Meilleur avant trois mandats?
Sur la scène politique québécoise, l'annus horribilis 2010 se terminera comme elle a commencé. Avec le gouvernement Charest condamné à payer le prix pour son refus entêté d'instituer une commission d'enquête sur les cinq "C" – corruption, collusion, construction, contrats publics et collecte de fonds.
Résultat: une forte majorité de la population n'écoute plus ce gouvernement qui ne l'écoute pas. Il n'y a plus de service au numéro que vous avez composé.
Comme me le disait un bon ami: "Que de belles conversations politiques en perspective pour les repas du temps des Fêtes. La dinde va être pimentée ce Noël." En effet.
Dans un tel contexte, les partis d'opposition cherchent à occuper le terrain de l'éthique laissé vacant par le gouvernement. Et ils le feront, c'est certain, jusqu'à la prochaine élection.
Armée d'un document intitulé Pour rétablir la confiance et l'intégrité. Faisons tous ensemble le ménage, Pauline Marois y est donc allée de 16 propositions pour, dit-elle, assainir les moeurs politiques.
La première était déjà connue: créer la fameuse commission d'enquête refusée par M. Charest.
Mais aussi, entre autres, nommer un procureur indépendant pour en rédiger le mandat et choisir les commissaires, étendre le pouvoir du Vérificateur général à Hydro-Québec, ramener une masse critique d'experts dans la fonction publique pour éloigner le processus d'octroi des contrats de certaines influences indues, etc…
S'inspirant surtout de l'exemple américain où, depuis un amendement constitutionnel adopté en 1951, aucun président ne peut gouverner plus de deux mandats, le PQ propose aussi d'imposer la même limite aux premiers ministres. Avec un maximum de dix ans, selon la plus longue échéance au pouvoir.
Est-ce un bon remède?
La liste de Noël du PQ a sûrement le mérite d'ouvrir le débat. Mais encore faudrait-il le faire de manière plus cohérente et mûrement réfléchie. Quant à cette question des deux mandats, est-ce même le bon débat à faire? Est-ce un bon remède pour redonner confiance aux Québécois? Pas vraiment.
Les présidents sont élus directement au suffrage universel. Par contre, dans notre système parlementaire, devient premier ministre le chef du parti qui obtient le plus de sièges à l'élection. Ce qui est fort différent.
Selon Louis Massicotte, professeur de science politique à l'Université Laval, le changement serait néanmoins possible par l'adoption d'une loi dite ordinaire.
Or, une loi ordinaire peut également être abrogée par la suite pas mal plus facilement qu'un amendement constitutionnel…
L'important est toutefois de savoir si une telle limite aiderait à combattre le favoritisme partisan, la corruption ou le détournement de fonds publics dans de mauvaises mains, dont celles de la mafia. Donc, d'"assainir" les moeurs politiques.
Franchement, le lien de cause à effet est loin d'être évident.
Qui plus est, de toute manière, les premiers ministres ayant obtenu plus de deux mandats majoritaires consécutifs demeurent de véritables cas d'exception.
Quant à Jean Charest, note Louis Massicotte, même son ingérence alléguée dans la nomination de juges, si fondée, aurait eu lieu dès son premier mandat. Ce qui veut dire que même si la date de péremption de dix ans proposée par le PQ lui avait été appliquée, cela n'y aurait rien changé.
Et au fait, en démocratie, le temps passé au pouvoir change-t-il vraiment la nature profonde d'un homme ou d'une femme? L'Histoire nous enseigne pourtant que non. Un chef de gouvernement a la fibre éthique élastique, ou il ne l'a pas. Point à la ligne.
On dit que le pouvoir absolu corrompt absolument, mais les années?
En entrevue, le leader parlementaire du PQ, Stéphane Bédard, explique que c'est plutôt le "renouvellement" politique que cette proposition vise. Comme dans renouveler le PM et donc, la "vision" d'un gouvernement.
M. Bédard donne comme exemple messieurs Parizeau, Bouchard et Landry – trois PM consécutifs et chefs d'un même parti, mais aux idées radicalement opposées sur certaines questions de fond. Très vrai.
Sauf que ces changements furent en fait précipités par la conjoncture de l'époque, soit la démission de M. Parizeau après le référendum en début de premier mandat. Et nul besoin de préciser que ce "renouvellement" ne fut pas pour le mieux.
