Impossible en effet de ne pas emprunter à Jean Charest la formule-choc classique dont il s'est servi lui-même pour qualifier 2010.
Or, après une année 2009 truffée elle aussi d'allégations de malversations, je dirais plutôt que 2010 fut un annus horribilis bis.
Dont voici d'ailleurs un bref bilan…
Les poupées russes de la commission Bastarache: on trouva une surprise à l'intérieur des allégations de Me Marc Bellemare sur la nomination "sous influence" de juges, soit les Post-it de Chantal Landry, la stoïque adjointe du premier ministre. Avec l'aide d'un collecteur de fonds, on aura appris qu'elle s'appliquait à identifier la "bonne" couleur politique de nombreux candidats à une impressionnante brochette de postes publics.
François Legault: ex-ministre péquiste se faisant attendre tout en promettant que 2011 sera une "grosse année"…
Commission d'enquête sur la construction, la collusion et la corruption: une boîte de Pandore contenant une pieuvre.
"Éric & Lola": les très mauvaises vedettes d'une très bonne cause.
Le lancer de la mise en demeure: activité sportive pour politiciens nerveux.
Le prix 2010 de l'hypocrisie: le gouvernement Harper déclarant le questionnaire long du recensement trop "intrusif" [sic], mais approuvant plus de 1000 arrestations arbitraires au G20 et des fouilles corporelles poussées dans les aéroports.
Opération Marteau: cogne des clous aux frais des contribuables.
Les grands disparus politiques: Tony Tomassi, Jacques Dupuis, Michaëlle Jean, Jacques Duchesneau et André Caillé.
L'erreur de l'année: le retour de Jean-Marc Fournier.
Le politicien le plus populaire au sein de la population et la bête noire de la droite québécoise: Amir Khadir.
Une énigme entêtée: Michael Ignatieff.
Le prix kid Kodak 2010: Denis Coderre et Justin Trudeau (ex æquo).
Prix spécial du public: le journalisme d'enquête.
Les citations de l'année: "Le Parti libéral est devenu une machine à ramasser de l'argent" (Robert Benoît, ex-président du PLQ); "Transformer le rêve en projet" (Jacques Parizeau); "J'entends les Québécois, je comprends leur inquiétude" (Jean Charest avant d'expliquer pourquoi selon lui 80 % des Québécois ont tort de réclamer une commission d'enquête); "On veut les voir en prison! On veut pas les voir à la télévision!" (chorale du conseil des ministres dès qu'ils entendent les mots "commission d'enquête"); Jean Charest est le "parrain de la grande famille libérale" (Gérard Deltell, chef de l'ADQ).
Connaissance de l'histoire du Québec: en voie de disparition.
Pauline Marois: chef en état constant de montagnes russes politiques.
Le couple de l'année: mafia & construction.
Lucien Bouchard: ancien PM charismatique converti en curé grincheux.
Écoles passerelles anglaises: boutiques de luxe pour parents désireux d'acheter à leur enfant le "droit" d'éviter la torture d'étudier en français. Approuvées par la Cour suprême et un gouvernement très provincial.
Commissaire à l'éthique: le petit nouveau. Ne chômera pas en 2011.
Maclean's: version politique du Allô police.
CHUM (en reprise): fiction en mode PPP (Pas-Prêt-Pantoute).
Industrie du gaz de schiste: tablette dorée pour ex-attachés du gouvernement.
Enveloppes d'argent: se donneraient à des médecins et candidats de partis pour faveurs à recevoir.
Quelques indices de réveil des eaux dormantes: 1) dans Kamouraska-Témiscouata, un taux de participation très élevé pour une partielle; 2) la pétition d'un citoyen avec près de 250 000 signatures demandant la démission du PM; 3) assemblées pour un moratoire sur le gaz de schiste; 4) la sortie de jeunes libéraux exigeant la démission de leur propre chef; 5) la sortie de 50 jeunes souverainistes mettant Mme Marois au défi de présenter un plan de match plus clair; 6) un premier colloque pour Génération d'idées.
Meilleure prise de son: le silence assourdissant au conseil général du PLQ lorsqu'un militant demanda un secondeur pour proposer un simple débat sur la fameuse commission d'enquête élargie…
Paradoxe de l'année: les militants péquistes dont on dit qu'ils débattent trop et les militants libéraux dont on dit qu'ils débattent trop peu.
Cadeaux en vogue: Post-it rouges, enveloppes blanches ou brunes et LE cadeau vintage: une vieille disquette contenant un agenda égaré.
L'"affaire Michaud": dix ans plus tard, toujours une honte.
Les Olympiques d'hiver de Vancouver: For French, hang up!
WikiLeaks: ce qui se passe dans les vraies coulisses du vrai pouvoir.
