Cette semaine, la présidente de la Fédération des femmes du Québec y est allée d'une défense sentie du libre choix quant au port de signes religieux dans les services publics.
Et de quels signes Michèle Asselin parlait-elle sur toutes les tribunes? De tous. Mais surtout, du hijab – le voile ou foulard islamique -, le plus visible et le plus controversé d'entre tous. Son argument était simple: interdire ce port serait "discriminatoire", ne respecterait pas la "liberté de religion", "exclurait" ces femmes des lieux de travail et provoquerait un "repli identitaire". Bref, on empêcherait l'intégration sous prétexte de la faciliter!
L'argument semble logique. Mais dans les faits, il est simpliste. Tout comme l'argument contraire, d'ailleurs. Je m'explique. Ce n'est pas parce qu'on interdit le port de signes religieux qu'on provoquera l'"exclusion" de ceux et celles qui les portent. Et ce n'est pas parce qu'on le permet qu'on facilitera d'autant leur "intégration". La réalité est loin d'être aussi simple.
Prenez la France avec sa fameuse loi interdisant le port de signes religieux ostentatoires dans les écoles et certains services publics. Elle n'a pas empêché les musulmanes d'étudier ou de travailler. Mais elle n'a pu convaincre celles qui portent un hijab, un niqab ou parfois même une burka de ne pas l'enfiler à nouveau dès qu'elles quittent l'école ou le boulot! Si elle ne réussit pas à le faire, c'est parce que certaines de ces femmes sont contraintes à se voiler par des pouvoirs religieux opérant hors du champ démocratique. Des pouvoirs qui n'ont rien à cirer des principes d'égalité! Voilà LE problème. En France comme ailleurs. Mais on ne veut pas en parler. Par contre, cette loi a confirmé la laïcité de la République et facilité une certaine mixité sociale dans un contexte autrement plus compliqué que le nôtre! Ce n'est pas rien. Mais elle ne règle pas l'épineuse question de l'intégration. Ni celle de l'oppression des femmes.
Bref, réduire le débat sur le port de signes religieux à une question d'intégration ou d'exclusion vise l'accessoire au détriment de l'essentiel. Car l'essentiel est ailleurs. Et il est politique.
Le vrai débat est celui de l'intrusion du religieux dans l'espace public. Toutes religions confondues. Un "religieux" qui se sert habilement des chartes de droits pour faire avancer ses intérêts. Un "religieux" qui se drape dans les droits individuels, celui de la liberté de croyance, mais pour mieux renforcer son pouvoir collectif.
Ils appellent ça la "tolérance"
Historiquement, le "religieux" organisé cherche à étendre son influence et sa vision du monde. Par conséquent, il déteste être confiné au domaine privé et familial. Alors, il combat avec les moyens que lui donne la société dans laquelle il fonctionne. Remarquez d'ailleurs comment les dirigeants des grandes religions sont solidaires dans leur défense commune du "respect" de l'expression religieuse dans l'espace public! Ils appellent ça la "tolérance". Le "religieux", sous forme de lobby, aime bien aussi investir et financer les partis politiques plus réceptifs. Pensons au PCC de Stephen Harper. Ou au Parti républicain chez nos voisins…
Mais vous me direz que je m'éloigne de la question du voile. Au contraire! Parler du rôle de la religion dans l'espace public amène aussi nécessairement à se questionner sur le contrôle que tentent d'exercer la plupart des grandes religions sur les femmes, leur corps et leur sexualité. Soit en leur imposant un code vestimentaire restrictif pendant que les hommes font à leur guise. Soit en leur imposant la "modestie" et la "vertu". Soit en les transformant en machines à bébés sans droit à l'avortement ou la contraception. Soit en leur interdisant de choisir leur mari. Soit en les excisant. Ou soit, comme pour les hommes, en punissant l'homosexualité.
Et c'est ainsi que certains imams, rabbins, évêques, voire un pape, se comportent de manière antidémocratique en imposant des diktats contraires aux principes que les sociétés modernes ont tenté de se donner. Dont celui de l'égalité homme-femme. En voilà tout un problème. Un vrai. Un gros. Compliqué et universel. Dans la foulée de la montée des intégrismes, le voile est vu par plusieurs comme un puissant symbole de ce contrôle des femmes et du retour très politique du religieux. Que voulez-vous? La liberté des femmes a toujours effrayé les religieux. Mais ce contrôle des femmes s'exerce aussi derrière les portes closes. Sans signe visible. Avec ou sans voile. Et le contrôle s'exerce, quoique différemment, sur les hommes.
Voilà. Nous arrivons enfin à la vraie question: comment COMBATTRE ce phénomène de l'intrusion du religieux dans l'espace public et ses tentatives de limiter les droits sous prétexte de "croyances"? Comment combattre de manière démocratique ce qui est antidémocratique? Comment le faire sans nier la liberté de religion? Comment réduire l'influence des lobbys religieux sur les partis? Comment prétendre combattre l'intégrisme à l'étranger sans le faire clairement en Occident? Comment protéger les filles et les femmes lorsque s'exerce sur elles le pouvoir d'une religion? Etc., etc., etc.
Bien au-delà de la question du "voile", commençons par mieux diagnostiquer le problème. Et par le faire les yeux grand ouverts.
