Il y a de ces alignements de planètes qui ne mentent pas. Prenez l'arrivée de Lucien Bouchard à la tête du lobby de l'industrie du gaz de schiste.
Le 21 février, il devient président de l'Association pétrolière et gazière du Québec (APGQ). Le 23, Jean Charest livre son discours inaugural et parle d'imposer des redevances "justes" à cette industrie.
Puis, le 28, le gouvernement reçoit le rapport du BAPE sur le gaz de schiste et a jusqu'à 60 jours pour le rendre public.
Entre-temps, M. Bouchard prend la relève côté communications. Le 24, soit dès le lendemain du discours inaugural, M. Bouchard débute sa tournée des médias avec une longue entrevue accordée à Anne-Marie Dussault sur RDI.
Ses "lignes" sont "scriptées" d'avance. Elles ressemblent même étrangement à celles de M. Charest. Tout ça sent la concertation.
Pas surprenant que l'ex-ministre libéral Benoît Pelletier avait déjà noté dans La Presse que le gouvernement n'était "probablement pas étranger" à la nomination de M. Bouchard…
C'est en fait la compagnie albertaine Talisman Energy Inc. qui a recruté M. Bouchard pour diriger l'APGQ et elle encore qui payera ses honoraires. Ce n'est tout de même pas rien lorsqu'une compagnie albertaine s'offre les services d'un ancien premier ministre du Québec.
Mais du moment où un ex-chef de cabinet de M. Charest est aussi déjà chez Talisman et où un ex-chef de cabinet d'un de ses ministres est à l'APGQ, ça commence à faire un tricot pas mal serré.
Or, Talisman a beau tenir la main qui le nourrit, M. Bouchard multiplie les bulles papales et joue le grand conciliateur. Pour calmer les ouailles inquiètes, il leur sert un brin d'acceptabilité sociale par-ci et une pincée de redevances plus élevées par-là.
Sans rire, il déclare à RDI que l'industrie du gaz de schiste devra apprendre à "subordonner ses intérêts à l'intérêt public"!
Vous en connaissez beaucoup, vous, des industries capables de "subordonner" leurs propres intérêts financiers au bien commun?
Il tente pourtant de vous en convaincre. Vous regardant droit dans les yeux, il vous assure de son dévouement absolu aux intérêts "supérieurs" de la NATION. Oui, oui. En lettres majuscules.
Bref, vous assistez à un formidable spectacle d'hypnose politique. Vos paupières sont lourdes… très lourdes.
Mais oups. Petit problème. Une majorité de Québécois ne sont pas de très bons "sujets" à l'hypnose collective.
À preuve: de plus en plus de regroupements de citoyens, d'artistes et de scientifiques se mobilisent pour demander un moratoire sur l'exploration du gaz de schiste. Question d'en étudier les impacts sur la sécurité des populations, de la faune, de l'eau et de la nappe phréatique.
Ces mêmes enjeux de fond sont d'ailleurs soulevés partout dans le monde où s'installe cette industrie aussi pressée que controversée.
Des "locataires" en colère
Le New York Times révélait tout récemment qu'aux États-Unis, il y avait danger de contamination de l'eau dû à des niveaux élevés de radioactivité s'échappant de plusieurs puits suite à la fracturation de la roche contenant du gaz de schiste (1).
Ici, selon M. Charest, M. Bouchard – et même François Legault -, demander un moratoire serait une réaction essentiellement "émotive". Un tel geste pourrait même faire peur à l'entreprise privée au grand complet! C'est vraiment, vraiment n'importe quoi.
Pour hypnotiser les Québécois, ils brandissent aussi le pendule de l'"enrichissement collectif". Si on augmente les redevances payées à l'État par l'industrie, disent-ils, ça aiderait à préserver les programmes sociaux. Eh oui, les mêmes qui furent passés à la tronçonneuse par M. Bouchard lorsqu'il était premier ministre…
Pourtant, tout ce beau monde rejette les solutions les plus profitables pour les coffres publics. Des solutions qui, dans la mesure où le besoin de nouvelles sources d'énergie serait démontré, assureraient aussi que l'exploration et l'exploitation de ressources non renouvelables ne se feraient qui si elles étaient sécuritaires pour la santé publique.
