Le saut spectaculaire de John Gomery en politique municipale en dit long sur le haut-le-cour que ressentent bien des Montréalais face à l'état de leur ville. "Autant moral que physique", pour reprendre ses propres mots.
Pourtant, cette histoire n'est pas aussi "montréalo-centriste" qu'on pourrait le croire. On parle ici de la métropole économique du Québec. Mais aussi d'un certain relâchement en politique quant à l'éthique. D'où le retour dans l'actualité d'un bien gros mot: "corruption".
À Montréal, impossible d'ignorer l'atmosphère malsaine. Scandales, enquêtes de la Sureté du Québec, conflits d'intérêts réels ou apparents, mafieux et gars des Hells sur des chantiers de construction, rôle démesuré du privé dans l'octroi de contrats publics, retours apparents d'ascenseur entre des firmes gâtées par la Ville et d'anciens élus ou hauts fonctionnaires, inaction de Québec, décrépitude des infrastructures, etc.
Pour le maire Gérald Tremblay, c'est une gifle. La décision de l'ancien président de la commission sur le scandale des commandites de s'occuper de la campagne de financement du parti Projet Montréal de Richard Bergeron constitue un verdict terriblement sévère.
Lorsque John Gomery propose concrètement d'assainir le financement des partis municipaux, croyant que le laisser-faire actuel encourage la corruption, ça frappe fort. Même si le diagnostic est incomplet et un peu simpliste, il a le mérite de soulever une pierre sous laquelle grouillent bien des anguilles! Lorsqu'il dit sentir "une odeur très désagréable" à l'hôtel de ville, le message porte. Sans comparer, les gens savent qu'il a déjà amplement humé le parfum de la corruption à Ottawa en fouillant les dessous du Parti libéral de Jean Chrétien.
Pour Richard Bergeron, c'est un cadeau de la providence. La crédibilité de sa recrue-vedette, telle que perçue par la population, pourrait renforcer celle de Projet Montréal, lequel n'avait récolté que 9 % des voix en 2005. Sans compter que l'ex-juge aime aussi beaucoup les caméras. Beaucoup. Et que les caméras l'aiment presque tout autant!
DE L'AIR FRAIS?
Ce coup de théâtre, tout comme l'arrivée de Louise Harel au printemps, lance aussi un appel à une plus grande participation citoyenne en politique municipale, la mal-aimée. Mais le personnage même de Gomery porte cet appel au-delà de Montréal. Une très, très grosse commande!
En 2005, le taux moyen de participation au municipal à travers le Québec était à peine de 45 %. À Montréal, le cour économique, il chutait en deçà des 40 %! Soit 10 % de moins qu'en 2001. Une vraie pitié.
Mais la participation, ce sont aussi les conseils d'arrondissement et la politique active. Et là, le portrait est peu reluisant. La classe politique peine à se renouveler. Sans faire de la jeunesse une vertu en soi, il reste que les "jeunes" manquent à l'appel. Au fédéral, au provincial et au municipal. En 2005, seulement 8 % des conseillers municipaux au Québec avaient entre 18 et 35 ans. À Montréal, ils n'étaient que 3 %.
Sans nier leurs qualités ni la valeur de l'expérience, force est tout de même de constater que le coup de tonnerre dans le ciel montréalais fut frappé par un ex-juge de 77 ans. Que le maire sortant est âgé de 66 ans. Que Louise Harel en a 63. Que son nouveau candidat, Rémy Trudel, en a 61. Ou que, hormis M. Gomery, toutes ces gentilles personnes ont été élues à l'Assemblée nationale dans les années 1980. Ce qui laisse l'impression, à tort ou à raison, que l'élection à Montréal est un Club des ex pour anciens politiciens provinciaux.
De fait, à 55 ans, le plus "jeune" est Richard Bergeron, chef de Projet Montréal. Un parti qui, non sans coïncidence, se dit plus porté vers des valeurs sociales et environnementales prisées par les plus jeunes. À 39 ans, tout à côté, à Longueuil, l'ancienne députée bloquiste et candidate à la mairie, Caroline St-Hilaire, est même une vraie post-boomer. Reste maintenant à voir si les candidats des partis appartiendront à des tranches d'âge, classes sociales et milieux, disons, plus variés…
Encore une fois, sans verser dans l'âgisme primaire, on aura beau se lamenter face aux scandales, à la perte de pouvoir des élus ou à leur simple manque d'imagination, sans l'arrivée de sang neuf, de qualité, comment faire entrer un peu d'air frais? Comment tenter de sortir des réseaux et des intérêts qu'une part de la classe politique, tous partis confondus, partage et s'échange depuis des lunes?