Voilà un regard intéressant sur le problème de la remontée des religions dans le domaine public. Je suis jeune. Je n’ai jamais connu l’époque pas très lointaine où le « petit catéchisme » était matière scolaire. Lors de mon passage au secondaire, les cours d’enseignement religieux ont tranquillement été modifiés de l’enseignement de « notre » religion, à l’enseignement « des » religions. Les crucifix ont été retirés des lieux publics et l’enseignement de la « morale » a pris la place du « religieux ». Les Québécois ont mis beaucoup d’efforts et de persévérance mettre la religion à la place qui lui revient: dans le domaine privé.
Le Québec est en déficit démographique. Il faut s’ouvrir à d’autres cultures, d’autres mœurs pour attirer des immigrants chez nous. Certains fuient une vie misérable ou aspirent à plus de libertés. Le Canada et le Québec sont généralement reconnus comme une terre de liberté. Cela ne signifie pas que la liberté individuelle prime sur la liberté collective! Cela signifie que nous sommes ouverts aux différences, tant qu’elles respectent avec nos valeurs.
Cela dit, sortir la religion du domaine public ne fut pas une tâche facile, ni une tâche entièrement terminée. Une chose est certaine, par contre, c’est que la tâche aurait été impossible sans le combat quotidien de nombreuses femmes de têtes, féministes et courageuses. Ce combat doit-il céder le pas à une application peureuse et bête de la Charte des droits et libertés de la personne ou de la Charte canadienne des droits et libertés? La liberté individuelle de croire en un Dieu doit-elle primer sur l’égalité des sexes?
Je suis d’avis que la religion est un choix personnel. Croire en Dieu est un droit, une liberté. Afficher son appartenance à une religion, toutefois, n’est pas un droit, mais à tout le moins un privilège dont il ne faut pas abuser. Finalement, imposer aux autres un choix personnel dépasse largement le cadre du privilège. À force d’étirer l’élastique, on risque de le voir se briser.
Jre suis tout a fait CONTRE le port de signes religieux, la religion c’est a la maison.
La semaine derni’ere je fus hospitalis pendant 5 jours. Une aide-infirmière portait non seulement le voile mais aussi une espece de grande robe..et la dame elle avait pris l autobus.pour venir travailler. j ai vu le mot
MICROBES écrit sur la robe.
Enough is Enough..
Si tu viens dans mon pays tu vis comme moi et ta religion tu la laisses a la maison…or else…..
Pingback depuis Lettre 13 » Blog Archive » Jos??e Legault: Au-del?? du voile
Dans les années cinquante, il était interdit aux infirmières de sortir de l’hôpital avec leur vêtement de travail. Aujourd’hui, on identifie facilement ces employés sur la rue.
Il est incroyable que nous ayons régressé à ce point. Il y a des leçons qui se sont perdues et nous sommes condamnés à réapprendre durement les leçons du passé. Comment expliquer ce glissement? D’où vient cette soudaine ignorance?
Dommage que la vraie question qui devait être normalement être discutée par la FFQ ait été escamotée par les membres et maintenant, par de nombreux commentateurs. Il y a une différence majeure entre l’espace public et les services publics. Les individus ne sont qu’eux-mêmes dans l’espace public, ils peuvent bien s’habiller comme ils veulent, afficher les convictions qu’ils veulent, pas de problème. Mais les serviteurs de l’État, (civil servants) ont un devoir de réserve à respecter car les services publics appartiennent aux citoyens qui ont la responsabilité de déterminer les règles, via leurs élus. C’est ça la démocratie. Les règles divines n’ont aucun rôle à jouer. Et les citoyens exigent déjà avec raison des restrictions à la liberté d’expression des employés de l’État dans l’exercice de leurs fonctions, une liberté pourtant protégée par la Charte tout autant que la liberté religieuse. Les employés de l’État n’ont aucun droit de clamer leurs opinions religieuses pendant l’exercice de leurs fonctions. Sinon, ils pourront également réclamer le droit de professer leurs opinions, quelles qu’elles soient. Ce n’est pas une question d’intégration des immigrants, c’est une question de laicité. Vivement une Charte de la laicité qui pose clairement les balises
Analyse pertinente. Quand je pense que la ministre de la Condition Féminine refuse de s’engager dans le débat se réfugiant derrière le mot « égalité ». Façon de nous faire savoir que nos élues ne savent même plus de quoi l’on parle.
Pour une fois madame je suis d’accord avec vous sur la nécessité de la laicité dans les institutions publiques.
Est-ce que d’avoir des superstitions religieuses est un droit? Ce raisonnement pourrait nous conduire au chaos…
Les superstitions de chacun ne sont pas un droit et doivent demeurer à caractère privé. Sinon les fonctionnaires raéliens etc..vont tous avoir droit à leurs déguisements et ça deviendra un cirque absurde! Un peu de logique et d’esprit scientique serait plus pertinent comme valeurs sociales. Nous ne sommes plus au moyen-âge, mais en 2009!!!
La pensée magique et les superstitions religieuses nous conduisent à la stupidité totale. Et la stupidité n’est un droit, mais une tare!