Que ce soit une nationalisation de type "Hydro-Québec" ou la création de partenariats avec le privé où l'État serait l'actionnaire principal, les modèles ne manquent pas.
Or, se contenter de redevances plus élevées tout en laissant l'industrie décider de la pertinence de l'exploitation, c'est lâcher la proie pour l'ombre.
Et c'est ici qu'on voit poindre le vrai "risque" pour le Québec. Soit celui qu'à long terme, avec ou sans un meilleur "encadrement" de l'industrie ou même avec une "pause" dans le gaz de schiste – si jamais le BAPE allait jusque-là -, ce sera bel et bien aux intérêts privés que l'intérêt public demeurera subordonné.
Bref, hormis l'hydroélectricité – heureusement déjà nationalisée (!) -, on s'entête à traiter les Québécois comme s'ils étaient les "locataires" de leur propre bassin exceptionnel de ressources naturelles.
Mais il arrive aussi que des locataires se tannent de l'être.
En France, c'est par dizaines de milliers que des citoyens manifestent pacifiquement contre les ardeurs de l'industrie du gaz de schiste.
Et ici? Tout dépendra du "capital d'indignation" des citoyens (2).
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(1) Pour une analyse en français de cette étude, voir: http://www.rue89.com/planete89/2011/03/02/le-wikileaks-des-gaz-de-schiste-la-radioactivite-19296
(2) L'expression est de l'inoubliable Hélène Pedneault, décédée en 2008. (Citée par Pol Pelletier dans la revue Relations dont le numéro courant est consacré à "La force de l'indignation".)
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@ VOIR aussi cet article important paru dans le New York Times du 3 mars et selon lequel de nombreux jeux de coulisses politiques et pressions de l'industrie marqueraient aux États-Unis toute la «gestion» de la filière controversée du gaz de schiste, incluant une demande de moratoire mystérieusement disparue… À méditer lorsqu'on regarde ce qui se passe au Québec… http://www.nytimes.com/2011/03/04/us/04gas.htm
Après les trois « C », corruption, collusion et construction, on aura les trois « C » marqués au fer rouge sur notre front : Copinage du Clan Charest!
Ils nous prennent pour des cons, des crétins et des crédules! Ils se trompent tous! Les prochaines élections le démontreront sans l’ombre d’un doute. Dehors Charest est ses méthodes douteuses!
Comment concrétiser notre indignation?
Un moyen ici :
http://www.greenpeace.org/canada/fr/Blog/moratoire-sur-les-gaz-de-schiste-ou-rsistance/blog/33517
< < Et ici? Tout dépendra du "capital d'indignation" des citoyens (1). >>
Hélène Pedeault
Pour le moment, ce capital semble à peine entamé. 250 000 personnes ont réclamé la démission de M. Charest en signant la pétition sur Internet. N’y a-t-il que 250 000 personnes possédant Internet au Québec? Pourquoi n’avons-nous pas eu 2 500 000 signatures?
Nous sommes trop tolérants des politiciens qui nous vendent aux plus offrants.
Si M. Bouchard est sincère, il va démissioner en peu de temps, se rendant compte qu’il a été engagé comme pion et non comme arbitre conciliateur. L’industrie du pétrole nous méprise, comme elle méprise les Américains et les Européens.
La Loi sur l’environnement donne tous les pouvoirs nécessaires à l’imposition d’un moratoire, aussi long qu’on le désire. On en parle pas. Pourquoi?
En effet, on veut nous endormir. Nos représentants élus nous trahissent, encore une fois.
À lire aussi dans vos temps libres, le rapport du Bureau parallèle des audiences publiques en environnement. Une analyse faite à partir des 16 principes de la Loi sur le développement durable :
http://www.mcn21.org/publications/bureau-paralle-le-d-audiences/article/commission-d-examen-sur-l
Ici, on a affaire à un lobbyiste de l’industrie gazière, Me Bouchard, qui prend une posture de PM, et on a un PM qui prend une posture de promoteur de l’industrie. Le monde à l’envers, quoi!
