper, né de la fusion du parti progressiste-conservateur et de l'Alliance canadienne, est le premier parti véritablement idéologique à former un gouvernement à Ottawa depuis plus de 50 ans. Comme pour le PLC, son objectif est de prendre et de conserver le pouvoir. Mais le PC veut le faire – reprenant ici les mots de Tom Flanagan, le principal stratège de Harper – afin que le conservatisme remplace le libéralisme au Canada comme "philosophie politique dominante". Bref, à moins que Harper ne renie jusqu'à ses propres convictions les plus profondes, il est peu probable qu'il gouverne au centre, même s'il devient majoritaire.
Deux autres preuves récentes à ce dossier: sa promesse d'étendre les sentences de prison à vie à des adolescents de 14 ans (16 ans au Québec) trouvés coupables de crimes violents. Quant au projet de loi C-484, que plusieurs ont dénoncé comme ouvrant la porte à une recriminalisation de l'avortement, le PC promet de le présenter à nouveau sous une autre forme, mais sans dire laquelle.
Si c'est ça gouverner "au centre", on se demande bien de quoi gouverner "à droite" pourrait avoir l'air…
D’après moi, l’étiquette « Conservateur » est aussi usurpée que peut l’être celle de gouvernement centriste lorsqu’on parle des troupes de Stephen Harper. Il n’y a aucune continuité entre le parti jadis dirigé par McDonald, Pearson, Mulroney et celui que dirige Stephen Harper.
Alors, si jamais les partisans de l’ARC (le parti des Alliancistes-Reformistes-Conservateurs dirigé par Stephen Harper) réussissent à mettre la main sur un gouvernement majoritaire lors des cette élection fédérale, attendez-vous à une belle dérive autoritaire de deux ans au Canada.
Le temps d’un gouvernement minoritaire, de 18 à 24 mois, Stephen Harper en profitera pour faire adopter « ses » lois les plus impopulaires sans que l’opposition puissent y changer réellement quoique ce soit (le pouvoir législatif se confond avec l’exécutif en situation majoritaire dans un monarchie constitutionnelle comme la nôtre).
Ce n’est que suite à deux autres années de mandat – respectant tout à coup la loi sur les élections à date fixe – qu’il y aura, effectivement, le recentrage stratégique (euphémisme politique signifiant hypocrite) afin de reconquérir l’électorat canadien.
Donc, le recentrage de l’ARC fabulé par cette chère Lysianne Gagnon ne se réalisera pas aussi naturellement qu’elle le prétend. Dire le contraire serait ignoré un fait évident : Stephen Harper peut faire preuve d’une intransigeance surprenante même lorsqu’il essaie de promouvoir une loi ou une option impopulaire.
Le fait que Harper y ait pensé et a accompli ce qu il voulait ….vous devez admettre que c’ est fort et que c’ a fait beaucoup de jaloux.. Il le fait sans tambour ni trompette juste avec un sens inné de la politique.
Bravo Harper.
Je republie ce texte en dessous dans ce blog car il est en corrélation avec le texte de J.Legault.
Un geste fort des libéraux (l’alternative dominante au canada) consiste à faire du plan vert une option ultérieure et de redonner l’image de centre droit du PLC par la revalorisation active des principes de la droite économique. Des électeurs canadiens quitteront alors la voie trompe l’oeil des réformistes conservateurs. Car disons le, ce parti de Harper est celui des Albertains.
Le Bloc lui a beaucoup de difficulté à rassembler les nationalistes de droite autour de lui en régions. Ces gens se contentent de bons mots faciles sur la reconnaissance des Québécois dans le Canada uni. Duceppe a peut être erré en votant pour la motion qui comprenait la partie Canada uni. La « politique des petits pas » n’est pas toujours bonne en politique. Le Bloc doit rappeler aux nationalistes mous que le Québec n’a toujours pas réintégré la constitution canadienne depuis le repatriement de 82. Le symbolisme de Harper appartient au domaine des mots. Et pour se recentrer afin d’échapper au monopole de droite réformiste conservateur, le Bloc doit rappeler que c’est un parti ouvert au libre échange qui défend les PME du Québec. La Beauce rejette le Bloc sans se rendre compte qu’il n’est pas tellement plus à gauche que le parti libéral du Canada.