Si je devais refaire ma vie ailleurs, en Tunisie disons, je ferais en sorte de m’ajuster à ma nouvelle société d’accueil. Mon bagage à moi, ma langue, mes valeurs, en toute humilité, devraient, dans l’espace public du moins, céder le pas aux eus et coutumes, ainsi qu’aux valeurs de ma nouvelle société d’accueil…
L’inverse, soit demander à mon hôte – La Tunisie – de s’ajuster à mes valeurs témoignerait, selon moi, d’une grande impolitesse de ma part.
Toujours dans cet esprit, il me semblerait aussi naturel d’exercer, dans la sphère publique du moins, un certain droit de réserve, de même qu’un droit de réserve certain vis à vis mon hôte…
Au Québec, la religion et ses symboles relève du privé et non du public.
J’apprécie que vous posiez la bonne question de façon aussi précise mais je doute fortement que des réponses claires soient données car elles demandent un courage que peu d’hommes et de femmes poltiques n’ont. La courte vue qui guide les décideurs se limite aux résultats de la prochaine élection. Ce problème de l’empiètement du religieux dans l’espace public exige d’être débattu à partir d’une vision qui porte le regard loin devant. Alors, je reste sceptique quant à la capacités des élus de trouver des solutions politiques à ce problème TRÈS politique.
Oui. En effet. Du moins, dans le court terme. Mais cela est une AUTRE question.
Le fait est que ce qui s’exprime ici, sur ce blogue, et ailleurs dans la société civile, compte. Cela fait partie des échanges essentiels à toute démocratie. Je vous dirais même que dans des sociétés où les lobbys, dont les «religieux» sont de plus en plus influents, raison de plus pour les citoyens, la société civile, de s’exprimer clairement.
Et ce que mon expérience d’enseignante m’a enseignée – si je puis dire de manière redondante… -, c’est que le principal outil de la pédagogie est la «répétition».
En d’autres termes, que la classe politique du jour soit réceptive ou non, cela n’enlève rien à la nécessité de défendre et répéter certains faits de base. Au contraire!
C’est ce qui a d’ailleurs amené nos sociétés à changer et évoluer. C’est seulement qu’il arrive que ce soit parfois plus rapide. Et parfois, plus lent…
Prenez l’accumulation récente d’histoires de conflits d’intérêts et d’absence d’éthique, bien des citoyens et des médias ont exprimé leur ras-le-bol. Et voilà que le gouvernement n’a d’autre choix que de bouger. De manière imparfaite, pour le moment. Mais il bouge néanmoins.
Dans un autre dossier, c’est aussi la socété civile qui a fait annuler la «reconstitution» de la bataille des Plaines d’Abraham.
Sans compter, dans un contexte nettement plus large et transfrontière, les avancées formidales que nous avons vécues depuis les années 60 au niveau social.
Parce que ce sont justement certaines de ces avancées que les «religieux» cherchent à gruger, raison de plus de le refuser et de l’exprimer! Quitte à le faire jusqu’à ce que la classe politique finisse par le comprendre…. Un jour….
Madame Legault.
Je suis presque toujours d’accord avec vos analyses, mais pas cette fois.
En arrivant au cœur de votre argumentation, vous affirmez que « l’essentiel est ailleurs. Il est politique. » Et vous ajoutez : « Le vrai débat est celui de l’intrusion du religieux dans l’espace public. » Si vous croyez que l’espace public se réduit à des endroits physiques et que le religieux se réduit à quelques symboles affichés dans ces mêmes espaces, on peut comprendre que, pour vous, la solution rêvée soit d’empêcher qu’un certain nombre de ces symboles soient affichés dans ces espaces. À mon avis, cela est très réducteur et aussi très naïf.
Croyez-vous sérieusement que, dans votre société laïque et démocratique rêvée, il ne se trouvera aucun juge de la Cour Suprême, aucun ministre ou aucune chroniqueuse politique pour se laisser inspirer par une quelconque religion ou par l’équivalent d’une religion, c’est-à-dire par une idéologie, un système de représentations, de croyances et de normes morales? Croyez-vous qu’une telle réalité « laïque », équivalente au vide absolu, puisse exister dans la tête d’un humain, quel qu’il soit? La « religion », quelque définition qu’on puisse en donner, est quelque chose qui existe dans la tête des gens, pas dans leurs vêtements. Et les symboles qu’on choisit d’afficher, qu’il s’agisse d’un voile ou d’une cravate, n’ont jamais une seule et unique signification qu’il serait possible de contrôler. Les Occidentaux ont décidé que le voile signifiait la domination des femmes mais ils semblent ignorer que ce symbole revêt une foule de significations diverses, telles que la soumission mais aussi l’identité culturelle, la modestie, ou même la rébellion contre les normes imposées.