Au fait, Me Bouchard, le lobbyiste, est-il inscrit comme tel dans les registres requis par la loi à cet effet? La rumeur court que M. Charest et lui se parlent fréquemment. Ah oui? Est-ce que les lobbyistes ne sont pas soumis à certaines règles concernant les contacts avec le gouvernement?
Je me demande si Me Bouchard, le lobbyiste, se conforme à la loi dans ses nouvelles fonctions grassement rémunérées, et dont il semble pourtant avoir honte, se présentant comme un « médiateur ».
On a vu Mme Normandeau récemment avoir en main avant publication un communiqué de l’industrie. La proximité est grande entre le gouvernement et l’industrie. D’aucuns diraient qu’ils couchent ensemble.
Le lobbyiste, Me Bouchard, ancien PM, devrait se garder une petite gêne et en même temps une distance avec le gouvernement.
Cela lui permettrait de conserver encore un peu de dignité.
Comme vous l’appelez, Mme Legault, le « tricot serré » (Talisman/Bouchard + APGQ + Charest) a depuis lundi dernier le rapport du BAPE: Cadre de développement du gaz de schiste au Québec.
Ne nous trompons pas; ce rapport provient d’un mandat très restreint de JJ Charest confié au BAPE.
Le BAPE n’a pas reçu le mandat de se prononcer en faveur ou contre l’exploitation des gaz de schiste au Québec.
Dans deux mois, lors de la parution publique de ce rapport, le « tricot serré » nous dira que le BAPE à exactement la même opinion que lui sur l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. BINGO !!!
La population ne se laissera pas berner par cette X ième astuce de John James Charest.
Bonjour
On dirait qu’il se livre une chasse au trésor sur le sol québécois sous nos yeux; hélas en plus de Charest et sa bande de pirates s’ajoute maintenant deux corsaires (Legault-Bouchard) plus cruel dans le maniement des menaces voilées pour faire frémir les plus coriaces d’entre nous qui refuserent d’abdiquer sur le champ.
La concertation du triangle Bouchard-Charest-Legault sur les gaz de schistes et l’ensemble des enjeux devra être faite par les Québécois.
Le jeu politique actuel c’est de la grossière indécence.
Gérard, le frère Bouchard y va de sa contribution aussi.
Je devrais changer mon nom dû moins sur le web, le nom de Bouchard me fait presque honte! J’aimerais avoir un nom comme Deslauriers, quelque chose comme ça!
http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/317899/gerard-bouchard-au-devoir-tourner-le-dos-a-l-anglais-serait-criminel
@ Je travaille d’ailleurs un billet sur la sortie fracassante de Gérard Bouchard…
Votre suivi de l’information, 16 heures par jour vous honore J.Legault.
Sans trop faire dans le commentaire personnalisé à la variable trouble.
Il m’est arrivé de rêver que Josée Legault est en politique et qu’elle est le chef du Parti Québécois plutôt que Pauline Marois. Ce serait tout un chef de parti douée d’un esprit alerte et pourvue d’une parole dont résonne toute la sincérité du monde! Je sais que des probables raisons personnelles empêchent madame Legault d’être en politique mais bon, les gens ne sont pas toujours aux meilleurs endroits. Par ailleurs, dans le même ordre d’idées, un certain Robert Laplante, directeur de la revue Action Nationale si politicien souverainiste serait pourvu des mêmes qualités.
Au Québec, il faut une meilleure relève politique et ça presse. Certes, les Drainville, St Arnaud et Khadir démontrent du potentiel dans l’ombre si urgence de Gilles Duceppe. Il faut quand même du renfort pour contrer le pillage de nos ressources et le plan B Legault du CAQ.
Le Québec mérite mieux que le menu néoduplessiste à la sauce Taschereau concocté par deux anciens conservateurs de Mulroney.