Pour ce qui est de Jean Charest, s'il est vrai qu'il en est à son troisième mandat et que ça craque de partout, la réalité est qu'il n'est au pouvoir que depuis sept ans et demi. À peine l'équivalent de deux mandats "normaux".
Pardon? Vous dites que ça vous a semblé nettement plus long? Peut-être, mais ça, c'est une autre histoire…
Et même lorsqu'un pourcentage suffisant d'électeurs viennent à vouloir garder un PM plus de deux mandats, ce qu'ils font très rarement, n'est-ce pas leur choix de le faire? Que ce soit pour le meilleur ou pour le pire?
Allez demander à une majorité d'Américains s'ils n'auraient pas préféré conserver Bill Clinton au lieu de se taper George W. Bush pour cause d'obligation de tout président de ne pas faire plus de deux mandats…
Il existe pourtant déjà des outils en démocratie pour renouveler la direction d'un État: s'exprimer haut et fort entre les élections et voter lorsqu'elles ont lieu.
Des outils efficaces. Parfois même redoutables. Bien sûr, lorsqu'on s'en sert.
Encore une fois, Pauline Marois a tort, selon certains observateurs et même selon certains membres du PQ… qui n’appréciait pas son leadership de toutes façons avant aujourd’hui.
What a big surprise…
On peut, bien sur, raisonnablement se poser des questions sur la pertinence de telle ou telle proposition mais, au moins, on ne peut pas accuser Pauline Marois de ne pas aller assez vite se positionner dans ce débat sur l’éthique.
D’ailleurs, si elle avait attendue, on l’aurait blâmer de manquer d’audace ou bien on lui aurait trouvé un autre défaut. On ne manque pas d’imagination pour lui trouver des lacunes mais on manque beaucoup de respect et de reconnaissance pour celle qui a repris les choses en main à partir du foutoir laissé par ses prédécesseurs. On oublie vite ou on se dit qu’il n’y a que le chef qui compte.
Dans les deux cas, on méprise des principes et des atouts importants.
Damn if you do, damn if you don’t.
On s’insurge chez certains au PQ du manque de consultation alors que des leaders de ce parti n’ont pas hésiter à forcer tout un chacun à voter ou soutenir « motion de blâme » ou objectifs du type « déficit zéro » avec une autorité encore plus frondeuse et insultante pour les troupes du parti.
Bref, au lieu de souligner que ceux qui se moquent ne proposent rien de mieux ou qu’ils n’attendent que le bon prophète Legault pour tomber en extase devant la lucidité de droite, on lâche la chef ou on lui tient rigueur de monter au front avec des propositions imparfaites.
Que ceux qui ont déjà vu par le passé un seul gouvernement diriger de main de maître le Québec uniquement a coups d’idées géniale lui lancent la première pierre.
Sinon, qu’ils montrent un peu l’exemple et fassent preuve de solidarité envers madame Marois au lieu d’exprimer des réserves en public qui ne font qu’annoncer la contestation stupide qu’on lui promet en retour de ses bons et loyaux services.
Enfin, dans ce domaine, Pauline Marois a livrer la marchandise en formant une équipe renouvelée et compétente de députés à l’assemblée Nationale. Peut-on en dire autant du PLQ, de l’ADQ et de QS? Je ne le crois pas.
C’est une excellente idée de mettre sur la table une telle proposition surtout pendant le temps des fêtes où les discussions dans les familles sont plus nombreuses.
Nous aurons l’occasion de nous pencher sur l’affreuse performance du gouvernement Charest. Nous pourrons réfléchir sur des solutions pour empêcher que le Québec ne revive cette situation où il est pris avec un premier ministre qu’il honni au max.
Mais sur le fond du problème que nous vivons maintenant et incite madame Marois à faire sa suggestion, nous devons reconnaître que c’est de Charest que nous ne voulons plus. Alors ne serait-il possible de mettre en place un processus de destitution du premier ministre ? Aujourd’hui, aucune provision n’existe pour obtenir la destitution d’un pm. Peut-être devrait-on y palier.
«Pour voir qu’il fait noir, on n’a pas besoin d’être une lumière.»[Philippe Geluck]
Pauline Marois sème le doute en refusant ses excuses d’avoir participé à la motion aveugle condamnant des paroles prétendument racistes de monsieur Michaud. Ce n’est pas le type d’obstination qui procure une confiance inébranlable chez le citoyen envers la cheffe péquiste.