Il me semble clair que tout votre propos est inspiré par un système de représentations, de croyances et de normes, celui qu’on désigne comme l’idéologie féministe, qui est tout à fait l’équivalent d’une religion – et qui plus est, une religion intolérante dans beaucoup de cas. Comme pour la vaste majorité des hommes de ma génération, la révolution féministe a été notre révolution et je ne la renie aucunement. Par contre, je réagis fortement quand je réalise que l’Occident cherche constamment à l’instrumentaliser pour prétendre à sa propre supériorité culturelle (illusoire) et ainsi légitimer sa domination (bien réelle) sur les autres peuples, ou sur les autres classes sociales de la société mondialisée. N’est-ce pas une instrumentalisation du féminisme que Georges Bush a incarné en annonçant que sa victoire militaire sur l’Afghanistan était une « grande victoire pour les femmes », faisant ainsi de cette guerre d’occupation, à laquelle nous participons activement, la première guerre féministe de l’histoire. Avant, il y a eu des Croisades, des Conquêtes coloniales au nom de la vraie foi ou de la vraie civilisation, mais rien ne semble avoir changé dans la solidité des convictions de ceux et celles qui consentent et qui approuvent.
Vous me direz que l’interdiction du voile est bien loin des guerres mais c’est faux. Chaque semaine, des contingents de soldats et de soldates partent ou reviennent de l’Afghanistan (parfois morts), et c’est exactement cette religion qu’on leur enfonce en tête pour s’assurer qu’ils seront fiers de leur mission.
Nous avons bien du chemin à faire avant de commencer à comprendre qu’il existe sur la terre d’autres cultures que celle qui impose sa domination, mais serait-il si difficile de commencer par endurer qu’éventuellement, une ou deux douzaines de fonctionnaires québécoises puisse porter un voile au travail?
Denis Blondin
Je parle ici d’HUMANISME.
Et du refus de laisser la démocratie se faire court-circuiter par des organismes de pouvoir non-élus, dans ce cas-ci, par des religions organisées.
Je parle aussi de cette illusion voulant que des articles abstraits dans des chartes de droits puissent offrir une protection suffisante contre cette intrusion très politique et contre ces tentatives de contrôler la vie, le corps et la sexualité des femmes sous prétexte de «croyances».
Et ne confondons pas le tout avec la propagande de George W. Bush, qui s’est servi de l’argument de la défense des droits des femmes lorsqu’il est devenu évident qu’il avait menti en faisant croire qu’il envahissait l’Irak pour cause d’«armes de destruction massive» imaginaires…
je suis completement d accord pour interdire le voile dans les lieux public . Nous sommes envahi par eux nous avons dieu merci des droits que nous devons preserver .
En réponse à Josée, je pense que le principal élément de logique soulevé est le concept de LIBERTÉ DE RELIGION. Malheureusement, la phrase « Liberté de religion » est un oxymore. Est-ce qu’on dit aux prisonniers, « ayez la liberté de votre prison », est-ce qu’on a demanderait aux peuples éventuellement sous dictature, « choisissez votre dictateur » NON.
La liberté de religion n’existe pas. La religion est un carcan psychologique qui a toujours été utilisé pour contrôler les masses et asservir les femmes.
Denis Blondin (qques commentaires ci-haut) rapporte un bon point sur l’hypocrisie. Le concept de « séparation » est infantile. Évidemment qu’une personne religieuse, qu’elle l’affiche ou non, au moment de prendre des décisions, sera influencée par sa religiosité.
Ainsi donc, notre société soit-disant laïque, pour se perpétuer en tant que société laïque, doit, encore plus prioritairement que l’affichage, en finir avec le concept même de religion, cette foutaise anti-démocratique, asservissante, malhonnête, assoiffée de pouvoir.
La liberté de religion, elle est bonne celle là, n’importe quoi!
Plongeons dans la discussion!
Je suis d’accord avec les gens qui mentionnent que notre religion est un choix personnel. Une croyance est le rapport d’un individu avec sa propre foi. On peut adhérer à une religion ( Christianisme, Boudhisme, etc), sans être oublié d’exposer notre choix.
Au Québec, l’État est laïc, c’est un choix que la société québécoise a fait ,il s’agit d’une valeur collective, comme la primauté du français et l’égalité entre les hommes et les femmes.
Personnellement, je n’y vois aucun inconvénient visuel à ce qu’une femme porte le Hidjab dans l’autobus, au restaurant ou dans n’importe quelle aire commune.Malheureusement, le port du voile islamique contredit une valeur d’égalité entre les hommes et les femmes. Une valeur qui me touche personnellement. Même si je respecte les autres religions, j’ai de la difficulté à comprendre ses femmes, qui mentionnent qu’elles portent le voile par choix. À l’origine, le port du voile était pour démontrer la suprématie de l’homme envers la femme.
Je vous conseille de lire le rapport du Conseil du Statut de la Femme. ( http://www.csf.gouv.qc.ca/telechargement/publications/Resume_droit_liberte_religieuse.pdf)
en 2009, nous devons considérer la femme égale à l’homme, c’est la moindre des choses.
L’essentiel d’une religion est d’être en contact avec un Dieu. En quoi le port de ce vêtement ouvre la voie divine aux femmes? Pourquoi les hommes n’en portent-ils pas?
Ce qui me dérange le plus du voile, mis à part sa symbolique religieuse sur laquelle même les musulmanes ne s’entendent pas, c’est ce qu’on voit. Ce qu’on voit c’est une femme qui se cache les cheveux, les oreilles et le cou. Cela m’est rébarbatif et me porte à me méfier de la personne. C’est pire lorsque le front est caché et encore pire lorsque le nez et la bouche le sont aussi.