Certes, il devenu facile de tirer sur ce Jean Charest puisqu’il incarne parfaitement le rôle de la poupée Vaudou, de ces personnages sur lesquelles il fait bon de donner la bastonnade. Mais contrairement au personnage de Molière, Scapin je crois, lui accepte son rôle sans se demander « ce qu’il est bien venu faire dans cette galère ». C’est un carriériste, digne représentant d’une nouvelle classe d’élus cupides qui catalyse l’éclosion des nations-entreprises découpant les frontières à l’aune du rendement et du potentiel d’enrichissement. Pour les ploutocrates le concept d’État-nation est révolu, vive l’oligarchie et tant pis pour ce qu’il peut advenir.
Au Québec, curieusement les vieilles lois des mines sont le prétexte permettent de retourner aux temps des mines de Zola dans son Germinal ou s’affrontaient deux classes distinctes, comprenant la bourgeoisie naissante. La grosse misère en moins cependant car, ici, une bonne partie de la population vie relativement et silencieusement bien. Elle ne mordrait pas les mains nourricières. Elle oublie la relative prospérité que mêmes des canadiens-français vivaient avant la « longue dépression » ni que les années-folles précédèrent la crise des années ’30. Aussi, maintenant plus d’une génération n’a pas connue la guerre. Et les dommages à notre environnement qui laisseront peut-être la planète à des organismes vivant mieux adaptée (voir ici la récente déclaration du Nobel de la biologie, Christian DeDuve, New Scientist, 28.2.11), mais ça, c’est un autre débat !
Bref, il est minuit moins cinq pour nous et si nous ne faisons rien les plus jeunes des pays surpeuplés viendront dans ce qu’il sera pour eux la seconde conquête d’une nouvelle Amérique. Laisser abandonnée par une vieille population où résident encore quelques personnes plus jeunes que personne n’auras écouté. C’est du délire-fiction, sûrement, mais « Vos paupières son lourdes…si lourdes… »
J’ose espérer que la grande majorité des québécois francophones on laissés tomber cette admiration béate envers le grand Narcissique Bouchard, Lulu de son prénom. Que des Lapierre (Jean) et des Legault (François) soient encore pendu au bras du grand Lulu c’est normal, c’est le gourou en chef de nos deux petits affairistes !
Bouchard n’a jamais été mon favori même si je suis souverainiste depuis 1976. Mais le jour où j’ai réellement compris à qui nous avions à faire c’est au lendemain de la déclaration (que j’ai toujours trouvé correct) de Jacques Parizeau le soir de la défaite du dernier référendum ! J’ai compris que le grand Lulu était un joueur solitaire dont le but Ultime était d’être » Vizir a la place du Vizir » ….of course !
Depuis ce temps ce type m’horripile, j’en perds pratiquement mes moyens quand je l’entends parler aux québécois comme s’il s’adressait a des tarés ou a des enfants d’école ! Ce Grand Vizir qui lors de son passage comme PM a failli a lui seul massacrer le système de santé pour de bon ! Celui pour qui l’obsession du déficit Zéro a failli nous mettre en faillite pour des décennies tout en protégeant c’est petits amis bien nantis …of course !
De la voir travailler maintenant a côté de son grand ami Caillé , un autre petit arriviste de mes deux , et main dans la main avec Charest pourrait éventuellement me faire faire des crises d’hystérie si je ne me surveille pas !
@Mr. Pierre Bouchard
Je comprends votre réaction face à la mauvaise réputation que ces Bouchard (Lulu et son petit frère) peuvent faire à votre nom. Mais ne vous en faites pas je connais quelques Bouchard et ils sont tous très honorables !
Tant qu’a moi je suis fort heureux d’avoir un Olivar Asselin qui brassa un peu le québécois en son temps ! Puissions-nous en avoir d’autres comme celui-là !
Comment ne pas être socialement d’accord avec l’éclairage de M.Laforêt.
La notion de (nation-entreprise) est très intéressante comme perversion de celle démocratique d’État nation. On pourrait toutefois suggérer aussi pays-entreprise qui renie mieux la souveraineté populaire des nations.
