J'ai une devinette pour vous. Qui donc, armé de sa plus belle langue de bois, a dit ceci sur la situation du français au Québec:
"Je ne crois pas qu'on recule. Je crois par contre qu'il y a toujours du travail à faire. Il faut être prudents et vigilants."
Jean Charest? Justin Trudeau? Christine St-Pierre? Maxime Bernier? Un édito du Globe and Mail, de la Gazette ou du National Post?
Que non! C'est Louise Marchand, la toute nouvelle présidente de l'Office québécois de la langue française (1), dans Le Devoir du 18 février. Ce qui a tout au moins le mérite d'expliquer sa nomination par le gouvernement…
Bref, les derniers recensements ont beau indiquer un tel recul, tout comme sous Lucien Bouchard, le régime actuel s'entête à ne rien voir.
L'art de se comporter comme un troupeau d'autruches fières de l'être.
Un crime de lèse-majesté?
Avertissement: l'aveuglement volontaire peut être contagieux. Prenez le cas de Gérard Bouchard.
Alors que le gouvernement s'engage à plonger en immersion anglaise tous les élèves des écoles françaises en première moitié de 6e année, l'ex-coprésident de la commission Bouchard-Taylor déclare que "tourner le dos à l'anglais", ce serait "criminel"! Rien de moins.
Pourtant, personne ne tourne ici le dos à l'anglais. Bien au contraire. Selon le recensement de 2006, 61 % des francophones du Québec âgés de 21 ans peuvent soutenir une conversation en anglais. Mais oups. Au Canada anglais, seulement 15 % des jeunes anglophones sont capables de converser en français.
Je l'ai souvent dit et écrit: les Québécois francophones forment le groupe linguistique majoritaire le plus bilingue du continent. Et de très loin.
Si la "mondialisation" parle souvent anglais, les jeunes Québécois le font également de plus en plus. Cela dit, elle parle aussi d'autres langues, dont le français. Tentons de ne pas trop l'oublier.
Mais c'était couru. L'annonce plaît aux parents persuadés, malgré tout, que leurs enfants n'apprendront jamais l'anglais correctement.
Bienvenue à l'arbre qui cache la forêt!
Car, ouvrir les classes multiculturelles de Montréal à l'immersion anglaise dès le primaire, c'est s'acheter à terme une anglicisation plus marquée. C'est le faire en même temps que le gouvernement légalise le passage d'enfants francophones et allophones par des écoles anglaises non subventionnées "passerelles" pour entrer ensuite au réseau anglais subventionné.
Le tout, alors que déjà plus de 40 % des allophones sortant d'une école secondaire française choisissent néanmoins de poursuivre leurs études supérieures en anglais.
Subventionner le recul du français?
Impossible d'imaginer une autre société au monde où près de la moitié des allophones choisiraient de faire leurs études supérieures dans la langue de la minorité sans qu'on se demande comment inverser une telle tendance!
D'autant plus que ce "choix", selon des études récentes, influe ensuite sur le "choix" de la langue de travail. Des chercheurs l'ont donc nommé le "choix anglicisant".
S'il n'est pas question de diaboliser l'anglais – les statistiques montrent à quel point ce n'est pas le cas -, gare à verser dans l'autre extrême en niant la réalité.
La réalité que l'on oublie, c'est celle-ci: le Québec est la seule société où deux langues sont en situation de concurrence ouverte pour l'intégration des nouveaux arrivants.
C'est pourquoi en 1977, alors que 85 % des enfants d'immigrants préféraient l'école anglaise, la loi 101 est venue imposer l'école primaire et secondaire française aux allophones et aux francophones.
Si le gouvernement Lévesque ne l'a pas fait pour les cégeps, c'était par espoir que cette loi finirait, pour reprendre son propre libellé, par faire du français "la langue normale et habituelle" du Québec. Ce faisant, hormis pour la communauté anglophone, on croyait que le choix de faire ses études supérieures en français suivrait naturellement.
Nul besoin de dire que ce n'est pas arrivé.
On apprend même que dans la région montréalaise, pour une seconde année consécutive, les demandes d'admission aux cégeps anglais augmentent davantage que du côté français.
Mais attention. Le manque de popularité du français aux études supérieures n'est pas un facteur expliquant le recul de la langue française. Il en est plutôt un des symptômes.
Si le français était réellement ici la langue "normale et habituelle", on n'en serait pas rendu là.
Le problème est que cette annonce fort populaire d'immersion anglaise fait oublier tous les autres voyants jaunes qui ne cessent pourtant pas de s'allumer.
En 1999, le père de la loi 101, Camille Laurin, s'inquiétait de voir l'"indice d'intégration" au français régresser. "S'il se poursuit", écrivait-il, cela "annonce l'anglicisation progressive et inéluctable du Québec" (2).
En d'autres termes, le laisser-faire sur cette question est un cadeau empoisonné pour les générations à venir.
Les autruches sont de bien jolis animaux. Mais en politique, elles peuvent faire beaucoup, beaucoup de dommages…
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(1) Ça aussi, je l'écris et le dis depuis une éternité: tant et aussi longtemps que la nomination du président ou de la présidente de l'OQLF ne se fera pas de manière indépendante comme pour le Vérificateur général – soit par un vote des 2/3 des membres de l'Assemblée nationale -, on aura encore et encore de ce genre de nomination partisane et/ou taillée sur mesure pour se faire le haut-parleur du bureau du premier ministre du jour: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/148663/choix-conteste-a-la-presidence-de-la-commission-de-l-equite-salariale
(2) Cité dans L'oeuvre de Camille Laurin. La politique publique comme instrument de l'innovation sociale, Jean-François Simard (dir.), PUL, 2010, p. 43.
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(*) Pour une analyse plus détaillée du sujet, voir: http://www.voir.ca/blogs/jose_legault/archive/2011/03/03/encore-une-camomille-m-bouchard.asp
x
Ce n’est certainement pas l’idée de promouvoir l’ignorance de la langue anglaise qui va sauver la langue française au Québec, ça va prendre autre chose de plus efficace comme l’imposition du français, langue de travail pour toutes les entreprises incluant les commerces.
Quand ça va prendre le français pour gagner sa vie au Québec, le français va demeurer populaire à l’école.
Même si les Québécois francophones n’étaient pas tenus d’être bilingues pour se gagner une bonne vie, la connaissance de l’anglais serait quand même fort utile et agréable pour voyager, bien profiter de la télé et des arts et de la culture américaine etc.
Nous savons tous que le PLQ laisse faire pour ne pas s’aliéner sa clientèle de votes anglophones. C’est à nous, Québécois francophones, d’arrêter d’élire ce parti, autrement, nous perdons ainsi le droit de le critiquer.
UN POINT DE VUE LÉGÈREMENT DIFFÉRENT DE CELUI DE JOSÉE LEGAULT:
*****Nous avons manqué, linguistiquement, un grand rendez-vous historique*****
J’ai toujours pensé que les Québécois auraient dû, dès les années 60 ou 70, devenir, pour grand nombre d’entre eux (et elles) des bilingues fonctionnels et efficaces, sinon de parfaits bilingues. Quand le PQ a pris le pouvoir en 1976, j’ai candidement pensé que le gouvernement souverainiste (dirigé par un chef ouvert sur le monde et sur les autres langues) prendrait toutes les mesures requises pour améliorer significativement la qualité de la langue maternelle, pour instaurer, au sein du système scolaire, un enseignement méticuleux et systématique de la langue française et de l’histoire du Québec (tout en sachant que diverses idéologies s’entrechoqueraient). Mais les souverainistes de l’époque (et leurs successeurs), sauf exceptions, ne cessaient de hurler «Québec français» en pensant plus à l’aspect quantitatif qu’à l’aspect qualitatif. Insister sur la qualité de la langue était souvent considéré comme snobinard, voire «anti-langue-québécoise» (anti-tabarnacos).
J’ai aussi pensé, toujours avec la même candeur, que nous, les Québécois, nous profiterions de notre position géographique privilégiée (au confluent de deux langues majeures) et de «l’excellente» connaissance de notre langue maternelle pour devenir bilingues, trilingues, voire multilingues (de nombreux pays de langue espagnole sont situés en Amérique).
Aujourd’hui je pense, avec une certaine amertume, que nous, les Québécois, nous avons manqué un grand rendez-vous avec l’histoire. Nous ne sommes pas devenus ce que nous aurions pu et dû devenir. J’espère donc que les jeunes vont devenir bilingues en basant ce bilinguisme sur une bonne connaissance qualitative de la langue maternelle.
Mais enfin! Qui vivra verra! *****
JSB
Faut pas se surprendre de l’inaction de ce gouverrnement.Outre la complaisance en créant des échapatoirs (écoles passerelles), on instrumentalise la règle que le français va devenir une langue floklorique.
Pas nécessaire de bien maîtriser le français mais combien essentiel d’être parfait bilingue.C’est vraiment une belle façon de travailler sur notre estime collectif.On dirait qu’on se rapproche du bill 63 et du bill 22..
Fort bon constat, Monsieur Baribeau.
Proche de ce que je dis et redis, d’ailleurs.
Nous sommes dans une position privilégiée ici au Québec, où nous avons accès à deux des principales langues mondiales, le français et l’anglais – et nous sommes trop souvent là à maltraiter la première et à rouspéter contre la seconde.
À croire que nous voudrions presque vivre en vase clos, fiers de nos idiomes propres, et peu enclins à élargir nos horizons… Pas dans le cas de tous, fort heureusement, mais malgré tout pour beaucoup trop.
Hélas, nos gouvernements (de quelque couleur soient-ils), ne répondent que peu ou que très maladroitement à cette situation. Par opportunisme, probablement, ou encore par ignorance, possiblement.
Ne pas déplaire, et donc niveler par le bas.
Paraître vouloir élitiser le bon parler français ou encore promouvoir une catastrophique anglicisation fait reculer celles et ceux qui sollicitent un soutien électoral.
Et nous sommes là à perdre un temps précieux tandis que le monde nous court sur les talons. Consternant…
J’ai compris que en échange du non enseignement de l’anglais de la première à la cinquième année, on enseignerait l’anglais à fond en sixième et demie.
Cette obsession de la langue anglaise est maladive et injustifiable.
Que fait-on des autres langues populaires en Amériques? L’espagnol, le portugais, sans parler de toutes les autres langues parlées à Montréal par les néo-Québécois?
Apprendre l’anglais n’est pas une question de vie ou de mort au Québec. Ça l’est aux USA, en Angleterre, je veux bien, mais au Québec… C’est le français qu’il faut maîtriser au Québec. Pour nous, c’est une question de vie ou de mort. Voilà où se situe la priorité : le français d’abord.
Notre société est malade, déséquilibrée. Nous sommes obsédés par l’anglais alors que le français est gravement atteint, menacé.
On est con?
Entièrement d’accord avec messieurs Baribeau et Perrier contre ceux qui ont peur de l’anglais au Québec.
Si le français devient, par l’action de notre gouvernement provincial, langue de travail et que le français et l’anglais sont plus solidement enseignés dans notre réseau francophone d’écoles, nous allons automatiquement attirer nos immigrants à la place d’avoir à les forcer à s’intégrer aux Québécois francophones. La carotte à la place du bâton avec des profs syndiqués qui consentent à revoir leurs congés et leurs heures de travail et leurs méthodes.
M. Gingras, l’enseignement de l’anglais ne devrait pas nuire à l’amélioration de l’enseignement du français. Si nos profs n’ont pas assez de temps, qu’ils coupent sur leurs journées pédagogiques, de maladie, de sorties, de vacances d’été etc.
C’est bien beau l’espagnol et le russe et l’inuit et le chinois et l’italien mais, c’est l’anglais qui est la mer dans laquelle nous baignons et qui représente 98 % des États-Unis et du Canada.
Les plus bilingues sont les moins anglicisés, exemple : Messieurs Lévesque et Parizeau et Mme Legault, elle-même…ici.
À tous ceux qui croient que dans le carcan rocanadian le français peut naturellement et normalement s’imposer au Québec comme dans tout pays normal en faisant ceci et/ou cela et patati et patata sont dans le champs. Tant que le Québec ne sera pas un pays normal l’anglais rocanadian prônera dans l’esprit des néo-québécois comme il prône dans l’esprit colonisé d’une bonne part de Québécois dits de souche. Seule la souveraineté du Québec pourra, avec le remplacement des générations, faire disparaître cette psyché ROCanadian fossilisée, indélébile, incrustée dans l’âme du colonisé.
Lorsque j’allais à l’école, les cours commençaient à 08:30 h. A 11:30 h, nous courions jusqu’à la maison pour le dîner et revenions à l’école pour 13:00 h jusqu’à 16:00h.
Aujourd’hui, on parque les élèves dans les autobus dès 15 :00 h. Il manque des heures d’enseignement.
Je ne suis pas contre l’enseignement de l’anglais, au contraire. Je dis simplement qu’il ne faut pas en faire une maladie.
Comme j’ai déjà beaucoup couvert ce sujet, au cours des années, je terminerai en recommendant de rester zen avec ce dossier. L’anglais, oui, mais pas à tout prix. Soyons logiques. Intelligents.
Cordialement (Yours truly) :-)
Bonne réponse intelligente et zen M. Gingras, faut pas faire une maladie avec l’anglais, au contraire. Au moins se débrouiller et, si possible, bien le comprendre et le parler tout en demeurant… »full-francophones » jusqu’à la mort et…plus encore….d’accord.
D’accord, en plus, avec M. Gingras que le français est gravement atteint et menacé dans notre réseau scolaire francophone. Il me semble qu’un petit Français de France de 6 ans a plus de vocabulaire et s’exprime mieux et avec plus de nuances que la grande majorité de nos Québécois adultes et francophones de souche. Ayoye !
Je m’insurge contre les propos tenus par Gérard Bouchard, lorsqu’il dit : « même si la mondialisation représente une menace sans précédent pour le fait français au Québec, tourner le dos à l’anglais serait impropre, voire «criminel», estime l’historien et sociologue Gérard Bouchard en entrevue au Devoir. »
Source : http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/317899/gerard-bouchard-au-devoir-tourner-le-dos-a-l-anglais-serait-criminel
La mondialisation ne me semble pas la plus grande menace, elle vient d’ici même de l’intérieur, en triturant les lois et les acquis culturels suivant les longues bagarres pour la reconnaissance du français. J’y reviendrai un peu plus bas à la question de la mondialisation et des politiques véritablement criminelles qu’on y retrouve parfois.
Ce qui est criminel, pour reprendre les propos de Monsieur Bouchard, c’est justement de tenir le discours qu’il a sans égard aux arguments avancés ici par Madame Legault. En effet, l’anglais se porte plutôt bien.
Dans l’approche du gouvernement Charest supportée par Monsieur Bouchard, il y a un deux poids deux mesures, car on ne propose pas aux anglophones un programme de 6 mois intensifs en français. Si nous tentions de le faire, les invectives seraient évidentes.
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En fait, six mois intensifs de français seraient un très beau cadeau pour aider à régler des lacunes de base. La maîtrise d’une langue aide généralement l’apprentissage de toutes les autres matières, car c’est avec les mots qu’on acquiert les concepts, et c’est avec les mots qu’on s’exprime.
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Je me méfie de tout programme d’immersion de 6 mois. Ce qui à mon sens ne favoriserait que la mémoire à court terme. Certains spécialistes mentionnent que ça prend 5000 heures d’apprentissage pour maîtriser une langue. L’apprentissage de l’anglais peut très bien se faire du primaire jusqu’à la fin du secondaire, en l’intégrant à des périodes comme ça s’est toujours fait.
Je m’inquiète de trouver dans plusieurs textes d’étudiants du secondaire, du collégial et parfois universitaire, des fautes où on utilise indistinctement : sait, c’est, ces, ses, et à ou a, et encore sa ou ça, etc. Incroyable! Je pense que nous devrions collectivement nous attaquer à ces lacunes de base avant de nous attaquer intensivement à l’anglais.
Notre survie à travers la mondialisation ne me semble pas dépendre de l’unique apprentissage de l’anglais, ce qui serait trop réducteur et occulterait une tout autre réalité, car voyez-vous, même aux États-Unis très majoritairement anglophones, lors de la crise 2008-2009, plus de 50 millions de personnes ont eu recours aux banques alimentaires pour survivre, en raison des stratégies mafieuses des banques telles que Goldman Sachs, et plusieurs autres. Je sais, le problème est plus large que ça, mais on doit tout de même le mettre en relief.
La mondialisation néolibérale a créé des problèmes systémiques auxquels nous devrons sérieusement nous arrêter, soit démonter la logique frauduleuse que les marchés laissés libres à eux-mêmes, sans régulation, s’auto équilibrent pour le bien de tous. Nous devrons aussi revoir les préceptes de la trilogie néolibérale de feu Friedman qui prônait la dérégulation, la privatisation et la réduction des dépenses publiques. C’est très d’actualité! Voilà la vraie nature du problème avec la mondialisation : le saccage des ressources et des cultures sans discernement pour les poches de quelques élites seulement. Ce qui s’est passé avec les gaz de schiste me semble être un bel exemple de libéralisme sauvage.
Ce saccage se fait aussi au niveau de la gouvernance politique réduite à sa plus simple expression, où les gouvernements ressemblent davantage à des corporations privées qu’à des organismes se préoccupant du bien commun au sens où Stiglitz le définit, soit l’efficacité de l’économie et s’assurer que les plus pauvres aient l’essentiel pour survivre.
La mondialisation cherche l’uniformisation, car c’est plus économique au niveau des leviers d’exploitation. Lorsqu’une culture de la richesse matérielle est dominante, telle celle des États-Unis, les transferts linguistiques se font presque instantanément à travers la consommation et l’importation des technologies. C’est un dilemme auquel toutes les populations de la planète font face. Le style de vie à succès états-uniens, en apparence seulement, est si bien vendu que plusieurs jeunes générations perdent de vue les richesses collectives dont elles sont issues, aveuglées par le mirage du succès associé au pouvoir d’achat et de la consommation de masse. Je dis en apparence, car nous devions tous consulter ce qui suit, portant sur Wall Street et la famine dans le monde :
http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23271
Bien que Monsieur Bouchard n’est pas complètement tors sur tous les points, je pense qu’il ne devrait pas trop mêler les cartes.
Le Québec est le seul État ou province dans les deux fédérations américaine ou canadienne dont la langue majoritaire 80% de sa population y compris d’origine ou d’immigration francophone soit de langue française. Tous les autres États ou provinces des É.U et du Canada font de l’anglais la langue d’usage.
Dans cette optique, que le français soit la langue d’usage dans ce Québec distinct, la notion du français langue commune devrait s’imposer.
Sinon, le libre choix maintenu dans les cégeps c’est de vouloir faire du Québec, la seule terre bilingue au monde! En Belgique, en Suisse, dans ces États multinationaux, la langue d’enseignement c’est celle des républiques, des provinces. Un canton en Suisse est à l’image de sa nation qu’elle soit italienne, allemande ou française.
Faudrait pas mêler les affaires ici : Un Québec francophone, parfait mais des Québécois francophones qui peuvent bien se débrouiller en anglais, parfait aussi.
Qui veut tourner le dos à l’anglais ? M. Gérard hallucine.
Le français recule devant l’anglais, c’est un fait incontestable et beaucoup de québécois francophones, à qui on a appris à mépriser la langue qu’ils parlent, la première qu’ils ont apprise de leurs parents et qui se nomme leur langue maternelle, voient dans la possibilité toute théorique de prendre en marche le train d’une autre langue qu’ils croient pouvoir posséder selon des normes reconnues, comme une sorte de rédemption culturelle, soit la possibilité de s’égaler aux citoyens réputés normaux.