Madame Marois effectivement manifeste une volonté d’agir dans le domaine éthique, sur la langue et pour une gouvernance souverainiste. Elle a réorganisé le parti avec plus qu’un succès d’estime toutefois à la source sa solidarité maintenue avec l’ancien gouvernement Bouchard dont l’affaire Michaud est l’un des dérapages majeurs joue dans notre confiance précaire envers la volonté future de P.Marois de tenir ses engagements si P.M. Ne pas être dupe c’est aussi reconnaître que le PQ a perdu sa fraîcheur première des années 70, cela a du bon comme cela a du mauvais. Dans l’électorat francophone, le PQ est en concurrence demain avec à droite le Parti Legault ou l’ADQ qui se maintient ou de plus en plus à gauche avec le QS de Khadir plutôt populaire sans oublier qu’il ne faut pas donner le QLP (Quebec liberal party) pour mort.
Tout cela pour dire que P.Marois connaît une chance de se rapprocher de la réputation d’intégrité d’un A.Khadir qui sait surfaite en s’excusant auprès d’Y.Michaud. Or, elle refuse de le faire en considérant que c’est faire preuve de leadership en agissant ainsi? Cela mérite un point d’interrogation en effet.
Parce qu’en reprenant à la teneur philosophique ou psychologique, une phrase maladroite trop générale de Josée Legault sur la condition de victime dans un de ses derniers textes, celle ci: -Et là, nous arrivons au cœur de tout discours de « victime »: la déresponsabilisation et la négation du réel.- Il arrive plus que souvent au contraire! Que la victime en soit une réelle dans son niveau de réalité existant.
Qu’il arrive même parfois qu’il en existe des victimes politiques dans le domaine de la gouvernance politique. Ainsi, dans l’esprit inversé de l’affaire Dreyfuss en France dans un cadre varié mais au moins relativement similaire, nous avons connus l’affaire Michaud qui a traité un candidat à un élection partielle comme un paria pour finalement le transformer en une sorte de victime. À méditer…
Quant aux propositions de madame Marois. Limiter les mandats dans le monde municipal là ou le pourrissement et l’impunité s’accroissent avec le temps c’est une bonne idée que les papes du Devoir ou des médias supposément éclairés ne devrait pas rejeter avec tant de condescendance stupide. J.Legault les rejoints en choeur c’est décevant car même l’idée de restreindre à deux mandats la fonction de P.M dans le cadre britannique n’est pas impertinente considérant que le P.M non élu par suffrage universel n’en gouverne pas moins comme un président sourd et aveugle à l’opinion populaire tel Charest.
Limiter néanmoins à deux mandats, un P.M au pouvoir est peut être moins important que l’instauration d’un système mixte majoritaire uninominal-proportionnel ouvrant la porte au multipartisme et à l’occasion de se débarrasser à vie du Quebec liberal party et d’ouvrir la voie aux gouvernements de coalition.
Le bipartisme actuel fait déserter les gens des bureaux de scrutin, repenser le mode de scrutin serait aussi une façon pour P.Marois de procurer à son parti une dimension éthique encore plus convaincante.
Le rôle des citoyens souverainistes est de pousser à gauche, le PQ lorsqu’ils sont de gauche et de faire inversement pour les citoyens souverainistes lorsqu’ils sont de droite. Le PQ doit vivre avec cette condition qui lui est propre.
L’invective percutante qui consiste à accuser quelqu’un d’antisémitisme est utilisée à tort et à travers. C’est souvent un raccourci pour tenter d’empoisonner le puits des arguments d’un adversaire politique ou idéologique. Ce stratagème est d’autant plus vicieux qu’il réfère à des conditions historiques concrètes qui elles ne sont nullement de l’ordre de l’idéologie ou du discours, soit principalement à celles des camps d’extermination systématique de tous ceux, et parmi eux les juifs, que les nazis tenaient pour responsables de la détérioration de l’ordre social auquel ils tenaient. Voulant s’en prendre au capitalisme, ils immolèrent les juifs, comme s’il pouvait exister une relation nécessaire entre les deux termes de cette équation primaire et perverse.
Partant, accuser quelqu’un d’antisémitisme est grave. Mais qui aujourd’hui, à part les groupuscules néo nazis, peut être taxé de la sorte. Évidemment, quand cette affirmation vole bas et qu’elle atteint une cible, c’est dans un sens dérivé et moins meurtrier qu’elle est employée. N’empêche, elle suffit à empoisonner à bon compte les arguments d’un adversaire. Dans le sens dérivé qu’il a, il peut aussi référer à une xénophobie proactive, ce qui n’est pas sans danger de dérapages. Il fait alors partie des traits culturels que la tradition chrétienne a entretenue, d’abord avec l’Inquisition, puis plus mollement par la suite, mais dont des relents subsistent ici et là, autant chez les protestants, bien que de manière plus hypocrite, que chez les catholiques, et de manière plus directe chez ces derniers.