Lu avec sourire, votre remarque, R.Asselin!
Il serait intéressant de faire un lien entre le conformisme ou conservatisme des frères Bouchard et le conservatisme religieux du maire Tremblay de Saguenay empêtré dans les prières au conseil municipal. La thèse qui existe sur le sujet c’est que le mouvement souverainiste est opposé non seulement aux libéraux mais de même à un vieux fond conservateur canadien français qui se manifeste en Beauce, dans la capitale nationale qui se voit plutôt provinciale et canadienne voire au Saguenay, malgré que sa population ouvrière s’est ouvert à la souveraineté dès 1970.
Les frères Bouchard sont politiquement conservateurs et d’inspiration catholique, il faudrait imaginer une rencontre entre eux et le maire Tremblay de Saguenay!
Gérard Bouchard est lui plus nuancé que son frère dans le conservatisme, quoique lorsqu’on gratte le vernis, sa susceptibilité envers la laicité tout court qu’il a rebaptisé (laicité ouverte) en dit long sur son ouverture dérapante aux religions.
Bonsoir,
Quelle belle chronique !
En espérant que la SRC-Power vous oublie pas, volontairement…
Un de vos admirateurs.
Bonne soirée,
Jean-Renaud Dubois
Sainte-Adèle
Quand ça a l’air trop beau pour être vrai c’est justement que c’est trop beau pour être vrai.
La droite, par définition, ne pense pas collectivement. Si une personne de droite prend parti en faveur d’une mesure, c’est essentiellement parce qu’il croit qu’il a de meilleurs chances d’accroître sa fortune personnelle, d’améliorer sa situation personnelle. Un plus un égal deux !
Alors quand on nous annone des discours «stagés», que le messager soit un ancien premier ministre ou une ancienne vedette du monde des affaires, demandons-nous à qui paie le crime.
Une réalité ne doit jamais être oubliée. Les produits pétroliers, sur la planète s’épuiseront d’ici une trentaine d’années ou moins (re; Le choc du pétrole, du journaliste Éric Laurent). Ce qui restera d’inexploité vaudra beaucoup plus que son pesant d’or. Le temps travaille pour valoriser ce type produit. Ajoutons qu’avec les années, les techniques devraient s’être améliorées et qu’avec les perspectives de profits fortement accrues, des moyens d’exploitations inabordables aujourd’hui deviendront rentables demains.
Laissons dormir cette richesse. La population peut s’en passer pour quelques générations encore. Elle en profitera au centuple plus tard.
Quand à M. Bouchard, Pierre faut-il préciser je vous propose cette citation :
« Il ne faut pas juger un homme sur ses fréquentations. Ne perdons pas de vue que Judas avait des amis irréprochables.» [Ernest HEMINGWAY] ;-)
Y aura t il un printemps du Québec. Si oui, le match ultime pour redevenir maitre de no ressources commencera aujorud’hui:
………
Vous êtes formellement invités à venir assister à la « conférence de presse / événement » sur
l’avenir de notre énergie Québécoise
QUAND- jeudi le 3 mars à 10h30
OÙ- Elle aura lieu à la salle des Boiseries de l’UQÀM, qui est située dans le clocher de l’ancienne Église-de-Saint-Jacques, au 1455, rue Saint-Denis, Montréal
Prendront la parole :
Bernard Landry
Claude Béland
Louise Vandelac
Gérald Larose
Richard Dorval
et plusieurs autres personnalités…
……
Madame Legault, j’espère que vous serez présente à cette conférence de presse qui pourrait devenir historique.
Intéressez-vous au livre sur les oligarques et les oligarchies qui contrôlent nos soi-disant démocraties.