Nommer une rue de Montréal "Mordecai-Richler": d'accord si Westmount accepte enfin de changer son propre boul. Dorchester pour "René-Lévesque".
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Sur ce, je vous souhaite un très beau et doux Noël! Résolution pour 2011: prendre un peu de temps pour savourer la vie qui passe si vite…
À vous tous et toutes, le plus beau merci pour votre fidélité!
Votre regard sur l’année qui vient de s`écouler comme une horrible grippe de type politique reste clair et merci pour votre cohérence dans le chaos médiatique. Je vous souhaite un joyeux Noel et un bon début d’année. Bonnes vacances, s’il en est.
Chère dame,
Pourquoi ne pas faire le saut en politique active, attention je ne dis pas un saut dans le vide, quoique, mais vous feriez à tout le moins une bonne conseillère.
Au pire, nous perdrions une bonne critique de l’actualité.
Merci pour ce bilan 2010 et Joyeuses Fêtes !
Joyeuses fêtes Mne Legault
Citation de l’année: » Le cheminememt poursuit son cours. » Le Ministre Dutill à l’Assemblée nationale.
L’erreur de l’année du Maire Régis Labeaume ou comment jeté à l’eau 300,000$?
Les propos tenus par Clotaire Rapaille selon lesquels les habitants de la ville de Québec sont « sado-masos », « obsédés par Montréal », « complètement névrosés » ou « passionnés par les radio-poubelles »
http://ygreck.typepad.com/.a/6a00d8341c5dd653ef01310f8e43c5970c-popup
Et A.Khadir lui même sait (député le plus populaire) avec l’histoire de sa manifestation devant un commerce qu’aucun politicien n’échappe au phénomène de suspicion touchant la classe politique!
Le résumé est convaincant. Doutons donc de ce gouvernement libéral qui aime surtout gouverner lorsque le parlement est fermé et donc le premier ministre tentera de se faire oublier durant le temps des fêtes.
Heureux temps des fêtes pour tous les lecteurs de Voix publique, Voir. En se rappelant que la crèche catholique de Jésus tout comme le sapin païen de Noel, notre arbre de vie illuminé d’hiver font partie de notre culture québécoise légitime qu’aucun multiculturalisme déréglé ne saura faire disparaître un jour! Toujours, hélas, l’ombre des accommodements déraisonnables.
Voilà un bilan qui fait le tour de la scène politique québécoise et canadienne. Difficile d’en rajouter. Cependant, peut-être pourrions-nous souligner qu’il ressort de ces constats, faits ici comme ailleurs, que la place des nouveaux médias, ceux qui impliquent la participation des consommateurs, ainsi que celle du journalisme d’enquête, sont au cœur des nombreux problèmes soulevés. Qu’il s’agisse des révélations concernant la diplomatie internationale sur WikiLeaks, de celles des collusions menant potentiellement à la corruption, des sondages d’opinion sur la potentialité d’un nouveau parti politique, des attentes du public pour une commission d’enquête lui permettant de ses faire une idée raisonnable des acteurs et des manquements, plutôt que se faire dire que c’est d’un film avec Rambo qu’il lui faut, ces nouveaux outils citoyens sont au centre des débats et des prises de conscience.
En corollaire de ces médias, c’est la puissance et la force de l’opinion qui est jetée dans la balance du pouvoir et tout indique que malgré les prétentions ici et là, il faut plus qu’avoir ses deux mains sur le volant pur gouverner, mais savoir aussi laisser une place à l’opinion publique. N’a-t-on pas vu que cela faisait grandement défaut dans le cas de la Commission Bastarache, alors que le pouvoir était omniprésent avec des avocats défendant le parti et son chef, faisant comparaître des témoins dont le moins que l’on puisse dire est que leur marge de manœuvre pour attaquer de front le pouvoir étaient quasi nulle. Grande absente de nouveau des débats, l’opinion publique est écartée du revers de la main dans son attente d’une Commission publique. Pourtant, sa force et la place qu’elle estime être la sienne prend de plus en plus d’ampleur. La pétition demandant la démission du Premier ministre est là pour le rappeler. Il serait possible d’épiloguer encore longtemps sur cette nouvelle donne qui confronte les pouvoirs, le politique en particulier.
Quoi qu’il en soit, je souhaite à tous un joyeux temps des fêtes, ni pour les cadeaux du Père Noël des magasins, ni pour le petit Jésus des crèches, mais simplement pour cet espace qu’il permet pour des retrouvailles et pour du repos bien mérité.
Merci pour cette reconnaissance de la popularité d’Amir Madame Legault.
Après 10 ans d’efforts et pratiquement sans moyens de la gauche, c’est le plus beau cadeau de Noël que je pouvais recevoir.
