Note à Jean Charest:
"Bravo, monsieur le premier ministre, mission accomplie! Avec votre projet de loi 94, vous avez convaincu le Canada tout entier qu'en limitant le port du niqab et de la burqa, vous imposiez aussi des "balises" aux autres demandes d'accommodements religieux, alors que c'est faux! Sur cette question, tout au moins, vous êtes un hypnotiseur aux talents exceptionnels. Votre prochaine carrière est toute trouvée et Messmer peut aller se rhabiller."
Et quel numéro d'hypnose! Créer une aussi formidable diversion en braquant les projecteurs sur le voile intégral musulman, c'est brillant et sans risque. Ce voile étant, en fait, une cage cachant des exigences rétrogrades imposées aux femmes pour cause d'intégrisme politico-religieux.
Une diversion d'une telle efficacité qu'elle fait presque oublier l'essentiel. À savoir que ce projet de loi ratoureux n'enclenche même pas l'ombre du début d'une laïcité et d'une neutralité véritables de l'État québécois. Meilleure chance à nous la prochaine fois.
Car refuser d'interdire aux agents de l'État le port de signes religieux ostensibles, donc visibles, c'est en fait officialiser le statut supérieur déjà accordé de facto, dans nos institutions publiques, à la liberté de religion par rapport aux autres libertés fondamentales. Et c'est le faire dans une ère où l'on assiste pourtant au retour du religieux…
Un "statut particulier" pour la liberté de religion
Je m'explique. Les chartes québécoise et canadienne des droits reconnaissent certaines libertés fondamentales, dont la liberté de conscience, de religion, d'opinion, d'expression, de pensée et de presse. La liberté de religion n'est donc pas seule dans ce "panier" de droits.
Néanmoins, pour les agents de l'État, on limite leur liberté d'opinion, de pensée et de conscience. Donc, pas question de les laisser porter macarons, casquettes ou t-shirts arborant des messages tels que: "Contre la chasse aux phoques"; "Pour le droit à l'euthanasie"; "Je vote Libéral"; "Légalisons la prostitution"; "Vive le Québec libre"; "J'aime le Canada"; "La polygamie ou la mort", etc…
Et on accepte cette limite pour une raison: assurer la neutralité de l'État dans ses relations avec les citoyens.
Alors dites-moi, pourquoi l'expression de la liberté de religion continue-t-elle de jouir d'une protection supérieure aux autres libertés fondamentales?
Est-ce parce que les lobbys religieux, chrétiens et autres, profitent d'une oreille de plus en plus attentive à Ottawa et à Québec? Les écoute-t-on pour cause d'électoralisme ou de générosité touchante pour certaines caisses électorales? Le fait-on parce qu'à Ottawa, ils peuvent aussi compter sur des députés et ministres à la religiosité très prononcée? Ou est-ce une bouillabaisse de tout ça?
À Québec, on chambarde tout le régime pédagogique pour "accommoder" une poignée d'écoles ultrareligieuses. On multiplie les subventions aux garderies et écoles privées à vocation religieuse, et ce, dix ans après la déconfessionnalisation des commissions scolaires. À Ottawa, des lobbys fondamentalistes chrétiens, juifs et autres ont leurs entrées privilégiées jusqu'au bureau du PM. Leur influence se fait sentir dans les lois, les choix budgétaires et même dans la politique étrangère du pays!
Et c'est ici qu'est le cour du problème – dans ce rapprochement inquiétant du religieux et du politique. Dire "non" au niqab dans certaines circonstances est sûrement nécessaire. Mais ça ne rend pas nos États neutres et laïques pour autant.
Porter la croix?
Disons-le crûment: la confusion et les écrans de fumée règnent en maîtres sur ces questions. Un autre exemple: le fameux crucifix de l'Assemblée nationale.
Pour certains, considérant que l'État est tout sauf neutre et laïque, le retirer serait un affront. Pour d'autres, ce serait éliminer un symbole important de notre histoire, de notre identité et notre culture. D'accord pour le premier argument. Mais pas pour le second.
Car on oublie ceci: l'installation d'un premier crucifix au-dessus du siège du président de l'Assemblée nationale ne date en fait que de 1936. Contexte: nous étions sous le régime de Maurice Duplessis, l'homme qui gouvernait main dans la main avec le haut-clergé catholique. Au point d'ailleurs où ils se fondaient politiquement l'un dans l'autre. La croix et le crucifix furent ainsi mis au service de la puissante armada propagandiste de l'Union nationale.
Ce crucifix est donc avant tout le rappel de son instrumentalisation par Duplessis et de l'influence de l'Église dans les plus hautes sphères du pouvoir. Il symbolise la relation incestueuse qui existait entre l'Union nationale – le politique – et le clergé – le religieux. Pas vraiment de quoi verser dans la nostalgie.
Mais lorsque nous verrons enfin l'instauration au Québec d'une laïcité et d'une neutralité véritables de l'État, le jour sera venu d'exposer ce crucifix dans un musée sous la rubrique "histoire de l'Union nationale"!
En attendant, il restera où il est. Car le retirer serait traiter la question de la laïcité de l'État comme un buffet chinois où l'on choisit ce qu'on prend et ce qu'on laisse selon le menu et l'humeur du jour…
Une bonne psychanalyse s’impose.
J’ai ouï dire qu’un certain Clotaire Rapaille, psyquelquechose serait libre en ce moment… On pourrait lui en glisser un mot. M. Charest, quel beau cas d’anthologie médicale se serait.
On demande M. Rapaille au parloir.
Que cela ne tienne, Mne. Legault.