C’est en d’autres termes définir par là le complexe du colonisé qui voit dans la langue de celui qui fut colonisateur un facteur d’estime de soi, avec le pouvoir de s’exprimer d’égal à égal avec sa descendance. Certes, des aspects pratico-pratiques indéniables accompagnent ce malaise, mais dépouillées de cet aura, bien des considérations concernant l’apprentissage de l’anglais pour tous prendraient une autre tournure.
Paradoxalement, ce sont ceux qui croyaient le plus à l’avènement progressif et à plus ou moins court terme de la souveraineté du Québec qui misaient le moins sur des aspects coercitifs des lois pour contraindre l’apprentissage du français par les nouveaux arrivants. Lévesque, cet éternel optimiste y était plutôt réticent tandis que Laurin, qui en désespérait peut-être, s’y montrait empressé. L’avènement de la souveraineté aurait évidemment clôt la discussion puisque le français se serait imposé de lui-même. Mais avec cet horizon qui recule, force est de mettre en vigueur des mesures qui favoriseraient l’apprentissage du français par la communauté anglophone et par celle des nouveaux arrivants non francophones.
Le problème du recule de la langue de la majorité au Québec s’arrêtera le jour ou nous formeront une nation a part entière. L’immigrant qui arrive au Québec arrive d’abord dans une province francophone d’un pays majoritairement anglophone. Pour eux ce sont les québécois francophones qui sont MINORITAIRES dans ce pays et un gouvernement du PLQ fera tout son possible pour maintenir cette perception, question de garder pour lui cette clientèle électorale tout simplement compte tenu qu’une majorité de francophones ne votent pas pour eux !
Tant et aussi longtemps que nous serons une province dans un pays qui » endure » le fait français au Québec tout en ayant pratiquement assimilé le reste des francophones du pays le combat pour notre langue sera difficile et même aléatoire ! Lord Durham avait sans doute raison même si son vœu le plus cher se réalisera quelques centaines d’années après sa mort !
Même étant souverainiste j’ai toujours encouragé l’ apprentissage de l’anglais chez mes concitoyens francophones et je me débrouille assez bien dans cette langue mais de grâce ne baissons pas les bras en s’imaginant qu’avec la loi 101 le français n’est plus en danger au Québec. Même pour un nouveau fédéraliste comme Marc Legault la question du français demeure essentielle, c’est tout dire hein ! Je suis aussi très heureux que Madame Josée Legault soit dans le paysage médiatique , une personne qui en connaît beaucoup plus que certains » spécialistes » qui ne demande pas mieux que de banaliser ce recule réel de notre langue au pays de PET Trudeau !
Il y a de quoi s’interroger sur l’appréciation de la langue française au Québec chez le P.M Charest.
La loi de légalisation 115 des écoles passerelles pour procurer le droit à vie à l’enseignement en anglais pour des familles est un signe.
Le projet d’enseignement de l’anglais intensif en sixième année pour les enfants francophones et allophones en est un autre sans contrepartie équivalente pour les enfants anglophones. Lorsqu’on sait que la minorité au Québec est anglophone et que ce sont les enfants anglophones qui devraient subir 6 mois de français intensif afin de s’intégrer…
Remarque: la politique libérale de Charest s’inscrit dans l’idée d’un Canada anglophone qui exige l’adaptation des francophones en tant que minorité canadienne.
Charest, les libéraux, une bonne partie des classes dirigeantes y compris des péquistes par peur électorale, la mouvance Legault en y ajoutant les adéquistes; tous ces gens orientent le Québec français vers un cul de sac.
Il n’est pas impossible que certains soient prêts à accepter que la métropole économique québécoise devienne d’ici au plus tard 13 ans, une ville majoritairement anglophone coupant le Québec en deux. De l’Outaouais jusqu’à la ligne parallèle Trois Rivières et Drummondville, le Québec deviendrait progressivement anglophone. Le Québec français subsistant s’organisant alors autour de sa capitale, devenue la métropole de la francophonie québécoise. À ce moment, Québec redeviendrait nationaliste véritablement et on comprend pourquoi. Mais il sera un peu trop tard.
Si le Québec devient coupé en deux, il connaîtra le sort de la Flandre dans la Belgique qui voit sa métropole Bruxelles sur son territoire lui échapper puisque Bruxelles est majoritairement francophone par sa population.
Serons- nous Québécois témoins du suicide de notre propre nation?
Cette question ce n’est même pas du patriotisme obsessionnel ce n’est qu’une volonté de respect de soi même qui s’impose et surtout de pouvoir continuer de vivre, de parler et de penser en français, français spécifiquement québécois ou celui d’Europe.
Le problème avec les autruches c’est qu’elles sont aussi bêtes. Mais revenons à nos moutons. Je ne crois pas que l’enseignement d’une langue seconde au primaire soit le principal problème de notre système d’enseignement. Charest et son parti ont encore choisit ce sujet pour faire une autre diversion. Pendant qu’on discute fort sérieusement sur un problème, quant à moi accessoire, on enlève les projecteurs des autres enjeux beaucoup plus importants : la corruption, le néolibéralisme destructeur ( re: M. Dostaler), la braderie de nos ressources naturelles etc.
Mais si on veut parler de notre système d’enseignement, je suis d’avis que la mesure de Charest passe complètement à côté des vrais problèmes en éducation. Nous aurons beau déblatérer contre les enseignants, leurs mois de vacances, leurs horaires, il n’en reste pas moins que ce sont ces enseignants qui sont dans les écoles avec nos jeunes. Avons-nous une petite idée seulement de comment se sentent les enseignants dans notre société ? Leur motivation professionnelle est-elle en haute ou très basse ? Comment pouvons-nous, comme société, s’assurer qu’elle soit plus élevée ?
Du côté des jeunes maintenant, demandons-nous si notre système d’éducation amène nos jeunes vers une culture de l’excellence. Ont-ils la volonté de se surpasser ?
Je pense que pour ces deux champs de questionnement, les réponses ne sont pas trop positives. Ce serait plutôt le contraire.
Alors, croyons-nous vraiment que c’est par ses mesures que Charest améliorera significativement le tableau, la qualité de notre système éducatif. Personnellement je dis un gros NON. Les mesures proposées et discutées dans cette chronique ne sont que des mesures dilatoires dont le but est d’endormir une partie de la population et occuper en de vaines discussion une autre partie de la même population. Pendant ce temps les vrais questions ne sont pas posées et les vrais problèmes sont enterrés et les autruches ayant la têtes dans le sable ne les voient même pas.
«L’absence de volonté et la lâcheté devant l’action représentent de grands défauts pour les dirigeants alors condamnés à l’impuissance.»
[Jiang Zilong]
Oups !
Évidemment dans mon commentaire précédent je parlais plutôt de François Legault que de Marc Legault !
Quoique le Frère André serait peut-être beaucoup plus utile que nos deux » pilliers » économique Legault et Sirois !
Il faut le faire. Déplorer l’affaiblissement du français à Montréal et au Québec. Traiter ses concitoyens d’Autruches parce qu’ils veulent que leurs enfants apprennent l’anglais. Et gagner sa vie en écrivant en anglais pour le profit d’un quotidien anglophone de Montréal.
M. Pierre Bouchard pose la question : «Serons- nous Québécois témoins du suicide de notre propre nation? »
Oui, si nous continuons d’élire le PLQ, ce que nous ne sommes pas du tout tenus de faire.
Vous avez raison M. Drouin, selon ce qu’on dit, les enseignants se sentent mal mais les infirmières, les docteurs, les douaniers, les journalistes, les policiers et les soldats aussi…genre. Comme le chantait Vigneault : Tout l’monde est malheureux tout l’temps.
Je commence à croire que nous avons trop de temps libres.
M. Paquet, comme à son habitude, en profite pour être déplaisant tout en errant sur les propos de Mme Legault qui ne désignent pas tous ses concitoyens d’autruches mais seulement quelques personnes en autorité. Vous auriez avantage à relire son texte…pas trop rapidement.
Tout à fait entre nous, je vous confie que cette mesure visant à transformer la seconde moitié de sixième année du primaire en immersion anglaise ne deviendra jamais une réalité. Cela n’arrivera pas.
Parce qu’il s’agit d’une approche inappropriée, et de toute façon plutôt impraticable en plusieurs endroits par simple manque d’enseignants qui seraient qualifiés pour y voir.
Et puis, bien que cela ne soit pas en soi une justification rationnelle du pourquoi la mesure ne sera jamais mise en place, c’est qu’elle ne s’avère pas très populaire, à ce qu’il semble… Rien pour aider l’élection ou la réélection d’un politicien.
Ce n’est pas que l’apprentissage de l’anglais langue seconde ne soit pas éminemment désirable. Bien au contraire, cela ne peut que constituer un gros « plus » à plusieurs égards, notamment du côté des arts, de la littérature, de la science, et la liste est longue. Il n’y a vraiment pas que le facteur très réducteur relatif à l' »employabilité » – ici ou à l’autre bout du monde – qui importe.
Apprendre une autre langue, se familiariser avec le « génie » de cette autre langue, c’est s’ouvrir l’esprit sur des richesses que l’on n’aurait jamais possiblement soupçonnées.
Ah… mais l’anglais passe très mal la rampe, et même pas du tout, auprès de certains. C’est la langue des soi-disants « Maîtres ». Et ce serait se comporter en petit « colonisé » que d’aspirer à sa connaissance…
Nul doute qu’il s’agit là d’un argument-massue auprès d’une certaine clientèle. Pouah! La langue du colonisateur!
Je noterai toutefois que, si le vil colonisateur avait plutôt été espagnol ou portuguais, eh bien c’est l’espagnol ou le portuguais qui devrait être notre choix de langue seconde. Mais il se trouve qu’en Amérique du Nord, la langue anglaise est beaucoup plus répandue. Se familiariser avec une langue très majoritaire tout autour de nous, compte tenu de son rayonnement mondial et de son curriculum historique de surcroît, cela ne peut pas trop nuire à l’épanouissement personnel…
Mais je me sens un peu comme Mick Jagger ici, lorsqu’il chante « When you start me up, I never stop, never stop… » – ah! vous voyez? cet apport culturel qui se pointe? – alors je vais tenter de clore ce quasi-interminable commentaire aussi vite que possible.
Donc: la mesure concernant l’enseignement intensif de l’anglais en sixième au primaire est inappropriée car trop tardive. Cela obligerait à faire « difficilement » ce qui aurait pu se faire plus « facilement » si on s’y prenait quelques années plus tôt.
Oui, je sais… Je me répète puisque j’ai déjà émis ce point de vue dans un autre commentaire cette semaine…
Quoi qu’il en soit, ça n’a aucune importance étant donné que la moitié de la sixième en anglais, cela ne se produira pas.
M. Perrier, en plus M. Charest n’a pas l’habitude de tenir ses promesses et, il semble que ça remplacerait l’étude de l’Anglais qui se fait actuellement au primaire en la concentrant au complet en sixième année.
Que le Québec commence, comme se propose de faire la France, à enseigner l’anglais à la maternelle et un peu à chaque année pour qu’à l’arrivée du secondaire, les élèves puissent se débrouiller correctement en anglais et qu’ils possèdent mieux le français que maintenant.
D’une façon ou d’une autre, notre gouvernement va frapper le mur syndical, les journées de relâche, les journées pédagogiques, de plein air, de neige d’heures raccourcies etc.
Comme quoi, Monsieur Bousquet, le fait de ne pas tenir ses promesses pourrait, à l’occasion, avoir du bon…
Monsieur Bousquet semble vraiment avoir une dent contre les profs et mêle tout. Congés, journées pédagogiques, sorties plein-air et enseignement de l’anglais. Vraiment n’importe quoi. Sortez du cliché cher monsieur.
Il est bon pour les individus de savoir une et même plusieurs autres langues mais aucune société, aucune nation, aucun peuple, nulle part au monde, n’est polyglotte. Partout où j’ai voyagé, les gens étudient (de la maternelle à l’université- sinon, ça coûte très cher de la maternelle à l’université-) et peuvent travailler dans LA langue nationale (Ou territoriale) et ces sociétés intègrent ainsi leurs allophones. Tant que la Cour Suprême du peuple « Canadian » (Celui-ci fonctionne en anglais) pourra décider de la langue du peuple québécois, c’est la « louisianisation » de ce dernier qui s’en vient.
Mme Beaupré, est-ce que vous pensez que le français et l’anglais sont bien enseigné au Québec dans notre réseau francophone d’écoles publiques ? Que le nombre d’heures d’enseignement est suffisant ?
Est-ce que vous êtes satisfaite de l’enseignement du français et de l’anglais au Québec ? À qui la faute ? Aux parents ?
Petite histoire.
Lors d’une réunion de famille élargie : grands-parents, enfants, petits-enfants, tous francophones, les petits-enfants étaients tous à une même table, huit places. Pour ne pas être compris des cousins et frères et soeurs qui étaient trop jeunes, les plus vieux, adolescents, parlaient anglais. Ils n’ont pas eu besoin des mesures radicales de M. Charest pour se familiariser avec cette langue. Il est vrai qu’ils vivent dans la région de Montréal, Rive-sud, et que les contacts avec l’anglais sont peut-être fréquents. Je spécule.
Je ne crois pas ce scénario possible à l’extérieur du grand Montréal. Quoique, à Trois-Rivières, dans les années cinquantes, mes soeurs, adolescentes, s’amusaient de la même façon à mes dépends, enfant. Il est donc possible d’apprendre l’anglais au cours des années sans passer par l’immersion proposée par M. Charest.
Comme on l’a affirmé plus haut, il s’agit d’une manoeuvre de diversion, < < a red herring en anglais >>, :-) qui a pour but de nous faire oublier les affaires nébuleuses qui nous préoccupaient, et avec raison.
Hier, on a appris que depuis 20 ans le ministère fédéral du revenu savait qu’il y avait de la corruption au bureau de Montréal et on laissait faire. Il faut ménager les amis : Cinart, la Mafia, qui encore?
Le pouvoir favorise la corruption et le pouvoir absolu favorise la corruption absolue. C’est pourquoi il est bon de faire le ménage régulièrement.
Mme Beaupré, à mon commentaire précédent, s.v.p.lire : bien enseignés à la place de bien enseigné…merci.
Anglicisons nos enfants dès la naissance, bâtard !! Elvis Gratton, Gérard D Laflaque et tous leurs semblables au Québec en seraient ravis. Les parents n’auraient plus la tâche désagréable d’avoir à montrer l’exemple à leurs enfants: aborder en anglais au Québec tout ce qui ne leur apparaît pas « ceinture fléchée », ne pas exiger le service en français des commerçants partout où ils font leurs achats et, néanmoins, continueraient d’encenser et récompenser leur p’tit(e) anglicisé(e) chéri(e) pour ses bonnes notes obtenues à ses cours d’anglais sans le faire pour de bons résultats obtenus en français. Au Québec le choix à faire n’est pas l’apprentissage ou non de la langue anglaise, le choix est sur l’ouverture ou non sur le monde en apprenant une deuxième langue après l’anglais qui pourrait être la français.
Le ménage, en effet, Monsieur Gingras!
Quoique le traditionnel grand ménage du printemps risque quant à lui d’attendre encore un peu…
Que ce soit à Ottawa ou ici-même au Québec.
(Pour ce qui est de cette abstruse et inopportune idée d’immersion anglaise en sixième, vous savez déjà ce que j’en pense. Natif d’Ottawa, et ayant habité à Hull entre les âges de 3 et 7 ans avant de me retrouver à Montréal, c’est en grande partie dans mon petit carré de sable jouxtant un côté de notre maison familiale, en compagnie de mon petit voisin anglophone, que j’ai appris l’anglais – entre Maman Fonfon et mon disque 78 tours des Chipmunks…)
Si vraiment le français est bien enseigné au Québec, cela m’indique que je suis le roi des cons et que je suis un aveugle pédaglogique et intellectuel.
J’ai enseigné la sociologie pendant 37 ans: 3 ans dans un collège classique (1966 à 1968) et 34 ans dans un cégep. J’ai pris ma retraite en 2003.
Au collège classique j’enseignais à des étudiants et étudiantes des classes de Rhétorique, Philo 1 et Philo 2. C’étaient les trois dernières années du cours classique, lequel durait huit ans (huit années de cours classique après sept années de cours primaire). D’une manière générale les étudiants et étudiantes, à au moins 80%, possédaient de manière assez remarquable la langue français. Évidemment c’était un système «élitiste», mais pas autant qu’on le prétend parfois. Ce qui ne nuisait pas, c’est que les étudiants étudiaient aussi le grec et le latin, c’est que l’enseignement était rigoureux et compétent. Ce qui ne nuisait pas, c’est qu’à l’école primaire, les institutrices et instituteurs, à quelques exceptions près, possédaient très bien la langue française.
À partir de 1967-1968, on a ouvert davantage le système scolaire, ce qui était une nécessité radicale, et on a créé les cégeps, les collèges d’enseignement général et professionnel. C’était là l’une des recommandations du fameux rapport Parent.
Avec les cégeps on a de plus en plus noyé le bébé avec l’eau du bain. Comme on enseignait maintenant au grand nombre plutôt qu’à une minorité, on a diminué constamment les exigences et d »année en année on a vu s’installer une «médiocrité» sans cesse croissante. Le français était de plus en plus enseigné, au primaire, au secondaire et au collégial, d’une manière relâchée. Et il y a eu une progressive détérioration de la langue française et de la capacité d’écrire convenablement.
Et les professeurs qui enseignaient d’autres langues (anglais, espagnol, allemand) étaient de plus en plus déprimés parce qu’ils essayaient de transmettre une langue seconde à des personnes qui, pour au moins 50% d’entre elles, ne connaissaient pas très bien leur langue maternelle, la langue première.
Comme professeur de sociologie j’ai toujours, avec obstination, exigé des travaux assez longs et bien élaborés. Corriger ces travaux devenait de plus en plus décourageant.
Aussi, sans être méchant et sans vouloir blesser qui que ce soit, je dirai que ceux et celles, parmi les élèves, qui voulaient devenir enseignants au niveau primaire étaient, de manière générale et non pas totale, ceux et celles qui commettaient le plus de fautes de français. Sans oublier le fait que ces personnes étaient souvent des élèves pas très intéressés à apprendre.
Un jour une étudiante s’est présentée à mon bureau. Ses notes frôlaient le 59% et elle perdait des points à cause des dizaines de fautes de français qu’elle commettait. Je lui ai demandé ce qu’elle voulait faire et elle m’a répondu qu’elle allait enseigner au primaire. Je lui ai dit qu’enseigner au primaire serait «criminel» si elle ne réussissait pas à améliorer son français. Sa réponse fut à peu près la suivante:
*****«Je vais enseigner au primaire parce que moi, Monsieur, j’aime les enfants. Je vais leur donner beaucoup d’amour et le français, c’est secondaire. D’ailleurs, vous, Monsieur Baribeau, vous devriez nous aimer davantage et être moins sévère.»*****
C’est maintenant un fait reconnu que de nombreuses personnes qui veulent enseigner sont difficilement acceptées à cause de leur quasi-ignorance de la langue française. Mais on finit toujours par en «laisser passer» un certain nombre.
Ici je ne veux pas exagérer. J’ai toujours considéré que les étudiants se subdivisaient en gros en trois sous-groupes: un tiers d’étudiants forts et motivés, un tiers d’étudiants ayant de très sérieuses difficultés et un tiers d’étudiants de calibre intermédiaire (ceux-là, il était possible d’aller les chercher).
