Manifeste pour un Québec intègre
Vous l'aurez remarqué. Les "manifestes" se multiplient depuis quelques années. Qui peut oublier celui de Lucien Bouchard et ses Lucides? Ou celui des "Solidaires".
Plus récemment, comme au bon vieux temps des schismes idéologiques des années 70, des intellectuels se scindaient en deux camps entre le manifeste "pour un Québec pluraliste" et celui "pour un Québec laïque et pluraliste".
Maintenant, levez la main si vous croyez que la question de l'intégrité dans la gestion des fonds publics mériterait, elle aussi, son propre manifeste bien senti! Et rêvons un instant qu'il s'intitulerait le "Manifeste pour un Québec intègre"…
Mais "manifeste" ou pas, une odeur désagréable monte à mesure que s'accumulent les allégations de favoritisme, de dons généreux au PLQ par des entrepreneurs, de collusion, de corruption et de dépassements de coûts dans plusieurs projets municipaux et provinciaux.
Pendant ce temps, le gouvernement s'entête à refuser la création de cette foutue commission d'enquête. Mais pour tout dire, M. Charest donne surtout l'impression de préparer sa prochaine carrière plutôt que de s'occuper à redresser le gouvernail duquel les deux mains lui glissent de plus en plus.
Pour le moment, il a certes beau jeu face à une colère populaire trempée jusqu'à l'os dans un profond sentiment d'impuissance. Mais attention. Comme pour le PLC suite au scandale des commandites, si cela perdure, son parti pourrait souffrir de ce parfum désagréable longtemps après son départ.
Le paradoxe de l'ouf et de la poule
Les gens se demandent pourquoi diable on semble assister au retour d'une éthique gouvernementale d'apparence, disons, plus élastique.
Une bonne part de la réponse se trouve dans le préjugé fortement favorable au privé du gouvernement. Explication: si l'affaiblissement des services publics a commencé sous M. Bouchard, importé du sérail conservateur, sous Jean Charest, du même sérail, le processus s'est accéléré.
Le gouvernement "sous-traite" de plus en plus au privé. Quitte à modifier les lois pour mieux le faire. Quelques exemples: les partenariats public-privé, la multiplication des garderies privées, le recours accru aux agences privées d'infirmières, aux services de radiologie et aux méga-cliniques privées à qui on "sous-traite" un nombre croissant de tests et de chirurgies. Etc…
Et c'est ici que ça se corse. Lorsque les fonds publics deviennent une aussi belle et abondante manne pour le secteur privé, le parti au pouvoir, devenu ainsi un "donneur d'ouvrage" fort généreux, finit par récolter en retour plus de dons. C'est écrit dans le ciel. Pour le PLQ, c'est 9 millions de dollars l'an dernier seulement.
Mais vous me direz que c'est illégal pour les entreprises de faire des dons aux partis! Exact. Mais certaines contournent la loi en usant de ce qu'on appelle des "prête-noms". Un entrepreneur demande à ses amis, membres de sa famille et/ou ses employés de faire un don à un parti en sachant qu'il les remboursera discrètement. Et comme un particulier peut donner jusqu'à 3000 $ par année, ça devient facile pour les firmes "chouchou" des gouvernements de "donner" au fil des ans des dizaines et parfois des centaines de milliers de dollars à un parti.
Le Directeur général des élections semble également être d'un laxisme étonnant dans ce domaine.
Et là, on arrive au paradoxe de l'ouf et de la poule. Ces dons faits par des prête-noms servent-ils à obtenir une subvention ou un contrat publics? Ou sont-ils des gestes de reconnaissance posés une fois le contrat donné? Lequel des deux vient en premier? Le don ou le contrat? Parfois, c'est l'un. Parfois, c'est l'autre. Parfois, c'est les deux.
Plus le gouvernement sous-traite, plus grand est le risque que des entreprises contournent la loi pour donner au parti qui le forme. Et plus grande est la tentation d'en faire aussi profiter les "amis" du parti-donneur-d'ouvrage. Ce système ne date pas d'aujourd'hui, c'est certain. Mais il se renforce avec cette ouverture accélérée au privé.
Bien entendu, tout parti au pouvoir reçoit plus de dons que les autres. De ses supporteurs et de ceux cherchant à attirer son attention. Mais force est de contaster que la Loi sur le financement des partis politiques est devenue une vraie passoire. Elle l'est devenue en partie parce que le gouvernement délègue de plus en plus ses services à un secteur privé toujours prêt à lui dire merci en $$$. C'est, il semblerait bien, ce qu'on appelle un cercle vicieux.
