Des budgets made in USA?
@ La Bourse de New York
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Alors, vous croyez que le Canada est un pays souverain? Et que, même si les économies sont de plus en plus interdépendantes, nos gouvernements rédigent tout au moins leur budget annuel en toute souveraineté? Voyons voir…
Dans une entrevue récente au Globe and Mail, Peter Nicholson traçait un tout autre portrait. Considéré comme un gourou de l'économie, Nicholson conseillait Paul Martin en 1995 lorsque, ministre des Finances de Jean Chrétien, il entreprit sa guerre sainte contre le déficit.
La journaliste lui demande ce qui a finalement convaincu le gouvernement de sabrer autant les dépenses publiques. Sa réponse: "Un éditorial du Wall Street Journal avait qualifié le dollar canadien de "peso du Nord" (…), il y avait aussi une crise financière au Mexique et cela, je crois, nous a fait comprendre que ça pourrait arriver à un autre pays si les marchés de capitaux décidaient de le déserter."
Donc, un simple éditorial du Wall Street Journal ridiculisant le dollar canadien et une croyance risible voulant que les marchés de capitaux puissent déserter un pays comme le Canada auraient suffi à faire basculer à droite toute la politique fédérale en matière de finances publiques?
Ou le monsieur se moque de nous. Ou l'on doit croire que le budget Martin fut en bonne partie made in USA. À moins, bien sûr, que Jean Chrétien n'ait aussi profité des Bonshommes Sept Heures de Wall Street pour faire avaler aux Canadiens une vision plus conservatrice de l'économie que celle, disons, d'un Trudeau ou d'un Pearson…
Mais attendez. Le pire est à venir.
La journaliste demande à Nicholson si, à Ottawa, on craignait les réactions. Sa réponse: "Oui, mais étrangement, on avait moins peur de la réaction de la population que de celle des marchés financiers et de la manière dont les économistes qu'on citait dans le Globe and Mail et d'autres médias allaient réagir. Parce qu'on était convaincu que le public allait suivre ce que les experts et les médias allaient dire." Ah bon?
Et après, vous vous demanderez pourquoi le gouvernement Charest embauche des économistes aux idées conservatrices pour l'aider à conditionner l'opinion publique à accepter ses prochaines compressions et augmentations de tarifs. (Exclusif aussi sur mon blogue: "Les prédictions d'économistes: à prendre avec un gros grain de sel").
Autre question posée au gourou: "Quand avez-vous compris que vous aviez réussi?" Réponse: "Pendant qu'on expliquait (le budget) aux journalistes financiers, il est devenu évident qu'ils étaient très agréablement surpris et que nous dépassions même leurs attentes!"
Bref, Paul Martin avait tellement coupé dans les services que même la presse financière n'en revenait pas!
Et ainsi est né au Canada le dogme du déficit zéro. Son papa: Jean Chrétien. Sa maman: Wall Street. Un bel accouchement grâce aux méthodes de la droite américaine. Le bébé: un État canadien aux services publics amaigris.
Pendant ce temps, à Québec…
Un an plus tard, en 1996, Lucien Bouchard appliquerait le même dogme en passant la tronçonneuse, entre autres, dans les systèmes de santé et d'éducation. Ce qui, est-il besoin de le rappeler, allait paver la voie à une expansion constante du privé dans ces deux systèmes. Les avaient pourtant été conçus dans les années 60 et 70 comme des outils privilégiés de justice et de mobilité sociales pour les Québécois.
Mais vous me direz que si on a coupé autant, c'était surtout parce qu'Ottawa avait aussi pelleté une partie de son déficit dans la cour des provinces? Voyons ce qu'en disait M. Bouchard à Québec, le 16 février dernier, alors qu'il racontait comment, devenu premier ministre, il avait vécu ce qu'il a appelé son "rappel brutal à la réalité".
En mars 1996, voyant un projet de communiqué de presse de la firme new-yorkaise de cotation Standard & Poor's menaçant le Québec d'une décote, M. Bouchard, toujours aussi théâtral, s'exclame: "on plongeait dans les enfers!".
Il nolisa immédiatement un avion pour Wall Street. Puis, se sentant "humilié", il raconte comment il les avait "suppliés de ne pas nous décoter". Sa touchante prière valut au Québec d'être mis "un an sous surveillance" de ladite firme comme une vulgaire colonie.