J’ai une bonne amie d’origine catalane (et espagnole) qui a commencé à enseigner en même temps que moi et qui a fini par être éminemment lassée d’enseigner l’espagnol à de nombreuses personnes qui ne possédaient même pas leur langue maternelle. Et de nombreux professeurs d’anglais m’ont dit la même chose.
Alors je donne raison à Gilles Bousquet et je pense, respectueusement, que Mme Beaupré est mal informée.
Ce qui est triste, c’est que, pour utiliser un vieux cliché, les enfants sont de véritables éponges linguistiques. Noam Chomsky l’a déjà dit il y a longtemps (et de nombreux linguistes l’ont confirmé). Mais les éponges finissent par s’imbiber d’un français médiocre lorsque la langue est mal enseignée, enseignée par des personnes qui ne la connaissent pas, qui ne l’aiment pas.
J’ai un ami qui vit près de Barcelone depuis presque 40 ans. C’est un Québécois. Son père était anglophone et sa mère francophone. Il a épousé une catalane (et espagnole).
Dès l’âge de huit ans (elle est maintenant dans la trentaine), leur fille, Aina, parlait le catalan (langue première), l’espagnol, le français et l’anglais. Un jour j’étais chez ces amis, près de Barcelone. Aina avait neuf ans et elle parlait beaucoup. Nous avons eu une longue conversation en français et tout à coup elle s’est arrêtée et m’a demandé dans quelle langue nous venions de parler. Elle avait parlé un français presque impeccable mais il lui arrivait de ne plus trop savoir dans quel circuit linguistique elle venait de causer. Je trouve cela drôle et émouvant.
Alors, je me tais et je vais revoir mon texte pour vérifier les fautes de français ou les coquilles malheureuses.
Je rappelle que Gilles Bousquet a tout à fait raison.
JSB
Merci bien pour votre bon mot, M. Baribeau. Vous avez bien raison dans votre commentaire.
Merci beaucoup, Monsieur Baribeau, de partager avec nous vos expériences tellement révélatrices de notre « devenu », si j’ose ainsi qualifier notre situation présente.
Moi-même, je me suis « tapé » un cours classique au collège de St-Laurent au cours des années soixante. Avec les pères de Sainte-Croix.
Pas facile. Beaucoup de travail. Par contre, l’étude du latin, toutes ces analyses détestables et des tas de versions et de thèmes, m’auront finalement permis de mieux maîtriser le français – ainsi que la lecture des « Bob Morane »… (Faut bien s’amuser un peu, non?)
Espérons tout de même que, malgré la médiocrité ambiante qui empoisonne notre belle langue française, et qui rejette trop souvent le blâme sur la langue anglaise pour se justifier (maladroitement et injustement), qu’un peu de « vraie » fierté reverra le jour ici à l’égard du français de mon auteur préféré Charles Baudelaire – dont je possède depuis des années tout ce que ce poète remarquable a écrit, tant ses oeuvres complètes que ses superbes traductions de Poe, sans oublier deux tomes de ses correspondances. Le tout aux Éditions de La Pléiade.
Un jour, quelqu’un remettra les pendules à l’heure – peut-être. (Entre-temps, c’est nous qui aurons à les remettre à l’heure avancée cette fin de semaine, si j’ai bien compris…)
À Gilles Bousquet,
Les flatteries et autres auto-congratulations n’ont jamais poussé les citoyens ou un peuple vers l’effort, la rigueur et le succès.
À voir où vont les commentaires, pas seulement de ceux que leurs opinions déclarées relient au parti au pouvoir, il est clair que les remarques du sociologue Guy Rocher concernant les francophones du Québec, telles qu’elles se dégagent du recueil de ses entretiens avec son petit-fils, prennent toute leur signification. En conclusion, il faisait remarquer que deux catégories de francophones habitent maintenant le Québec : ceux des régions de Montréal et de l’Outaouais d’une part, et ceux des autres régions du Québec d’autre part. Les premiers sont souvent bilingues, parce qu’en contact journalier avec des locuteurs anglophones ayant à cœur de montrer le statut dominant de l’anglais, même si ce n’est pas leur première langue, et les seconds n’ayant à peu près pas de contacts avec ces locuteurs anglophones puisque les allophones qui habitent ces régions parlent français pour la plupart.
Jusque là, rien de neuf à ce que tout un chacun est à même de constater sans qu’il soit besoin d’une enquête pour le montrer. Mais ce qui échappe encore à plusieurs, ce sont les scénarios du futur qui s’inscrivent dans cette tendance. Un premier scénario qui est prévisible est que cela finira par créer deux catégories de citoyens, dans la mesure où un quelconque gouvernement central, profitant de la brèche ainsi créée et fort de la collaboration de son homologue provincial, décide de brasser les cartes en faisant en sorte que le territoire montréalais et de l’Outaouais deviennent territoires bilingues avec le libre choix de la langue d’enseignement pour tous. Ce droit serait aussi étendu au reste des habitants du territoire, mais les facteurs sociologiques dominants finissant par faire de l’anglais la langue encore plus dominante des territoires déjà bilingues, le français s’y trouverait avec le même statut qu’il a hors Québec, donc en voie de disparition rapide. Puis le temps passant, pourquoi le gouvernement central ne déciderait-il pas de regrouper sur un même territoire administratif les personnes apparentées entre elles et de faire de la région montréalaise et du territoire à l’ouest de celui-ci un appendice, puis une constituante du territoire ontarien. Quant à la capitale nationale de ce nouvel état fédéral, elle comprendrait évidemment aussi la région de Gatineau.
Par ailleurs, Québec devenu capitale de rien du tout, pour ne pas être en reste intensifierait les campagnes de bilinguisation massive afin de pouvoir un jour s’adjoindre à ce nouveau territoire linguistique. Quant aux autres, ceux des régions à l’est de Québec, il ne leur resterait qu’à espérer une intégration au territoire du Nouveau Brunswick, certaines de leurs localités, telle New Carlisle, où paraîtrait-il un certain René Lévesque natif de cette localité aurait eu un jour le rêve que le Québec pourrait former un territoire pour tous les francophones, étant depuis longtemps déjà anglophones. Les Acadiens de souche pousseraient un soupir d’aise en pensant qu’ils ne sont plus les seuls à avoir subi une déportation puisque bon nombre de québécois francophones les suivraient maintenant dans leur exil rapatrié…
M. Audet, les Québécois se doivent d’être bilingues sans s’angliciser.
Bilingues pour mieux communiquer et pouvoir, à l’occasion, saisir ce qui se dit sur 98 % des postes de télé et de radio que nous recevons au Québec et voyer dans le ROC et aux États-Unis, full-anglophones.
Par contre, nous devons exiger le français, langue de travail, partout au Québec et demander d’être servis en français, partout au Québec.
Devenir bilingue dans un Québec, devenu très francophone, qui se situe dans une mer de 98 % d’anglophones. That’s the answer.
M. Audet, j’ai écrit : voyer dans le ROC et aux États-Unis, full-anglophones. Ça devrait être : voyager dans le ROC et aux États-Unis, full-anglophones…S’cusez.
@ Gilles Bousquet
Vous semblez tellement préoccupé par la nécessité de l’anglicisation de tout ce qui est sur deux pattes au Québec. Pourquoi tenez-vous tant à l’obligation d’être aussi anglo que franco chez tous et toutes ? Que faites-vous du droit de choisir pour chacun(e) d’apprendre ou pas l’anglais ? Pouvez-vous seulement imaginer qu’un être humain peut être pleinement sinon encore plus heureux que vous sans apprendre la langue de votre maître ? Comment qualifier cette mentalité chez certains qui veulent imposer à tout prix à une collectivité entière une langue étrangère soit-elle anglaise ou autre ? Prétendez-vous avoir reçu un message divin ma foi ?
Notre résistance est passée de race canadienne-française à simple québécoise.
Toutes les luttes des Canadiens français, depuis la conquête, l’ont été au nom de la race, la race canadienne puis la race canadienne-française quand les Anglais ont commencé à se nommer Canadian. Tout doucement, depuis environ 1976, nous sommes passés de Canadiens-français à Québécois, de nation ethnique « la race canadienne-française » à nation civique « la nation québécoise incluant francophones, anglophones et allophones ».
Nous sommes passés majoritairement, de Canadiens-français pratiquants catholiques à Québécois non-pratiquants. Finie la race pratique, finie la religion pratiquée !
Au Québec, nous avons bien conservé notre langue française et adopté comme emblèmes, le drapeau, fleurdelisé l’iris versicolore, le bouleau jaune et le harfang des neiges mais il nous manque encore un hymne national et d’autres signes d’identité manifeste comme l’adoption de signes extérieurs vestimentaires qui pourraient bien être des versions plus pratiques et adaptés au goût des modes du jour de la pièce de vêtements la plus célèbre de nos ancêtres : La ceinture fléchée, le fléché qui pourrait être porté, de façon plus pratique, en foulards, cravates, brassards, serres-tête ou simples ceintures plus étroites, un peu comme les Écossais avec leurs plaids « mais pas en jupes dans notre cas ». Nos industriels de la mode pourraient nous accompagner dans un tel projet. Des porteurs célèbres de la ceinture fléchée : Félix Leclerc (enterré avec sa ceinture fléchée), Loco Locass, Bonhomme Carnaval et Louis Riel.
Comme les religions, les nations ont besoin de signes extérieurs intéressants et de rites pour resserrer les rangs de leurs membres.
À son congrès de la fin de semaine du 16 avril prochain, le PQ a l’intention de soulever la question de l’adoption éventuelle d’un hymne national québécois,
L’anglais en 6e année: un autre lapin sorti d’un chapeau ou un autre sapin qu’on doit se faire passer de nouveau.
La langue française recule à Montréal. La Loi 101 est toujours en état de siège pendant qu’on permet à des parents de s’acheter un droit constitutionnel pour contourner une disposition pourtant déjà appuyée les deux partis principaux de l’Assemblée nationale. Pendant ce temps, donc, où notre langue se fragilise, s’effrite et vacille sous les coups de butoir répétés dans ce contexte de culture anglo-américaine envahissante, on nous improvise une belle petite mesure qui devrait apporter un joyeux fouillis sur le plan logistique et un coup d’assommoir supplémentaire pour la langue de chez nous.
Actuellement, on a déjà du mal à trouver le nombre nécessaire d’enseignants pour dispenser les cours d’anglais normalement prévus aux différents programmes. Juste cela nous montre tout le degré d’improvisation de la mesure. Nous allons assister à une véritable tragi-comédie. Et ce n,est pas parce qu’on va rire que ça va être drôle.
À Montréal, la langue française se porte mal. Elle a besoin d’une bonne cure. Je crois qu’on peut même affirmer qu’on est pas très loin des soins intensifs. Cette mesure est complètement superflue dans la «province» déjà la plus bilingue du Canada. De plus, quand on voit le niveau de la qualité du français quand les élèves arrivent au secondaire, on ne peut qu’être horrifié et profondément inquiet d’une telle mesure. La Loi 101 a été une bonne loi. Il faut bien dire «a été» parce qu’elle n’est plus l’ombre d’elle-même. Elle est presque complètement édentée à l’heure actuelle et, se fier sur elle pour la défense de notre langue, c’est s’endormir dans une bien fausse sécurité. Ce n’est pas une loi en lambeaux qui va permettre à notre langue d’affirmer résolument notre différence et notre volonté de survivre comme culture en Amérique du Nord.
La tendance est lourde et le redressement demandera une énergie dont nous ne sommes peut-être plus capables. Il faudra de la vigilance et de l’audace, pas des cataplasmes sur une jambe de bois. Tant que nous aurons honte de nous regarder dans le miroir en défendant notre langue, tant que nous aurons peur de nous affirmer par des mesures concrètes, tant que nos gouvernants trouveront oppressive la moindre mesure qui vise à assurer un futur décent à notre langue et tant que collectivement, nous ne serons pas nous-même plus préoccupés par l’urgence de la situation, ce mode d’expression qui fut notre marque depuis si longtemps ira de déliquescence en déliquescence.
Ah oui, il nous restera toujours nos beaux tableaux intelligents, une autre belle mesure improvisée, pour qu’on nous montre de façon bien concrète, «live and in colour» que, finalement, nous aurons peut-être été quelque chose comme un «grand flop».
Confondre « anglicisation » et apprentissage de l’anglais langue seconde est assez… hum, comment dire… sidérant.
Et tout ramener ça à une affaire de langue « de votre maître », c’est faire l’éloquente démonstration d’un manque total de compréhension de la réalité. Refuser, en raison possiblement de principes étroits, de bien saisir les enjeux réels de notre société québécoise actuelle.
Nous sommes « Maîtres chez nous », comme le clamait si justement notre ancien premier ministre Jean Lesage. À nous de veiller à nous préparer le meilleur des avenirs possibles. En chérissant notre belle langue française, et aussi en apprivoisant au meilleur de nos capacités cette langue anglaise capable de nous ouvrir plein de portes mondialement.
Mais je raconte certainement des bêtises…
Ne pas me rendre pleinement compte que l’apprentissage de cette langue seconde qu’est l’anglais serait nous jeter pieds et poings liés à ce colonisateur détestable canado-américano-britannique est à coup sûr une tare impardonnable chez moi. De toute évidence, je suis un irrécupérable borné.
Et pourtant, je persiste à dire que si le bon français, le meilleur français possible, serait très bienvenu afin de bien asseoir la bonne continuation de notre nation québécoise, une bonne connaissance de l’anglais nous serait à tous formidablement utile – et probablement, même, indispensable.
(À moins que l’on préfère apprendre l’urdu, le japonais, le chinois et allez-donc-savoir-quoi-encore. En autant que l’on soit ignorant de l’anglais, cette vile langue des « Maîtres »…)
Ouf… Il y a des membres ici qui font suer…
Cher Monsieur Baribeau,
Toujours aussi plaisant de vous lire.
Malheureusement, je dois souscrire à vos dires sur la réduction de la qualité de la langue exigée. J’ai un neveu qui enseigne les sciences politiques au CEGEP, et lors de la première année, il y a de cela plusieurs années, le directeurs l’a sommé de bonnifier les notes de ses étudiants car trop échouaient. :-(
Ma femme et moi regardons l’émission l’Union fait la force. Presque tous les jours on accepte comme réponses des approximations. Je me dis toujours que en France ces réponses seraient rejetées. Ce n’est qu’un jeu, mais tellement symptomatique de notre époque.
Je ne peux aussi que souscrire aux propos au sujet de l’Outaouais. Une société à part. Différente du reste du Québec. N’étant pas originaire de la région, je vis l’inverse de ce que vie notre ami M. Perrier, j’ai entendu des indigènes anglophones s’étonner de ma différence percectible à leurs yeux, oreilles. Je n’en étais pas conscient moi-même, étant dans le bain, mais plusieurs m’en ont fait la remarque. Je leur ai expliqué que je n’étais pas de la région mais un importé, comme j’aime à dire. :-)
Ici aussi, les indigènes s’adressent en anglais à tous ceux qui ne sont pas, en apparence, des francophones. Mon épouse, Péruvienne, se fait aborder en anglais systématiquement. Même après avoir été informé qu’elle ne parle pas encore anglais, sa quatrième langue, les gens persistent à lui parler anglais. Ils finissent par comprendre.
Cela me fait penser au sketch de Beyon The Fringe où un pianiste Russe qui ne parle pas anglais se fait aborder par un anglais désirant converser avec lui. Un copain l’informe que le pianiste ne parle pas anglais. Il lui recommande de parler plus fort. (Peter Cook, Dudley Moore) Spectacle hillarant. Ancêtres de Monty Python. :-)
Oui, l’anglais c’est beau, c’est enrichissant à plus d’un titre, mais c’est menaçant si mal fréquenté. J’ai failli y passer. Il parraît qu’être bilingue retarde, ralenti la maladie de Hal Zeimer. :-) A ne pas fréquenter celui-là.
@ Claude Perrier
« Saisir les enjeux réels de la société québécoise actuelle » en relation avec la situation linguistique du Québec, cet exercice n’est pas plus compliqué à faire que ce l’est pour tout autre pays dans le monde politiquement, économiquement, socialement et culturellement comparable au Québec.
Nommez-moi un seul pays qui a cette obsession collective continuelle comme au Québec, une psychose nationale chronique martelant sans cesse depuis des générations une volonté aliénante de l’apprentissage d’un langue étrangère pour tout ce qui a deux pattes sur son territoire ?
Monsieur Bousquet
Voyez-vous, j’ai voyagé beaucoup plus loin que cette mer, un peu tarie par les temps qui courent, que vous qualifiez de « full-anglophone ». Je l’ai fait autant vers le sud de la dite mer, jusqu’en Amérique du sud. Je l’ai également dépassée sur l’Ouest, m’obligeant cette fois à traverser une mer plus vaste que la dite mer, ainsi que vers l’Est avec encore une autre mer plus vaste pour y parvenir.
Cela m’a permis entre autres choses, de constater que la dite mer n’est vraiment pas le nombril du monde et que ses rejetons ne sont pas parmi les mieux accueillis lorsqu’ils s’éloignent des rivages de la dite mer. Mais peut-être bien que la dite mer est le refuge préféré des autruches. Pourtant non, c’est dans une autre contrée qu’elles vivent celles-là. Mais bon, on ne peut pas tout savoir.
L’anglais n’est pas une langue étrangère. Certaines personnes n’aimeront pas ce constat, mais cela demeure la réalité.
M. Gascon, je ne préconise pas l’apprentissage de l’anglais obligatoire, les étudiants québécois francophones qui ne voudraient pas apprendre l’anglais, par principe ou autrement, serait exemptés totalement si autorisés par leurs parents. Ils pourraient faire, dans un local séparé, un peu de macramé, en attendant, ce qui est fort utile pour tenir les pots de fleurs au plafond ou d’autres travaux manuels aussi importants.
Le bilingusme serait totalement optionnel et gratuit.
Alors M. Audet, grand voyageur, notre mer de 98 % d’Anglophones et, en fait, une mer sur la terre des États-Unis et du Canada itou.
Ceux qui sont contre l’apprentissage de l’anglais, ce qui est totalement leur droit, écrivent qu’il y a plus de Chinois qui parlent le chinois que d’Anglos qui parlent anglais. Peut-être, fort bien, mais ma télé et mon clavier d’ordinateur ne sont pas préparés pour pratiquer cette langue là avec ses petits dessins en écriture chinoise, pour moi, c’est plus chinois que l’anglais.
Parmi tous les participants d’allégeance souverainiste sur ce blogue vous semblez être le seul fan de Lucien Bouchard et cela transpire dans vos commentaires !
Comme le grand Lulu vous semblez être assez frileux quand vient le temps de défendre les intérêts et surtout la fragilité de la langue française en Amérique du Nord. Même devant les statistiques que nous donne Madame Legault sur le bilinguisme chez les francophones votre obsession de l’ apprentissage de l’anglais commence à donner dans la compulsion ! Je ne connais pas beaucoup de souverainistes crédible et sensé qui souhaitent un Québec souverain dont la majorité des citoyens seraient unilingues et paranoïaques.
Votre penchant pour notre Lulu –Lucide me laisse songeur. Ce type s’apprête à nous mentir en pleine face pour servir la main qui le nourrit , l’ industrie gazière, ce type a pratiquement mis le système de santé et l’économie du Québec dans la mer…..de par son obsession du déficit zéro et comme vous il semble entretenir un préjugé défavorable aux travailleurs syndiqués !