Se désolant quant à lui du manque de relève au fédéral, mon collègue Lawrence Martin du Globe and Mail notait que moins de jeunes votent et vont en politique. Aussi qu'être plus âgé en politique "donne de la perspective", mais pas toujours "de l'étincelle, de la créativité et de l'audace". Ajoutons que sans être une panacée, être plus jeune en politique, ou tout au moins ne pas y avoir passé le clair de sa carrière adulte, aide aussi à devoir moins de faveurs à moins de monde. Parfois même, à oser sortir des schèmes et des thèmes imposés par certaines élites installées trop confortablement.
Voire à résister, du moins pour un temps, à ce que John Gomery avait qualifié dans son rapport sur le scandale des commandites de "culture du tout m'est dû"…
Pour assainir l’administration municipale il faut redonner aux fonctionaires la gestion de cette dernière. Je comprends que couper des postes de fonctionnaires réduis la masse salariale. Enlever aux fonctionnaires les responsabilités que l’on a confiées au secteur privé à conduit à cette chienlit que nous déplorons.
Qui dit augmentation de fonctionnaires dit augmentation de taxes. On a fait l’inverse pour pour réduire les coûts de gestion de la ville. Alors? Que fait-on? Paie-t-on le prix requis pour une saine gestion? Ou bien trouve-t-on une meilleure approche, si elle existe?
Je favorise la fonction publique avec ses professionels de la saine gestion.
Y a-t-il preneurs?
Dans un monde idéal, vous auriez à coup sûr raison, Monsieur Gingras…
Dans quelque sphère d’activité qui soit, il est en effet préférable que les tâches soient confiées à des professionnels de ce qui s’avère à l’ordre du jour. Donc, que l’administration des affaires publiques soient confiée à des fonctionnaires compétents et bien formés est une approche pleine de bon sens.
Hélàs, ce monde n’est pas vraiment un monde idéal. Et il suffit d’un seul incompétent responsable de plusieurs subalternes compétents pour que tout se mette à aller de travers. Et c’est ce qui arrive régulièrement.
Des fonctionnaires pour gérer la chose publique, moi je veux bien. Qu’on nous explique seulement comment empêcher quelques incapables (arrivés à leur poste de nuisance par divers chemins) de venir gâcher la sauce.
Pour assainir à la fois la démocratie représentative et les finances publiques, il me semble important de définir un contrat social entre les citoyens, les fonctionnaires et les élus… d’une part nous ne pourrons accomplir les défis qui nous attendent en matière d’environnement, de lutte à la pauvreté, en saine gestion des finances… sans une participation accrue des citoyens aux affaires de la Cité au delà que de la participation aux urnes. Construire un nouveau contrat social avec les employés de la Ville afin de les rapprocher des citoyens et des élus et de leur donner le goût à ce défi de redéfinir la Cité ensemble. L’incohérence et la suspicion dans la gestion des ressources humaines dans les arrondissements comme à la ville centre est intenable… Il faut mettre à profit les compétences de nos employés municipaux… Un contrat pour les élus pour qu’ils jouent pleinement leur leadership dans cette nouvelle démocratie participative, qu’ils osent enfin partager le pouvoir avec les citoyens de différentes façons en terme de budget participatif, mais aussi en terme de leadership que ces derniers peuvent prendre dans leurs rues, leurs quartiers. Ils sont beaucoup plus experts que nous le pensons quand on leurs laissent la place, il y a de fortes chances qu’ils la prenne. C’est à mon avis la seule façon de renouveler la démocratie. En y ajoutant un pan de démocratie participative.
Je suis candidat comme conseiller d’arrondissement pour le district Mile End Du Plateau Mont-Royal pour Projet Montréal, lors des élections du 1er novembre 2009
Que John Gomery soit un Incorruptible, grand bien lui fasse…
Mais, à lire le charabia verbeux du candidat pour – justement! – Projet Montréal dans le district Mile End Plateau Mont-Royal (deux commentaires publiés ci-dessus), on se rend compte que le véritable défi si l’on désire vraiment assainir le monde politique consiste dans une large mesure à éradiquer cette exaspérante langue de bois. Pour commencer.