Comme l'a noté si crûment mon collège Michel David dans Le Devoir: "Jamais Jacques Parizeau n'aurait sué à grosses gouttes devant les jeunes analystes de Standard & Poor's qui ont tellement effrayé son successeur. Le récit de son voyage humiliant à New York en mars 1996 rappelait l'époque où les gouvernements d'avant la Révolution tranquille s'agenouillaient devant la "haute finance" anglo-montréalaise."
J'ajouterais que si M. Parizeau ne se serait jamais comporté de la sorte, c'est non seulement parce que la droiture de sa colonne vertébrale l'en aurait empêché, mais parce que, tout grand bourgeois de naissance puisse-t-il être, le fait est qu'il n'a jamais mangé de ce "pain" de la droite conservatrice – canadienne, québécoise ou américaine.
Malheureusement, on ne peut pas en dire autant des gouvernements fédéral et québécois actuels. Ni des "Lucides" ou des "économistes à cravate", qui meublent ces temps-ci les tribunes médiatiques avec une assiduité particulièrement soutenue.
Le Canada souverain face aux USA ? Pas plus que la Grèce face à Mme Merkel. Vous vivez sur quelle planète ? La planète Parizeau avec sa cage à homards, je présume. Celui qui a perdu deux référendums et ainsi contribué à l’affaiblissement économique permanent du Québec, ou celui qui injecta des fonds publics dans les Tricofils d’alors, les uns plus boiteux que les autres.
Si on avait adopté le dollar américain durant les années du dollar canadien faible, c’est un très grande partie de notre industrie manufacturière québécoise qui aurait disparue complètement. La formule souverainiste/gauchiste est très simple à comprendre. On introduit des politiques économiques populistes mais insoutenables, celles-ci mènent éventuellement à une crise économique (endettement, chômage, perte de productivité) qui mène à une crise démographique. Après on se plaint que le Québec perd du poids politique au Canada et on devrait se séparer pour le rétablir. C’est un peu ironique que nos propres politiques électoralistes/populistes ont mené directement à la situation qu’on décrie en blâmant la »structure défavorable du Canada » pour tous nos malheurs.
Ce n’est pas non plus la colonne vertébrale d’un Jacques Parizeau qui peut empêcher l’eau de prendre le plus court chemin vers la mer .
Si vous avez une grosse hypothèque à payer, vous devez forcément vous soucier des facteurs qui influencent le taux d’intérêt que vous allez subir. Plus petite votre hypothèque, plus votre marge de man’oeuvre est grande, moins vous vous faites du mauvais sang.
Si les »économistes à cravate » sortent en si grand nombre, c’est qu’il y a des signes inquiétants qui leur sautent aux yeux. Ils sont en quelque sorte nos canaris dans la mine de charbon. Vous pouvez les diaboliser, vous pouvez vous moquer d’eux avec l’ironie de celui qui sait mieux, mais tôt ou tard il va falloir agir. Demander aux Grecs qui dicte les conditions de redressement des finances publiques .
Vous êtes libre de placer les Amir Khadir, Claudette Carbonneau , Léo-Paul Lauzon et cie sur un piédestal parce qu’ils disent ce que vous voulez entendre. Mais l’eau va toujours prendre le plus court chemin vers la mer, quoiqu’ils en disent.
Un pays ne peut quand même pas accumuler les déficits à chaque année, quand ça va bien et aussi, quand ça va mal.
Ce n’est pas une maladie que de vouloir balancer le budget de son pays. En cela, M. Parizeau et la petite madame Charbonneau se trompent. Il ne peut pas avoir raison sur tout quand même.
@ Je pensais essentiellement, entre autres, au collectif de professeurs d’économie dont le site est au http://www.economieautrement.org
De même qu’aux analyses d’un Paul Krugman, professeur d’économie émérite à l’Université Princeton, Prix Nobel d’économie en 2008 et chroniqueur au New York Times.
********************************************************************** Les «prévisions» d'économistes
—Si les »économistes à cravate » sortent en si grand nombre, c’est qu’il y a des signes inquiétants qui leur sautent aux yeux —
Et surtout des signes de piastre qui s’accumulent dans leurs poches, au détriment de vous et moi. Donc, en ce qui me concerne, c’est leur hypocrisie qui me sarowute aux yeux. Comment des gens qui n’ont rien vu venir de la faillite du système bancaire, justement propulsé par le néo-libéralisme à outrance, peuvent-ils pérorer sur toutes les tribunes en s’attribuant des qualités d’experts et des vertus de courage?
Leur aveuglement (volontaire) devrait leur mériter le courroux, la honte et l’opprobre.