M. Asselin adresse son dernier commentaire à qui ?
Je suis né dans un hôpital de Hull en 1943. J’ai vécu à Gatineau (le vieux Gatineau) de 1943 à 1963. SPEAK WHITE est un poème qui me touche car il m’est arrivé, surtout à Ottawa de me faire dire de «parler blanc, de ne pas parler « nègre »». Quand j’avais neuf ou dix ans j’avais accompagné mon père à Ottawa. Il était mécanicien et garagiste et il allait chercher des pièces de «char». Il m’a demandé de faire une petite course, Bank Street, à Ottawa. Le commerçant m’a hurlé de SPEAK WHITE! Je ne saisissais pas le sens de ce CRI. Mon père m’a expliqué.
Remarquez que Michèle Lalonde reconnaît certains «mérites» aux Anglais. MAIS après les quelques fleurs il y a le pot et le pot est de dimension impressionnante.
On peut dans Google, écouter diverses versions du poème. C’est bouleversant.
Crisse que je hais la ville d’Ottawa! Et pourtant j’ai travaillé à Ottawa à de nombreuses reprises.
JSB
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Speak white
il est si beau de vous entendre
parler de Paradise Lost
ou du profil gracieux et anonyme qui tremble
dans les sonnets de Shakespeare
nous sommes un peuple inculte et bègue
mais ne sommes pas sourds au génie d’une langue
parlez avec l’accent de Milton et Byron et Shelley et
Keats
speak white
et pardonnez-nous de n’avoir pour réponse
que les chants rauques de nos ancêtres
et le chagrin de Nelligan
speak white
parlez de chose et d’autres
parlez-nous de la Grande Charte
ou du monument de Lincoln
du charme gris de la Tamise
De l’eau rose du Potomac
parlez-nous de vos traditions
nous sommes un peuple peu brillant
mais fort capable d’apprécier
toute l’importance des crumpets
ou du Boston Tea Party
mais quand vous really speak white
quand vous get down to brass tacks
pour parler du gracious living
et parler du standard de vie
et de la Grande Société
un peu plus fort alors speak white
haussez vos voix de contremaîtres
nous sommes un peu dur d’oreille
nous vivons trop près des machines
et n’entendons que notre souffle au-dessus des outils
speak white and loud
qu’on vous entende
de Saint-Henri à Saint-Domingue
oui quelle admirable langue
pour embaucher
donner des ordres
fixer l’heure de la mort à l’ouvrage
et de la pause qui rafraîchit
et ravigote le dollar
speak white
tell us that God is a great big shot
and that we’re paid to trust him
speak white
c’est une langue riche
pour acheter
mais pour se vendre
mais pour se vendre à perte d’âme
mais pour se vendre
ah! speak white
big deal
mais pour vous dire
l’éternité d’un jour de grève
pour raconter
une vie de peuple-concierge
mais pour rentrer chez-nous le soir
à l’heure où le soleil s’en vient crever au dessus des ruelles
mais pour vous dire oui que le soleil se couche oui
chaque jour de nos vies à l’est de vos empires
rien ne vaut une langue à jurons
notre parlure pas très propre
tachée de cambouis et d’huile
speak white
soyez à l’aise dans vos mots
nous sommes un peuple rancunier
mais ne reprochons à personne
d’avoir le monopole
de la correction de langage
dans la langue douce de Shakespeare
avec l’accent de Longfellow
parlez un français pur et atrocement blanc
comme au Viet-Nam au Congo
parlez un allemand impeccable
une étoile jaune entre les dents
parlez russe parlez rappel à l’ordre parlez répression
speak white
c’est une langue universelle
nous sommes nés pour la comprendre
avec ses mots lacrymogènes
avec ses mots matraques
speak white
tell us again about Freedom and Democracy
nous savons que liberté est un mot noir
comme la misère est nègre
et comme le sang se mêle à la poussière des rues d’Alger ou de Little Rock
speak white
de Westminster à Washington relayez-vous
speak white comme à Wall Street
white comme à Watts
be civilized
et comprenez notre parler de circonstance
quand vous nous demandez poliment
how do you do
et nous entendes vous répondre
we’re doing all right
we’re doing fine
We
are not alone
nous savons
que nous ne sommes pas seuls.
Michèle Lalonde
Speak white
M. Baribeau, pour un Anglo de l’Ontario, un Canadien qui parle français est comme un Esquimau qui s’adresserait à nous en inuktitut.
Nous sommes, peur eux, un genre de réserve de têtes dures qui ne veulent pas trop apprendre l’anglais, langue qu’il considère universelle, qui vient directement de Dieu, ce qui fait de nous, des révolutionnaires entêtés qui voudraient leur entrer une langue étrangère et étrange, de force, dans la gorge. Même sentiment dans les autres provinces canadiennes.
Monsieur Bousquet
Ne faites pas semblant de ne pas comprendre que le refus du bilinguisme intégral pour tous n’est pas synonyme du refus de l’apprentissage d’une langue seconde. Cet apprentissage pour être normal, devrait ressembler à ce que les citoyens de petits pays, dont la population se rapproche du nôtre, font pour l’apprentissage de l’anglais langue seconde. Par exemple, demandons-nous comment les Danois, les Norvégiens, les Suédois ou les Finlandais font pour cela. Ou encore, pour ceux que la proximité de la mer inquiète, pensons à l’exemple des lettons par exemple. Passerait-il par l’esprit d’un quelconque citoyen de ce pays de proposer aux siens l’apprentissage intégral du russe sous prétexte que la mer russe les entoure et que des locuteurs russophones y ont fait la pluie et le beau temps durant longtemps.
Ce qui n’est pas chinois du tout et facile à comprendre dans ce que je dis, c’est que jusqu’à preuves du contraire, par exemple lorsque les Canadiens demanderont par référendum leur inclusion comme un autre État dans la fédération étasunienne, c’est que nous ne faisons pas partie de la mer dont vous parlez. Donc, même pour des fédéralistes, cette mer n’existe pas, surtout si ce sont des citoyens d’une autre mer qui la regarde, celle des citoyens majoritairement francophones du Québec. Seuls parmi ces derniers la considéreront comme une mer ceux que le milieu des affaires obnubile au point de prêcher le bilinguisme intégral pour tous, ce qui est fort différent de l’apprentissage normal de l’anglais avec les références des pays que je donne en exemple.
Persister à proposer un bilinguisme intégral pour tous ne peut donc qu’être le fait des laudateurs du parti libéral et consorts. Pour eux, la souveraineté du Québec est une aberration et ils renient même sa souveraineté culturelle. Leur modèle implicite est l’image subliminale de notre PM, un bilingue type s’il en est un, ou alors le PET de tous leurs exemples. Par ailleurs, il n’est pas rare d’entendre ces mêmes argumenteurs pester contre toute forme de syndicalisme dans la mesure ou cette organisation sociale n’est pas à la botte du milieu des affaires qui est leur seul point de référence. Bref, ces arguments et ceux qui les défendent n’ont rien à voir avec un quelconque parti souverainiste. Ce sont des libéraux, des adéquistes ou des partisans non déclarés de la droite transfuge des lululistes et des legaultchistes.
Voici, de nouveau, M. Audet, ce que je souhaite : Un Québec full-francophone et la possibilité pour tous les Québécois d’apprendre solidement et correctement, le français et l’anglais à l’école, à compter de la maternelle, si possible afin de faire de nous, Québécois francophones, des êtres polyvalents, capables d’accueillir les touristes, de mieux jouir de la culture américaine, de faciliter nos voyages et d’être ne mesure d’apprécier le 98 % de postes de télé et de radio qui nous sont transmis dans nos demeures.
Pour ceux qui ont peur de l’anglicisation, si nous devenons trop « bilingues », il s’agirait simplement d’exiger le français langue de travail au Québec, comme je l’ai indiqué plus haut.
Les Bouchard et Charest me semblent faire un détournement de sens. Madame Legault fait bien ressortir que la langue anglaise se porte bien au Québec. C’est le français qui recule. Il n’y a pas péril en la demeure en ce qui concerne la langue anglaise, loin de là.
Lors des deux dernières décennies, suivant les bagarres linguistiques, bon nombre d’anglophones se sont fait un plaisir d’apprendre le français, ayant dépassé le débat linguistique que nous sert actuellement le gouvernement Charest.
Quel est le but recherché, en relançant frauduleusement le problème de l’anglais au Québec? Il y a une inversion malhonnête ici!
Le gouvernement ayant perdu la très grande partie de son intégrité est possiblement en quête de reconnaissance. Le besoin de reconnaissance est un besoin fort existant chez la majorité des gens. Nous avons tous besoin d’être aimés.
Malmené, le clan Charest (John James Charest), consciemment ou inconsciemment chercherait l’amour au niveau des ses racines, son besoin de reconnaissance prendrait le pas sur les acquis linguistiques du Québec.
Bon! Je fais une trêve de psychanalyse à deux cents! Disons que le clan Charest sent la stratégie électorale à plein nez, une manière d’attirer le pouvoir financier anglophone dans sa caisse électorale. À défaut de pouvoir trouver de la reconnaissance ailleurs, on la trouvera dans l’Ouest-De-L’Île de Montréal. Le cerveau de Monsieur Charest, trop indisposé, a besoin de gratification, d’une petite dose de dopamine utilisée en cardiothérapie, ce qui pourrait le prémunir de la crise cardiaque tellement tout va mal autour de lui. Et nous, si ça continue, nous aurons besoin d’aspirines.
Reposons la question : pourquoi relancer actuellement le débat linguistique de cette manière!
On peut aussi chercher à détourner notre attention d’autres dossiers très chauds, sachant d’avance que ce projet de 6 mois d’immersion en anglais dans nos écoles francophones ne passera pas.
Au Danemark, on enseigne l’anglais correctement. Tous les diplômés du secondaires sont capables de parler anglais, langue étrangère, sans difficultés. Les Danois ne se sentent pas menacés par la connaissance de l’anglais car ils ne le parlent qu’avec les touristes.
Ce n’est pas le cas au Québec. Ici, nous avons de nos compatriotes, des centaines de milliers dans la région de Montréal, qui sont anglophones et qui nous offrent l’occasion, souvent malgré nous, de nous servir de cette magnifique langue.
Petite anecdote.
Un jour, un de mes frères qui voyageait beaucoup, a fait la connaissace d’un anglophone de l’ouest qui était convaincu que la Bible avait été écrit en anglais et que Dieu parlait anglais à Moïse. Il était incrédule lorsque mon frère lui parla de la langue hébraïque. Il y a des ignorants partout, même chez-nous, les francophones. Exemple, le maire de Saguenay qui ignore tout de l’histoire du Québec et de laïcité.
La connaissance de l’anglais n’est pas une menace en soi. C’est l’aplaventrisme de nos congénères devant cette culture dominante qui est menaçante. Nous sommes placés dans une situation incorfortable et peu rassurante. Nous n’avons pas le courage de couper le noeud gordien en votant oui à une question simple, et nos politiciens, même du parti séparatiste, n’ont pas eu le courage d’exploiter au maximum les possibilités d’autonomie que nous offre la constitution canadienne.
Aujourd’hui, Mme Marois dit avoir cela au programme. Désormais, dit-elle, le Québec va étirer l’élastique constitutionel au maximum. Je serais bien curieux de voir ça.
< < Pour ceux qui ont peur de l'anglicisation, si nous devenons trop "bilingues", il s'agirait simplement d'exiger le français langue de travail au Québec, comme je l'ai indiqué plus haut. >> M. Bousquet
Je suis bien d’accord avec vous M. Bousquet. Mais…
Pouquoi cela ne se fait-il pas? Pouquoi est-ce si difficle pour les politiciens québécois, peu importe les partis, de mettre en application cette politique?
Dans les autres provinces, l’anglais langue de travaille s’impose automatiquement. Le nombre et la puissance économique des anglophones fait régner la loi naturelle, ipso facto.
Au Québec, dans les PME de moins de 50 employés, le français n’est pas obligatoire. Ni ipso facto, ni imposé par la loi. Pourquoi? Jusques à quand?
Il y a de la pleutrerie dans l’air. C’est là la pierre d’achoppement. Tant que cette pierre-là ne sera pas fracassée, réduite en miettes, nous tergiverserons et nous enfoncerons. Jusqu’à l’extinction? La louisianisation?
@ TOUS
Comment sauver l’anglais ?
On s’étonne que le débat sur le bilinguisme au Québec, qui se gargarise pourtant de mondialisation, ne tienne pas compte de ces grandes tendances internationales pourtant connues.
Christian RIOUX
Le Devoir
vendredi 11 mars 2011
La réunion se tenait dans un quartier excentré de Paris, dans une toute petite rue du 13e arrondissement. Ils devaient être une quarantaine d’universitaires. Depuis deux semaines, les invitations circulaient sur Internet. De quoi allaient donc nous entretenir ces érudits, dont la liste des diplômes pourrait remplir cette chronique ? Tenez-vous bien : de la manière de « sauver l’anglais » !
Pour ces conférenciers, qui n’avaient pourtant pas l’air de sortir de l’asile, l’anglais était bel et bien menacé. Heureusement, ai-je songé, que le Québec était là pour se porter à la défense des langues opprimées, comme vient de le faire notre premier ministre en décrétant bilingue la sixième année du primaire.
Mais nos experts n’entendaient pas à rire. Ils expliquèrent le plus sérieusement du monde que le statut de langue universelle de l’anglais était loin d’être assuré. Selon eux, ce nouvel espéranto commence déjà à être contesté par un certain nombre de langues qui occuperont une place croissante dans les prochaines années. Ce n’est pas un sombre chercheur qui le dit, mais le très respectable British Council. Dans un rapport intitulé The Future of English, David Graddol affirme qu’« au 21e siècle, aucune langue n’occupera plus la position de monopole qu’a atteinte l’anglais à la fin du 20e siècle ». L’arabe, le mandarin, l’espagnol et le hindi ont déjà, dit-il, commencé à contester sa domination.
Qu’on se le tienne pour dit, ceux qui prennent prétexte d’Internet pour prêcher le tout à l’anglais ont une décennie de retard. De 1998 à 2007, la part de l’anglais sur la toile a diminué de 75 à 45 %. Elle ne serait plus que de 30 %, selon Daniel Prado, de l’Union latine. Et ce rééquilibrage va se poursuivre. Encore « prééminent pour quelque temps », l’anglais est destiné à devenir sur Internet « une langue parmi plusieurs », dit le British Council.
L’étroite association de l’anglais aux technologies de l’information n’aura donc été qu’un « phénomène temporaire », poursuivent les auteurs. La domination effrontée de l’anglais pourrait de plus susciter les mêmes réactions que les coupes à blanc ou les pratiques polluantes de la compagnie Shell. Une thèse reprise par le linguiste Nicholas Ostler (The Last Lingua Franca), selon lequel l’affaiblissement de l’hégémonie anglo-américaine et l’accessibilité des nouvelles techniques informatiques favoriseront les langues nationales et accentueront la rivalité entre quelques grandes langues qui pourront prétendre à un rôle international. Le site Portalingua a d’ailleurs créé un indice qui, en intégrant une dizaine de facteurs, permet de mesurer le poids relatif de ces langues dans le monde. Le français s’y classe au second rang, assez loin derrière l’anglais mais juste devant l’espagnol.
La British Academy, qui représente le gratin du monde universitaire britannique, a bien saisi toute l’importance de cette évolution et compris d’où venait la menace. C’est pourquoi elle s’inquiète de l’effondrement dramatique de l’étude des langues secondes en Grande-Bretagne. Une telle régression culturelle est en train de compromettre l’avenir économique du pays, dit-elle.
On s’étonne que le débat sur le bilinguisme au Québec, qui se gargarise pourtant de mondialisation, ne tienne pas compte de ces grandes tendances internationales pourtant connues. Cela pourrait nous inciter, par exemple, à favoriser l’apprentissage de l’espagnol plutôt que de nous acharner à angliciser à outrance un peuple qui est déjà plus bilingue que la plupart des autres. Et cela, sans tenir compte de l’océan anglo-saxon dans lequel baigne déjà le Québec. En d’autres mots, le Québec a un urgent besoin de s’ouvrir à d’autres cultures que l’anglais.
Mais un autre fléau menace aussi l’anglais. Il serait rongé de l’intérieur par le très grand nombre de ses locuteurs qui se contentent de baragouiner une langue appauvrie et bancale de moins de 1500 mots : le « globish ». Pour la philosophe Barbara Cassin, il faut absolument « sauver » l’anglais du « tout-à-l’égout ». Elle estime qu’on ne peut pas considérer les langues comme de simples instruments de communication interchangeables sous peine de sombrer dans la médiocrité.
Cette réflexion rejoint celle du politologue québécois Christian Dufour, qui craint de voir les Québécois se complaire dans la médiocrité en parlant deux langues secondes. Selon la germaniste Astrid Guillaume, il ne suffit pas d’apprendre l’anglais. Il faut aussi restaurer la primauté de la traduction, qui seule garantit le droit de chacun de s’exprimer pleinement dans sa langue et permet de rendre toutes les nuances de la pensée. Certes, il faut apprendre l’anglais, dit-elle, mais pas pour autant un anglais tronqué strictement utilitaire, sans histoire, sans textes, sans littérature et sans culture.
Or, les Québécois n’ont-ils pas justement besoin plus que les autres d’un enseignement de l’anglais qui ne soit ni pavlovien ni utilitaire, mais qui leur permette de saisir que leur propre langue est trop souvent pervertie par le vocabulaire, la syntaxe et les calques de l’anglais ?
On comprend que les partisans du tout à l’anglais se tiennent loin de ces considérations. Ils risqueraient de découvrir qu’ils ont une modernité de retard.
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Voilà une bonne leçon du chroniqueur Christian Rioux qui devrait confondre tous les obsédés psychotiques du bilinguisme « mur à mur » à tout prix aliénant le peuple québécois et réduisant la valeur de sa culture, son histoire et ses institutions.
Cordialement, J-P Gascon
En espérant ne pas trop lasser les participants à ce blogue intéressant qui permet de passionnants débats et des échanges agréables, je vais rapidement raconter mon expérience de garçon d’ascenseur dans les édifices fédéraux d’Ottawa, en 1963 (j’avais alors 19 ans).
À l’époque seuls des anciens combattants et des étudiants pouvaient «conduire» les ascenseurs. Fin mai 1963 nous avons été 52 «recrutés» pour l’été. On avait organisé une session de formation et d’information, dirigée par un Monsieur Pilon, québécois de langue française. Il a demandé si tout le monde pouvait parler l’anglais. Tous ont répondu OUI. Il a demandé si tout le monde pouvait parler le français. Alors 48 recrues ont répondu OUI et quatre ont répondu NON. Réagissant à ce résultat le brave Pilon a annoncé que la séance de quelques heures se ferait en anglais.
J’ai donc travaillé dans divers édifices fédéraux d’Ottawa comme garçon d’ascenseur. J’ai travaillé pendant plusieurs semaines dans le CONFEDERATION BUILDING. Très souvent des «clients» me demandaient «DO YOU SPEAK ENGLISH». Je répondais toujours: «OF COURSE I SPEAK ENGLISH, I AM A FRENCH CANADIAN!». Un jour le patron, un québécois francophone m’a convoqué et m’a annoncé que je serais congédié illico si je continuais à répondre de manière impolie. Un sous-ministre s’était plaint. Comme c’était payant j’ai travaillé pendant encore quelques semaines. Puis j’ai démissionné.
J’ai alors démissionné et je suis allé voyager sur le pouce un peu partout aux États-Unis. Et j’ai eu la chance insigne de rencontrer des gens de Boston qui m’ont invité à aller à Washington pour la grand marche des Noirs états-uniens. Ce qui fait qu’au lieu de me faire «ch…» dans des ascenseurs en devant parler l’anglais, j’ai écouté en direct et en anglais le grand discours de Martin Luther King: I HAVE A DREAM.