Je vous souhaite d’excellentes Fêtes,
Et vous félicite pour votre travail exemplaire.
Sincèrement,
Christian Montmarquette
QS/Montréal
Happy Christmas (War Is Over) / John Lennon :
http://www.youtube.com/watch?v=hb2YSAVHmIE
.
Excellente liste bien commentée de l’année 2010, félicitations !
Je sens, après tant d’efforts constants de sa part, la joie de M. Montmarquette, assez grande pour lui faire retrousser les orteils dans ses souliers fabriqués ailleurs qu’en Israël, j’espère.
Un rappel, pas encore digéré, d’une surprise vieille de 4 ans : La Chambre des communes du Canada a adopté, lundi 27 novembre 2006, par 266 voix contre 16, la motion proposée par le Premier ministre fédéral Stephen Harper : « Que cette Chambre reconnaisse que les Québécois forment une nation au sein d’un Canada uni. » (That, this House recognize that the Québécois form a nation within a united Canada.)
Il n’est pas dit ou écrit que c’est à cause du fait que la majorité des Québécois est francophone. Les Québécois ici, indique tous les Québécois, ce n’est pas des Québécois. Toutes les personnes qui vivent au Québec, anglophones, francophones et allophones, sont incluent. Ça veut dire un Québec bilingue et multiculturel, une nation civique, à la place d’ethnique. Il n’y a plus de Canadiens-français automatiquement francophones mais des Québécois francophones et anglophones incluant un Tremblay du Lac et un Smith de Westmount.
Comme nos 2 partis souverainistes préconisent aussi la nationalité civique, ça veut dire que nous risquons de nous réveiller dans un Québec souverain bilingue et multiculturel « comme le Canada actuel, en principe», puisque nous serions inclusifs « la souveraineté pour tous les Québécois ». La souveraineté ethnique, étant une vilaine chose anti-démocratique et raciste, le Québécois de souche vient de prendre une débarque comme a subi la déclaration de M. Parizeau sur les votes ethniques.
En relisant mon avant-dernier paragraphe, je vois que j’ai écrit : «anglophones, francophones et allophones, sont incluent » Fallait écrire sont inclus…évidemment, s’cusez, je ne me relis pas assez.
» En relisant mon avant-dernier paragraphe, je vois que j’ai écrit : «anglophones, francophones et allophones, sont incluent » Fallait écrire sont inclus…évidemment, s’cusez, je ne me relis pas assez. » M. Bousquet.
Bienvenue au club! :-) Cela dit, vous avez beaucoup de croûtes à manger avant d’arriver à ma cheville des horreurs grammaticales et orthographiques dont j’ai la spécialité. :-)
Sur l’article de Mme Legault. Je n’ai rien à ajouter. J’en connais qui vont s’en réjouir. :-)
Joyeux Noël, Bonne Année, et un merveilleux temps des fêtes à tous ceux\celles qui ont l’intention de s’amuser un brin, malgré tout.
« Horribilis », certes. Mais un autre latinisme pourrait aisément s’appliquer avec encore davantage d’acuité, soit « Allegare ».
Une année au cours de laquelle tout ou presque est soudainement devenu suspect…
Et, tant qu’à être en si bonne voie, pourquoi ne pas franchir le petit pas entre l’idée de « suspicion » et celle de « culpabilité »? Ce qui fut allégrement fait à répétition – et qui continuera fort probablement à l’être durant la nouvelle année qui se pointera le bout du nez dans huit jours à peine.
Parce que: à défaut de parvenir à nous entendre collectivement quant à la séparation ou au maintien de notre lien avec le Canada; à ne trop savoir si nous penchons vers la gauche ou vers la droite ou, plus modérément, campons plutôt (selon l’humeur du moment) au centre-gauche ou au centre-droit…
Parce que: nous voyons Herr Harper serrer vis après vis tandis que le somnambule comte Ignatieff cogne pour sa part des clous… (merci bien M. Gingras!)
Donc parce que des « parce que » par gros conteneurs de ballots (parfois bien mais souvent mal ficelés) encombrent le paysage, et que nous sommes depuis longtemps en manque d’un projet de société au potentiel bien rassembleur, eh bien l’an 2010 aura apporté et popularisé un nouveau passe-temps national: le méfiant « Allegare ».
Ainsi, ce mauvais cru aura surtout été celui de la suspicion aggravée. Un cru exécrable où la lie flotte directement sous le bouchon. Le cru de la supposition malveillante tous azimuts et poussée au zénith (et au diable le taste-vin, c’est sûrement de la piquette!). Une année où il était de « bon ton » de se montrer méfiant et critique. De rouspéter à en arriver à un niveau assourdissant de décibels.