Je viens de terminer le livre « La révolution des gaz de schiste » de Normand Mousseau et ce que Lucien Bouchard et Jean Charest ne disent pas, c’est qu’il n’y aura aucune redevance pendant les 5 premières années de production du gaz de schiste. Voici un extrait de ce livre :
La révolution des gaz de schiste, Normand Mousseau, Éditions MultiMondes, page 131,
« Sans avertissement, le budget 2009-2010 prévoit donc l’instauration d’un congé de redevance de cinq ans sur la production de gaz naturel. Cette nouvelle passe presque inaperçue puisque la province ne dispose d’aucune industrie de la sorte. Or, un tel congé est un cadeau taillé sur mesure pour cette ressource non traditionnelle. Tout d’abord, le temps nécessaire pour le forage d’un puits de gaz de shale se compte en semaines et, une fois la phase d’exploitation lancée, le pic de production est atteint en quelques mois. Celle-ci décline rapidement et, après cinq ans, le rendement du puits est négligeable. Le congé de cinq ans revient donc à éliminer simplement le système de redevances pour le secteur des gaz de shale, en contradiction avec les projections gouvernementales qui prévoient des revenus de plusieurs centaines de millions de dollars tirés de l’exploitation de ces ressources. »
Aucun journaliste n’a parlé de cette mesure budgétaire. Il serait peut-être bon qu’on pose la question aux intéressés.
En parlant de Lucien Bouchard et de sa contribution au débat public sur les gaz de schiste, je citerais Paul Claudel:
«Il y a des gens qui ne sont point persuasifs mais contagieux»
et je paraphraserais le célèbre énoncé de Descartes:
«Je pense, donc je nuis»
Merci Monsieur Pomerleau pour vos infos!
J’ai publié un billet sur mon blogue de voir.ca : Être maître chez soi : autonomie énergétique et autres avenues possibles
http://www.voir.ca/blogs/pierre_bellefeuille/archive/2011/03/03/202-tre-ma-238-tre-chez-soi-autonomie-233-nerg-233-tique-et-autres-avenues-possibles.aspx
Nous ne sommes pas assez informés des alternatives, le but de mon billet est de mieux les faire connaître.
@ VOIR aussi cet article important paru dans le New York Times du 3 mars et selon lequel de nombreux jeux de coulisses politiques et pressions de l’industrie marqueraient aux États-Unis toute la «gestion» de la filière controversée du gaz de schiste, incluant une demande de moratoire mystérieusement disparue… À méditer lorsqu’on regarde ce qui se passe au Québec… http://www.nytimes.com/2011/03/04/us/04gas.htm
J’étais à la conférence de presse convoqué par le groupe MCN21 ce matin. Il en ressort un message percutant: On nous a volé nos ressources !
Un autre texte à lire sur le Plan mort (c’est qui va nous arriver si on les laisse faire):
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/points-de-vue/201102/28/01-4374703-plan-nord-letat-au-service-de-lentreprise-privee.php
Exploitation des ressources naturelles
Plaidoyer pour la réappropriation des ressources énergétiques
Mise à jour le jeudi 3 mars 2011 à 13 h 33
Gérald Larose, ancien président de la CSN, est un des signataires du manifeste critiquant les politiques énergétiques du gouvernement Charest
Un groupe de Québécois comprenant des intellectuels, des syndicalistes, d’anciens politiciens, des gens du milieu des affaires et des artistes a demandé jeudi au gouvernement Charest de revoir la politique énergétique du Québec.
Les personnalités, dont l’ex-premier ministre québécois Bernard Landry, le président du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires, Claude Béland, et l’ancien président de la CSN Gérald Larose, ont signé une déclaration pour la propriété collective des ressources énergétiques. Ce groupe souhaite que les citoyens se mobilisent pour que le Québec reprenne en main la gestion de ses ressources naturelles.
Le regroupement accuse le gouvernement Charest d’avoir cédé à des compagnies étrangères les droits d’exploitation des ressources pétrolières, gazières et éoliennes « sans en avoir le mandat, à notre insu et manifestement pour une bouchée de pain », selon le manifeste.
Les signataires affirment que le Québec est en train de perdre tous les acquis qu’il a faits pendant la Révolution tranquille en matière de ressources énergétiques, notamment avec la nationalisation de l’hydroélectricité.