J’étais avec un ami, le comédien Guy Thauvette et de braves gens nous avaient aidé à monter une bannière sur laquelle c’était écrit: «FRENCH CANADIANS FOR RACIAL INTEGRATION». Nous avons eu un succès émouvant et chaleureux. À un moment donné un groupe de Canadiens anglais se sont approchés et nous ont dit de détruire notre bannière parce que nous étions tous CANADIANS, sans considération linguistique. Ils se sont montrés agressifs et des dizaines de manifestants nous ont défendus.
Dans toute cette discussion, moi aussi j’ai un rêve. Il faudrait «mettre le paquet» pour transmettre aux jeunes un français de très grande qualité. Une fois que cela serait assuré je pense qu’il faudrait leur apprendre l’anglais et, éventuellement, d’autres langues.
Alors, permettez-moi de terminer ce long texte en criant: «I HAVE A DREAM!».
JSB
M, Gingras demande : «Pourquoi cela ne se fait-il pas? Pourquoi est-ce si difficile pour les politiciens québécois, peu importe les partis, de mettre en application cette politique? « Du français langue de travail ».
Pour des raisons évidentes, le PLQ ne peut pas le faire à cause de sa clientèle anglophone qui ne le prendrait pas. Le PQ est le seul à pouvoir oser le faire, ce qui serait bien plus efficace que de franciser le CEGEP. Est-ce qu’il irait jusqu’à le faire comme il l’a fait pour les entreprises de 50 employés et plus, sous M. Laurin ? Possible et probable.
@ Serge Gingras
Suivez-vous un tant soit peu l’actualité des jugements con-stitutionnels de la Cour suprême du ROC qui torpille la Loi101 depuis 30 ans ? Il faut faire l’effort d’ouvrir les yeux à pour qui veut voir…sans la souveraineté les Québécois ne peuvent assurer la primauté de ses lois adoptées à l’Assemblée nationale peu importe le parti au pouvoir…c’est pourtant pas si difficile à comprendre…Colonie quand tu nous tiens…bâtard!!!
M. Gascon, le français, langue de travail, pour les entreprises québécoises de 50 employés et plus n’a pas été invalidé par notre Cour suprême ni le réseau des écoles francophones pour nos immigrants et francophones, ni sur l’affichage en français.
Si les Québécois ne veulent pas se séparer du ROC en assez grand nombre, faut quand même chercher un autre moyen d’assurer la pérennité du français au Québec. Ça ne sera pas avec la peur de l’anglais ou parce que le Québec n’est pas capable de mieux enseigner le français.
@ Gilles Bousquet
Les fossilisés colonisés sont en voie d’extinction au Québec…le temps joue en faveur de la pleine souveraineté de notre Assemblée nationale et son peuple, n’en déplaise ou pas aux aliénés obsessionnels en déclin.
M. Gascon, il est vrai que les colonisés sont en voie d’extinction au Québec mais je ne vois pas encore d’augmentation du nombre de souverainistes, indépendantistes, séparatistes.
Est-ce que vous voyez un élan d’indépendance du Québec chez nos jeunes ? Chez les riches incluant les commerçants et les industriels ?
Vous voyez un encouragement à la souveraineté quand les sondages indiquent que, si un parti est formé par Messieurs Legault, qui ne croit plus à la souveraineté du Québec et Sirois qui est full-fédéraliste, irait chercher 30 % des votes, ce qui ne laisserait que 24 % de votes au PQ et 8 % à Québec solidaire pour un grand total de 32 % aux partis clairement souverainistes et 78 % aux fédéralistes ?
Mme Marois va devoir tenir ce qui précède en compte dans son approche vers la souveraineté du Québec.
Si vous trouvez qu’il est facile de virer un fédéraliste en souverainiste, tentez donc la chose avec un beau-frère ou un voisin ou un copain de travail. Vous allez saisir tout le problème à réussir du PQ depuis 1970.
Bonjour M. Baribeau, vous m’avez bien fait rire avec votre histoire de garçon d’ascenseur…
Je partage votre rêve
comparto tu sueño
ich teile deinen Traum
Mwen pataje rèv ou
Comparteixo el seu somni
Pour de nombreuses autres traductions en alphabet propre et écoute phonétique:
http://translate.google.com/?hl=fr#fr|hi|je partage ton rêve
Monsieur Gingras
Je conteste votre affirmation à savoir que tous les Danois ayant terminé leur secondaire seraient bilingues. J’ai voyagé dans des petits pays et dans des plus grands et je sais pertinemment qu’en dehors de la sphère touristique, les gens ne sont pas bilingues au sens où nos laudateurs de l’anglais l’entendent. Je suis d’accord avec vous cependant pour dire qu’il y a, dans certains d’entre eux, une plus grande proportion de personnes qui le parlent correctement qu’il y a de francophones a en faire autant, du moins en prenant comme point de comparaison ceux des francophones qui ne sont pas en contact avec des minorités anglophones s’entend. Pour les francophones en contact avec des minorités anglophones, c’est le contraire qui est vrai.
Mais avant que de lapider tous les professeurs du secondaire au Québec, il faudrait tenir compte du fait que les parentés entre langues germaniques sont plus grandes qu’elles ne le sont avec les langues latines, d’où les difficultés, tant pour les anglophones que pour les francophones, d’apprendre correctement l’autre langue, encore plus de devenir bilingue, « fluent », dans les deux langues. Si l’Histoire coloniale avait fait en sorte que ce soit la mer des hispanophones qui soit devenue dominante dans le cirque de la mondialisation, les choses seraient passablement plus faciles pour nous, francophones comme hispanophones.
Cela dit, je suis d’accord pour dire que l’enseignement de l’anglais aux francophones et du français aux anglophones pourrait être meilleur. Mais cela doit se faire en tenant compte de la charge de travail des professeurs déjà aux prises avec des politiques irresponsables concernant l’intégration aux classes régulières d’élèves en difficulté, lesquels pour un bon nombre comptent parmi eux des nouveaux arrivants non francophones qui peinent à s’intégrer, sans parler des enfants de familles monoparentales dont les conditions de vie sont celles des miséreux.
Quand je lis des remarques sur la qualité de la langue qui ne tiennent aucunement compte du contexte social de sa production, le moins que je puis dire est que j’enrage. Il n’y a aucun point de comparaison entre la situation des québécois de souche ou non avant la réforme du système d’enseignement et celle de maintenant. Je suis issu moi aussi de ces collèges classiques et je suis d’autant mieux placé pour leur dénier ce label d’excellence que certains leur prêtent. Avec la philosophie rétrograde qu’y s’y enseignait, sans parler ce cet abrutissement pour apprendre des langues mortes à coup de dictionnaires que personne les ayant fréquentés ne parle d’ailleurs ni correctement, encore moins couramment, même pas ces curés de la messe en latin, ce temps était celui de la noirceur, des vessies prises pour des lanternes, en espérant que leur faible lumière brillerait suffisamment pour éblouir le bon peuple.
Non Monsieur Gingras, je ne crains pas l’anglicisation à la suite d’un apprentissage correct de cette langue, mais je crains beaucoup ceux qui, même sous couvert de souveraineté, voudraient nous empêcher de voir clair dans leur jeu.
Monsieur Gascon,
J’apprécie particulièrement vos interventions documentées et nuancées à souhait!
Merci!
@ Michel Bertrand
Vous prétendez que votre langue, l’anglais, n’est pas une langue étrangère au Québec, ma foi dans quel pays vivez-vous ? Dans le ROC je devine. Lisez donc tous les commentaires de ce blogue; les avez vous déjà lus et ne pouvez peut-être pas les comprendre « because » ils sont écrits dans une langue qui vous est étrangère ?
MARC AUDET souligne, en n’ayant pas tout à fait tort, le côté souvent rétrograde d’une partie de l’enseignement dans les collèges classiques.
Ce côté rétrograde je l’ai vécu et il m’a souvent énervouillé. Mais dans l’ensemble je suis ravi d’avoir fait un cours classique. Les langues dites mortes dont parle Marc Audet sont deux des langues qui sont à la base de la langue française et de plusieurs autres langues. Personnellement (je ne parle pas pour les autres) le latin et le grec m’ont passionné et m’ont servi pour améliorer, autant que faire se peut, mon français, lequel est loin d’être parfait.
Par contre l’insistance dogmatique et permanente sur la religion et sur les cours de religion était éminemment frustrante et choquante.
Parmi les prêtres que j’ai croisés, certains d’entre eux font partie des êtres les plus bornés qu’il m’ait été donné de croiser. Mais certains prêtres-professeurs étaient caractérisés par une érudition étonnante et par une culture profondément stimulante. En gros le cours classique, avec ses aspects rétrogrades et sa discipline exagérée, m’a apporté plus que ce qu’il m’a enlevé. Je préfère être issu du système du cours classique plutôt que du système des cégeps, ce qui ne veut pas dire que les cégeps sont un fiasco absolu. Bien au contraire!
Quoi qu’il en soit notre langue française, comme d’autres langues, subit une déroute parfois désespérante.
Voilà, en gros, ma perception, laquelle est, en tout respect, différente de la vôtre.
AU PLAISIR!
JSB
@Claude Perrier
Je partage profondément votre passion baudelairienne. Et j’aimerais bien que L’INVITATION AU VOYAGE ( je voyage souvent dans les langues) se termine bien. Peut-être pourrons-nous, en toute candeur, proclamer:
Là, tout n’est qu’ordre et beauté,
Luxe, calme et volupté.
JSB
Mon dernier commentaire s’adresse a vous Monsieur Bousquet !
J’ai oublié de le mentionner mais les fans de Lulu-Lucide et d’allégeance souverainiste n’étant pas légion sur ce blogue je crois que vous en aviez quand même une petite idée …….. n’est-ce pas !
Monsieur Baribeau
Je ne voudrais pas inutilement relancer le débat sur les langues, surtout quand elles sont mortes. Nous avons déjà beaucoup à faire avec la nôtre, encore vivante, mais pour combien de temps encore. Par ailleurs, bien que je sache que le latin est la base des langues latines, dont le français, lequel s’en est écarté d’ailleurs le plus, je ne vois pas en quoi le grec puisse en dire autant. Cette langue, le grec ne s’est pas imposée comme langue aux autres langues, parce que ce pays a été dominé par Rome, ce que l’empire anglo-saxon fait à son tour, mais pour combien de temps encore.
Voyez-vous, je crois que le français appris gagne davantage à la fréquentation des grands auteurs de la langue française. Les auteurs qui, à l’époque des collèges classiques, étaient confinés chez les bibliothécaires dans cette zone des livres cachés au plus grand nombre et que l’on nommait l’enfer qui en recelait d’ailleurs de très bons, entre autres auteurs Gide ou Sartre. Je ne parle pas de ces autres auteurs suspicieux dont le nom à lui seul évoquait tout l’enfer.
Quant à votre admiration pour Beaudelaire, elle est partagée. Il est incontestablement un de ceux qui ont su le mieux faire rimer la langue française dans des assonances et des liens à nul autres pareils. Toutefois, sur un autre plan, celui de la sociologie de la littérature qui est mon dada, je constate que son obsession de l’ordre me fatigue un peu. Idem pour le plan surnaturel qui double ses métaphores et qui sont là pour nous faire entrevoir un paradis après nous avoir montré l’enfer de la vie sur terre. Pour évoquer des paradis perdus, je préfère Raimbaud parce que c’est du vert paradis de l’enfance dont il parle. J’ai pour lui aussi des réserves, mais ce sera pour une autres fois.
C’est l’acculturation à l’anglais qui est suicidaire pour le Québec français.
Devenir bilingue, oui; devenir biculturel, non.
Apprendre l’anglais comme langue de communication: oui.
Apprendre l’anglais comme langue d’identification: non.
Le français est menacé au Québec. Le génocide culturel du peuple québécois francophone est en marche, gracieuseté du gouvernement libéral anglophile, avec la collaboration de l’ADQ bi-culturelle et du laxisme bonnententiste des francophones.
Plus de 50% des allophones vont au cégep et à l’université en anglais, et commencent ainsi leur vie sociale et adulte en anglais : la meilleure recette pour qu’ils restent anglophones le reste de leurs jours! Alors, avec 55 000 nouveaux immigrants par année, proportionnellement plus que tout autre pays qui n’est même pas menacé de survie, la tendance est très inquiétante pour le peuple québécois.
OUI au cégep en français pour tous, sauf pour le 8% de vrais anglophones du Québec.
@Marc Audet
Que j’aime votre dernier commentaire sur l’époque du cours Classique !
J’ai toujours pensé qu’une partie ( et non pas la totalité ) des gens qui ont fait leur » classique » se prenaient pour des élites intellectuelles et entretenaient une GIGANTESQUE estime de leur moi-même !
Merci !
Là, vous me faites vivement plaisir, Monsieur Baribeau!
Charles Baudelaire était non seulement un grand poète français, mais aussi un formidable traducteur. Edgar Allan Poe n’aurait jamais mieux été raconté en français n’eut été de la verve de Baudelaire.
Et puis, possiblement ai-je encore mieux aimé mes deux tomes de « Correspondances » de Baudelaire que ses poèmes… Pour leur côté souvent très touchant, peut-être.
Mais, tout compte fait, c’est « Le spleen de Paris » que je chéris le plus.
(Et si vous désirez vous procurer ce qu’il y a de mieux sur ce grand auteur, les volumes de la collection de La Pléiade sont ce qu’il vous faut. Dispendieux, certes, mais valant pleinement le déboursé!)
Trouvez-moi UN SEUL dossier collectif bien géré au Québec… y compris le toit du Stade, le CHUM, l’éducation, la santé, la violence (pas juste au hockey et au volant: partout!) et un tas d’ETC… On veut la fin (et même là: juste de temps en temps), mais jamais les moyens.
John James Charest serait-il le Lord Durham du 21e siècle ?
On se souvient que le gouverneur Lord Durham après les événements de 1837-38 avait suggéré dans son rapport à Londres de rendre service aux Canadiens français d’alors en les assimilant.
Les historiens qui se pencheront sur notre époque pourront-ils dire que John James Charest suit son exemple ? À la lumière de son « règne » à la tête du gouvernement du Québec et surtout de ses récentes décisions, John James Charest pourrait probablement hériter du titre de Lord Durham du 21e siècle.
John James Charest obéit servilement à la Cour Suprême de l’autre nation, le Canada, Cour qui s’inspire de la Charte imposée à la nation québécoise. Il permet aux gens riches de se payer l’accès aux écoles anglophones en passant par des écoles passerelles privées (Loi 115).
Il y a quelques années, il nomme France Boucher comme présidente de l’Office québécois de la langue française (OQLF) et celle-ci cache les recherches démontrant que le français recule à Montréal. En ce début d’année 2011, il la remplace par Louise Marchand qui affirme vouloir diriger l’OQLF sous le signe de la transparence, mais ne voit pas que le français perd du terrain à Montréal.
Il est tout fier d’annoncer la construction du Mc Gill University Health Center, un mégahôpital engouffrant des milliards de dollars pour les 8 % d’anglophones de Montréal, une minorité « gras dur » qui agit en majorité ; des milliards de dollars qui devraient plutôt servir à offrir des services de médecins de famille à l’ensemble de la population des régions. Il finance également les institutions postsecondaires de la minorité anglophone de façon scandaleusement disproportionnée alors que les écoles québécoises francophones manquent de ressources pour contrer le décrochage scolaire.
Il fait en sorte que les jeunes dans les écoles et au cégep ne connaissent pas leur histoire puisqu’elle n’est presque plus enseignée. Il pourra ensuite changer le « Québec, je me souviens » des plaques d’immatriculation par « Quebec, I don’t remember – Québec, je ne me souviens pas », le Québec étant devenue une province bilingue en voie d’assimilation.
Il augmente l’immigration à 50 000 par année, les concentre à Montréal, réduit le nombre de cours de francisation et refuse de mettre sur pied une vraie politique d’accueil et d’intégration des immigrants.
Il envoie son bon ami le « charmeur en chef » Lucien Bouchard dans la mêlée afin de pourfendre la volonté du Parti québécois d’instaurer la loi 101 au cégep alors que 40% des allophones qui ont fait leur école primaire et secondaire en français choisissent ensuite de fréquenter un cégep anglais à un moment charnière de la vie. Se joint aussi à la « meute », le frère Gérard Bouchard qui lui croit que la loi 101 actuelle est bien — et bien suffisante, même si elle a été altérée par plus de 200 amendements de la Cour Suprême. En plus, le frère Gérard persiste à vouloir imposer au peuple ses « accommodements raisonnables », ces « accommodements politico-religieux vraiment pas raisonnables ».
Enfin, dans son discours inaugural, comme principale mesure pour renforcer la loi 101 au Québec, John James Charest annonce que tous les élèves de 6e année vivront six mois d’immersion en anglais, alors que trop souvent leur français est faible, que la plupart des nouveaux Québécois ne parlent pas le français à la maison, que le taux de décrochage scolaire est alarmant au secondaire, notamment à cause de la faiblesse du français et que nous ne sommes que 8 millions de Québécois dans une mer anglophone de 300 millions.
Oui, à la lumière de ses actions, les historiens qui se pencheront sur le « règne » de John James Charest, prime minister of the province of Quebec, y découvriront probablement le Lord Durham des années 2000 !
Et en conclusion, selon moi, pour s’en sortir, il faut mettre le Cap sur l’indépendance .
Texte de Georges Le Gal
Un grand Canadien-français, Sir Wilfrid Laurier 1841-1919, à 11 ans, à l’école anglaise.
Du même âge qu’Adolphe Chapleau et Honoré Mercier, il devint le premier Canadien-français à devenir Premier-ministre du Canada. Il a siégé aux Communes pendant 45 ans dont 15 comme Premier-ministre.
Après la mort de sa mère, quand il avait 11 ans, Laurier a passé deux ans à New Glasgow « qui deviendra Sainte-Sophie » où il fait ses classes en anglais et habite chez une famille irlandaise.
Laurier dira aux Communes en 1916 : « Je suis d’origine française mais, tous les jours de ma vie, je bénis mon père de m’avoir envoyé à l’âge de 11 ans à une école anglaise.
Phénomène rare dans notre histoire politique, il remporta le même succès auprès des auditoires francophone et anglophone. Après un discours sur la question linguistique au Manitoba, le Montréal Star, pourtant de sympathie conservatrice, avait salué le «silver-tongued Laurier», qualificatif qui allait le suivre pour le reste de sa carrière.
La distinction de sa personne, sa haute taille, élancée et gracieuse, la correction de ses manières, le port noble de sa tête, l’expression fine de son visage, l’harmonie de sa voix, la sobriété élégante de son geste, contribuaient largement à l’autorité et au prestige de son éloquence.
Selon l’historien Robert Rumilly, il a «contracté à l’Université McGill, un léger accent anglais, juste assez prononcé pour donner à sa diction, une sorte de cachet personnel qui seyait bien à son genre», « conciliant l’élégance française avec la maîtrise de soi britannique.
@ Et comme je l’écris et le dis aussi depuis une éternité: tant et aussi longtemps que la nomination du président ou de la présidente de l’OQLF ne se fera pas de manière indépendante comme pour le Vérificateur général – soit par un vote des 2/3 des membres de l’Assemblée nationale -, on aura encore et encore de ce genre de nomination partisane et/ou taillée sur mesure pour se faire le haut-parleur du bureau du premier ministre du jour: http://www.ledevoir.com/politique/quebec/148663/choix-conteste-a-la-presidence-de-la-commission-de-l-equite-salariale
@ M. Venne:
Vous lancez là, toute une question!!! En effet, ça demande réflexion…
@ Gilles Bousquet
SIR Wilfrid Laurier politicien du XIXe siècle, serviteur de la couronne britannique sous la menace des armes. Premier premier ministre bilingue, biculturel, Sire-sir de la colonie Canada. Son rêve de deux nations égales en droits et pouvoirs dans la colonie britannique trahi 100 ans plus tard par PET le bicultural liberal en 1982. Temps coloniaux révolus remplacés par l’ère actuelle néo-colonialiste ROCanadian.