Mais dans le cas qui nous occupe avec l’affaire Michaud, il fait surtout partie d’un piège bien tendu par la députation libérale. Avec cette motion présentée à la Chambre, soi disant pour défendre les juifs que ses propos auraient attaqués, sans même que ceux que cette motion instituait dans le rôle de juges les aient entendus, quelqu’un avec cette motion venait d’empoisonner le puits des arguments de ceux qui seraient allé contre celle-ci. Si les députés du PQ avaient voté contre la motion, ils auraient été tout de suite catalogués comme antisémites, ce que les thèses de l’époque, de Deslisle et compagnie, tendaient déjà à vouloir prouver. En votant pour la motion, ils s’exposaient, en voulant faire montre de leur refus de l’antisémitisme, à blâmer injustement quelqu’un des leurs, ou acceptaient de se débarrasser d’un critique gênant à leur endroit.
Bien plus que des excuses, le fait de reconnaître cette duperie attachée à la motion venant du camp libéral, ce que des journaux vendus à leur cause, vont d’ailleurs répétant à tout vent par les temps qui courent, peut peut-être jeter un peu de baume sur les plaies restées vives de M. Michaud
Le problème de limiter ‘a deux mandats comme nos voisins du sud est que aussitot le président élu en Novembre ils se remettent en mode ELECTIONS le lendemain.
On passe aux prochaines élections dans 4 ans même avant
l’ inauguration en Janvier.
L’affaire Michaud n’est pas sujet de cette page quoique avant de recevoir reproche pour détournement de sujet de façon collatérale je dirais que c’est le sujet parce que les prétentions du PQ avec P.Marois sur l’Éthique avec É majuscule sont entachés par le refus de la direction péquiste actuelle tout au moins de reconnaître d’avoir fait le jeu des libéraux en décembre 2000 comme l’exprime M.Audet.
En fait, sur la question de l’éthique de la durée des mandats, le PQ se veut pro actif tout en continuant au nom de l’éthique d’accepter de se faire mettre sur la défensive par les libéraux sur le présupposé que le nationalisme québécois à base ethnologique serait xénophobe rappelant la déclaration de J.Parizeau sur le -vote ethnique et l’argent-. Prêter flanc à l’adversaire sur la question de sa raison d’être comme parti: l’épanouissement de la nation francophone forcément à la base de souche concernant oui des Tremblay, des Simard, Bergeron et Bouchard va continuer à piéger le Parti Québécois.
Au Québec, le patriotisme est vital, c’est une question de vie ou de mort en ce qui regarde une nation qui forme 2% de la population nord américaine et qui n’a jamais su maîtriser le français comme en Europe parce que l’éducation collégiale n’a touché qu’une minorité des Québécois jusqu’en 1970 et parce que l’anglais a imposé ses mots techniques jusqu’à sa syntaxe traduite de l’anglais au français. Seule la souveraineté pourra donner un statut de prestige au français qu’il ne connaît pas au Canada n’en déplaise aux fédéralistes comme M.Perrier qui s’imagine le contraire. Or donc, le PQ doit arrêter de s’écraser devant les accusations de nationalisme ethnique que sème à tout vent les libéraux. Et c’est vrai que la première étincelle de l’affaire Michaud provient des libéraux de Charest, le même Charest qui dans le débat des chefs de l’élection de 2003 s’est servi d’une fausse déclaration de Parizeau pour faire peur encore avec le nationalisme ethnique.
La direction Marois semble cacher son squelette dans le placard celui d’une affaire qu’elle ne veut pas faire disparaître parce qu’elle accorde encore du crédit à l’idée d’un patriotisme qui serait une sorte de maladie honteuse. L’éthique c’est principalement pour le PQ la capacité de faire valoir la légitime voie d’expression du peuple québécois dans le monde tout en évitant au nom de l’éthique frileuse de justement la trahir en pratiquant un refoulement politique pitoyable.
Si le PQ enlève le patriotisme de l’idée de souveraineté, il reste quoi exactement pour la soulever ?