—–
Quant « aux politiques populistes mais insoutenables », il faudrait les nommer plus spécifiquement, afin qu’on puisse placer dans la balance pas seulement les coûts qu’elles engendrent mais aussi les bénéfices qu’elles rapportent. Autrement, il s’agit d’une analyse tronquée au service d’intérêts particuliers.
Oooppsss. qui me « sarowute » aux yeux. Aïe!!! Je voulais bien sûr dire « qui me saute aux yeux », encore que j’aime bien l’idée d’avoir inventé un tout nouveau verbe.
Les porte-parole de ces exploiteurs camouflent à chaque fois que c’est la population en général qui souffre de ces politiques, qui s’appauvrit continuellement. Ceux qui en profitent, ces sangsues, se retirent en paix avec des bonis scandaleux, même après avoir ruiné leurs compagnies ou organismes, et ce, sans avoir payé un sou d’impôts de toute leur carrière de band… en riant des populations, les dindons de la farce.
Les USA sont le pays le plus endetté, et ils doivent surtout à la CHINE!
Fini la suprématie américaine dans le cadre de la mondialisation de l’économie. Et leur protectionisme ne leur servira à rien..C’est un empire sur le déclin avec une économie ultra malade.. L’anti-américanisme de certains les aveugle..
Le présent et l’avenir est en asie avec la Chine et L’Inde. Au niveau alimentaire nos aliments viendront de plus en plus de l’amérique du sud ou c’est plus rentable (plusieurs récoltes par année, main d’oeuvre moins couteuse…). De toute façon notre agriculture ne survit déjà que grâce à l’aide de la main d’oeuvre provenant d’amérique du sud..AUCUN citoyen d’ici ne veut travailler aux récoltes..
The times they are a-changing (Bob Dylan)
Madame Legault dit :
« En mars 1996, voyant un projet de communiqué de presse de la firme new-yorkaise de cotation Standard & Poor’s menaçant le Québec d’une décote, M. Bouchard, toujours aussi théâtral, s’exclame: « on plongeait dans les enfers! ». »
Il semblerait que ce fut sous la pression des grandes banques canadiennes que Standard & Poor’s et Moody’s auraient menacé le Québec et plus largement le Canada d’une décote. C’est ce que révèle Naomi Klein dans son livre la stratégie du choc. Elle nous dit qu’à cette époque, Standard and Poor’s nous donnaient une très bonne cote de crédit, mais les banquiers canadiens auraient vociféré contre cette reconnaissance. Allez y comprendre quelque chose!?
L’effet fut pervers : dilapidation de la caisse d’assurance emploi des travailleurs d’un montant de 44 milliards de dollars par le fédéral. Coupures drastiques dans les services un peu partout.
Monsieur Lépine dit :
« La planète Parizeau avec sa cage à homards, je présume. Celui qui a perdu deux référendums et ainsi contribué à l’affaiblissement économique permanent du Québec »
« Si on avait adopté le dollar américain durant les années du dollar canadien faible, c’est une très grande partie de notre industrie manufacturière québécoise qui aurait disparu complètement. La formule souverainiste/gauchiste est très simple à comprendre. On introduit des politiques économiques populistes, mais insoutenables, celles-ci mènent éventuellement à une crise économique (endettement, chômage, perte de productivité) qui mène à une crise démographique. »
Réponse :
Le dernier référendum a subi des pressions illégales de la part du fédéral : appels interurbains gratuits de partout au Canada autorisés par la multinationale AT&T, si je ne m’abuse, lesquels étaient une manière de mettre de la pression sur le dos des Québécois pour nous convaincre de ne pas voter pour l’indépendance. Toujours par le fédéral, il y a eu l’acceptation massive d’immigrants, dépassant ce qui était autorisé, à qui on a donné un statut d’immigrant reçu ou encore le statut de Canadien, ces derniers par reconnaissance auraient voté contre l’indépendance. Il y a eu moult autres subterfuges et ingérences illégales du fédéral lors du dernier référendum. Le processus démocratique n’a pas du tout été respecté. Vous pourriez être surpris de constater que plusieurs immigrants, hautement éduqués, comprennent tout à fait la problématique du Québec et seraient prêts à voter pour l’indépendance qui représenterait pour eux aussi une manière différente de vivre et de penser.