À bon entendeur, salut !
M. Gascon, tous nos politiciens ont été des serviteurs de la couronne britannique puisque nous sommes encore dans une monarchie.
Tous nos politiciens, au provincial comme au fédéral, ont été obligés de porter allégeance aux souverains anglais incluant M. René Lévesque, autrement, ils ne pouvaient simplement pas siéger. Les Acadiens ont été déportés pour ne pas avoir voulu prêter serment au souverain anglais.
Si on veut chipoter un peu, ils auraient tous été des traites aux Canadiens-français. Personne ne serait gracié dans notre histoire. Tous dans le même panier incluant Louis-H. Lafontaine et Louis-Joseph Papineau. Plusieurs des nos Patriotes qui ont combattu en 1837/38 ont tourné leurs vestes et collaboré ensuite avec le régime anglais.
Faudrait arrêter de mal juger nos grands du passé. En les rabaissant, nous nous rabaissons tous avec eux…me semble.
Est-ce qu’ils pouvaient faire mieux pour leurs compatriotes francophones, dans ces circonstances ? NON.
D’après la présidente de l’OQLF, le français à Montréal n’est pas en danger car les francophones de la région ne disent plus < < bumper >> mais pare-choc. C’est du moins la réponse donnée à Radio-canada cet après-midi lors d’une courte entrevue.
Au secours!
Les Acadiens ont été déportés sous le prétexte du serment. La vérité est que les Américains avaient l’oeil sur leurs terres qui étaient les meilleures de la région et qu’ils ne pouvaient accepter que des catholiques aient de meilleures terres que de bons et loyaux sujets protestants de sa Majesté.
Après avoir refusé de les spolier, car ils étaient de loyaux sujets, même s’ils soutenaient en catimini les Amérindiens dans leur lutte contre l’envahisseur Anglais, le Roi fini par céder aux Américains et accepta que l’on confisque les terres des Acadiens.
Vae victi, disaient les Romains. (Malheur aux vaincus) Ou, si vous préférez : Kin toué!
Pour ce qui est de l’enseignement des langues mortes, je suggère que l’on enseigne systématiquement les racines grecques et latines. Racines que l’on trouve dans les dictionnaires de qualité. Cette base radicale serait d’un grand secours aux élèves sans qu’ils soient obligés de se torturer l’esprit par des analyses et des versions en langues mortes. N’est-il pas? :-)
Bien oui M. Gingras parce que «bumper» est maintenant un terme syndical, du genre : Il s’est fait bumper.
Il est vrai que pour l’automobile, certaines pièces anglaises ont été francisées comme bumper. Avant, un Québécois francophone disait : Je me suis fait scraper mon bumper, maintenant il dit : Je me suis fait scraper mon pare-chocs. Ça fait toujours ça de pris.
Fait que, les francophones d’Amérique n’ont pas été très chanceux avec les rois. Le Québec vendu par le roi de France au roi d’Angleterre et les Acadiens vendus par le roi d’Angleterre aux Américains.
Vous savez, tant qu’on ne pousse pas l’orthodoxie à dire ‘chien chaud’ au lieu de ‘hot-dog’, on va s’en sortir…
Dans la même suite d’idées: Une blague que j’ai déjà entenue il y a longtemps…
‘Maman! Je suis enceinte’! – ‘Mais, ma fille, où avais-tu donc la tête’?
-‘Dans le dash’…
Si Gabrielle Roy est l’une des romancières les plus connues de la littérature québécoise, elle a pourtant passé les trente premières années de sa vie à étudier, à vivre et à travailler en anglais. Le bilinguisme a donc toujours fait partie intégrante de sa vie et il a nécessairement marqué son travail d’écrivain.
Mme Josée Legault, l’auteur ici, écrivait, il n’y a pas longtemps: « votre humble chroniqueuse, « parfaitement bilingue», comme on dit, depuis l’âge de 8 ans ».
Semblable pour M. Lévesque qui se débrouillait bien en anglais dès son jeune âge. Les exemples sont nombreux de Québécois nationalistes et bilingues depuis leur très jeune âge, sans être anglicisés.
M. Parizeau a été étudié en Angleterre et s’habillait assez à l’anglaise nous ne pouvons pas dire qu’il a été anglicisé.
S’il est vrai que nous ne pouvons pas facilement nous angliciser si nous ne connaissons pas la langue anglaise, il est aussi vrai que le bilinguisme mène rarement à l’anglicisation au Québec, sauf, dans les unions mixtes, si le couple déménage dans un milieu très anglophone.
Monsieur Réjean Asselin, vous avez assurément raison de souligner que de nombreuses personnes ayant fait leur cours classique se prennent pour des élites intellectuelles et entretiennent une GIGANTESQUE estime de leur moi-même!
Je fais peut-être partie de ces prétentieux «péteux de bretelles». Mais même si le cours classique m’a donné une formation convenable, je me suis battu, syndicalement et socialement, pour l’élimination de ce vieux système désuet, sclérosé et sclérosant.
Le cours classique était mésadapté par rapport aux profondes mutations sociologiques et culturelles des années 50 et 60. Il fallait ouvrir toutes grandes les portes du système scolaire.
Et comme je l’ai déjà souligné le système des cégeps n’a pas été un fiasco total. J’ai enseigné à de nombreux étudiants remarquables, curieux, ouverts et désireux d’apprendre. J’ai aimé passionément l’enseignement et je m’ennuie parfois du contact avec les étudiants et étudiantes. Au début je me suis dit que j’enseignerais pendant 2 ou 3 ans et que je passerais à autre chose. Mais la passion de l’enseignement m’a fait changer d’idée.
Le problème posé dans ce blogue et dans la société, c’est celui de la langue française. Le problème de la langue se pose dans la plupart des pays occidentaux. Mais au Québec la question de la langue est brûlante et essentielle. Il est certain qu’il va falloir trouver des solutions pour garantir une bonne maîtrise de cette langue maternelle qui nous distingue de nos voisins canadiens ou états-uniens. Il faut absolument mettre en place un Québec vraiment français, quantitativement et qualitativement. Aucun miracle ne pointant à l’horizon, il va falloir réfléchir et trouver des solutions.
Par exemple il faut aider et appuyer les enseignants du primaire qui présentent de sérieuses lacunes en ce qui concerne la maîtrise de la langue française.
En ce qui concerne le grec et le latin, l’évaluation de cet enseignement n’est pas le même chez ceux qui ont fait le cours classique. En ce qui me concerne (c’est personnel), j’ai apprécié ces cours de grec et de latin.
En fait nous cherchons tous (ou presque) la même chose: nous assurer que la langue maternelle est bien en place avant d’imposer des cours d’anglais.
Est-ce une mission impossible? Je ne désespère pas.
JSB
Mais oui M. Baribeau, nous pouvons nous assurer que le français de nos jeunes est bien en place jusqu’à l’âge de 5 ans quand ils commencent la maternelle où nous pouvons commencer doucement, très doucement à leur présenter quelques mots d’anglais graduellement jusqu’au secondaire où ils devraient exceller en français et bien se débrouiller en anglais.
Être unilingue francophone au Québec est un sérieux handicap qui devrait demeurer libre à celle ou celui qui veut en faire partie.
Entièrement d’accord avec vous, M. Bousquet!
JSB
Je vais me faire des amis. (ironie)
En Asie, en Afrique, ailleurs dans le monde, les non-francophones qui apprennent le français correctement ont des professeurs Français qui leur enseignent la langue de Molières comme s’ils enseignaient à des élèves français : sans concessions. On appèle un chat un chat et on ne tolère pas les approximations, les à peu près, les quasiment ça. C’est le mot juste, la bonne expresion ou rien du tout.
La solution pour que nos petits Québécois apprenent, parlent, écrivent un français correcte : engager des milliers de professeurs français avec la méthodologie française. Et ce tant et aussi longtemps qu’une génération complète de Québécois francophones ne maîtrisera pas le français international : parler (diction) et écrit.
Après avoir créé cette bonne base, trente quarante ans, on pourra permettre aux indigènes, nous, de prendre la relève. C’est là où le bât blesse. Nous nous berçons de parler français, mais notre français est approximatif, trop souvent.
Chez Bazzo, cette semaine, le merveilleux conteur Fred Pélerin nous informait qu’en France il se privait de commander des croissants au beurre car il refusait de se mettre la bouche en cul de poule pour prononcer à la française (internationale) le mot beurre. Il mange donc des croissants au chocolat. Ça, les français comprennent. Voilà un bel exemple de bêtise et d’étroitesse d’esprit. M. Pélerin parle Québécois, il ne parle pas français. Cela n’enlève rien à l’artiste, mais l’individu à du chemin à faire en croissance personnelle. :-)
Au bureau, pendant plus de trente ans, j’ai côtoyé des anglophones qui ont, à plusieurs reprises, appris le français. En quelques mois seulement ils réussisaient l’exploit d’oublier presque tout ce qu’ils avaient pourtant durement appris.
C’est la même chose pour les Danois qui apprennent l’anglais à l’école secondaire, réussissent l’exament de fin d’année et oublient naturellement ce qu’ils ne fréquentent pas régulièrement et fréquemment. Ceci expliquant cela. :-)
Je souffre de disorthographie. J’ai réentendue cette semaine le nom de cette maladie mentale qui m’afflige et qui explique l’usage d’une orthographe originale, bien malgré moi. Comme disait Séraphin : < < C'est contre mon bon vouloir >>.
Je sais que je vien de donner un bon coup de pied dans la forumillière, mais il fallait que ces chose-là soient dites, comme on lit dans l’Evangile. :-)
Je sais qu’il y a des enseignants qualifiés au Québec pour enseigner le français, j’en ai eu, vous en avez eu, mais tous n’ont pas eu cette chance. On connait le résultat. Il faut aussi créer l’amour de cette culture française qui est une grande et belle culture. Mais cet amour ne peut naître sans la connaissance de la langue. Procédons par étapes.
Cordialement.
P. s. : Je vais mettre mon imperméable car les coups vont pleuvoir. :-)
< < Comme disait Séraphin : << C'est contre mon bon vouloir >>. >>
Correction : C’est plus fort que mon vouloir. Damnée mémoire.
M. Gingras, au contraire, je suis d’accord avec tout ce que vous venez d’écrire et, bravo pour l’avoir osé.
Même si nous n’avons pas les profs. qualifiés pour enseigner le français dans notre réseau francophone d’écoles, nous pourrions compenser avec des manuels pour mieux élargir le vocabulaire, les expressions et les règles du bon français plus quelques cours aux profs. pour les « up-grader » ou améliorer leur compétence et/ou leurs connaissances.
Messieurs Gingras et Bousquet!
MAIS OUI!
JSB
Voici une page Internet qui est très intéressante et amusante au sujet du français parlé au Québec, dans les maritimes et jusqu’en Louisiane, du chiac Nouveau-Brunswiquois au tabarnac très Québécois.
Il s’agit de cliquer sur les références des 4 types de langages pour visionner les pages avec exemples savoureux. Bonne lecture.
http://patrimoineacadien.com/?p=149
La conclusion serait-elle «que nous pouvons nous assurer que le français des jeunes est bien en place jusqu’à l’âge de cinq ans, quand ils commencent la maternelle ». Voilà une affirmation qui laisse songeur, mais comment se fait-il que personne n’y ait encore pensé ! Il suffirait d’un tour de baguette pour que tous les petits francophones puissent satisfaire à ce tour de passe-passe et pour qu’ils soient capables de répondre aux exigences de Diafoirus et de ses médecins légistes de la première langue parlée chez nous. C’est ainsi qu’en attendant de leur acheter des éducateurs français, leur auraient-on acheté des parents français, mais surtout pas ceux du midi de la France cependant, car leur accent les aurait sans doute discrédités aux yeux de leurs acheteurs.
Puis, devenus des enfants de l’Exagone, nos chers petits répétant les mots que leurs éducateurs de la maternelle leur auraient tout doucement susurrés, ne serait-il pas abominable aux yeux des puristes de la langue anglaise que cet anglais soit par eux prononcé avec ce terrible accent français. Ah ! My God, n’y aurait-il pas péril en la demeure.
Bien oui M. Audet, nos jeunes de 5 ans peuvent bien maîtriser le français à 5 ou 6 ans même s’ils semblent le perdre à l’adolescence en ne conservant qu’une dizaine de mots pour couvrir tous leurs besoins mais, ça, c’est une autre histoire.
Fait pas oublier qu’un jeune Français de France de 6 ans a l’air d’avoir plus de vocabulaire qu’un adulte du secondaire québécois qui arrête d’évoluer en français…là.
Bon, j’ai écrit : Fait pas oublier à la place de : Faut pas oublier, s’cusez !
Vu par les Français de France, à part les « là, là » du Saguenay, les Québécois sont forts, dans leurs conversations sur les :
« pis »
Dans la langue parlée, le « pis » (dérivé de « puis ») remplace généralement le « et ».
· « J’m’en vas à Montréal avec Martin pis Julie. »
· « On est allé faire un tour pis boire un verre. »
· « Pis, ça as-tu bien été aujourd’hui à la job? »
· « Pis, comment ça se passe entre toi pis elle? »
Et les :
« là »
Toujours dans la langue parlée, l’utilisation du « là » ponctue très souvent la fin de phrase ou s’ajoute après un mot, voire les deux à la fois. De plus, le « là » peut parfois être doublé dans le langage populaire.
· « J’l’adore cette place-là, moé. »
· « Moi là, ton char, là, j’l’aurais pas acheté. »
· « Est bin cute c’te fille-là. »
· « C’est quoi c’t’affaire-là? »
· « Heille! Là là! Arrête là! »
Dans la même suite d’idées:
– La confusion des genres: Beaucoups de mots semblent choisir leur genre en fonction du fait qu’ils commencent par un L apostrophe A…
Donc, l’avion est féminin, l’ascenseur, l’aquarium… L’argent aussi…
Public s’écrit toujours ‘publique’ peu importe le genre du sujet… Le mot, ‘bel’ aussi. ‘Eille, c’tune belle avion,ça, là!
-Inversion des genres: Les Français disent ‘un job’, nous, ‘une job’
Ils disent ‘un gang’, nous, ‘une gang’.
On n’est pas sorti du bois,..
Monsieur Bousquet
Je ne conteste nullement le fait que les petits français, même les petits haïtiens, du moins ceux qui possèdent le français en plus du créole, possèdent un meilleur vocabulaire et un français mieux articulé que la plupart des Québécois. Mais voyez-vous, les citoyens de ces peuples ont lutté pour leur indépendance, ont refusé de se soumettre à leurs envahisseurs qui s’étaient accaparé leur territoire, les Anglais pour les premiers et les colonialistes français pour les seconds. Ils leur ont botté le derrière et n’ont jamais soumis leur langue aux désidératas de leurs oppresseurs. Ne voilà-t-il pas un beau sujet de réflexion pour nous quand nous analysons la production sociale de notre langue parlée comme celle de notre langue écrite.
Par ailleurs, tout en constatant comme vous les pénuries de notre langue écrite ou parlée, je m’inscris en faux contre les prétentions de ceux qui noircissent le procès de la langue en oubliant de mentionner que la capacité de compréhension des textes, la palette des idées dans la production des textes, sont meilleures qu’elles ne l’étaient à l’époque de la noirceur où seuls des petits fesse-mathieux à redingote se pensaient capables d’ergoter. Je parle bien sur de cette époque des collèges classiques et de ses fabriques de curés. Amen.
Et les : Je lui ai répond : Pas avec vingt zenfants ? Dix, ça tara été assez.
À M. Bousquet
L’anglais n’a pas sa place au primaire.
L’enseignement de l’anglais n’a pas sa place au primaire. C’est vrai que les cerveaux des jeunes enfants sont des éponges qui peuvent absorber beaucoup de choses, mais en ce qui concerne le langage il est de loin préférable que l’enfant maîtrise très bien sa langue maternelle avant d’apprendre d’autres langues. Il est plus important à cet âge de bien maîtriser sa langue maternelle et d’avoir une structure de pensée bien formée.
C’est au secondaire que l’enseignement de l’anglais doit être fait, pas d’une façon homéopathique ou sur le même pied que le français, mais d’une façon sérieuse avec des cours d’anglais (et non pas avec des cours en anglais), et avec des périodes d’immersion en milieu anglophone. C’est de cette façon que moi-même, à un âge très respectable, j’ai appris l’espagnol de façon plus que satisfaisante, avec quatre cours universitaires de 45 heures (3 heures par semaine pendant 15 semaines), avec de l’étude et des devoirs tout au long, avec 3 stages d’immersion de 3 semaines chacun, avec de la lecture et l’écoute d’émissions hispanophones à la télé.
Une langue ça n’est pas figé, ça vit, ça évolue et ça survit tant qu’on la parle…
Dans un État nation, on ne s’inquiète pas de « sa » langue ayant tous les moyens d’en assurer la pérennité et la survie sur son territoire. Cependant, lorsqu’on vit en colocation, astreint aux conditions d’un bail imposé et au bas duquel n’apparaît toujours pas notre signature, c’est peu plus compliqué…
Le problème ici réside dans le risque réel d’acculturation des francophones du Québec – province -. Selon moi, la prédominance de l’Anglais sur le continent, combiné à la piètre estime que nous avons de nous-mêmes, mettent en place des conditions favorisant les transferts linguistiques vers l’Anglais. En passant, ne pas reconnaître ce risque relève d’une candeur dont nous n’avons pas les moyens…
D’autre part, cessons d’opposer le « bon Français » à la question du risque d’acculturation. La qualité de la langue parlée et écrite est importante certes, mais elle ne doit pas se substituer à la réalité de l’acculturation des francophones du Québec. Les deux questions peuvent et doivent être abordées franchement et non mises en opposition. Par ailleurs, prétendre que nous avons besoin de « maîtres » Français pour enseigner la langue Française aux petits Québécois de langue maternelle Française me semble parfaitement illustrer notre double malaise. D’abord face à la langue dominante continentale qu’est l’Anglais et deuxièmement l’idée selon laquelle notre langue est pauvre lorsque comparée à celle parlée en France.
Quiconque a lu Hubert Aquin, Gaston Miron et Réjean Ducharme connaît la valeur de cet argument…
Enfin, si on veut faire un six mois intensif d’enseignement de la langue anglaise aux francophones dès la sixième année primaire, allons-y. Mais faisons donc aussi en sorte que nos petits anglophones profitent d’une immersion française de six mois dès leur sixième année primaire…
J’ai l’étrange sentiment d’assister à une projection du film « Le dîner de cons » de Francis Veber. Je me roule de rires par terre. Il existe en France des cercles élitistes de retraités se réunissant régulièrement pour ne pas oublier qu’ils faisaient naguère partie de la « crème de la société »; ce n’est pas du p’tit lait ça, c’est du p’tit bleu !!!