Un jour ou dix ans, voire bien davantage encore, là n’est aucunement ce qu’il importe de considérer relativement à la durée de temps au pouvoir d’une formation politique.
Parce que, comme l’écrivait le poète dramatique français Pierre Corneille (1606-1684) voilà un bon moment déjà: « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années. »
En d’autres mots quelque peu moins sentencieux, « on l’a ou on l’a pas ».
Le temps n’est aucunement un facteur déterminant, ici.
Et puis cette idée de pouvoir destituer un chef de gouvernement en cours de mandat, cela comporte le très grave inconvénient de pouvoir aisément mener à de sérieux dérapages. Ainsi qu’à de la partisanerie débridée lors d’affrontements idéologiques entre les partis.
La Californie a-t-elle fait mieux avec Arnold Schwarzenegger? Semblerait pas…
N’empêche qu’il n’est jamais mauvais de se creuser un peu les méninges, question de possiblement entrevoir de temps à autre de « vraies nouvelles solutions à de vrais vieux problèmes ». Mais, pour le moment, il n’appert pas que la quête de Mme Marois ait été heureuse en ce qui concerne la limitation dans le temps du mandat d’un premier ministre.
(Mais, qui sait, peut-être bien qu’un mon’onc un peu pompette – comme certains en comptent parfois, sinon souvent, dans la famille – aura soudainement la « révélation » du Temps des Fêtes, la réponse à tout ce qui va de travers en politique, alors qu’il sera attablé un tantinet chancelant sur sa chaise, un enième verre à la main face à cette étonnante dinde siamoise qu’il observerait depuis un moment…)
M. Bouchard,
Vous écrivez: «Limiter néanmoins à deux mandats, un P.M au pouvoir est peut être moins important que l’instauration d’un système mixte majoritaire uninominal-proportionnel ouvrant la porte au multipartisme et à l’occasion de se débarrasser à vie du Quebec liberal party et d’ouvrir la voie aux gouvernements de coalition.»
Je trouve votre suggestion, si je l’ai bien comprise, très pertinente. Mais peut-être pourriez-vous expliciter un peu plus ce qu’est «un système mixte majoritaire uninominal-proportionnel». Ne risquerions-nous pas de nous retrouver avec une pléthore de petits partis politiques comme en Israël ?
M. Bouchard,
Vous écrivez: «Limiter néanmoins à deux mandats, un P.M au pouvoir est peut être moins important que l’instauration d’un système mixte majoritaire uninominal-proportionnel ouvrant la porte au multipartisme et à l’occasion de se débarrasser à vie du Quebec liberal party et d’ouvrir la voie aux gouvernements de coalition.»
Je trouve votre suggestion, si je l’ai bien comprise, très pertinente. Mais peut-être pourriez-vous expliciter un peu plus ce qu’est «un système mixte majoritaire uninominal-proportionnel». Ne risquerions-nous pas de nous retrouver avec une pléthore de petits partis politiques comme en Israël ?
Mme Legault, je ne vois pas d’autres motifs qu’une suggestion de manchette par Mme Marois marquant la fin des travaux de l’Assemblée nationale pour ainsi obtenir la une des médias. Sa proposition de limiter la durée de l’intendance coloniale du premier ministre au Québec à au plus deux mandats ou dix ans est, comme vous le démontrez, un ballon sans intérêt, p-c-que sans effet sur l’amélioration de notre système politique colonial. Suggérer l’introduction d’éléments de proportionnalité dans notre régime électoral aurait été pour le peuple qu’elle chérit tant beaucoup moins décevant. Peut-on demander à des carriéristes de la politique de changer les règles d’un jeu qui sert très bien leurs intérêts personnels avant le bien commun ?
Il est dommage que le message de Mme Marois en terme de bilan pour remédier aux lacunes concernant les trois C, pourtant étayé par des propositions qui ont toutes leurs mérites relatifs, soit noyé dans celui concernant une hypothétique modification concernant la couleur de la gouvernance. À moins que j’erre, il m’est apparu que cette limitation proposée aux termes des mandats du Premier ministre ne signifiait pas qu’à l’issue de ce terme, nous soyons plongés automatiquement dans une élection générale, mais que le parti au pouvoir et lui seul se devait de renouveler sa direction et son chef.