Du bla-bla flou, qui dit à la fois tout et absolument rien. Le Petit Robert définit d’ailleurs « langue de bois » ainsi: « langue figée de la propagande politique; par ext. façon de s’exprimer qui abonde en formules figées et en stéréotypes non compromettants (opposé à franc-parler) ».
Ce ne sont pas des empilades de phrases creuses, tarabiscotées à ras bord, qui pourront régler quoi que ce soit à Montréal. En cherchant (maladroitement) à plaire à tout le monde et à son père, ainsi qu’à sa cousine germaine et au petit-fils de la tante de son ex-beau-frère, on ne plaît finalement à personne. Parce que tout n’est en fin de compte que discours. Et un très pauvre discours de surcroît. Du verbiage.
Alors, si Monsieur Gomery ne sait pas vraiment dans quelle galère il vient de mettre les pieds, le jour où il s’en rendra compte il risque de fortement déchanter…
@M. Perrier
Vous avez tellement raison sur la langue de bois. Rappelez-vous un ancien maire, champion toutes catégories en ce domaine, que fut Jean Doré. Il avait le don de faire de grands discours pour finir son règne avec aucune réalisation concrète. Hélas, plus ça change…
@ M. Perrier et Lépine,
Wikipedia a une définition intéressante de la langue de bois: Je ne la copierai pas ici, mais elle présente l’idée que la langue de bois doit créer l’illusion du contenu dans le discours.
C’est ça qui est épeurant ici… Ces politiciens qui se pretendent à l’écoute du peuple, mais qui n’offrent rien de concret, de nouveau, mais qui cachent toujours leurs véritables motivations derrière des gestes et des paroles destinées à endormir les plus naifs. (Désolé, pas de tréma sur mon keyboard)
On est pas sortis du bois.
Heureux de constater que vous partagez mon agacement, MM. Lépine et Bertrand.
Les palabres insipides de ceux et celles voulant prendre la place de notre bon – mais malheureusement inepte – calife Haroun el-Poussah n’augurent rien de particulièrement prometteur pour l’avenir de la métropole québécoise.
Montréal n’est pas ce charmant petit village bucolique paisiblement sis à la campagne, où chacun se rend tantôt à pied tantôt à vélo faire quelques menus achats au magasin général. Plutôt, Montréal est (encore…) la plus importante ville du Québec, son moteur économique.
Mais, en lieu et place de proposer des mesures réalistes pour soutenir cette vocation économique, on nous en promet plutôt tenant quasiment du sabotage délibéré de celle-ci. On voudrait ainsi multiplier les rues piétonnières, sillonner encore davantage la place de pistes cyclables quatre saisons, et cela aux frais du contribuable montréalais déjà outrageusement surtaxé.
Et ce contribuable malmené, prestement culpabilisé s’il tente malgré tout de se rendre au centre-ville en voiture pour y faire des achats et de la sorte encourager des commerces de moins en moins capables d’y survivre, pour cause de stationnement limité et à coût prohibitif, eh bien ce contribuable montréalais lorgne à présent du côté de ces grands centres commerciaux situés en banlieues. Et le centre-ville montréalais périclite un peu plus à chaque jour qui passe.
Et quand ces politiques imbéciles et totalement déconnectées auront finalement tué le centre-ville montréalais, et mis la métropole à genoux, même ces rues piétonnières et ces pistes cyclables dépériront, plus personne n’étant alors capable d’en financer l’entretien.
À moins que ne se pointe très rapidement un candidat à la mairie ayant pour quelques sous de jugeote, les Montréalais sont désespérément cuits.
Sur la question de l’engagement des jeunes en politique, il faut à tout le moins considérer les différents obstacles à leur implication active : l’investissement financier, le manque d’expérience (mais pas le manque d’énergie et de nouvelles idées), etc.
On parle aussi trop peu des multiples groupes jeunesse qui investissent le terrain pour informer et stimuler les électeurs jeunes et qui croient que c’est important. Que l’on pense aux diverses activités du Forum jeunesse de l’île de Montréal et de ses partenaires sur la participation électorale des jeunes adultes; de l’Institut du Nouveau-Monde et des fédérations étudiantes, qui développent des propositions sur divers enjeux et tentent de soulever des débats sur les questions qui touchent les jeunes.
Aux élections municipales de 2005 moins de 30% des 18-30 ans ont voté.
Il serait peut-être temps d’arrêter de dire que les jeunes sont cyniques et désintéressés et de commencer à les inviter à prendre la parole et à faire de la place pour leurs idées. Les jeunes sont là mais pas toujours là où on les cherche.