Objecteur conscient et Raymond Saint-Arnaud
Je suis parfaitement en accord avec votre argumentaire, à savoir que les transferts linguistiques vers l’anglais, pour un peuple jadis colonisé et qui en vit encore les séquelles, doivent l’inciter à se montrer vigilant sur les processus qui concourent à l’assimilation de sa langue maternelle, au rang duquel le système scolaire figure en bonne place. Cette vigilance est d’autant plus nécessaire que les réflexes du peuple jadis culturellement dominé, et compte tenu de la place qu’y occupe encore la langue du dominant, incitent à se valoriser en empruntant le miroir tendu de la langue dominante pour se refaire une image. Dans un tel contexte et sans une vigilance consciente, le prochain épisode est facile à prédire…
Je suis d’accord aussi pour trouver suspect, pour ne rien dire de plus impoli, le fait de ne pas exiger une contrepartie de la part des anglophones pour le cas où cette mesure aberrante du primaire en anglais pour la sixième année verrait le jour. Ce qui n’empêche nullement qu’un apprentissage d’un anglais correct, perfectible hors cursus scolaire pour ceux que leur situation professionnelle met en contact constant avec l’extérieur, ou par choix personnel d’une autre langue, puisse être par ailleurs réalisé.
Monsieur Gingras,
Si vous lisez l’introduction du Petit Robert, écrite par des linguistes, ils ne défendent pas l’idée d’une langue pure, mais vivante et en constante mutation, car les barbarismes deviennent par la suite des néologismes et les mots entrent graduellement dans la langue officielle pour un temps donné. En fait, leur introduction pourrait enlever bien des complexes chez ceux pensant ne pas parler le «bon français».
Il y a les régionalismes et une multitude de variantes ou expressions idiomatiques, c’est incontournable.
Pour ma part, au niveau de la langue, c’est l’expression claire des idées qui compte. La grammaire, l’orthographe et la syntaxe, lorsqu’on les maîtrise elles permettent de présenter ses idées avec une plus grande clarté : structure de la phrase, sujet, verbe, complément, adjectif, adverbe, développement des idées, une idée par paragraphe, etc.
Lorsque j’ai quitté le secondaire, j’étais pourri en écriture française, c’était à faire honte, vous pouvez me croire sur parole. Né en 1962, j’étais de la génération de l’après1968, où les méthodes rigoureuses enseignées par les bonnes sœurs, comme on les appelait, furent abandonnées au profit de nouvelles méthodes d’enseignements moins disciplinées si on peut dire. J’ai constaté que plusieurs gens de ma génération ont eu des problèmes similaires aux miens. Pourtant, les gens d’une génération précédente écrivaient passablement bien dès la sixième année! Que s’est-il passé?
Avec des cours d’appoint et un effort soutenu, j’ai pu faire des progrès remarquables, mais ça a pris plusieurs années pour rattraper le temps perdu. Entre 1989 et 2001, j’ai surtout passé ces années à ne lire que de la littérature technique en anglais, et lorsque j’ai repris du service pour l’écriture en français, là précisément, j’ai eu du rattrapage à faire, car j’écrivais en français parfois avec des structures de phrase en anglais, etc. C`était lamentable!
Notre langue française est riche et complexe, elle permet d’exprimer une pensée précise et nuancée. C’est certainement un cadeau de tenter de la préserver.
Ayant une formation en pédagogie, j’ai enseigné au primaire, au secondaire, au collégial et au niveau universitaire, des charges de cours essentiellement. Je partage ici avec vous quelques anecdotes. Lorsque j’enseignais le graphisme au collégial dans une institution de Montréal, j’ai croisé un élève qui ne pouvait écrire aucune phrase sans faire de faute à presque tous les mots, des fautes du genre i fala que j’fesse, pour exprimer il fallait que je fasse! Vous vous rendez compte?! Cet élève en particulier ne savait pas décoder une phrase simple, comportant un sujet, un verbe et un complément, alors il échouait à ses examens avec des notes de 30%. La directrice de l’institution m’appelle dans son bureau en compagnie du jeune homme qui pleurait, mentionnant qu’il avait de la difficulté avec l’orthographe, la directrice me demandait d’être moins dur avec lui, ce à quoi j’ai répondu que le problème était plus grave, car c’était la syntaxe, l’orthographe et la grammaire qui n’étaient aucunement maîtrisées. C’était triste, car le jeune homme provenait d’une famille défavorisée, n’ayant pas beaucoup d’argent, il craignait d’échouer son programme et ne pas trouver du travail, et ce, en s’étant endetté de 10 000$. Je lui ai fortement recommandé d’aller trouver des bonnes sœurs pour lui enseigner le français, autrement il n’aurait aucune chance de survivre dans le métier de la communication graphique.
Un deuxième exemple. J’avais un remplacement dans un cours de journalisme du niveau secondaire V. J’avais demandé de produire un texte de trois pages. Une élève désirant poursuivre des études en communication et journalisme au niveau collégial, m’avait remis un travail pourri, bourré de fautes, au moins 90 fautes majeures, mauvaise formulation de phrases et aucun enchaînement au niveau des idées. C’était pénible à lire! Lorsque je lui ai mentionné qu’il s’agissait d’un travail à refaire et que si elle se contentait de cette médiocrité, elle ne gagnerait jamais sa vie en journalisme, elle a réagi de manière très agressive en m’insultant, ne faisant même pas l’effort d’essayer de comprendre ses erreurs. À ce moment, une autre élève, une Tchékoslovaque étant au Québec depuis seulement cinq ans et qui écrivait presque parfaitement, prend la copie et lit, elle répond immédiatement que j’avais raison devant toute la classe, car l’autre continuait à déranger avec ses lamentations.
On ne doit pas prendre ces exemples comme des généralités, mais on doit le mentionner ici. Nous avons du travail à faire. Il m’est arrivé cependant de trouver des élèves du troisième secondaire et parfois même du premier qui écrivait remarquablement bien, et je ne manquais jamais de les féliciter.
J’ai déjà fait du graphisme pour une personne ayant un doctorat en biologie et qui faisait des fautes de français comparables à celles que l’élève de ma classe de journalisme faisait. On en retrouve à tous les niveaux. Si un minimum d’efforts n’est pas fait, si on ne donne pas la fierté de la langue, le goût de bien s’exprimer, dans ces conditions il est difficile d’amener les gens à bien écrire.
Je me rappelle Grégory Charles qui mentionnait lors de son émission sur les ondes de la radio de Radio-Canada : de nos jours, nous avons perdu une vertu, la patience. Il donnait à titre d’exemple que dans les années 1970, lorsqu’on commandait un objet chez Sears, on pouvait attendre jusqu’à trois mois pour l’obtenir, et de nos jours lorsqu’on télécharge de la musique, si on attend plus d’une minute, on s’impatiente!
Nous vivons dans une culture de l’éphémère et de l’instantané, du jetable après usage, une culture encouragée par la consommation de masse qu’on veut toujours accélérée en produisant des objets conçus pour ne pas durer. Il est normal que la vertu de la patience se perde dans ce contexte. Dommage!
De plus, les jeunes en particulier sont hyper sollicités par ce qu’on pourrait appeler le phénomène d’hyper média, être branché en tout temps : ordinateur, cellulaire et iPod dans les oreilles. Dans ce contexte, plusieurs spécialistes mentionnent qu’il devient difficile de se concentrer et de faire des efforts soutenus, le cerveau étant surexcité, quelque chose du genre.
J’enseignais il y a quelques années au collégial dans la région d’Ottawa, pendant mon cours, un élève me pose une question, et son cellulaire a sonné pendant que je répondais à sa question. Instantanément, la communication que j’avais avec l’élève a été coupée, je n’existais plus, et pourtant, je répondais à sa question étant à 60 centimètres de lui. J’avais trouvé cette situation hallucinante! Les cellulaires étaient interdits en classe, mais on passait souvent outre. Difficulté d’établir les priorités.
Alors, les difficultés de la langue ne sont pas nécessairement toutes du côté de l’enseignement uniquement, mais sont d’ordre systémique, dans une culture de l’image et de l’instantanéité.
Le gouvernement a probablement dilué la qualité de l’enseignement en chassant les maîtres dans leur matière respective. Plusieurs généralistes peuvent faire du bon travail, mais je pense que ça ne remplacera jamais un bon spécialiste, un maître de sa matière, un passionné ayant l’œil vif, sachant nous communiquer sa passion. Rien ne vaut une personne maîtrisant parfaitement sa matière, ayant été formée pour ça, dont c’est la raison d’être.
Tiens! Tant qu’à vider mon sac, je dirais aussi que les enseignants sont trop remplis de paperasses administratives. On fait trop de micro gestion partout, et dans ce contexte, les gens perdent la motivation pour faire le travail pour lequel ils ont été formés. À ce sujet, je recommande la lecture du livre « La société malade de la gestion » écrit par Vincent de Gaujelac.
Matière à réflexion!
Espérant n’avoir pas laissé de faute, car je dois me surveiller davantage qu’une personne ayant appris 6 ans de latin et 5 ans de grec, comme c’est le cas pour ma conjointe écrivant sans aucune faute et que j’admire!
Comme on le mentionne dans une chanson de Diane Dufresne, « il n’y a pas de pouvoir dans le non-dit ». Quel pouvoir donnera-t-on aux générations à venir si on ne leur donne pas le goût de bien s’exprimer? Auront-ils honte de s’exprimer lorsque viendra le temps par exemple de prendre part à des débats portant sur l’éducation de leurs propres enfants?
Je trouve qu’il y a véritablement une grande pauvreté d’esprit au niveau de notre gouvernement actuellement. C’est un spectacle triste et désolant!
@ PIERRE BELLEFEUILLE
Texte admirable et bien senti (et ressenti)! Cette culture de l’instantané dont vous parlez, je ne cesse de la détecter comme être humain, comme citoyen et comme sociologue. Au risque de passer pour un vieux connard snobinard je pose la question: MAIS OÙ, DIABLE, NOUS EN ALLONS-NOUS?
Pendant un cours de sociologie au cégep, un étudiant a reçu à quelques reprises des coups de fil sur son cellulaire. De guerre lasse j’ai pris son cellulaire et je l’ai lancé par la fenêtre (c’était un local «fenestré»). Les autres étudiants et étudiantes, pour la plupart d’entre eux, ont applaudi et le gars est allé chercher son «maudit» outil d’instantanéité.
Je ne devrais pas raconter une telle anecdote car d’aucuns vont me prendre pour un facho répressif. Mais la patience a des limites. Après cet épisode cet étudiant est venu souvent causer avec moi et nous sommes quasiment devenus «amis».
Mais je me répète, M. Bellefeuille. J’ai lu et relu votre texte avec un plaisir presque coupable (je blague lorsque je parle métaphoriquement de la culpabilité).
MERCI!
JSB
Merci Monsieur Baribeau.
Nous nous comprenons parfaitement!
Les pseudo débats que créer en ce moment le gouvernement Charest sent mauvais, la stratégie électoraliste à plein nez, car on n’aborde absolument pas le cœur du problème au niveau de la langue.
En passant, je ne me rappelle pas avoir vu un fil de discussion aussi long ici. La langue, ça fait jaser! C’est fait pour ça dirons certains.
Vous dites : « Je ne devrais pas raconter une telle anecdote, car d’aucuns vont me prendre pour un facho répressif. »
Alors, Monsieur Baribeau, nous sommes deux fachos. Au collégial, j’avais une étudiante qui « chattait » à l’ordinateur pendant que je donnais des explications. Je l’ai averti à quelques reprises trois cours de suite. Pendant le troisième cours, je lui ai demandé de quitter la classe, et quelques élèves ont aussi applaudi, car fatigués d’êtres déconcentrés dans le cadre de leur formation dont le coût s’élevait à tout près de 12 000 $. Pour cette étudiante, qui n’est jamais revenue en classe par la suite, c’était bien sûr les parents qui payaient les frais.
Dans les institutions d’enseignement, les élèves sont devenus des clients, on doit les satisfaire, et les maîtres sont passés au second plan. On demande aux maîtres de se conformer aux exigences de la clientèle. C’est probablement plus facile de maintenir une belle image de l’institution de cette manière. Une inversion opportuniste des rôles?!
On a aussi favorisé cette inversion avec des programmes où l’élève devenait le maître de ses apprentissages, un programme où l’enseignant devenait un accompagnateur discret.
On a aussi eu la très brillante idée, je le dis sarcastiquement, de mettre sur pied des programmes où on ne devait plus noter les élèves jusqu’en secondaire trois si je ne m’abuse.
Mais à la fin, on peut se poser très sérieusement la question, d’où sortent-ils ceux-là les bien pensant du système d’éducation, mettant en place des programmes très questionnables? Oui, oui, vous savez les compétences transversales, horizontales, verticales, obliques (je blague ici), en trois dimensions x, y, z (je blague aussi).
On dirait que des gens jouent à la loterie avec le système d’éducation : « on va maintenant miser sur tel aspect… Ah! Ça ne donne pas les résultats escomptés, il faudrait grossir la mise! » Dans ce contexte, ils ont perdu le lien avec la base. Pour reconnaître une structure sémantique, la répétition joue un rôle fondamental. Au niveau du français, la lecture, la grammaire, l’écriture et les dictées sont fondamentales. On doit revenir à la base, à ce qu’on faisait jadis, où dès la sixième année du primaire plusieurs s’en sortaient très bien avec le français. La patience demande de l’attention soutenue, qu’on se relise, qu’on ouvre les dictionnaires, qu’on vérifie les conjugaisons, et dans une société où tout va trop vite, plusieurs prennent de moins en moins de temps pour le faire.
Ah! J’oubliais, dans une société où l’information-spectacle domine, le prof doit aussi offrir un bon divertissement! Grrr! « The show must go on! ».
Tout aussi hallucinant!
Le discours gestionnaire et les économies de bout de chandelle ont fait tout un bout de chemin dans nos institutions. Si la tendance se maintient, comme le disait notre commentateur Bernard Derome à Radio-Canada, c’est pour quand le retour des vestons et des cravates dans nos écoles? Certes, j’exagère!
D’un côté, on prétend offrir un milieu neutre d’apprentissage en parlant des symboles religieux, et de l’autre on baigne jusqu’au cou dans une idéologie pédagogique farfelue et très élémentaire! Pourtant, les guides pédagogiques ne sont pas si mauvais, c’est le discours de certains politiciens qui m’inquiète davantage parfois.
Ça fait du bien! Hein! De se raconter ces anecdotes aussi franchement! :)
Je pense que j’ai complété mon intervention ici.
De rien, Monsieur Baribeau!
PB
Par rapport à tout ce que j’ai mentionné plus haut, j’ajouterai encore des petites nuances.
La mémoire joue un rôle fondamental dans tout apprentissage, ça se fait par la répétition. Prendre le temps de comprendre aide à mémoriser. Tout apprentissage doit commencer avec la lenteur. Demandez à n’importe quel grand virtuose de la musique s’il aurait pu jouer aussi habilement s’il avait précipité ses apprentissages, ils répondraient non majoritairement. Je sais de quoi je parle, j’ai plus de 35 années de musique dans les doigts. Je dis ça, car six mois accélérés pour l’apprentissage de l’anglais ne me semblent pas justifiés.
La répétition espacée dans le temps favorise la mémoire à long terme, la répétition forcée sur un court laps de temps favorise la mémoire à court terme. Je me suis souvent arrêté à cet aspect lorsque je devais mémoriser de longues pièces de musique. La beauté est que le cerveau est comme un gros muscle, avec un entrainement approprié, il améliore ses performances.
Cependant, avec ce que propose le gouvernement Charest, c’est l’imaginaire de toute une génération de jeunes qui risque de reléguer l’apprentissage du français au second rang. Bof! Certains pourraient se dire, l’anglais c’est la langue des affaires, l’outil de survie du «business man» comme le disait un jour enfant de 10 ans passé voir son ami à la maison, à qui je demandais le métier que faisait son père. Hum! Triste à mourir d’entendre de la bouche d’un francophone de dix ans où dans sa famille chacun avait son écran de télévision dans sa chambre. Bel exemple de partage! Je ne devrais pas juger ainsi, mais c’est difficile de résister.
Dans certains pays scandinaves, on fait l’éloge de la lenteur, et les résultats aux examens sont parmi les meilleurs au monde. Il me faudrait retrouver la source de cette information. On ne doit pas craindre la lenteur, la vitesse vient par la suite naturellement, le cerveau ayant eu le temps de faire tous ses processus mentaux ou neurologiques. La neurologie de l’apprentissage a beaucoup à nous apprendre du point de vue de l’efficacité des apprentissages.
Je ne crois pas trop m’abuser en mentionnant que la mémoire d’un peuple passe par sa langue, et lorsque la langue se détériore trop, c’est aussi une partie de sa mémoire qui s’efface, et par le vide laissé, une culture autre s’installe. Chocs contemporains des civilisations!
Enculturation et acculturation se côtoient en permanence! Parfois, les changements sont lents et à peine perceptibles, et à d’autres moments c’est tellement rapide que les esprits peinent à suivre le rythme effréné, dans ce dernier cas, c’est un peu ce qui se produit un peu partout dans le monde de la mondialisation depuis quelques décennies seulement où la course aux profits domine. Les machines économiques roulent à fond de train, les médias sociaux se multiplient et s’entrechoquent. Les phénomènes sont tout simplement trop récents et rapides pour que nous soyons en ce moment aptes à mesurer toute la portée de ceux-ci. Ça va vraiment très vite de nos jours! Notre rapport au temps est très différent de ce qu’il était il y a 40 ans seulement. Plusieurs cultures ont une nette tendance à se dissoudre dans le vortex de la mondialisation, par exemple. Ce n’est pas le fruit du hasard! Ça joue du coude, et ça joue très dur! La terre comptait un peu plus de 3 milliards de personnes en 1960, en 2011, nous approchons les 7 milliards. La progression de la population mondiale joue aussi un rôle central dans le réchauffement des rapports sociaux.
On peut mieux comprendre par endroits, selon le contexte géopolitique, que certaines langues puissent s’essouffler.
En 2011, la langue française au Québec a besoin d’un nouveau souffle, ce n’est pas avec les politiciens actuels sous le gouvernement Charest que ça se fera, ça me semble particulièrement évident.
Je dois ajouter aussi, car c’est très important. Dans les années 1990, je faisais du graphisme pour une commission scolaire dans la région de Montréal. On m’avait demandé de produire des concepts publicitaires s’adressant à des élèves de la sixième année du primaire, pour que ceux-ci s’intéressent à la formation professionnelle?! J’ai présenté des concepts, mais j’avais été tellement surpris de constater cette pression qu’on leur mettait sur les épaules, alors qu’ils étaient si jeunes, ayant à peine commencé à ouvrir leurs esprits.
On sait que de nombreux emplois techniques seront à remplacer très rapidement, et au niveau technique, la littérature en anglais foisonne. Dans ce contexte, une société technicienne chercherait assurément à accélérer l’apprentissage de l’anglais.
Tous ne sont pas nécessairement destinés à des études universitaires, mais il ne faudrait tout de même pas exagérer, surtout lorsqu’on s’adresse à une clientèle vulnérable et influençable en pré adolescence. VOILÀ! POINT! Est-ce qu’on l’avait oublié?
Les historiens auront du pain sur la planche dans quelques décennies!
Difficile de m’arrêter! Je le mentionne en rigolant tout seul dans mon bureau!
C’est loin d’être simple tout ça, car les ramifications sont multiples! Oufffff!
Il y a un lien, comme le dit si bien Pierre Bellefeuille, entre la mémoire, la langue et l’histoire.
Je me permets donc de proposer un texte déjà publié ailleurs:
***HISTOIRE OU NOSTALGIE***
Encore une fois «nous» parlons et reparlons du drame lié au non-enseignement de l’histoire dans les écoles québécoises. Cette question me touche profondément et suscite chez moi quelques remarques en vrac.