Il faut peut-être aller au-delà des apparences et faire abstraction, reste que si j’avais affaire à une réceptioniste, une chauffeure d’autobus ou une médecin habillée comme ça, je serais mal à l’aise même troublée. Ces foulards ont souvent de bien belles couleurs et des beaux motifs, ça adoucit un peu, mais quand le kit complet est tout noir? ouf!! ça fesse!. Le turban que portent les hommes ne me fait pas cet effet là….c’est l’équivalent d’une casquette ou d’un chapeau de cow-boy.
Je crois que si ces mêmes femmes portaient un bijou pour ritualiser leur alliance à leur religion, peu importe le degré d’opression qu’il représente, jamais on en aurait fait un débat public.
À ce que je sache, on nait tout nu et les vêtements servent à nous protéger des égratignures, du froid et des intempéries, pas pour communier avec Dieu.
Interdire ou ne pas interdire…..à mon avis ce sont elles qui s’interdisent à nous, du moins celles qui le portent avec conviction de façon volontaire.
Mme Legault, Vous êtes ferrée en politique. Quelle est votre solution? Apporter des amendements à nos lois (comme l’égalité homme-femme, par exemple et d’autres aussi) en stipulant qu’elles ont toutes préséance sur la liberté de religion, la liberté de croyances? Subordonner les religions à la loi? Je n’avais pas envie de me taper la Charte des droits et libertés et d’essayer de trouver une solution vu que je n’y connais rien. Si la solution est claire, on pourra se mobiliser pour faire pression sur les gouvernements. Ça me fait mal au coeur de voir notre société reculer à cause de l’immigration. Je suis ouverte à l’immigration pour ceux qui veulent partager nos valeurs. Ils chercheront toujours une faille dans les lois si on leur en laisse le loisir. C’est le propre des religions de vouloir se répandre et de dominer. Merci d’y répondre.
Depuis des années, je le dis, je l’écris, je le répète, la religion – peu importe laquelle – a toujours été le moyen de prédilection d’une clique de manipulateurs pour assujettir les peuples, en misant sur leurs peurs et leur ignorance.
Cette poignée d’assoiffés du contrôle prétend donc connaître ce que désire Dieu pour l’humanité. Depuis des millénaires, un assortiment disparate d’individus tantôt malsains, tantôt bornés, parfois illuminés, se relaie donc au sommet d’une tour de Babel souillée par des religiosités absurdes et même contradictoires. Et ces dérangés ne cessent de dicter aux autres ce que devrait être leur conduite – alors que ce serait bien davantage à eux de se faire dire comment se comporter.
Bien sûr, il existe plein de gens s’avérant sincèrement convaincus de la véracité de leur religion. Que leur religion est la seule vraie. Tout comme une personne hypnotisée pourra croire qu’elle est un oiseau…
Le problème du voile déborde de beaucoup le joug inacceptable qu’il impose aux femmes, ou encore le comportement injustifié des hommes qui forcent celles-ci à le porter en raison de leur propre endoctrinement.
Le problème du voile n’est vraiment que la pointe de l’iceberg. Et, malgré le réchauffement de la planète, cet iceberg me paraît beaucoup trop gros pour qu’on puisse espérer le voir fondre le moindrement. N’empêche que c’est là que se trouve l’unique solution, permanente et définitive, à des millénaires d’abus: l’éradication de toute religion, cette dégueulasse forme de lavage de cerveau qui perdure depuis toujours et qui ne fait véritablement qu’abrutir tout le monde.
Sagace commentaire-rappel ‘impeccable’ et « comprehensive » de Denis Blondin.
Ajoutons : on dit vouloir l’égaliberté sexuelle la plus parfaite possible ? Celle-ci ne sera pas possible ou ne saurait être ‘parfaite’, si on refuse à des femmes de «s’habiller» (e.g. se couvrir les cheveux) comme ELLES le désirent. Alors qu’il n’y a pas indécence. Alors qu’au contraire pour maintes d’entre elles, la décence même appellerait ce type de ‘recouvrement’. C’était là la pensée de Fatima Houda-Pepin à une époque. En notre société, l’hyperexposition ou l’hyperdécouvrement féminins (en pub, en porno ou autrement/ailleurs) s’avèrent vachement plus préoccupants, parce que plus typiquement-caractéristiques d’exploitation (du corps) des femmes, ‘ici’, que ne pourra jamais l’être l’affichage d’une infime petite poignée de femmes voilées. «On» aurait grand avantage à s’occuper de(s) vrais problèmes. Ne croyez-vous pas ?
@Josée Lachance. «Si la solution est claire, on pourra se mobiliser pour faire pression sur les gouvernements. »
Voici un extrait du commentaire conjoint de Louise Beaudoin, Marie Malavoy et Carole Poirier dans Le Devoir de ce weekend :
«… si comme l’avait proposé le Parti québécois à l’occasion de la modification l’année dernière de la Charte des droits et libertés, le gouvernement avait accepté d’introduire minimalement trois des éléments tirés de l’article 12 du projet de loi sur l’identité – qui se lit comme suit: dans l’interprétation de la présente Charte, il doit être tenu compte du patrimoine historique et des valeurs fondamentales de la nation québécoise, notamment de l’importance d’assurer la prédominance de la langue française, de protéger et de promouvoir la culture québécoise, de garantir l’égalité entre les femmes et les hommes et de préserver la laïcité des institutions publiques» – le débat actuel serait sûrement mieux engagé ou encore n’aurait tou tsimplement pas cours.