Bien sûr, il est urgent de resserrer cette loi. Mais si on ne referme pas aussi en partie ce robinet tout grand ouvert au privé, ce dernier trouvera toujours le moyen d'être reconnaissant. Soit par des prête-noms. Soit en offrant des postes lucratifs aux politiciens retraités. Soit par des "enveloppes brunes". Soit par tout cela en même temps…
Addendum:
Mais si on se dit les vraies affaires, dans une petite société comme le Québec, où les membres de ses «élites» politiques, économiques et financières se connaissent plus ou moins tous entre eux, s'il importe en effet de diminuer cette sous-traitance du public au privé pour tout un éventail de raisons, il existe aussi une manière de rendre tout au moins plus difficiles les fameux «retours d'ascenseur» entre partis et entrepreneurs: augmenter substantiellement la part du financement public des partis politiques. Tout en laissant place, bien entendu, à une part dévouée à un financement réellement «populaire».
En attendant, les partis devraient également tous poster en ligne les noms de leurs donateurs dès que les chèques sont encaissés ou les paiements sont faits. Cela faciliterait le travail de «surveillance» des prête-noms et permettrait aux autres partis, et même aux citoyens, de faire des liens plus rapidement entre certains donateurs et de porter plainte au DGÉ. Dans la mesure, bien entendu, où ce dernier finissait par appliquer au moins sa propre loi….
Pour plus de détails, voir: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2010/03/18/revoir-le-financement-des-partis-politiques.aspx
La cancer de la corruption étend ses métastase dans tout le système. Face au pire gouvernement de notre histoire moderne il faut organiser la défense de l’intérêt publique. Simple petite suggestion: WIKILEAKS
Le site publie des documents secrets envoyés par des sources qu’il protège avec soin, et a sorti de nombreux scoops.
……….
Ce service, lancé fin 2006 par des journalistes et des mathématiciens, est un site à but non lucratif qui propose aux internautes du monde entier de publier des documents intéressants pour leurs concitoyens -« Wiki » est une racine employée dans le jargon du net pour désigner les contenus issus d’un travail collobatif, et « leaks » signifie « fuite ».
Le serveur garantit l’anonymat des sources grâce à un système de cryptage sophistiqué.
(….)
http://www.rue89.com/2010/03/20/wikileaks-decrete-menace-pour-larmee-par-le-pentagone-143688
……………..
Un idée circule: Créer 2 comités de sauvegarde; un pour la Caisse et un pour Hydro Québec. Chacun de ces comité pourrait produire un petit livre pour documenté la situation: Ces deux grands leviers de notre développement (250 milliards d’actifs combinés) sont devenu la chose du PLQ.
Les néo-cons ont noyauté les deux partis capables de prendre le pouvoir, de former le prochain gouvernement. Quelle parade le simple citoyen peut-il employer pour redresser la situation en sa faveur?
Aux prochaines élections, voter en masse, voter pour un parti qui n’a jamais été au pouvoir. Pas l’ADQ tout de même. Lors de son premier mandat, ce parti devra faire le ménage, sans ménagement. Au deuxième mandat, le vers sera dans le fruit, comme cela est arrivé avec le PQ.
La bataille pour la démocratie est constante. Nous nous sommes endormis dans un faux sens de la sécurité démocratique. Les individus Alphas, oui, encore eux, :-) n’ont que faire de la démocratie. Il faut reprendre le contrôle de l’économie, et la première étape est le contrôle des banquiers et des financiers de tout poil. Il faut leur remettre la bride sur le cou et la tenir serrée.
Ces gens-là doivent travailler pour nous, que cela leur plaise ou non. Il faut interdire la spéculation. Seul l’investissement sera autorisé, et pas de fantaises…
Nous devons reprendre le pouvoir, si tant est qu’on l’ait déjà eu…
Citoyens! Occupez-vous de vos affaires.
«papa! comment on met un gouvernement en prison sans collecter 200$ $»
«Malheureusement, nos politiciens sont soit incompétents, soit corrompus. Quelques fois les deux en même temps, le même jour.» [Woody Allen]
Il avait raison ce diable d’homme même si quand il a dit cette phrase réaliste il ne pensait pas au PLQ et à son chef.
«…Aux prochaines élections, voter en masse, voter pour un parti qui n’a jamais été au pouvoir… » ..Nous dit Serge Gingras.