« Comme dit dans mon commentaire au sujet du blog sur le « vote stratégique » pour ceux que ça intéresse, non seulement le Bloc au Québec doit se recentrer sur le plan national mais les libéraux fédéraux au Canada doivent effectuer un retour à la vision traditionnelle d’un parti de l’économie. Cette idée d’un tournant vert dans une formation identifiée au centre droit ne convainc pas les gens de gauche qui votent NPD ou Vert de toute façons. Les très nombreux Canadiens de droite plus américanisés qu’ils ne s’imaginent bien au delà de la personnalité de Dion ne se retrouvent plus dans un parti qui tente de concilier (en principe) environnement et économie. Et comme le plan vert des libéraux n’apparaît pas clair, les ennuis s’accumulent pour le traditionnel « parti Canada ».
Je n’ai aucune sympathie pour Dion, monsieur « clarté référendaire » et ses libéraux égarés toutefois la trop grande faiblesse du PLC profite trop aux conservateurs et polarise le vote fédéraliste et de droite chez les conservateurs contre le Bloc.
Un parti libéral qui croyait se mettre à la mode en se donnant une image écolo contribue grandement à l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire irresponsable, réactionnaire et sous influence américaine. Le virage libéral de Dion consiste à remettre l’économie à l’avant plan selon tous ses aspects pratiques concernant l’inflation et le chômage et comme cela a été fait dans une intervention précédente de défendre parfois des mesures dirigistes dans le domaine de l’alimentation par exemple afin d’empêcher le laxisme dans les mesures d’hygiène des aliments. L’espèce de collaboration verte et libérale, tout cela a entretenu une confusion des rôles qui a franchement fait mal à la crédibilité de Dion. D’autant que le système électoral à un seul tour à teneur géographique favorisant les régions n’a rien de proportionnel et n’encourage pas ces alliances. Les partis politiques d’opposition doivent retrouver leur droite dans le but de confondre celle hypocrite du parti réformiste conservateur qui use de la ruse sous contrôle de Harper pour mieux dans les prochaines années vous devinez quoi nous …. »
Mais si, le PLC »est » un parti de gauche ; il a laisser passer le mariage gay en 2002.
La dégringolade du PLC a commencé dès 2002 avec l’affaire du mariage gay. Il a perdu un bon nombre de libéraux »modérés » qui sont tout d’un coup passés à droite. End of story.
On a blâmé le scandale des commandites, mais il y avait aussi ça. De plus, Stéphane Dion est complètement en phase avec les autres partis de gauche sur la marijuana, l’avortement, le socialisme médical et l’étatisme en général.
La preuve : Duceppe a dit cette semaine qu’il était prêt à faire une »’Alliance » avec son arch-ennemi Dion pour stopper Harper !
Pourtant, ils se disputent tous une minorité de 20 % d’électeurs très politisés qui ne représentent pas la population, étant grosso modo des »profiteurs » de la politique |
»ce qu il voulait ….
» Ça c’est certain: » IL » comme dans île qui n’est pas le continent.
»c’ est fort et que c’ a fait beaucoup de jaloux.. »
Il n’y a pas de force et de gloire ni d’intelligence à tromper les citoyens de bonne foi. Les gens honnêtes ne sont pas jaloux des menteurs. Répugnant serait le mots qui conviendrait
»Il le fait sans tambour ni trompette juste avec un sens inné de la politique. »
Les manipulateurs ne font jamais de bruits et n’ont pas un sens inné de la politique, ils mentent c’est tout. La symphonie pour cuivre et tambours des quatres saisons aux hypocrites opus Dei leur conviendrait bien.
En ce qui concerne l’emballage, l’étiquetage des différents partis, je laisse cela aux débatteurs professionnels et autres intéressés par la présentation du colis. C’est ce qu’on trouvera sous l’emballage, peu importe la couleur du papier ou des rubans, qui me tracasse bien davantage. S’agit-il d’un colis piégé?
Par ailleurs, la chose qui m’intrigue probablement le plus relativement aux pro-Conservateurs au Québec, c’est leur très grande discrétion, comme s’il y avait une consigne du silence dans leurs rangs. Qui sont ces pro-Conservateurs? Pourquoi ne s’affichent-ils pas publiquement, pour nous dire – à l’instar de tous les autres – pourquoi nous devrions nous aussi appuyer Stephen Harper?
Chose certaine, ces électeurs conservateurs ne se manifestent pas sur Voir, un site possiblement trop ouvert à la culture et à la liberté d’expression à leur goût…
N’empêche que cela permettrait d’élargir le débat si ceux-ci osaient malgré tout s’exprimer de temps à autre. Question de voir de quel bois ceux-ci se chauffent, à l’approche de ce qui pourrait bien être un long et glacial hiver politique canadien.