Vous avez raison de mentionner qu’une solution claire pourrait être adoptée si des principes clairs étaient énoncés. De la façon dont le débat est engagé, la place est libre pour tous les démagogues. J’ai écrit à la Fédération des Femmes du Québec pour les informer de ma déception de leur position contre l’interdiction du port du voile dans les institutions publiques. Avec copie à mon député, Amir Khadir pour qui j’ai voté dont la position de Québec Solidaire se rapproche de celle de la FFQ. Je ne crois pas que pour défendre TOUTES les femmes comme le propose la FFQ, il faille endosser et cautionner dans les institutions publiques un symbole de discrimination envers lcelles-ci
@Denis Beaulé. Puisque vous citez Fatima-Houda-Pépin, députée libérale qui a fréquenté une école coranique au Maroc, son pays d’origine, élue depuis 1994 et réélue en 2007 en dépit de l’opposition d’un imam radical, voici un extrait de son entrevue dans Le Devoir en 2006:
« Ainsi, s’il faut bien sûr faire tous les efforts nécessaires pour encourager l’intégration des communautés musulmanes au Québec, au Canada, il faut aussi, selon elle, avec la même énergie et avec la même force, dénoncer les éléments extrémistes qui sont en train de disséminer une vision de l’islam qui est totalement en rupture avec ce qu’on devrait vivre dans le monde moderne. C’est un vrai cancer qui est en train de se répandre dans la communauté. À preuve, ces burqas qui se multiplient chez nous et qui, notamment, étaient omniprésentes autour du palais de justice: (lors de l’audition de la cause des tribunaux islamiques en Ontario). C’est une violence faite aux femmes de les forcer à porter ça, une ségrégation. On leur apprend à haïr l’autre, on leur apprend à ne pas donner la main à l’autre. On leur apprend à prendre leurs distances par rapport à l’autre.»
http://www.ledevoir.com/2006/06/08/111125.html
Votre comparaison avec l’hypersexualisation des femmes et l’exploitation par l’industrie du corps de la femme est un argument sans justification lorsqu’il s’agit de cautionner le foulard qui est une forme réduite de la burqua, mais tout aussi signifiante de discrimination basée sur le sexe. Il ne s’agit pas non plus d’une poignée de femmes. Il s’agit de la volonté d’une minorité d’extrémistes d’implanter en sol étranger une forme d’intégrisme religieux. Les tenues vestimentaires provocantes sont aussi un argument qu’utilisent les musulmanes extrémistes et militantes pour se dissocier de la société dans laquelle elles vivent et donner mauvaise conscience aux femmes occidentales émancipées du joug religieux et qui ne pratiquent pas toutes «l’indécence» comme vous y faites allusion.
Si pour vous, cette montée de l’islamisme radical en Occident ne pose pas problème, peut-être auriez-vous avantage à prendre connaissance des écrits de musulmanes qui ont vécu sous des régimes islamistes radicaux et qui en dénoncent l’importation parmi nous.
Bravo pour l’exactitude de votre article……c’est un plaisir de vous lire…
Maintenant que l’on sait et que cela est répété de toutes les manières et sur toutes les tribunes …..que font nos élus….que font ceux et celles qui nous représentent….?
Est-ce qu’on attend que la solution vienne de la rue…..que ces femmes voilées se fassent insultées et bousculées comme c’est déjà arrivé….?
Pourquoi ne pas prévenir avant que des incidents fâcheux se produisent.
Est-ce que par hasard les hommes de ces familles ne se sentent virils que lorsque leurs femmes disparaissent sous un voile, lorsqu’elles n’existent pas…….marcher avec une femme
voilée à son bras…..quelle virilité…!!!
« Ben quin», c’est sûr que j’avais vu/su ça (la déclaration en question relativement récente celle-là) de Mme Houda-Pepin. J’y avais réagi en ce même Devoir, ‘le lendemain matin’ :
http://www.ledevoir.com/2006/06/10/111318.html
À noter que c’est de burka qu’il est question. Non comparable au seul fichu, cela.
@Denis Beaulé.
Burqua, foulard ou voile : même signification.
Vous écriviez en réaction à l’article de Mme Houda-Pépin sur le port de la burqua : «Y a-t-il consensus dans la société canadienne ou québécoise relativement à la «violence» sexiste inhérente à ce phénomène? Si oui, qu’on ne tolère pas l’intolérable, le cas échéant. Dans l’espace public au premier chef.»
Il ne peut y avoir consensus parce que, selon madame Houda-Pepin : «des éléments extrémistes [qui ]sont en train de disséminer une vision de l’islam [qui est] totalement en rupture avec ce qu’on devrait vivre dans le monde moderne.»
Des femmes musulmanes modérées sont intimidées pour vouloir dénoncer cette aberration.