Mais…
S’il est permis de souhaiter au moins une chose pour 2011, que ce soit le retour d’une saine retenue. Que l’on s’abstienne de monter à bord du train de la clabauderie tout simplement parce que celui-ci est en marche. Parce qu’on ne voudrait pas rester là, l’air penaud, possiblement presque seul sur le quai…
(Après tout, on peut toujours rêver, non?)
Puisse 2011 marquer le retour d’une saine dissidence et d’une citoyenneté en bonne et due forme… Loin des mirages de notre avide société de consommation…
Puissions nous chacun, chacune, prendre le temps de nous ressourcer pendant les prochains jours pour revenir plus volontaire et solidaire les uns des autres et désireux de faire mieux qu’en 2010…
Enfin, à Voir et à Josée Legault merci pour cet espace… et à l’ensemble des intervenantes et intervenants j’offre mes meilleurs voeux…
« … Que l’on s’abstienne de monter à bord du train de la clabauderie tout simplement parce… M. Perrier
Décidément, vous en avez des lettres M. Perrier. Il est rare que je me vois contraint de consulter un dictionnaire pour comprendre mes contemporains. Passez à la tête, comme on disait à l’école lors des examens oraux. :-)
Pour revenir au sujet du jour, je crains que 2011 soit similaire à 2010. Fasse le ciel que je me trompe.
Bien du plaisir au temps des fêtes.
Cordialement.
Voilà Mme Legault! Un excellent tour d’horizon. Surtout en ce qui touche la politique québécoise. Si on observait un brin du côté canadien, on trouverait facilement des âneries pondues par nos chers conservateurs qui sont capables de parler des deux côtés de la bouche en même temps (aucune référence malveillante à Jean Chrétien ici).
Mme Legault, vous êtes nos yeux et nos oreilles pour observer la scène politique. Votre travail est de nous faire comprendre et voir clair et vous y réussissez parfaitement, autant quand vous écrivez que quand vous parlez à la radio. Vous êtes mon idole!
Sur ce, Joyeuses Fêtes et vite revenez-nous bientôt avec des chroniques toutes plus intéressantes les unes que les autres.
Profitez-en pour refaire le plein entourés de ceux que vous aimez. C’est pour ça qu’existe le temps de Noël.
Et joyeuses libations à vous, cher Monsieur Gingras!
Sans excès, bien sûr…
Pour ce qui est de 2011, cela s’annonce – hélas! – assez cahoteux.
Mais tâchons malgré tout d’être optimistes.
Cette dernière année avant la fin du monde (prévue pour fin décembre 2012 au calendrier Maya, comme tout le monde le sait…) pourrait nous réserver des revirements étonnants, tels que le départ de la scène politique de Herr Harper, le réveil inespéré du comte Ignatieff, la rentrée québécoise de Gilles Duceppe, ou encore le dévoilement du secret de la Caramilk…
Et puis, il reste également le Bye-Bye à passer au travers alors que nous plierons bagage sur le mauvais cru de 2010.
Là-dessus, de joyeuses fêtes à tout le monde. À vous Monsieur Gingras, et aussi à Monsieur Bousquet, tous deux si fidèles au poste. Et à tous les autres. Sans oublier Madame Legault, bien sûr, sans laquelle rien de tous nos débats ne seraient possibles!
Ite, missa est.
Oupss! J’avais omis de dire à la fin que la seule façon de pouvoir corriger une « annus horribilis » comme celle qu’on vient de passer, est probablement de faire un bon « lavement » de tous ces politiciens qui nous prennent tous pour des idiots et des valises. « Tsé veux dire »!
Joyeuses fêtes.
Musique de circonstance.
http://www.youtube.com/watch?v=6r7_hElf6hA
salut le blogue,
Merci pour tous vos bons vœux et Bonne nouvelle année à tout le monde. Je vous souhaite de la santé et de la jeunesse de cœur et d’esprit pour continuer à argumenter, ici ou ailleurs, sur la prochaine annus horribilis.
Un grand merci à Josée Legault, la «bête noire» des politiciens, de nous tenir en haleine sur la scène politique. Continuez à provoquer, nous on vous aime de même.
Et puis comme on dit en anglais…take care.
Une blague du temps des fêtes.
Quelle est la différence entre Laurent Gbagbo et Jean Charest?
Il n’y en a pas, les deux y voient rien.
En 2010, Jean Charest nous a promis une unité permanente à la newyorkaise contre la corruption, une promesse couteuse…
http://www.dailymotion.com/video/xx42e_clip-will-smith-men-in-black_music
pour commencer l’année, je vous envoie cette légende amérindienne :
http://www.youtube.com/watch?v=ZPT4OOGJzXU
et ce calendrier qui relate quelques moments historiques au jour le jour :
http://www.lessignets.com/signetsdiane/calendrier/index.htm
amusez-vous bien ;-))