Merci Madame Legault, de donner de la perspective au fait d’être jeune et de l’atout certain que ça peut être lorsque l’on fait de la politique. Il me ferait immensément plaisir de discuter plus longuement avec vous de ce qui se passe chez les jeunes et la politique.
Certains jeunes, dont je suis, aimeraient restorer leur image de jeunes désabusés…
Langue de bois Vs Franc parler… ça me fait penser au débat sur le « politically correctness » que nous nous sommes tellement opposés à cela il y a quelques années, que nous avons érigé en dogme « l’anti-politically correctness » à la manière des Martineau et autres de ce monde, qui tente avec leur franc-parler de nous dire qu’ils sont vrais et qu’ils pensent comme le « peuple », tout comme les maîtres de la « trash radio » (Proulx, Fillion, Arthur et cie)…
De faire confiance aux citoyens et d’amener des processus qui vont faire en sorte qu’ils vont s’impliquer dans la définition de leur ville, n’est pour moi surtout pas un élément de langue de bois… au contraire, c’est la seule façon de surveiller ce qui se passe dans les affaires publiques et d’y prendre part et par là de peut-être éviter les scandales de corruptions … On pourra opposer comme on voudra automobilistes et piétons ou usagers du transport en commun… mais il est évident qu’avec 500 000 voitures qui traversent chaque jour l’arrondissement du Plateau (plan de déplacement urbain) sans s’arrêter… et que ce phénomène augmentant d’année en année par l’étalement urbain… on peut se fermer les yeux et dire qu’il faut plus de places de stationnement au centre-ville… ou au contraire on devient un centre économique moderne et entrons dans le 21e siècle et repensons en investissant davantage dans le transport en commun et en réduisant la place à l’automobile, comme d’autres villes modernes l’ont fait. En passant les rues piétonnes (comme l’expérience de la rue Ste-Catherine) sont très appréciées non seulement des passants (touristes comme résidents) mais aussi des commerçants… voir le sondage de l’arrondissement Ville-Marie à ce sujet.
Merci pour ouvrir ce débat, car il va en falloir pour trouver un terrain d’entente qui va nous faire passer à un autre niveau de discussion. Si on veut que la Ville se dote d’une vision, il va falloir peut-être regarder nos habitudes et prendre un recul face à celles-ci… ou de rester baigner dedans encore quelques années, car nous y sommes encore confortables, mais pour combien de temps???
Candidat de Projet Montréal dans le district Mile End
Vous mettez le doigt sur le problème, Monsieur Ryan, en écrivant « vision ».
Voilà ce qu’il faudrait clarifier avant toute chose. Que désire-t-on qui soit à la fois réaliste et réalisable pour une grande ville comme Montréal? En gardant à l’esprit que, peu importe ce que l’on puisse vouloir, cela comporte nécessairement un prix. Alors, combien cela coûtera-t-il et qui devra casquer?
Prenons le centre-ville, par exemple. En ce moment, on fait tout pour décourager le citoyen qui consomme (tels que: achats importants ou grosses sorties au restaurant ou ailleurs) de s’y rendre. Et je ne parle pas des bouchons de cet été occasionnés par des travaux.
Qui est ce citoyen consommateur qui permet aux commerces situés à l’ombre de la Place Ville-Marie de survivre? Est-ce le cycliste avec son sac à dos et ses écouteurs? Douteux. Ou est-ce l’usager du transport en commun? Partiellement, je présume. Ou serait-ce encore et surtout le conspué citoyen automobiliste que le trajet avec la STM n’arrangerait aucunement (soit parce qu’il vient de trop loin, ou parce qu’il serait incapable de trimballer dans ses bras les achats qu’il compte faire, ou pour des tas d’autres raisons telles que le temps qu’il fait ou l’âge avancé rendant moins facile les déplacements, et ainsi de suite).
En limitant le stationnement disponible, en ayant haussé son coût à un niveau prohibitif, en rajoutant des rues piétonnières (qui plaisent aux touristes et aux quelques commerçants qui profitent pendant quelques semaines de cette manne), et en ayant mis l’accent sur des pistes cyclables en plein coeur économique de la ville, on ne fait nullement preuve de « vision ». Plutôt, on étrangle à plus ou moins brève échéance le centre-ville en le privant de vivres, de revenus, et cela pour faire écolo-récréo (le temps que cela pourra durer en l’absence de sous pour financer l’insouciance).