Pour ce qui est de l’industrie manufacturière qui aurait pu disparaitre, ça n’a pas grand-chose à voir avec l’indépendance, car ça fait plus de 30 ans que les emplois ont été délocalisés massivement par les moyennes et grandes entreprises vers la Chine, le Mexique, l’Inde, le Brésil, etc., ça touche durement tous les pays industrialisés. Pendant ce temps, dans les pays émergents, d’immenses fortunes se sont créées, le contexte de la dérégulation complète des marchés, achevée sous Bill Clinton vers 1998, a favorisé l’éclatement de nos systèmes économiques au profit des transnationales.
Les politiques populistes n’ont pas grand-chose à voir avec le chômage et les crises économiques, loin de là, ce sont davantage les aléas des marchés financiers hors de contrôle qui ont provoqué en très grande partie toutes les crises que nous avons connues depuis 1976, des dizaines de crises.
En fin, le Québec ne fait pas exception, tous les pays dont les valeurs correspondent à une forme de socialisme ou de sociale démocratie sont malmenés par les politiques néolibérales ou d’extrême droite. Partout à travers le monde on a déstabilisé des régimes politiques, des institutions, des industries qui ne rejoignaient pas les valeurs de la globalisation néolibérale, et ça continue de plus belle en 2010. Je crois que les pertes de 40 milliards de dollars à la Caisse de dépôt et placement du Québec furent une belle façon d’affaiblir nos moyens de solidarité sociale. Celui qui est actuellement à la tête de la Caisse s’est même permis d’être moins performant que les autres institutions similaires au Canada, ce qui a créé un manque à gagner de 4 ou 5 milliards!
Monsieur Lépine, vos raccourcis et interprétations sont de droite de toute évidence, et tout naturellement la pseudo analyse ou logique apparente de vos propos ne sert qu’à appuyer cette vision de droite.
Si on veut un peu plus de rigueur et de cohérence pour mieux comprendre l’économie, les valeurs, les ravages du néolibéralisme, je vous recommande, Monsieur Lépine, de lire les ouvrages de l’économiste internationalement reconnu, très critique à l’égard des politiques de droite, et le plus cité à travers le monde, Joseph Stiglitz : http://en.wikipedia.org/wiki/Joseph_Stiglitz
Vous auriez intérêt aussi à lire les ouvrages de Michel Chossudovsky, dont guerre et mondialisation. Aussi « L’empire de la honte » par Jean Ziegler.
Les gens ne sont pas dupes, ils constatent et voient très bien que les dérapages du néolibéralisme et des politiques d’extrême droite ne peuvent que provoquer une succession de crises plus graves les unes que les autres. Pour vous en convaincre : lisez le dossier « L’Ogre de la finance » publié dans la revue montréalaise Relations du mois de juin 2010.
Monsieur Lépine, documentez vos propos, citez vos sources, et là peut-être que je pourrai vous prendre au sérieux.
Petite erreur à la toute fin de mon dernier message, on doit lire : Relations du mois de juin 2009 et non 2010.
Bonsoir à tous,
Que diable ! Ce n’est quand même pas la faute du reste du Canada si cet économiste du nom de Monsieur Jacques Parizeau en 1978 parlait déjà de la < superstructure > en voulant à tout prix l’intégration économique avec les États-Unis contre la volonté du reste du Canada. Tout ceci en voulant prendre la devise américaine, en pavant la voie au libre-échange, soit la mondialisation de l’économie avec l’ALENA. Et pourquoi vouloir jouer a la vierge, ne vaut-il pas mieux se taire sur ce sujet et de se remettre en question. Merci, Erwan Basque.
Bravo! et merci Madame Legault pour ce rafraîchissement qui met en lumière et nous remet en mémoire ce qui en est des origines du contexte de passivité actuel (au moment où tout le monde s’étonne mystérieusement du désinvestissement politique de la population!).
Les analystes des dossiers canadiens à Wall Street sont souvent de jeunes Canadiens anglais frais diplômés des grandes écoles britanniques ou américaines et qui lisent le Globe and Mail et the Gazette pour se renseigner sur le Québec, quand ils ne sont pas membres du Parti libéral du Canada! Ils devaient détester Lucien Bouchard et le mal absolu qu’il représentait à leurs yeux. Lui mettre de la pression financière était un acte patriotique tout à fait compatible avec la rentabilité exigée par leurs maîtres américains. Il n’est pas exclu qu’ils communiquaient avec Ottawa. Le coup de force d’après 1995 n’a pas été d’ordre constitutionnel comme en 1982. Il a été d’ordre financier. Chrétien était assez rusé pour comprendre que les coupures fédérales opérées par Paul Martin allaient conduire Bouchard à l’impasse budgétaire, ce qui le neutraliserait définitivement et retarderait la souveraienté d’au moins une décennie. Et Bouchard en a rajouté avec le déficit zéro et l’humiliation spontanée! Il n’a rien vu venir, et est tombé dans le piège en y plongeant. Il suffisait ensuite que Power Corporation trouve un chef au PLQ et le tour était joué. Quelle incommensurable naïveté.