Le consensus existe dans la population en général quant à la signification du voile en tant que symbole de sujétion. Les partisans du ‘pour’ comme du ‘contre’ sont d’accord sur ce point. C’est sur la façon de gérer ce phénomène qu’il y a désaccord. Vaut-il la peine de pénaliser un pan entier de la société en heurtant ses valeurs pour ouvrir la voie à une manifestation d’intégrisme religieux ou culturel ?
La laïcité dans les institutions publiques est un acquis et la discrimination basée sur le sexe est interdite. Toute brèche dans ces principes serait intolérable.
Comme vous dites, la discrimination basée sur le sexe est interdite. On présume que c’est pour éviter de faire de la discrimination sexuelle que la Marraine de l’amendement au préambule de notre Charte afin de renforcer ce principe censément – aura résolu de laisser libre aux femmes de se voiler ou non. Attendu que les hommes, eux, n’ont pas ce problème.
Et le port du foulard dans une société moderne est une forme affichée de ségrégation basée sur le sexe. Qu’on le veuille ou non. Qu’on l’admette ou pas. Ce sera toujours une contradiction et une brèche envers les convictions de la majorité. Rien qu’à prendre connaissance des recommandations du Congrès islamique canadien, on peut en juger :
1) Ségrégation hommes/femmes
Seul du personnel de sexe féminin peut transiger directement avec des patientes musulmanes, qu’il s’agisse de médecins, infirmières, aides-soignantes, techniciennes ou tout autre membre du personnel soignant. Aucune exception ne peut être apportée à cette règle sauf dans une situation de vie ou de mort.
Seule une femme peut partager une chambre ou un département avec une patiente musulmane.
2) Ségrégation religieuse : musulman/non musulman
En cas d’urgence médicale, la musulmane doit d’abord tenter d’obtenir l’aide d’un médecin musulman, de sexe féminin. Si ce n’est pas possible, elle peut tenter de voir un médecin musulman de sexe masculin. En dernier recours, la musulmane peut accepter l’aide d’un médecin non-musulman, femme ou homme.
Ces règles sont impératives quant aux soins médicaux pour les femmes et les filles mineures. Aucune règle spécifique ne s’applique à l’homme musulman.
Pour la version anglophone :
http://www.canadianislamiccongress.com/about_islam.php#18
Bien vu, bien dit. Dans ce débat ou cette controverse, c’est selon, il semble bien que des ex-féministes aient tout simplement oublié d’aller voir l’idéologie qui se cache derrière ce lever du voile, et qu’elle soit religieuse n’enlève rien au problème.
Ce fut le même tabac en France; et ici comme là-bas, ces «idiots utiles de l’islamisme» font preuve d’un relativisme et d’une cécité coupables. Il n’est donc pas étonnant de voir Québec Solidaire soutenir cette prise de position de la FFQ.
Mais entendre ces soi-disants gauchistes humanistes féministes défendre le plus évident symbole contemporain de l’oppression me dépasse, et leurs arguments faiblards ne tiennent pas la route.
J’essaie de les comprendre sans y parvenir. Et ils ou elles nous parlent de liberté! Sans même se rendre compte que leurs prises de position sont citées en exemples dans les pays arabo-musulmans où de courageuses femmes tentent d’arracher le simple droit de se promener tête nue.
M. Khadir, Mme Asselin, Soeur Françoise David croient-ils vraiment ce qu’ils racontent? Pour Québec Solidaire, on peut penser que les visées sont électoralistes, mais pour la Fédération des femmes? Je ne parviens pas à comprendre. Alors que des Irshad Manji, des Taslima Nasreen, des Wafa Sultan, des Chahdortt Djavann, des Mohamed Sifaoui se battent contre l’islam politique et son fer de lance qu’est le voile islamique… et que ce combat se déroule en Hollande, en Angleterre, en Allemagne, en France…des ex-féministes et des ex-gens de gauche occidentaux enterrent leur voix d’un haussement d’épaule et creusent sans le savoir (?) la tombe de toutes les femmes envoilées, enfermées, aveuglées, burquisées, baillonnées, excisées, lapidées — au choix — .. et tout cela au nom de la liberté et du droit à la différence. C’est à frémir. C’est à vomir.
Fort bien exprimé, Monsieur Bouchara.
Trop de somnambules qui rêvent en couleur, sans se rendre compte que cela a pour terrible et véritable effet de prolonger le cauchemar d’une multitude d’autres.
Appel pour une Charte de la laïcité
INVITATION À TOUS
Montréal, le 20 mai 2009 — Les médias sont invités à la conférence de presse que donnera un collectif de citoyens et de citoyennes concernés par la nécessité de doter le Québec d’une Charte de la laïcité. Participeront à la conférence de presse les personnes suivantes :
Marie-Michelle Poisson, présidente du Mouvement laïque québécois (MLQ),
Djemila Benhabib, auteure de Ma vie à contre-coran,
Marie-Andrée Bertrand, professeure émérite de l’Université de Montréal
Fatma Djebbar, travailleuse communautaire
Yolande Geadah, essayiste
Louise Mailloux, professeure de philosophie
Caroline Moreno, romancière et essayiste
Hafida Oussedik, architecte
Andréa Richard, auteure de Au-delà de la religion.
La conférence de presse aura lieu :
le jeudi 21 mai 2009, à 10 h
au local de la Fondation humaniste du Québec,
380 boul. St-Joseph Est,
Montréal
(métro Laurier).