À l’heure où il n’est plus possible pour nous, Nord-Américains, de miser sur la fabrication de produits pour soutenir comme par le passé notre économie, nos emplois, notre mode de vie, parce qu’on fabrique aujourd’hui ceux-ci à une fraction du coût ailleurs sur la planète, il nous faut miser sur l’excellence de nos formations académiques.
Or, nos écoles, nos universités sont sous-financées. Elles ne peuvent se maintenir à la fine pointe des connaissances. Elles manquent cruellement de ressources pour se procurer de l’équipement et aménager des locaux leur permettant de transmettre alors à leurs étudiants le savoir qui permettrait ensuite à notre société de demeurer en concurrence avec le reste du monde.
Mais nos étudiants peuvent pédaler pour se rendre à leurs cours, et ne payer que le tiers de ce qu’il devrait en coûter…
Est-ce là un choix de société ayant consciemment été fait? Ou avons-nous abouti où nous en sommes un peu par hasard, sans prendre la peine de mesurer l’impact sur notre société et son avenir d’un pareil laisser-aller?
La revitalisation de Montréal pourrait, dans une certaine mesure possiblement, passer par la revitalisation de la qualité de l’éducation. Une « vision » pour Montréal devrait, il me semble, comporter la ferme volonté de tout faire pour que le financement des établissement scolaires soit rapidement doublé ou triplé. En haussant les frais de scolarité complaisants actuels, en réclamant fermement des paliers gouvernementaux supérieurs des révisions appropriées, en recherchant tous les moyens susceptibles d’apporter du financement à ce qui constitue véritablement notre passeport pour l’avenir, l’éducation.
Ce que nous voyons à l’heure actuelle ne constitue pas une « vision ». Il s’agit bien davantage de l’aménagement en mode récréathèque de ce qui devrait être une métropole économique, de ce qui est (encore…) le moteur économique du Québec. Des rues et des ruelles piétonnières, des pistes cyclables quatre saisons, de charmants tramways, tout cela est bien plaisant sans doute, mais complètement inapproprié ici, ne saurait durer que peu de temps en l’absence d’une planification économique conséquente, et ne saurait en aucun cas être qualifié de « vision ».
Il me semble évident, que nous avons droit à une confrontation de visions, je ne tenterai pas de diminuer la vôtre qui est plutôt basée, il semblerait sur une vision que nous avons eu depuis l’après guerre, soit celle de la consommation et du développement urbain en fonction de l’automobile… Il est vrai qu’il est difficile de penser que nous aurions tout avantage d’adopter un mode différent pour une meilleure qualité de vie collective… puisque nous sommes bien ancrés dans ce mode de consommation individuelle… Je suis tout à fait d’accord que notre mode de vie va être difficile à changer… et je suis d’accord que promouvoir ce changement en campagne électorale n’est pas « très sexy »… Mais avons-nous le choix???
Quand GM a acheté dans les années 50 une bonne partie des compagnies de Tramway de l’Amérique du nord pour les faire disparaître… cette entreprise savait très bien toute l’importance de créer dans la population une dépendance à l’automobile… Il ne s’agit pas ici d’accuser les automobilistes et de les pointer du doigt… mais plutôt de justement avoir une vision de l’avenir de ce que devront être nos villes et de commencer à agir en conséquence…
Votre parcomètre du centre-ville que vous vous plaigniez à 5$ de l’heure ou plus je ne sais plus… n’est rien à ce qui nous attend tous quand le litre de l’essence sera 3, 4 ou même 5 fois plus cher qu’il est présentement.. non pour des raisons écologiques, mais bien de disponibilité du pétrole… nous arrivons au pic du pétrole… les prix au litre très bas que nous payons (moins cher que l’eau du robinet embouteillée!) présentement ne seront que chose du passé très bientôt !! On a le choix… de s’y préparer et d’élire des dirigeant qui avec la population vont nous faire faire un saut dans ce 21e siècle, ou des dirigeants qui vont tenter encore pour quelques années nous laisser croire que tout va bien… et qu’on peut continuer le modèle de l’hyper consommation initié après la 2e guerre mondiale.
Ce dialogue de sourds bien entamé, Monsieur Ryan, peut-être serait-il temps de préciser quelques points.
Personnellement, je ne monte en automobile qu’au maximum trois ou quatre fois par année. Je marche, plutôt. Et, s’il faut vraiment que je me rende quelque part au delà de mes forces, je prends le transport en commun. C’est long, déplaisant, cher mais, pas trop souvent, c’est tolérable.