« Aujourd’hui, quand on voit des décisions comme celles du gouvernement Charest, on constate que le projet de société [qui prévalait dans les années 1960] est carrément modifié », affirme Claude Béland.
« Dans le droit international, la souveraineté citoyenne existe sur les ressources naturelles. Elles appartiennent au peuple. Dans un pays démocratique, on ne peut pas modifier ce droit de propriété, l’amender, faire des concessions sur ce droit, sans consulter la population », poursuit l’ancien président du Mouvement Desjardins.
« En vertu de quoi le gouvernement peut-il penser qu’il détient tous les droits sur cette souveraineté citoyenne des ressources naturelles? Ça dépasse de beaucoup la question environnementale », ajoute M. Béland.
Le regroupement demande la publication du rapport du Bureau d’audiences publiques en environnement, le BAPE, sur le gaz de schiste et un moratoire sur l’exploration et l’exploitation de cette ressource.
Le collectif affirme que le gouvernement Charest ne bénéficie d’aucun appui populaire justifiant la privatisation à laquelle il est en train de se livrer, et qu’à défaut d’obtenir un tel mandat, il doit faire marche arrière.
Avec le reportage de Jean-Philippe Robillard (SRC)
Ça ne peut pas être plus clair, sapristi!
Les nombreux intervenants ici apportent des informations d’une très haute qualité. Il est plus que temps que nous reprenions le contrôle et que nous mettions l’équipe Charest à la porte.
Ça ne peut plus durer!
Ah! Que je souhaitais cette mobilisation des forces vives du Québec depuis longtemps! Ça fait du bien de savoir que plusieurs ont compris que nous devions passer aux actes et dénoncer de toutes nos forces l’inacceptable!
Maintenant, on doit marteler le message sans relâche, et monter beaucoup plus haut que les institutions québécoises s’il le faut.
« New York Times du 3 mars et selon lequel de nombreux jeux de coulisses politiques et pressions de l’industrie marqueraient aux États-Unis toute la «gestion» de la filière controversée du gaz de schiste, incluant une demande de moratoire mystérieusement disparue… À méditer lorsqu’on regarde ce qui se passe au Québec… »
Il n’y a rien de vraiment surprenant, c’est ce qui arrive lorsque les gouvernements successifs ont troqué la responsabilité de la gouvernance politique au profit du néolibéralisme sauvage, car c’est exactement de cela qu’il s’agit : tout pour le privé, très peu ou trop peu pour l’équité sociale et les redevances qui devraient l’accompagner.
Voilà enfin un sujet, celui du contrôle des richesses naturelles au profit de la majorité des citoyens, qui peut servir de dénominateur commun entre gauche et droite, à l’exclusion évidemment de ceux qui se disent ni de droite ni de gauche, mais qui ont l’évangile de la soumission aux aléas des prédateurs néolibéraux et de leurs sbires. Partant de là, il nous faut formuler à neuf les lois sur l’extraction des richesses naturelles et mettre en place les structures les plus adéquates dans cet esprit. Voilà la conclusion qui se dégage des propos éclairants qui précèdent.
C’est drôle de voir des gens pour qui les gaz de schiste serait un poison à éviter….. vouloir que l’on étatise ce poison??? Incohérence totale ou chialer pour chialer?
Commentaire très pertinent Monsier Michaud!
En effet, la grande question reste à savoir si c’est sécuritaire ou pas, à la fois pour l’environnement et la santé des populations.
En fonction du lien vers l’article du New York Times que Madame Legault a fourni plus haut, on est tout à fait justifié de mettre des freins au développement de l’exploitation des gaz de schiste à grande échelle. Très éclairant cet article!
En ce qui concerne l’étatisation ou la nationalisation de nos ressources, c’est un choix politique important pouvant favoriser toute la population au niveau économique, et à ce niveau nous pourrions très bien nous passer des gaz de schiste.
Jean Charest au gouvernement, c’est comme un enfant dans la caverne d’Ali Baba. C’est à partir de cette caverne qu’il prend un immense plaisir à faire la distribution de l’argent public au privé. Les politiciens sont des généralistes, c’est-à-dire qu’ils connaissent un peu de tout, juste assez pour nous faire croire qu’ils tiennent bien le volant.