Alors, devant la levée de bouclier que cette proposition rencontre de la part du parti au pouvoir, de deux choses l’une. Ou bien ce parti affirme par son refus de le faire qu’il ne possède pas en ses rangs suffisamment de candidats de qualité pouvant prendre la relève, ou bien il se déclare incapable de modifier d’un iota un édifice tellement blindé qu’il suffirait du vol de l’aile d’un papillon pour que le tout en ressente de telles vibrations, qu’il risquerait de s’écrouler. Par ailleurs et a contrario, la proposition de la chef du PQ indique que la situation dans son parti est tout autre et que la relève est déjà toute prête sur le fil de départ pour la remplacer le moment venu.
Avouons quand même qu’il y a là une carte dont ses adversaires n’ont pas mesuré toute la portée. Sur un mode mineur, il y a aussi dans cette proposition comme un message en filigrane et disant que si la porteuse de ce ballon ne reçoit pas autant la faveur de l’opinion que certains voudraient qu’elle ait, ils n’ont qu’à faire confiance à son parti qui lui s’en tire mieux, autant en terme d’intentions de vote que dans sa capacité de renouveler ses chefs et son leadership. En somme, c’est un beau pied de nez à ceux qui persistent à voir dans ce parti un terreau de disputes inutiles, mais qui prouve par ses propositions qu’il n’est tout simplement pas aussi sclérosé que ceux des partis qui s’accrochent au pouvoir.
M.Drouin, Le système proportionnel accorde le nombre de députés élus selon le pourcentage du vote global obtenu par le parti. Le système uninominal accorde une représentation populaire pour le candidat qui arrive premier selon le pourcentage de voix obtenus par son parti à l’intérieur d’une circonscription.
La voie uninominale interprète le suffrage populaire dans le cadre géographique ce qui est bien pour empêcher la sur représentation de la population québécoise majoritairement installé à Montréal-Laval et Québec. La voie proportionnelle partielle peut être valide dans le sens qu’elle atténuerait aussi la distorsion de l’éparpillement des voix dans toutes les régions qui provoque un décalage entre le pourcentage obtenu par le parti et le nombre de députés élus.
Comme par exemple, ce rappel de l’élection de 1973 ou le QLP (Quebec liberal party) avec 54,65% des voix avec l’uninominal exclusif a obtenu 102 députés élus ou récemment avec 42% des voix en 2008, le QLP a fait élire tout de même 66 députés. Comme le PQ profite à son heure de cet exclusif système uninominal, il ne tente pas de le changer, néanmoins rejeté par les non francophones, au mieux en 1981, il a réussi à fait élire avec 49% des voix, 80 élus jamais mieux dans son histoire mais suffisant pour gouverner majoritaire lorsque élu. Parce que l’effet de décalage du système uninominal est considérable. Comme en 2007, il faut un tiers, un tiers, un tiers pour trois partis pour que l’uninominal se corrige de lui même. Résultat 2007: QLP: 33%: 48 élus, ADQ: 31%: 41 élus, PQ: 28%: 36 élus. Ce gouvernement élu de 2007 a été minoritaire à l’image d’un système uninominal moins distorsionné.
Après ce doute argumenté surtout contre l’uninominal exclusif, il n’en reste pas moins qu’au Québec, un système proportionnel intégral pourrait favoriser le QLP compte tenu de sa très grande force à Montréal et historiquement dans les régions frontalières comme l’Estrie et l’Outaouais. L’élection de 1998 gagné par le PQ si résultat virtuel d’un système exclusivement proportionnel donnerait la victoire aux libéraux puisque ce résultat suivant: QLP: 43,55% ce qui donne en gros: 1,771, 000 électeurs, PQ: 42,87% ce qui donne en gros: 1,744,000 électeurs avec une sorte de balance du pouvoir avec l’ADQ en considérant ceci: ADQ: 11,81% pour 480,000 électeurs. Or, avec l’uninominal actuel, le PQ fait élire 76 députés, le QLP un nombre de 48 députés et l’ADQ un seul élu. Les régions francophones donnant la victoire péquiste majoritaire difficile autrement par le vote proportionnel intégral pendant que le vote fédéraliste dur concentré géographiquement pour le QLP à Montréal le confine à l’opposition officielle malgré son 43% en tant que pourcentage global.
Bref, la réunion des deux systèmes pourrait procurer seul la solution à cette quadrature du cercle électoral et là des meilleurs connaisseurs que moi pourraient peut être faire démonstration que la distorsion dans tout système est inévitable.
Longue réponse, je crois que M.Drouin et les lecteurs en rapport avec l’éthique ont besoin de comprendre les enjeux. Pourquoi les adéquistes et solidaires sont ouverts au système proportionnel et pourquoi que davantage encore que le QLP, le PQ s’oppose à une réforme électorale.