Monsieur Perrier
Les électeurs que vous évoquez sont présentement sous sédatif Gesca et Québécor, radio-canada ect.
Ils se réveilleront à la fête du Sukkot juif du quatorze octobre, date à laquelle étrangement Harper a choisi de faire sa récolte électorale.
@Claude Perrier
Les conservateurs ne s’affichent pas dans les médias de masse parce que la liberté d’expression ne s’adresse qu’aux bien pensants de la gauche québécoise. Autrement dit, que gagneraient les électeurs conservateurs à s’afficher si ce n’est que pour recevoir un concert d’insultes gratuites?
Les québécois en général sont intolérants envers les différences idéologiques et basent leurs arguments sur la peur et la démagogie.
Il y aura toujours des personnes comme Serge Jean qui s’imagine que la société est fondée sur des conspirations ou des alliances secrètes qui n’enrichissent qu’une élite près du pouvoir.
@Jonathan Boyer
«Les québécois en général sont intolérants envers les différences idéologiques et basent leurs arguments sur la peur et la démagogie.»
Peut-être… Cependant, il faut noter que les conservateurs basent toute leur stratégie politique sur la peur et la démagogie. Par exemple, en ce qui a trait à leur projet de loi sur les jeunes contrevenants. Ici, leurs arguments ne se fondent pas, ni sur des données recueillies au fil du temps ni sur l’obversation avisée et profonde de ceux qui travaillent avec ces jeunes contrevenants au quotidien. Harper avoue même qu’il n’a pas à écouter tous ces experts (criminologue, sociologue et policiers!); il préfère se baser sur le sens commun des gens ordinaires! C’est justement de profiter des craintes et des peurs des gens ordinaires!! C’est de faire de la démagogie!!
«…Serge Jean qui s’imagine que la société est fondée sur des conspirations ou des alliances secrètes qui n’enrichissent qu’une élite près du pouvoir.»
Peut-être pas des conspirations ni des alliances secrètes… Cependant, les alliances sont bien réelles et ne sont pas secrètes du tout. On a qu’à lire sur l’Histoire pour s’appercevoir que les économies libérales, les grandes richesses occidentales ont été fondé par des gens à la morale et l’éthique douteuse. Leurs enfants sont peut-être devenu d’honnêtes gens aujourd’hui, mais c’est que leurs crimes ont été blanchis par le temps. Et les pratiques scandaleuses de leurs ancêtres sont devenues habituelles et normales. Par exemple, pourquoi Harper additionne les crédits d’impots aux compagnies pétrolières lorsqu’on sait qu’un barils de pétroles leurs coûtent une vingtaine de dollars à produire et qu’elles le revendent 4 et 5 fois plus cher!!? Pourquoi aider une industrie qui a un taux de profit de plus de 400%!?
Il y a ceux qui se reconnaissent dans l’orientation idéologique de la droite incarnée par Stephen Harper, réfractaire aux lois visant à protéger l’environnement, allant même jusqu’à renier ses engagements, qui réduit les impôts afin d’effectuer des coupures dans différents programmes sociaux et culturels, préfère rayonner sur la scène militaire que sur la scène culturelle, opposé à l’avortement, qui durcit la loi sur les jeunes contrevenants et s’oppose à l’adoption d’un registre des armes à feux. Et refuse de rapatrier l’enfant-soldat Omar Khadr. Son manque de transparence et sa manipulation des médias représentent une menace pour la démocratie. Fait craindre un recul pour le Canada comme leader crédible des valeurs démocratiques sur la scène internationale. Même minoritaire, Stephen Harper impose les choix idéologique de son parti.
Et il y a tous les autres qui cherchent à contrer cette formation politique. Aux citoyens de démasquer les froids calculs de son chef. C’est exact que cette stratégie de mettre tous les partis politiques dans le même panier est machiavélique.
Stephen Harper, en bon démagogue qu’il est se sert d’amalgames pour mieux imposer sa vision idéologique du pouvoir. À preuve, sauf le NPD, véritable parti canadien de gauche et le Bloc au Québec, le PLC est un allié de centre-gauche mais demeure un parti à l’idéologie néolibérale. Favorable à une certaine forme de réglementation en ce qui a trait à la protection de l’environnement, ce parti possède cependant plusieurs points en commun avec le Parti conservateur, notamment sur les baisses d’impôt. On ne peut non plus vraiment qualifier le Parti Vert du Canada de parti de gauche parce que ce parti n’a pas de position officielle en ce qui a trait à la pauvreté, à la redistribution de la richesse ou à la guerre.