Par contre, il y a des quantité de gens qui n’ont pas d’autre choix que de se déplacer en automobile. Des gens d’affaires devant aller d’un rendez-vous à l’autre en trimballant souvent dossiers et produits avec eux, des gens de métier se rendant chez des clients, des gens malades ou âgés ayant à consulter un médecin, des gens de tous âges comptant faire des achats et faire un peu tourner l’économie, et des tas d’autres.
L’automobile pollue, l’essence se raréfiera sous peu et coûtera les yeux de la tête? Absolument. On ne peut qu’espérer que des voitures hybrides ou électriques performantes viendront très bientôt prendre la relève et deviendront la norme.
En attendant, toutefois, nous avons le choix: encourager de plus en plus les citoyens consommateurs motorisés à aller dépenser leurs dollars dans les gros centres commerciaux situés en banlieues et abandonner le centre-ville et divers autres secteurs stratégiques économiques aux piétons et aux cyclistes, jusqu’à ce que faute d’apport financier renouvelé(les consommateurs importants ayant déserté ailleurs), l’utopie se dégonfle.
Ou, faire preuve d’un peu de jugeote économique en déplaçant les pistes cyclables en dehors du centre-ville, un peu plus vers le sud, là où elles ne seraient plus une nuisance (tout en permettant à ceux et celles voulant pédaler par +30 ou -30 de continuer à le faire). Hausser substantiellement l’offre de stationnement tout en réduisant substantiellement son coût. Rendre attrayante l’idée pour les citoyens et autres visiteurs d’aller au centre-ville faire rouler l’économie. Et ainsi faire en sorte que dans quelques années, lorsque les voitures pollueront beaucoup moins, ou pas du tout, il y ait encore un centre-ville qui existe…
Parce qu’une « vision d’avenir », c’est justement d’avoir un peu de vision relativement aux avantages ou conséquences que peuvent entraîner certains choix.
La combinaison actuelle de piste cyclable et de stationnement raréfié à coût exorbitant venue s’abattre sur le centre-ville montréalais ne comporte aucun réel avantage (sauf possiblement pour quelques cyclistes qui ne font vraiment rouler que les roues de leurs vélos – et fort peu l’économie montréalaise qui pourtant subventionne leur mode de vie).
Et, puisque les places où se garer sont difficiles à dénicher, les consommateurs motorisés encore assez obstinés pour vouloir descendre au centre-ville y encourager les commerces tournent et tournent en rond plus longuement, polluant plus, avec pour résultat que l’air n’y est pas plus pur qu’avant l’avènement des pistes. Et cela jusqu’au jour très prochain où même ces quelques irréductibles auront été vaincus et, à bout de patience, ils iront dépenser ailleurs, probablement dans ces gros centres de banlieues.
Et Montréal accentuera encore davantage son déclin.
Ça, c’est le côté « vie quotidienne » de la question montréalaise. Beaucoup plus important, il y a la planification d’avenir, l’aspect académique qui est le pivot central de notre avenir. Il faut sans délai rehausser la qualité de nos écoles et universités, doubler ou tripler leur financement, sinon peu importe le mode de vie que nous voudrons privilégier, nous n’en aurons pas les moyens. (Mais je ne répéterai pas ici tout ce que j’ai écrit plus haut sur le financement scolaire.)
Donc, des rues et des ruelles piétonnières? Des pistes cyclables? Des tramways? Oui… mais seulement si on a d’abord vu à préserver ce qui constitue « notre pain et notre beurre ». Autrement, le beau rêve ne prendra pas longtemps avant de devenir un épouvantable cauchemar.
Coup de théâtre all right !!!!!!!!
L’Incorruptible arrive en ville!!!!!!
– Go ! Porjet Montréal ! !!
– Go !!!!!!
…Pas le l’temps d’faire de dissertation !!!!!!!!
Juste un appui !!!!!
Yess !!!!!!
Bravo M’sieur l’juge !!!!!!
Ça c’est d’l’implication !!!
Christian Montmarquette
Québec Solidaire
P.S. Vous devriez aller faire un tour du côté de mes récents articles chez Vigile.net…
Ça comme pas beaucoup dérougie dernièrement…
Les vieux nationaleux de drette piquious…
…y capottent… lolll !
Byyyye !
Woups !!
J’avais oublié de vous donner le lien…
Tous mes articles chez Vigile.net :
http://www.vigile.net/_Montmarquette-Christian_