À la source, le problème étant l’anglicisation de Montréal et Laval qui menace peut être une saine compétition électorale au Québec.
Jouer l’avocat du diable c’est tenter d’être objectif en considérant toutes les hypothèses.
L’éthique péquiste mettra l’accent sur la durée du mandat du P.M élu, mettra l’accent sur la relève des Drainville, Paquette et Duceppe du Bloc, des Curzi et St Arnaud à P.Marois car oser toucher au système c’est comme ouvrir la boîte de pandore.
Et si les péquistes avaient raison en se rappelant l’élection de 1998? Ce commentaire c’est comme un -Work in progress-. On finit par douter en reconsultant les statistiques passées. Éthique pour le financement public des partis, la réduction de durée des mandats à deux pour un chef de parti. Toucher à la mécanique électorale pour un système mixte uninominal prédominant avec portion de proportionnel demanderait beaucoup de minutie. Je crois fermement que l’uninominal doit rester prédominant selon les raisons mentionnées. J.J. Charest lui ne pense rien de tous ces aspects politiques. Il ne pense qu’à sauver les meubles pour lui et sa famille libérale.
M. Bouchard,
Très compliqué tout ça. Je comprends un peu mieux le système. Mais comme disait Pascal, qui veut faire l’ange, fait la bête. Je crains donc que si l’ensemble de la population a de la difficulté à voir comment SON vote agit, il pourrait s’ensuivre une désaffection encore plus prononcée.
Je pense vraiment que votre proposition, quoique brillante sur papier, est vraiment trop compliquée.
Malheureusement, le Québec subit la démocratie monarchique tant chérie par les Canadians. Les PMs deviennent une sorte de monarque, la plupart du temps, élus par une minorité, et j’y vois une partie du problème. Une fois le Québec indépendant, le peuple pourra discuter d’en faire une République et d’élire un Président à la majorité des voix et d’en limiter le mandat à 7, 10 ans avec possibilité de renouvellement de 2 mandats.
En Angleterre, pourtant le berceau de notre système parlementaire, le premier ministre britannique a moins de pouvoir que le premier ministre du Canada ou du Québec. Cherchez l’erreur.
Nous sommes seuls responsables de nos propres malheurs. C’est nous qui avons capitulés devant ces drôles assoiffés de pouvoir. Il n’en tient qu’à nous de faire machine arrière. Nous ne sommes pas confronté aux lois naturelles qui gouvernent notre petit univers. Le problème est humain, la solution aussi.
Bonne fin de semaine.
Merci bien, Monsieur Gingras.
Vous avez cette habileté de voir les choses telles qu’elles sont. Une faculté assez rare, oserai-je dire.
Notre système parlementaire n’est pas idéal, c’est l’évidence même.
Néanmoins, ce système bourré de contrariétés parvient généralement à nous assurer un train de vie enviable à l’échelle de la planète. Possiblement pas de quoi nous réjouir outre mesure, certes – mais à tout le moins une consolation…
Et puis tenter de corriger les imperfections perçues relativement à notre système ne serait en aucun cas une mince affaire. Alors, une possible porte de sortie pourrait bien être de trouver le moyen d’inciter les citoyens à sortir voter les jours de scrutin.
Sinon, nous ne pouvons véritablement que considérer que nous n’avons que ce que nous méritons…
(Ce qui n’est, malgré tout, pas si terrible. Non?)
Merci M. Perrier. :-)
J’ai lu, ces derniers jours sur Vigile.net, une série d’articles écrits par un Monsieur Bernard Desgagné, sur la manipulation dont nous sommes victimes, nous, terriens, et surtout, nous, Occidentaux, captifs » volontaires » de Corporate America. Son dernier article porte sur Wikkileaks et les liens du propriétaire avec Corporate America et associés. En plus de souligner qu’aucune révélation » fracassante » ne fait vraiment mal à cette dernière, ni à Israël, au contraire, il soumet la proposition que dans notre société occidentale, qui est en fait une ploutocratie, on nous laisse assez de jeu pour croire que nous vivons en démocratie. Comprendre la dissidence contrôlée, dont Wikkileaks est un parfait exemple, mais que dans les faits, nous vivons dans une cage relativement dorée, comme vous le soulignez, mais une cage tout de même, et que toute menace sérieuse, de l’intérieur, serait et est sévèrement réprimée : Exemples, assassinats de leader syndicaux et de journalistes qui refusent de travailler encadrés par la US ARMY. Ces derniers, toujours « accidentellement « . La guerre, c’est tellement dangereux…
Nous vivons dans un monde imaginaire de démocratie et réel de dictature. D’où la désillusion, consciente ou inconsciente, de l’électorat qui s’abstient de participer à cette comédie, cette parodie de justice démocratique, et le contrôle facile, ferme et efficace par Corporate America et associés.