Le rapport du BAPE, ils ont 60 jours pour l’étudier avant de nous le dévoiler. Je me demande si les 60 jours qui leur sont alloués par le BAPE n’est pas de la stratégie pour que Jean Charest et sa clique essaient de nous endormir de façon à tenter de nous faire avaler les gaz de schiste. Ils disent n’importe quoi en prenant des vessies pour des lanternes.
J’ai trouvé votre texte intéressant. Il met un peu de lumière à ce petit côté sombre où Jean Charest et ses larbins de libéraux essaient de nous attirer sans penser que nous ne sommes pas là pour boire sans broncher leurs paroles et la rhétorique de leurs intentions.
« Enfin des analystes ont convaincu des personnalités à constater que depuis un certain temps sous des gouvernements PLQ, Québec brade à rabais ou privatise les profits de nos ressources naturelles, forestières, minières, notre énergie propre, notre eau douce. Il est grand temps que les québécois redeviennent MAÎTRE chez NOUS pour décider nos orientations et percevoir des redevances significatives sur ces biens collectifs.
Jean-Paul Thivierge
analyste consultant énergie et environnement »
Source :
http://www.youtube.com/watch?v=ruWakWXOAQM&feature=player_embedded#at=78
On retrouve ici une belle entrevue avec Claude Béland!
Il aurait fallu beaucoup de naiveté pour espérer quelque chose des deux premiers ministres québecois issus du parti conservateur du Canada. Jean Charest n’étant pas dans la lignée de Jean Lesage, ni Lu-lu Bouchard dans celle de Réné Lévesque. M’enfin, plutôt que pleurer, oiseaux de février et mars, pleurer mes pleurs et pleurer mes roses, voyons ce que l’on fair pour des lendemains qui chantent…
En fait, la gestion publique est en général bien plus simple qu’on ne le croît: il suffit de copier le bon exemple. À quoi bon vouloir toujours inventer la roue. Exemple: le système médical Canadien fut copié sur celui de la Saskatchewan, qui a son tour l’avait copié sur celui du Royaume Uni, enfin, sur celui qui prevalait au Royaume Uni, qui était à l’époque – années `60 – l’un des meilleurs au monde.
Alors quoi faire avec les hydrocarbures, le gaz de schiste compris? C’est assez simple: copier le meilleur système existant aujourd`hui. Il me semble que le meilleur modèle soit juste de l’autre côte de l’Atlantique, dans un pays nordique comme le notre: la Norvège. Compte tenu du fait que c’est le seul pays industrialisé a jouir même en ce moment d’un surplus budgétaire, d’un surplus commercial et d’un des meilleurs systèmes sociaux au monde, on conviendra que cèst un bon modèle a suivre…
Voyons quelques chiffres: les deux plus grandes compagnies norvégiennes, StatOil et NorskHydro, appartiennent soit majoritairement (67%) soit considérablement (40%) à l’Etat norvégien; StatOil est un des géants mondiaux du pétrole (de la Mer du Nord) et de l’éléctricité, tandis que NorskHydro l’est dans l’aluminium et l’énergie. Ainsi, même si elles côtent à la Bourse de New York, il y a peu de risque que Norsk, comme ce fut le cas avec l’Alcan, passe entre les mains d’un consortium international (Rio Tinto). Il va sans dire que les redevances et profits de ces deux compagnies sont bien pour quelque chose dans le degré de bien-être dont on jouit en Norvège.
Alors? Alors il faudra bien trouver le tandem Jean Lesage-René Lévesque modèle 2011 pour refaire ce qui fut fait en son temps avec Hydro Québec. Ou même donner a l’Hydro Quebec les moyens pour qu’hydro ne veule pas dire simplement hydro éléctricité, mais aussi hydrocarbures.
Comme je le disais plus haut, la gestion publique est bien plus simple qu’on ne le croit. Il suffit de trouver la volonté de le faire.