Si vous éliminez l’ADQ, je prendrais facilement ça comme un appui indirect à Québec Solidaire…
En fait…
Nous avons précisément fondé Québec Solidaire dans cette optique de renouveau et de nettoyage…
Les citoyens se sentent faussement sécurisés par la stabilité du bipartisme.
Mais ils font gravement erreur. Car des partis qui stagnent trop longtemps, ce n’est jamais bon pour la démocratie; et ce, même s’ils se prétendent les porteurs d’un projet de valeur comme l’indépendance.
Le PQ tente de nous tenir prisonniers de son vote avec la question nationale. Et c’est pour cela qu’il serait une bonne chose que l’indépendance n’appartienne plus exclusivement à des partis politiques, mais soit aussi une initiative populaire.
Comme cela, nous pourrions voter en fonction d’autres valeurs importantes, comme des valeurs sociales, écologiques et éthiques.
Tout cela pour dire que ce n’est peut-être pas tant d’un «Manifeste» dont le Québec a besoin, mais d’un changement radical de parti, d’équipe et de culture politique.
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Christian Montmarquette
« Tout pouvoir corrompt et le pouvoir absolu corrompt absolument»
-Lord Acton
« Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne à la gorge»
– Winston Churchill
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M. Montmarquette oublie le PI dans sa liste de partis politiques québécois de même que le Parti vert.
Faut pas oublier les plus petits que soi, ce n’est pas du tout, joli dans le sens de ne pas faire autres ce qu’on n’aime pas qu’il nous soit ou est fait.
Je suis un militant de Québec Solidaire et je ne m’en suis jamais caché.
Je laisse au PI et au Parti vert le soin de faire, s’il en est, leur propre promotion…
Eux qui ne participent pratiquement « JAMAIS » à nos débats et qui ne sollicitent nos votes presque exclusivement en périodes électorales…
Je posais d’ailleurs cette question à « Serge Gingras » et non à « vous ».
Je lui laisse donc le soin de répondre à cette question.
Hé oui dans l’histoire de la révolution française on se cassait la gueule à coup de manifestes et d’articles clandestins et de publier à la hâte les contestations et de visions politiques des citoyens… Içi c’est notre élite intelectuell, de politiciens à la retraite, d’ universtaires, de juristes, spécialistes de la santé, les grands financiers et les INC…qui font la parade , en nous disants nous avons la réponse et les réponses… style Desmarais Junior…Les acteurs de révolution française ont été victimes de leurs visions démesurés de la démocratie, ça donner une parade de monsieur Guillontine … On cherche quoi au juste, une réponse à débarqué ce gouvernement complètement inerte et complaisant, qui passe son temps à souffrir de pertes de mémoires et d’un gros manque manque de courage, hé bien c’est le peuple de me je me souviens !!! qui ont élus ce gouvernement avec une majorité, patience viendra le jours que des électeurs déposeront leurs bulletins de votes et là on verra si on est encore une bande d’idiots….
Ce n’est plus un manifeste qu’il faut ici. C’est une supplique. N’allez pas vous laisser fourguer la camelote engendrant derechef un de ces monstres hybrides à bien vous pomper votre oseille
http://ysengrimus.wordpress.com/2008/08/01/partenariat-public-prive-gaver-d%E2%80%99argent-public-l%E2%80%99accapareur-prive/
Danger, arnaque, achats inutiles, engraissage de parasites, danger.
Paul Laurendeau
Au départ, tout le monde sait que peu importe le gouvernement au pouvoir, l’argent qu’il récolte par les taxes et les impôts que nous payons est en grande majorité mal géré et mal dépensé. Ça ne me dérange pas du tout si le gouvernement en place favorise « ses amis » (lire importants contributeurs au finance du parti) si ceux-ci présentent toujours les plus basses soumissions lors de travaux à exécuter. Tandis que l’opposition cherche un scandale au parti au pouvoir, les débats à l’assemblée nationale sont, comme toujours, improductifs. Ne vous demandez plus pourquoi la cote de popularité de la politique en général est à son plus bas. Et dire qu’on se questionne sur le faible taux de participation de la population lors d’une élection.
A quand système politique comme au US mais adapter pour le peuple québecois, un premier ministre ou un président avec deux mandat pas
plus, cela éviterait et/ou diminuerait le patronnage et les abus
me semble t-il.
Etienne Audet Victoriaville
Il y a aussi Pour un Québec laïque et pluraliste, par Guy Rochet et Daniel Baril et une coalition pour la laïcité qui est en formation.
Lien ici: http://sisyphe.org/spip.php?article3552