Je crois que ce qui a incité Paul Martin en 1995 à s’attaquer sérieusement au déficit est que le parti libéral était fortement majoritaire et non que les États-Unis l’ont influencé. Aujourd’hui, le gouvernement fédéral conservateur produit à chaque année un budget que je qualifie d’électoraliste pour pouvoir rester au pouvoir et espérer un jour redevenir majoritaire. Dans ces cas-là, il n’y a pas une grosse volonté politique d’équilibrer rapidement le budget par des mesures draconniennes de peur de perdre des votes.
Quelques réflexions :
Il nous faudra tôt ou tard mieux réguler le secteur privé et les banques. Mais ça devra se faire à l’échelle internationale, car autrement ce sera perdu d’avance si les entreprises peuvent fuir vers des pays non réglementés, tout comme ça s’est produit avec la Chine et ailleurs avec les paradis fiscaux. Le problème n’est pas le secteur privé contre les programmes sociaux, mais un manque évident de régulation.
Plusieurs grandes entreprises privées ont des programmes d’aide ou de généreux dons retournant aux collectivités. Mais je pense qu’on doit aussi exiger une juste part d’imposition. Tout n’est pas entièrement noir ou blanc.
Les économistes s’entendent pour qu’on maintienne le libre marché et éviter le protectionnisme, cependant, plusieurs remettent en question les propos de Friedman qui prétendait que les marchés s’auto équilibreraient, et face à l’échec évident de cet auto équilibre, on devrait s’en remettre à plus de régulation. Qui convaincra les gouvernements de tous coopérer? Ce n’est pas chose faite, car plusieurs gouvernements sont justement mis en place par les intérêts des grandes oligarchies privées où l’intérêt privé prend toujours en peu plus de place par rapport aux mesures sociales. On sait qu’un stratège de la famille Desmarais a aidé Sarkosy à accéder au pouvoir en France, il a aussi été aidé par un stratège américain, ce n’est pas peu dire.
Harper a en 2009 a choisi deux relationnistes américains pour percer ce marché, un travaillait sous l’ancienne administration Bush et l’autre sous Clinton. Ces gens se regroupent par communauté d’intérêts et défendent leur vision néolibérale des marchés et influencent directement et profondément les politiques des gouvernements qu’ils mettent en place. Il serait contre nature de leur demander de travailler contre leurs intérêts, mais de l’autre côté, ceux qui souhaitent des programmes sociaux semblent avoir de moins en moins de pouvoir sur la réalité politique. Comment équilibrer les rapports de force, les tensions perpétuelles entre et les intérêts privés et les intérêts sociaux? C’est tellement difficile de regrouper massivement les gens de nos jours.
Les budgets des gouvernements sont coincés entre le crédit des grandes banques et la fuite des capitaux des entreprises privées dans les paradis fiscaux.
Disproportionné!
Les Américains super-riches empochent cinq fois plus qu’en 1995 :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=17935
Les riches et les puissants de ce monde sont constants dans leur solidaire mépris de ce qui n’est pas en conformité avec leur vision des choses…
Les profits et la justice sont incompatibles.
On apprends en sociologie que 20% des habitants de la terre consomment 80% de sa richesse… ce qui reste, çé pas moins de 80% de la population mondiale qui se le partage ( les chanceux !!! ). Pareille répartition de la richesse ça fait chaud au coeur, non?
Dans « La faim dans le monde expliquée à mon fils », l’ancien rapportateur de l’O.N.U, Jean Ziegler, explique succintement comment la famine n’est pas une fatalité et que si des gens meurent de faim, c’est essentiellement en raison du choix qui aura été fait par d’autres, pour des raisons de marché, de ne pas leur donner de nourriture…
À chaque fois que j’entends la populaire cassette de — la création de la richesse à-priori avant de pouvoir la redistribuer–, je pense à la nourriture que nous produisons en quantité suffisante pour nourrir tous les habitants de la planète mais que nous ne redistribuons pas équitablement… et je me dis que si nous n’arrivons déjà pas à distribuer le riz de manière équitable, imaginez donc la richesse…
Notre salut repose sur notre engagement et notre mobilisation citoyenne ainsi que sur notre nombre…
Çé toutte ce qu’on a, mais ça on l’a!