Cette vision déprimante explique en bonne partie le comportement criminel du PLQ et associés qui eux aussi ont compris comment ça marche, et s’en donne à coeur joie dans l’assiette au beurre. Et pourquoi pas? Lorsque l’on a ni conscience ni fibres morales, pourquoi se gêner? C’est la curée, 365 jours par année. On a bon dos. Et comme les moutons, notre laine repousse. On est bon pour un autre tour, cycle infernal et en boucle.
Sur la scène internationale, les Chinois ont lancé d’un sous-marin à 30 milles des côtes californiennes et deux minutes de Los Angeles, un missile intercontinental, non armé, en direction du large du Pacifique. C’est un message à Corporate America et Cie qu’ils sont vulnérables et qu’il est grand temps de changer de cap et d’attitude sur la scène internationale. Les autorités militaires américaines nient, ou ont nié qu’il s’agissait d’un missile. Elles insistent pour dire qu’il s’agissait d’un avion. Il n’est pas sans intérêt de lire toute cette série d’articles, mais surtout le dernier, sur Wikkileaks. :-)
Un bémol. Il n’est pas impossible que le haut commandement de NORAD ait laissé croire aux Chinois qu’ils avaient réussi leur coup fumant de façon à leur tendre un piège en cas de vrais guerre… A tordu, tordu et demi. :-)
Les Américains s’y connaissent énormément en coups fourrés. Parlez-en au Parti communistes italien. Il en a long à racconter sur l’intervention des USA dans le processus électoral de l’Italie depuis la deuxième guerre mondiale.
Sur ces bonnes paroles…
Je vous cite, madame Legault
Sur la scène politique québécoise, l’annus horribilis 2010 se terminera comme elle a commencé. Avec le gouvernement Charest condamné à payer le prix pour son refus entêté d’instituer une commission d’enquête sur les cinq « C » – corruption, collusion, construction, contrats publics et collecte de fonds.
Résultat: une forte majorité de la population n’écoute plus ce gouvernement qui ne l’écoute pas. Il n’y a plus de service au numéro que vous avez composé.
Dans le monde interlope du travail, JJ Charest espère nous endormir avec une unité pertmanente contre la corruption par dessus les nombreux corps de policiers déjà en service au Canada en plus de l’enquête marteau qui ne finit pas de surprendre même les plus endurcis lecteurs de votre blogue, comme moi.
Liens surprenant entre un enquêteur et Accurso.
– Dès que Jacques Duchesneau a pris la barre de l’unité anticollusion mise sur pied par Québec pour faire le ménage dans les contrats accordés par le ministère des Transports, il a embauché parmi ses enquêteurs un proche de la famille de l’homme d’affaires Tony Accurso. C’est ce qu’a rapporté La Presse samedi. John Galianos, un ancien enquêteur de la Sûreté du Québec expert en polygraphie, est le conjoint de l’ex-épouse de M. Accurso, Louise Caron, et ce, depuis une quinzaine d’années.
Il voit donc les trois enfants de M. Accurso, Jimmy, Lisa et Marco, sur une base régulière. Les trois sont des ingénieurs à l’emploi d’entreprises dont leur père est actionnaire.
http://lejournaldemontreal.canoe.ca/actualites/national/archives/2010/12/20101218-104832.html
@Mario Goyette
Où arrête la citation de Mme Legault ? J’imagine que ce n’est pas tout le texte …
P.S. Vous devriez essayer d’utiliser soit les guillemets français «», soit les guillemets américains » « . Ça aide dans le cas de citations. Allez à cette adresse : http://66.46.185.79/bdl/gabarit_bdl.asp?t1=1&id=3363
«Supprimer les guillemets des citations : une manière élégante de recycler les idées usagées.»
[Jacques Attali]
Merci. M.Drouin
Je me suis aperçu trop tard de ma bévue. Madame Legault fait maintenant parti du club des mal cités…
@ Et ce ne serait pas tout à fait la première fois… -)))))