Même si Le Bloc à Ottawa ne prend jamais le pouvoir, ce parti demeure une nécessité pour le Québec. En plus de s’assurer du respect des compétences provinciales, ses dossiers prioritaires sont d’ordre socio-démocrate : crise forestière et manufacturière, augmentation du supplément de revenu garanti pour les aînés, augmentation du financement de l’éducation postsecondaire, rétablissement du programme de contestation judiciaire et celui de la Condition féminine Canada, rétablissement des transferts fédéraux pour le logement social et retrait des privilèges fiscaux des entreprises exploitant les sables bitumineux.
Jack Layton qui, lui non plus ne prendra pas le pouvoir, s’est dit et contredit mais serait favorable à un rapprochement avec le Bloc pour chasser Stephen Harper du pouvoir, et lorsque des enjeux stratégiques pour l’intérêt des Canadiens seraient en cause. Le clivage droite/gauche au Québec étant inexistant, c’est le clivage nationaliste qui pourrait nuire à une souhaitable coalition de la gauche, en attendant l’instauration de la proportionnelle, souhaitée par Jack Layton et qui n’est certainement pas pour demain. Or si on applique la proportionnelle aux résultats des dernières élections fédérales, en 2006, on constate que libéraux et néo-démocrates, alliés naturels de centre-gauche, ont obtenu ensemble 47,5 des voix contre 36 % pour les conservateurs, ce qui donnerait, en sièges : PC : 112; PLC : 92; NPD : 54 et Bloc : 30. Avec la proportionnelle, le gouvernement aurait donc été, vraisemblablement, une coalition PLC-NPD avec 146 sièges. La proportionnelle, à laquelle tient tant Jack Layton, est une voie dorée vers le pouvoir. Mais cela passe par une coalition comme le souligne Vincent Marissal dans La Presse. http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/vincent-marissal/200809/24/01-23057-ce-bon-jack.php
@ Jonathan Boyer «Il y aura toujours des personnes comme Serge Jean qui s’imagine que la société est fondée sur des conspirations ou des alliances secrètes qui n’enrichissent qu’une élite près du pouvoir.»
Déjà il existe sous forme d’un Partenariat nord-américain pour la prospérité et la sécurité (PPS) une nouvelle mécanique qui place, SANS DÉBAT PUBLIC, le secteur privé au centre de décisions concernant de larges pans de l’économie et de la sécurité au détriment du bien commun et de la démocratie. Des secteurs aussi stratégiques que la sécurité, l’environnement, la santé, l’éducation, l’alimentation. Sous couvert d’intégration économique, le Canada intègre les politiques militaires des USA.
À Jonathan Boyer
Vous écrivez: »Il y aura toujours des personnes comme Serge Jean qui s’imaginent que la société est fondée sur des conspirations ou des alliances secrètes qui n’enrichissent qu’une élite près du pouvoir. »
Ça me rassure d’apprendre selon vos propres mots que je ne suis pas seul à »m’imaginer » comme vous dites, il y en a beaucoup apparemment qui »s’imaginent ». Votre bout de phrase à mon sujet est une belle démonstration de sophisme stygmatisateur épicé de culpabilisation et dont le but est d’isoler et de discréditer. En réalité ça révèle ce que vous n’aimez pas. Les écornifleux de la vérité.
Par ailleurs vous avez beaucoup d’imagination vous aussi:
»Les conservateurs ne s’affichent pas dans les médias de masse parce que la liberté d’expression ne s’adresse qu’aux bien pensants de la gauche québécoise. Autrement dit, que gagneraient les électeurs conservateurs à s’afficher si ce n’est que pour recevoir un concert d’insultes gratuites?
Les québécois en général sont intolérants envers les différences idéologiques et basent leurs arguments sur la peur et la démagogie. »
Mon cher monsieur il n’y a pas de gauche, de droite, de centre, il y a la vérité la justice et le bon sens rationnel et ceux qui ne respectent pas ce minimum élémentaire en toutes choses ne seront jamais les bienvenus à la table du peuple.
Les Québécois sont intolérants oui, aux manipulateurs que vous cachez dans »différences idéologiques »
Quand il y a de la vérité de la justice et du bon sens il n’y a plus de différences idéologiques, il y a des peuples libres et souverains qui ne passent pas le plus clair de leur temps à enlever des tocs sur leurs vêtements..