M. Lépine vous nous dites : «Ce n’est pas non plus la colonne vertébrale d’un Jacques Parizeau qui peut empêcher l’eau de prendre le plus court chemin vers la mer .»
L’eau ne prend jamais le plus court chemin vers la mer. Les seules fois que l’eau prend le plus court chemin, c’est lorsque les hommes construisent des structures en béton qui amène l’eau d’un point A à un point B en parfaite ligne droite.
C’est tellement droit et contre nature que certains ouvrages ont du être déconstruits parce qu’ils détruisaient les écosystèmes. Il n’y avait plus de vie. L’eau a ainsi pu reprendre son chemin normal, c’est-à-dire en méandres et rétablir la vie dans les écosystèmes.
Allez faire un tour sur Google earth, vous remarquerez qu’aucun cours d’eau n’est en ligne droite.
Pour conclure, le plus court chemin n’est pas nécessairement le meilleur. Parfois ça prend de la colonne pour aller à contre-courant.
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M. Objecteur Conscient vous nous dites : «je pense à la nourriture que nous produisons en quantité suffisante pour nourrir tous les habitants de la planète mais que nous ne redistribuons pas équitablement»
Des gens qui ont suivi la filière de la nourriture, du champ de récolte aux….poubelles, ont estimé qu’il s’en perdait 50% entre les deux. Pour cette raison et pour des plus cupides, aujourd’hui, demain, après-demain et etc…, 800 millions de personnes vont se coucher le ventre creux.
Je pense qu’au contraire, en éliminant son déficit et en réduisant sa dette colossale, le Canada a regagné de sa souveraineté. Evidemment que ce seront les marchés financiers qui dicteront la politique des gouvernements si ceux-ci deviennent accros du déficit.
Facile de mettre la faute sur les autres, surtout lorsqu’on siphonne le contribuable et qu’on s’amuse à contrôler la propriété et l’économie.
Le gros du problème est le gaspillage, la leucémie de notre société, pire que la corruption, même si parfois difficile de tracer la frontière. Sans ledit gaspillage, il est possible de payer mieux le fonctionnaires et de baisser les impôts.
Juste voir le coût du nombre « d’emplois sauvés » et autres plans de « relance » donne les vertige.
On s’efforce de calmer le citoyen non en réformant les finances et en réduisant les prélèvements, mais en jouant la carte du clientélisme avec le dessein d’en fidéliser un certains nombres d’électeurs. On tombe dans un marché politique en engrangeant des voix contre des promesses d’interventions. Une course à l’abime qui a ses limites, où l’on fini par penser que l’on ne reçoit pas assez pour ce que l’on paie.
Peu importe où va l’argent, ce que l’on sait, c’est qu’il n’y a eu aucune amélioration. Tant pour la culture que pour l’agriculture par exemple.
L’État dépense trop parce qu’il dépense mal! Il faut donc le pousser à dépenser mieux pour payer moins. Vue les hausses de tarifs et de prélèvements actuels, c’est très très loin d’être le cas.
Pas pour rien qu’on se désintéresse de la vie politique et que plus en plus de partis protestataires. Comment demander aux citoyens le civisme devant tant de gâchis qui ne cesse de croître?
Comment peut-t-on vérifier les dépenses de l’État? Qui contrôle et arbitre? Que fait notre système « législatif » et judiciaire face à l’exécutif?
Plus on dépense au nom de l’État, plus on est important pour subvenir aux fantaisies et besoins de ses amis; on peut alors être sûr de frapper un mur, surtout lorsqu’on fixe arbitrairement la destination et le montant, au nom de « l’intérêt général » dans une solidarité clientéliste et des idées de grandeur.
Tout ceci est pire qu’un roman d’épouvante, car la réalité.
La souveraineté économique est de moins en moins évidente car les économies sont interreliées. Que ça nous plaise ou non, l’économie québécoise est très dépendante des USA et de l’Ontario.
On peux bien créer des déficits tant qu’on veux, mais si les coûts d’intérêts augmentent à cause d’une décote des agences de crédits américaines, on est pas sortis du bois. Je pense que nous devons en tenir compte jusqu’à un certain point.
En terminant, j’aimerais citer Laurence J. Peter (celui qui a énoncé le principe de Peter)
«Un économiste est un expert qui saura demain pourquoi ce qu’il avait prédit hier ne s’est pas produit aujourd’hui»