Je me réjouis de cette initiative ayant pour objectif le respect de la laïcité dans les institutions publiques. Des règles qui pourront encadrer les pratiques religieuses et contenir toute forme de comportement intégriste.
Ce qui m’inquiète dans ce débat, c’est le mépris qu’éprouvent certains partisans de la laïcité envers les croyances religieuses qu’entretient une partie de la population. Il existe au Québec une tradition chrétienne qui fait partie du patrimoine et qui nourrit une importante proportion de croyants sans pour autant mettre en péril les droits et libertés de quiconque. Je trouverais dommage qu’on relativise le caractère social de ce patrimoine religieux pour s’opposer à une minorité de fondamentalistes religieux qui sème la zizanie.
@ Andrée Proulx. Les partisants de la laïcité que je représente n’éprouvent aucun « mépris envers les croyances religieuses qu’entretiennent une partie de la population » et je ne vois pas ce qui justifie vos inquiétudes. En ce qui concerne cette » tradition chrétienne qui fait partie du patrimoine » je ne pense pas que vous avez le droit d’insinuer que pour être authentiquement québécois, il faut être catholique. Je fais partie d’une génération ( je suis née dans les années 60) qui n’a pas connu d’éducation religieuse, qui n’a jamais partiqué, qui n’a jamais pris une seule décision personnelle en fonction de dictats religieux et qui n’entretient aucune rancune envers la religion. Comme pour la plupart des gens dans la quarantaine ( je pense à tous les gens que je connais, mes collègues, mes voisins…) la religion ne représente rien pour moi. Je n’en ai pas besoin. Je ne peux même pas dire que je trouve ça stupide. Ce qui m’ennuie cependant c’est qu’on en parle autant, qu’on veuille favoriser l’expression du religieux dans les institutions publiques communes, qu’on maintienne des cours de religions dans les écoles et surtout qu’on veuille en faire un élément essentiel de mon identité culturelle. Je suis totalement a-religieuse et pourtant je ne suis pas moins authentiquement québécoise que vous Mme Proulx.
Selon une lecture du Coran, celui-ci prônerait ou impliquerait l’égalité des hommes et femmes. Si bien qu’il vaudrait la peine de le [re]lire. Afin de pouvoir en discuter avec des musulmans. Ce serait là, il semble, ce qu’il y aurait de plus raisonnable et sensé – d’oser aller ainsi à leur rencontre. Considérant qu’on n’aurait aucune chance, aujourd’hui, de les convaincre a priori de faire abstraction, eux, de la religion. L’islam est six siècles plus jeune que le christianisme. Celui-ci la faisait-il la séparation religieux/séculier, il y a plusieurs siècles? Demandez à Galilée.
Il y a dans le Coran incompatibilité entre certains passages et d’autres. Du fait qu’y subsisteraient des versets abrogés en côtoyant d’autres dits abrogeants. Ceux-ci seraient, logiquement, les plus récents. Or, il y a une autre possibilité. Que les plus anciens soient les «bons». C’est-à-dire, ceux à retenir. Ceux auxquels on doive revenir.
La première partie de la Révélation, mecquoise, s’adressait à tout le monde et, peut-être, pour tous les temps. Alors que la seconde partie, elle, médinoise, pourrait ne s’être adressée qu’à un monde, ponctuellement, pour un temps. Elle n’aurait eu comme fin que de pallier, de manière transitoire seulement, aux problèmes particuliers rencontrés à ce moment pour ces populations-là.
On a un bel exemple dans le judéo-christianisme de ce que peut être l’un des deux grands différents types d’accommodements divins, ceux de transition. Lorsque Jésus dit que Moïse avait permis la répudiation en raison de la dureté du coeur des hommes, mais qu’à l’origine il n’en était pas ainsi. Il pourrait donc s’agir ici du même Dieu, coranique, qui, Mecquois d’abord, (aurait) fait preuve de libéralité et d’accommodements généreux à l’endroit du genre humain tout entier. Mais qui, ensuite, aurait dû faire des accommodements particuliers temporaires. À Médine, pour Médine, en raison de ce qui y avait cours à ce moment-là.
Si bien que de même qu’eu égard au Dieu chrétien, pour qui la répudiation permise ou tolérée par Moïse n’aurait été que transitoire, pourquoi ne pourrait-il en être ainsi du (même) Dieu musulman (d’Abraham)? Qui, semblablement, au VIIe siècle, aurait à nouveau mis entre parenthèses sa pensée ou sa volonté, sans nullement y renoncer de façon générale ou universelle.
Il semble n’y avoir en ce moment aucune autre manière plus prometteuse d’entrer en relation fructueuse avec le monde musulman, modéré, que sur une telle base de discussion. Au terme de laquelle on pourrait convenir que Dieu même, selon le Coran même, consacrerait l’égalité. À commencer par l’égalité hommes-femmes. Quel bond prodigieux ferait-on faire ainsi à l’humanité, non en excluant ou en combattant l’une des plus grandes religions du siècle (sinon la plus «grande»), mais bien en s’en servant plutôt à des fins de rapprochement entre religions d’une part, et entre laïcité ou athéisme et religion(s) d’autre part.