« ses dossiers prioritaires sont d’ordre socio-démocrate : crise forestière et manufacturière, augmentation du supplément de revenu garanti pour les aînés, augmentation du financement de l’éducation postsecondaire, rétablissement du programme de contestation judiciaire et celui de la Condition féminine Canada, rétablissement des transferts fédéraux pour le logement social et retrait des privilèges fiscaux des entreprises exploitant les sables bitumineux. » A Proulx
C’est toujours pareil avec la gauche, augmentons les dépenses, sans jamais se soucier d’augmenter la richesse dont dépend ces dépenses sauf pour bêtement réclamer de « taxer les riches » et de punir les industries des autres provinces (notez bien jamais les industries québécoises ne sont visées).
Ensuite M. Jean répond au plaidoyer de M. Boyer contre l’intolérance d’une certaine gauche par:
« Mon cher monsieur il n’y a pas de gauche, de droite, de centre, il y a la vérité la justice et le bon sens rationnel et ceux qui ne respectent pas ce minimum élémentaire en toutes choses ne seront jamais les bienvenus à la table du peuple. »
Prouvant de façon éloquente justement ce que disais M. Boyer. Seule la gauche parle vrai, les autres sont des menteurs et donc, par définition, leurs arguments doivent être exclus. Joseph Staline utilisait exactement ces mêmes arguments aux fameux procès durant les année trente en URSS. Merci camarade de nous rappeler les principes du ML , votre « sophisme stygmatisateur épicé de culpabilisation » est digne de Vladimir Ilyche lui-même.
Mme Proulx diabolise les PPPs qui nous sont imposés sans débat public. Elle disait quoi quand les fusions municipales furent imposées sans débat public? La gauche toute entière les appuyait en réclamant la justice sociale. Deux poids deux mesures. Quand on est pour la justice sociale on ne se trompe jamais. On intègrerait les politiques militaires des USA en étant en Afghanistan avec 38 autres pays sous l’égide de l’ONU, avec l’appui du Bloc, by the way, comme si l’OTAN, fondée en 1948, venait d’être inventé par la droite.
@M. Lépine
Il n’y a jamais eu véritablement de gauche au Québec ou même en amérique du nord. C’est un espèce de confusion qui règne dans ce domaine. On traite les politiques de développement de l’État comme si c’était de la gauche lorsqu’en fait, c’est plus souvent qu’autrement, de la socialisation du risque.
Qu’on prenne, pour exemple, le régime de santé public du Canada. On serait en droit de penser qu’il s’agit là d’une politique de la gauche. Or, il ne s’agit pas d’une politique de la gauche mais bien de la droite. En nationnalisant les dépenses en santé, nous avons rendu les entreprises canadiennes plus compétitives. Regardez au USA en ce moment, on ne décidera pas de nationnaliser en partie l’assurance santé pour une question de principe de gauche. On décidera de nationnaliser une partie de cette assurance afin d’alléger le fardeaux des compagnies manucfacturières, l’automobile surtout. Car vous devriez savoir, qu’actuellement, il coûte plus cher à GM de fabriquer des voitures aux USA qu’en Ontario; et l’une des raisons sont les primes d’assurance que la compagnie doit payer aux USA mais qu’il n’ont pas à payer en Ontario.
Il faut arrêter de voir la politique comme une affaire de principe et de valeurs. Les décisions politiques sont d’ordre PRATIQUES, et l’ont toujours étées.
Si la tendance se maintient, il faudra peut-être s’intéresser aux impacts d’un scénario où le PC va balayer le R.O.C. et former un gouverment -fortement majoritaire- avec le Bloc comme (et oui) presque seule opposition officielle…
Monsieur Lépine, vous n’avez pas besoin de jumeler l’idéologie de vos interlocuteurs à celles de personnages historiques à l’origine d’assassinats de masse pour donner de la valeur à vos propos.
Vous semblez bien le connaître ce Lénine en passant. Et vous, c’est qui votre ascendant, Felix Loussoupov peut-être?
«Mme Proulx diabolise les PPPs qui nous sont imposés sans débat public. Elle disait quoi quand les fusions municipales furent imposées sans débat public? La gauche toute entière les appuyait en réclamant la justice sociale. Deux poids deux mesures.»
Wow là, David Lépine. C’est quoi cet amalgame ? Les municipalités sont une création qui relève de la province. Comment ça, pas de débat public ? La loi 170 sur les fusions municipales fut en effet adoptée rapidement. À la suite de plusieurs commissions parlementaires, de compte-rendus dans les journaux et de débats publics. Une réforme importante qui a soulevé des vagues mais rien à voir avec des tractations secrètes qui se déroulent entre des représentants de l’industrie privée et des gouvernements pour le contrôle de la souveraineté sur nos ressources naturelles.