Raymond Bachand l’a dit, les vaches sacrées sont en Inde, ça serait plutôt les vaches maigres ici suite à son budget.
Rappellez-vous lorsque Jean Charest est allé en Inde cet hiver, c’était pour se recycler, maintenant il est devenu charmeur de serpents.
Charest prétend que les Québécois sont plus riches grâce à lui aujourd’hui que depuis 7 ans. Cela bien sûr si on ne compte pas les hausses de l’électricité, des CPE, de l’Assurance-Médicaments…. C’est comme pendant les élections de décembre 2008, la CDPQ n’avait pas de déficit et pas de crise économique en vue. Il a les deux mains sur le volant et il croit nous mener en bateau…
Jean Charest, le charmeur de poissons.
http://blogues.canoe.ca/ygreck/general/les-poissons/
Pour ou contre la chasse aux phoques? Je laisse les spécialistes tenter de me convaincre, mais pour ma part je ne suis pas du tout convaincu quand je lis que les « chasseurs ont subi une formation afin d’être extrêmement efficaces dans leur manière d’abattre les phoques ».
Je ne suis pas non plus convaincu quand certains affirment que « l’usage artisanal du gourdin est en réalité la manière la plus efficace jamais testée par les chercheurs ».
La manière la plus économique? Sûrement…
Le droit à l’euthanasie? Je suis en faveur… Tant qu’à mourir parce qu’on ne s’occuppe pas de moi… que l’ambulance n’est pas disponible ou que le médecin n’a pas le temps de me sauver la vie… Moi, je vous le dis, quand je serai rendu à prendre un bain par semaine, j’aimerais que l’on me laisser partir de l’autre bord…
Je ne voterai pas Libéral dans les 40 prochaines années (ni au Québec, ni à Ottawa)!!!
Légaliser la prostitution? La question n’est pas d’être pour ou contre, la question c’est de savoir si on peut encore faire semblant que ça n’existe pas!!!
Vive le Québec libre!!!! On peut encore rêver… À moins que Jean Charest annonce une taxe sur le rêve!!!
J’aime le Canada… surtout si Harper dit à Jean Charest qu’une partie de son budget 2010 est illégal et qu’il ne peut aller de l’avant…
La polygamie? Rien à dire sur ce sujet. Sauf quand ça implique des jeunes femmes de moins de 18 ans…
Si les libéraux gagnent le prochain scrutin, vous pensez qu’ils vont signer la Constitution? Tant qu’à détruire le modèle Québécois, autant le faire concrètement.
Et en ce premier avril, au loin l’ont peut entendre les vaches sacrer à propos de ce dernier budget …mais la caravane passe!
Sur ces questions d’intégration, il faut doser. Qu’est-ce qu’il faut doser…
http://ysengrimus.wordpress.com/2008/06/16/le-chene-et-le-roseau-pourquoi-l%E2%80%99epanouissement-identitaire-serait-il-un-communautariste-pourquoi-le-repli-identitaire-serait-il-un-multiculturalisme/
Prudence et patience… Et là dessus je trouve que notre histoire nationale fournit un superbe exemple à la réflexion.
Paul Laurendeau
Je continue de croire que les «religieux» n’ont pas changé depuis le temps de l’Inquisition et qu’ils ne font finalement que préparer un retour en force pour jouir à nouveau de leur odieuse hégémonie.
Hélas, avec le désintérêt du citoyen pour la chose publique, il est de plus en plus évident que le retour de la droite religieuse est bel et bien amorcé, avec cette différence toutefois qu’il n’y en a aura pas pour la seule catholicité, mais aussi pour la juiverie, la musulmanerie et autres momeries qui se disputeront âprement le territoire : méchant cocktail en perspective.
Bravo au premier ministre Charest au moins il a des couilles.
Dans le mémoire sur les Accommodements le maire de Saguenay cite la déclaration de clôture de Vatican II.
La note 23 de la page 30 entre autres exprime qu’il ne faut jamais vexer les autres avec ses pratiques religieuses.
On attend la décision du Tribunal des droits de la personne concernant la demande du maire Tremblay au sujet notamment de la prière publique dans l’enceinte du Conseil Municipal.
Selon la décision du Tribunal, cela pourrait être indicatif pour ce qui est du crucifix à l’Assemblée Nationale.
Un budget austère s’imposait — sans pour autant être de droite — et ceux qui proclament le contraire ne sont vraisemblablement pas au courant de l’état des finances publiques, du déficit (le Québec n’est-il pas la cinquième nation avec le déficit le plus élevé par rapport au PIB?), du poids du service de la dette et tutti quanti.
Dans l’ensemble, j’accepte ce budget : une société aussi démocratique et progressiste que le Québec doit continuer à faire sa part, pour lui et pour les autres, responsabilité individuelle et collective oblige, alors faites les choix qui s’imposent, en épargnant plus, en consommant moins et, surtout, en élaborant un budget en conséquence. Se retrousser les manches est l’apanage de tous et toutes (à différents niveaux, j’en conviens)!
Certains s’opposent à ce que soit retiré le crucifix de l’Assemblée nationale, parce que ce serait éliminer un symbole important de notre histoire, de notre identité et notre culture.
Un tel argument est d’une absurdité consommée, parce que ça revient à dire que l’histoire, l’identité et la culture ne peuvent être que fixes dans le temps. Quant à moi, les gens que je crains le plus, ce sont ceux qui veulent arrêter le mouvement de l’histoire. Mais enfin, constatant que notre Assemblée Nationnale est pactée de dinosaures, pourquoi ne pas y laisser le crucifix?