Ce n’est pas parce que vous faites des amalgames que les faits sont inexacts. Le PSP vise à permettre aux États-Unis d’avoir accès aux ressources canadiennes. Notre eau et notre pétrole, des ressources dont les USA ont besoin afin d’assurer leur propre sécurité énergétique et poursuivre leurs conquêtes militaires. Les États-Unis convoitent depuis longtemps l’eau douce du Canada qui représente un cinquième de la ressource mondiale. Maude Barlow, la présidente nationale du Conseil des Canadiens, a déclaré dans un récent article que « l’approvisionnement en eau tout comme l’approvisionnement en énergie, doivent être protégés si les États-Unis souhaitent maintenir leur puissance ÉCONOMIQUE et MILITAIRE dans le monde. »
Après un accès illimité aux ressources énergétiques du Canada grâce à l’ALENA, le PSP permettra de poursuivre les mesures de déréglementation et de privatisation des établissements canadiens. Sans fusils. Mais vu que c’est catalogué «de gauche», on se préoccupe pas.
@ David Lépine
Vous confondez PPP (Partenariat Public Privé) avec PSP (Partenariat nord-américain pour la sécurité et la prospérité).
Les premiers relèvent d’ententes juridiques entre les pouvoirs publics et le secteurs privés. Il y a au moins des appels d’offre pour garantir la transparence. Les partenariats devraient être jugés au cas par cas. On dit «à gauche» que ces ententes équivalent souvent a la priviatisation des profits et à la nationalisation des déficits. Dans Le Devoir en date du 28 septembre, on peut lire sous le titre «En attendant les PPP : Respect des échéanciers et des budgets. Innovations dans le design financier et les propositions immobilières. Transparence. Telles étaient les promesses de l’entrée du Québec dans l’ère des partenariats public-privé. Où en sommes-nous? Depuis sa création, en 2005, l’Agence des PPP a fait bouger une seule pépine, aux abords du futur pont de la 25. Trop tôt pour faire le bilan? Certainement. Assez, cependant, pour noter que dans la même période, plus d’une vingtaine de chantiers majeurs en santé gérés en mode traditionnel ont été complétés en respectant toutes ces promesses.»
Quant aux PSP, il n’y a aucune transparence. En donnant un pouvoir incontestable à la technocratie et aux chefs d’entreprises, on institutionalise la non-imputabilité comme manière normale de gouverner.
Même plus besoin de lobbies…
Les fusions n’ont jamais été même mentionnées dans la plateforme électorale du PQ. Donc, comme vous le dites, une réforme importante adoptée en vitesse, et vous appelez cela de la démocratie ? Ce fut tellement mal fait que cela a causé la défaite du PQ et provoqué la réforme de la réforme qui nous a laissé dans le gâchis actuel: Montréal, la grande ville la plus sur-gouvernée en Amérique et vous en êtes toujours fière? Juste le personnel politique du petit maire de l’arrondissement Ville-Marie coûte une fortune et ne rapporte absolument rien à la population. Nous sommes très très loin des « économies d’échelle » promises par Louise Harel. Pour elle, le projet de fusions équivalait à une simple redistribution de la richesse camouflée en projet structurant. Encore une fois, plus de bureaucrates, de commissions, de régies etc et moins de déneigeurs, d’ éboueurs, de policiers et de cols bleus.
C’est l’histoire de la gauche: de bonnes intentions transformées en monstres bureaucratiques qui deviennent un « modèle » intouchable protégé par les corporatistes qui vivent aux crochets de l’état. Pourquoi la grosse campagne publicitaire tapageuse contre les PPP financée par les centrales syndicales ? Pour protéger les emplois syndiqués du public afin d’empêher qu’ils ne deviennent des emplois non-syndiqués du privé. L’intérêt du simple citoyen lui qui paie la note ? Poser la question est d’y répondre.
Dès qu’un être semi-intelligent essaye de démontrer que « small is beautiful » et que le privé peut tout aussi bien gérer, on répond par la bouches des canons de la gauche: il doit se cacher l’ombre du démon guerrier de George Bush quelque part derrière l’idée d’améliorer le bien-être de nos concitoyens. On cherche à privatiser le profit et garder le risque au public. Toujours un procès d’intentions, toujours deux poids deux mesures.