Premièrement, comment expliquer le manque de courage de tous les gouvernements depuis à peu près cinquante ans? Pourquoi libéraux et péquistes craignent-ils à ce point l’enseignement d’une matière qui, normalement, devrait être prioritaire et fondamentale?
Deuxièmement, pendant les cinq décennies au cours desquelles j’ai enseigné la sociologie au niveau collégial (1966-2003), j’ai été estomaqué par le manque de repères historiques permettant aux cégépiens de situer leur destin à l’intérieur d’ensembles géographiques et historiques plus vastes.
Troisièmement, j’ai remarqué chez une partie des étudiants (je dirais à peu près un sur trois) un rejet quasiment total de tout enseignement qui les aurait obligés à utiliser et à alimenter leur mémoire. On me disait souvent que l’essentiel, c’est de comprendre et non pas de retenir des dates ou des noms de personnages. La mémoire, c’est bon pour les vieux et les passéistes.
Quatrièmement, j’ai rencontré de très nombreux étudiants qui, quant à eux, en voulaient aux «vieux» de ne pas leur avoir transmis davantage de connaissances historiques. Je me souviens de tous ces étudiants, épatants et stimulants, qui se passionnaient pour la connaissance du passé et qui auraient volontiers suivi une pléthore de cours d’histoire si c’eût été possible.
Cinquièmement, j’ai aussi rencontré d’assez nombreux étudiants qui, en conformité avec un certain «air du temps», considéraient que l’histoire de l’humanité a commencé le jour de leur arrivée sur cette planète. Combien de fois ai-je entendu «j’étais pas là, alors ça m’intéresse pas». Il est certain que nous vivons une époque marquée par le narcissisme, l’égocentrisme et le nombrilisme.
Sixièmement, j’ai aussi remarqué (et je ne cesse de le remarquer, comme de nombreuses autres personnes) que la culture ambiante actuelle, largement formatée par la propagande publicitaire, développe une culture du moment présent, du «carpe diem». Une société de surconsommation n’a rien à voir avec la mémoire du passé sauf si ladite mémoire peut être utilisée à des fins publicitaires et de rentabilité.
Septièmement, il est clair que nous vivons une époque au cours de laquelle l’avenir, par moments, semble assez sombre et est source de désespérance, ne serait-ce que sur le plan environnemental. Alors, si le futur est menaçant, indécis et éventuellement «apocalyptique», il reste le présent, il reste l’immédiat, il reste «l’ici et maintenant».
Huitièmement, quand l’avenir semble sombre et peu reluisant, on peut aussi se tourner vers le passé. Cela peut se faire de deux façons (au moins). Tout d’abord, on peut s’intéresser au passé de l’humanité, à ce qui a déjà existé dans divers «ailleurs» géographiques et historiques. L’histoire peut éclairer le présent et fournir des clés de compréhension. Mais on peut aussi se tourner vers le passé dans une perspective plus «nostalgique» que vraiment historique. Alors, on se met à s’ennuyer d’un «bon vieux temps» qui n’a jamais existé, d’une hypothétique petite maison perdue quelque part dans une prairie idyllique. Étymologiquement le mot «nostalgie» est lié à l’idée d’un «retour chez soi», à l’idée de la «maladie du pays». N’en déplaise à certaines personnes, je pense que l’excellent groupe «Mes aïeux» joue cette corde de la nostalgie. Et cela plaît à de nombreuses personnes. La nostalgie fait partie de l’air du temps, tout comme le narcissisme.
En fait, je me permets de livrer ces remarques un peu échevelées pour signifier que je souhaite ardemment un virage radical allant dans le sens de l’enseignement de l’histoire: notre histoire «nationale» et l’histoire de certains «ailleurs». Mais dans l’état socio-culturel qui prévaut à l’heure actuelle, il va y avoir des résistances provenant de divers horizons. La cuture de l’effort cohabite difficilement avec la culture de la facilité.
Et je termine en posant une question concernant une réflexion du philosophe Vincent Cespedes: «… il est indéniable que les gens des sociétés désacralisées entretiennent avec l’histoire la même adhésion invincible et ritualisée que les sociétés traditionnelles avec leur mythologie.» Cespedes dit-il vrai en ce qui concerne la société québécoise?
JSB, sociologue dees médias
Dans LE DEVOIR du samedi 12 mars 2011 Louis Cornellier commente un livre portant sur l’histoire et il écrit, entre autres, ceci:
***«La palme de la meilleure réponse revient toutefois à l’historienne féministe Christine Bard. «L’histoire, écrit-elle, fonde notre humanité. Elle transmet de génération en génération notre patrimoine de beauté et d’horreur, de sagesse et de déraison, un gisement vertigineux d’expériences et d’oeuvres, auxquels elle donne autant que possible un peu d’ordre et d’intelligibilité. En tout cas, l’historicité de notre humanité me donne l’espoir des changements possibles; rien n’est fatal, rien n’est écrit d’avance.»***
N’oublions jamais ce lien intime qui unit la langue, la mémoire et l’histoire! Et n’oublions pas: «RIEN N’EST FATAL, RIEN N’EST ÉCRIT D’AVANCE».
JSB
Très juste Monsieur Baribeau!
J’espère qu’au Québec on ne s’inspirera pas en éducation de ce qui est mentionné ici, car on pourrait encore s’éloigner davantage de vos préoccupations tout à fait légitimes, Monsieur Baribeau : http://www.mondialisation.ca/index.php?context=va&aid=23683
L’histoire événementielle telle qu’on l’a longtemps enseignée était issue de l’école allemande. Elle exposait surtout des faits et des dates, sans nécessairement chercher à expliquer ou analyser les relations entre les événements à divers niveaux. Vers 1950 avec la 6e École des hautes études à Paris. Des historiens comme Jacques Le Goff et autres ont tenté d’élargir le cadre historique sur le plan multidisciplinaire incluant la sociologie, la psychologie, bien sûr l’histoire, l’anthropologie, etc. Le but était de chercher à expliquer l’Homme dans un cadre le plus large possible. Cette manière d’enseigner l’histoire m’a accroché bien davantage que la manière allemande des 18e et 19e siècles. C’est toujours passionnant de lire et comprendre l’histoire à travers les liens qu’on peut faire entre les différentes disciplines des sciences humaines.
C’est fou, Monsieur Baribeau, mis à part une poignée de gens, comment la majorité ne réalise pas l’énorme perte de ne plus enseigner l’histoire dans nos écoles. C’est un véritable appauvrissement de l’esprit, un appauvrissement collectif!
Au Québec, on publie une revue d’histoire appelée Mens, une excellente référence, je fais la mise en page de cette revue depuis un peu plus d’un an : http://www.revuemens.ca/
Il faudrait peut-être écrire un ouvrage collectif, dont le titre pourrait être « mémoires d’enseignants et professeurs. La mémoire, la langue et l’histoire. »
Excusez mon impertinence! Merci T.L.M. continuez cette sterilite. Curzi m’a fait rire .Il a demenager aux banlieue puis il pleure L’anglisation de Montreal. Moi comme « bloke » j’habite a Villeray deux pas de son ancienne maison, puis c’est mon job de franciser les indo-pakistani et chinois. » Sorry »
Il me souvient de Henri Guillemin et de sa merveilleuse conférence sur\contre Napoléon. Là, on a appris que Napoléon avait interdit l’enseignement de l’histoire et de la philosophie. On peut comprendre pourquoi. Ces deux matières sont extrèmement dangereuses pour un dictateur.
Comme nous sommes entre les mains de Corporate America, via nos élus complaisants, des gens instruits et formés à la logique, la discusion intelligente sont plus dificiles à berner, à manipuler.
Il n’est pas nécessaire d’élaborer.
Voilà pourquoi votre fille est muette. :-)
Je veux dire, sans la moindre «chafouinerie» ou flagornerie, que je sais gré à JOSÉE LEGAULT d’ouvrir ainsi de passionnants espaces d’échanges et de débats. Il est toujours intéressant de pénétrer dans un univers intellectuel caractérisé par de nombreuses convergences et divergences. Tout cela est stimulant et roboratif!
JSB
Ici on parle QUÉBÉCOIS et on écrit mal le français. ..c’est ça que l’on veut sauver???????
Dans la francophonie , on a peine à nous comprendre et on doit sous-titrer nos films. De plus, hélas, les citoyens en général trouvent un peu pédant ceux qui parle le français correctement..C’est très difficile pour un immigrant d’apprendre à parler un français qui n’est pas le même que celui appris à l’école…car le québécois ça ne s’enseigne que dans la rue!!! Les immigrés venant de pays francophones prennent des mois avant de bien nous comprendre.
Au niveau de la langue écrite c’est une CATASTROPHE! Pour avoir travaillé 35 ans au Ministère de l’Éducation , j’ai vu des tonnes de copies de l’examen écrit de secondaire 5. Mon père avec une 4i`année primaire en 1920 écrivait mieux son français que les jeunes de secondaire 5 aujourd’hui. Les bureaucrates du ministère ont complètement détruit l’enseignement de la langue, pas les anglos!! Si la correction était comme celle du temps de mon père, le taux d’échec passerait à 90% au secondaire (le français étant obligatoire) . JAMAIS la qualité du français écrit ne reviendra car il n’y a aucune volonté populaire RÉELLE de faire des efforts en ce sens. Il y aurait plus de chance d’apprendre correctement l’anglais en immersion.
Ceux qui veulent nous confiner à l’unilinguisme québécois sont suicidaires.
Il ne voit la langue que comme outil idéologique et non pour ce quoi une langue existe; un moyen de communication.
L’anglais est le moyen de communication le plus utile sur cette planète. Vouloir se priver de l’anglais aujourd’hui, comme disait Frank Zappa à Roberts Charlebois c’est comme vouloir absolument utiliser une pince à homard au lieu d’un couteau…..un peu maso, non?
André Michaud
Le moins que l’on puisse dire de votre commentaire est qu’il donne dans l’exagération. Vous prétendez d’abord que l’époque glorieuse que vous évoquez, celle d’avant les réformes de l’éducation était un paradis du français écrit et parlé en comparaison de l’enfer qu’aurait amené la réforme du système. Pourtant, en évoquant cette époque que vous bénissez, vous oubliez de mentionner qu’une bonne partie de la population était analphabète, que la plupart ne finissaient pas des études secondaires, et que ce n’était qu’une petite fraction de la population qui faisait des études supérieures. Il ne suffit pas pour prouver ce que vous dites de dire que son père était meilleur que la plupart des enfants de maintenant. Je conteste absolument votre prétention à tirer de telles conclusions à partir de ce cas singulier, si tant est qu’il existe. La différence entre hier et aujourd’hui est que maintenant, tous les citoyens, peu importe leurs origines, sont scolarisés. Les moins doués, comme ceux qui le sont le plus, fréquentent le système et il n’est pas question de les mettre à la porte sous prétexte qu’ils ont des difficultés, ce que l’ancien système pouvait se permettre de faire sans pénalités.
Par ailleurs, vous semblez mépriser la langue vernaculaire. Pourtant cette langue existait bien avant l’époque où paraît-il selon vous le français se portait bien mieux que maintenant, du moins pour votre père. Pourtant, je crois au contraire que cette époque bénie à vos yeux était celle d’une langue parlée encore plus pauvre que celle de maintenant. Vous êtes vous au moins déjà demandé quels pouvaient être les facteurs historiques d’un tel état de fait. Pour vous, une invasion armée d’un territoire n’a pas de conséquences pour un peuple qui perd alors la plupart de ses élites et qui se voit coupé de contacts culturels et langagiers avec le peuple à la source de cette culture et de cette langue. Par ailleurs, vous y allez d’une affirmation péremptoire concernant l’apprentissage de l’anglais. Compte tenu de vos remarques concernant la langue de vos concitoyens, je ne commenterai pas plus avant. Vous êtes à mes yeux l’exemple type des effets historiques que j’ai mentionnés plus haut.
Par ailleurs, il existe un doute raisonnable concernant l’efficacité des méthodes et des approches expérimentées par les autorités en matière d’éducation. Remarquez qu’il ne s’agit pas ici du seul Ministère de l’éducation, mais aussi des Commissions scolaires qui ont toujours eu la haute main sur les contenus en éducation, ainsi que des enseignants que le Ministère recrute comme conseillers pédagogiques. Cela fait beaucoup de monde à accuser quand on le fait comme vous sans aucune nuance. À ce sujet, je ne m’en référerai donc pas à vos affirmations démagogiques, mais aux réflexions de Normand Bergeron quand il questionne les modèles défendus par certains dans les facultés des sciences de l’éducation. Mais même en donnant le bénéfice du doute à Bergeron, je ne peux pas admettre qu’en éducation, bien que cela ne soit pas mon domaine, que tout est une seule question de méthodes pédagogiques. Il me semble qu’il doit bien exister là aussi bien des chemins qui mènent à Rome. Pour ceux qui sont normalement doués, il doit bien y avoir bien des méthodes pour apprendre à lire et à écrire. Sans vouloir me citer en exemple, mon père m’a appris à lire avant que je fréquente l’école. Ne me demandez pas quelle méthode il a utilisée, il n’était pas professeur. Je suppose que c’est la même chose pour vous.
Au fond, si on cesse de faire de la démagogie avec l’éducation, il suffit alors de reconnaître que les clientèles du système public d’éducation sont maintenant fort diverses de par la force des choses et qu’il convient d’utiliser des méthodes différentes et adaptées pour ceux qui sont les moins doués, par la nature ou par des obstacles culturels particuliers. Probablement que compte tenu de la charge de travail des enseignants, dont une bonne part de l’énergie passe en essayant de garder un climat d’attention minimum pour se faire entendre, cet objectif ne pourra être atteint que par l’aide de personnels supports pédagogues spécialisés pour ces clientèles.
< < Tout cela est stimulant et roboratif! >>
JSB
On a des lettres, M. Baribeau. :-) Moi j’ai un dictionnaire. :-)
Farce à part, je peux témoigner de l’amélioration du français parlé par nos jeunes. Je demeure devant un parc, pas toujours agréable, soit dit en passant, et j’entends les jeunes s’exprimer le plus naturellement du monde en un français de beaucoup supérieur au français que nous pratiquions au même âge.
Je ne peux juger de l’écrit, mais l’oral est au poil. Il y a une nette amélioration. Tous ne sont pas au même niveau, mais la vaste majorité est plusieurs crans au-dessus de nous, ma génération, au même âge. Cela fait du bien à l’âme.
Ce matin, chez Christiane Charette au Combat des livres, il y avait quatre Québécois(es) et Djemila Benhabib, Algérienne. Bien que tous s’exprimaient en un français correct, on percevait la différence entre les quatre Québécois et l’Algérienne. Comme au hockey, un joueur moyen et un champion. Nous avons des croûtes à manger, mais la tâche n’est pas impossible à réaliser. Nous aussi, un jour, pourrions atteindre ce niveau d’excellence.
A l’impossible, nul n’est tenu. Et, impossible n’est pas farnçais. :-)
Bonne semaine!
@ M.Audet
Je ne dis pas qu’en 1920 il y avait plus de citoyens qui maîtrisaient la langue écrite, mais qu’elle était enseignée de façon nettement plus efficace. Mon père , avec sa 4i`année primaire, se souvenait de ses cours même si il ne lisait jamais de volume, seulement un peu le journal.
Ce sont bel et bien les réformes farfelus d’universitaires du MELS imbus d’eux-même, déconnectés de la réalité, et n’ayant jamais enseigné qui ont détruit cet enseignement. Si comme moi vous aviez vu des tonnes de copies d’examen écrit de secondaire 5 vous feriez le même constat.C’est aussi le constat que font plein de bon profs de français..arrêtons de justifier les conneries du MELS.
Avec ces bureaucrates du MELS, il a aussi le clergé qui nous a coupé de la méchante France anti-cléricale pendant des décennies et a mis à l’index toute littérature non religieuse et les arts et lettres en général… ma mère devait se cacher pour lire les Trois Mousquetaires. Résultat, nous en sommes restés au vieux français se parlant avant dans certaines régions de la France. Ce ne sont pas les anglos qui nous empêchaient d’avoir des rapports culturels avec la France, mais SURTOUT le clergé catho!!
Croyez vous sérieusement , M.Audet, que les citoyens veulent faire tous les efforts nécessaires pour parler et écrire correctement le français? On ne ramènera pas le dentifrice dans le tube..c’est trop tard!
Je ne méprise pas le langage québécois, je le parle chaque jour. C’est très bien entre nous, coloré etc.. J’adore les chansons de Plume et le joual de Tremblay..Mais on ne peut communiquer hors de notre province avec seulement le québécois, vous en conviendrai. Faut-il se replier sur nous-même?
Je reviens à ma question , doit-on considérer la langue comme avant tout un moyen de communication ( la meilleure étant celle qui nous permet le plus de voyager et communiquer) ou comme un truc idéologique?
C’est le propre du colonisé d’avoir des maîtres qu’étranges et de l’admiration que pour ce qui est étranger…Colonie quand tu nous tiens !!!
À tous les caribous sans boussole propagandistes de l’anglicisation galopante , de la solution finale: l’assimilation.
Apprendre l’anglais « Une full bonne idée! »
De: Caroline Moreno, écrivaine et professeure de français.
cé genre une full bonne nouvèle ont vas enffin devenir full genre billingue pi comme genre ont va avoir plus de chance genre de se trouvé genre une job genre dans qu’esse qu’on veux avec l’anglais ça l’ouvre toute les porte parceque nous autes québécois genre ont a besoin de l’anglais sé pas comme les anglais qui zont seulment besoin de l’anglais si ont veux gagné full d’argen pi voyagé partou dans le monde cé nécessère de connètre l’anglais. Mercie à Jean Charès et à Pauline Maroit de genre poussez à font sur l’anglais parceque le français genre on le cé déjà faque cé une full bonne chose avec la mondializaçion anyway le français cé nul. tu voit-tu genre ladi gaga chanté en français toutes les bons films i son en anglais pi aussi les émission de télé l’anglais cé note avenir.
M. Gascon ,ces jeunes « sont t’aient » pas bien bon en français mais nous avons tout compris ce qu’ils voulaient nous communiquer à travers votre commentaire pas mal bien imaginé. Ça semble résumer assez bien ce que pense un bon nombre de nos jeunes mais, jamais rien n’est perdu à jamais.
Ce n’est pas l’enseignement de l’anglais qui nit au français, c’est l’enseignement du français qui nuit au français plus notre recul dans les campagnes après la conquête mais nous en sommes sortis.
M. Gascon, nous n’admirons pas du tout ce qui est étranger, nous admirons les créateurs, les bâtisseurs et tous ceux qui font avancer la société, qu’ils viennent de notre nation ou d’autres sources.
@ Monsieur Gascon,
Il y a une faute dans le nom de Jean Charès! Son nom, si je ne m’abuse doit s’écrire Jarret. Comme dans l’expression, l’avoir dans les jarrets. Hum!
Très drôle votre commentaire en passant!
@ M. Michaud
Je conteste ce que vous dites à propos des responsables de la coupure entre nous et le peuple à la base de notre culture. C’est tout le contraire de ce que vous dites qui est vrai : ce n’est pas le clergé qui nous a coupé de la France, mais les forces coloniales occupantes qui ont empêché, durant de longues années après la conquête, tout navire français d’accoster dans ses ports. Nous avons été sous occupation militaire bien après le régime de guerre instauré par Wolfe, les dernières troupes britanniques ayant quitté Québec au dix-neuvième siècle. C’est au contraire le clergé qui nous a appris à collaborer avec ce qui était à l’époque l’ennemi, puisqu’il faut bien le nommer par son nom, en retours de privilèges pour sa haute hiérarchie considérée comme responsable de notre enseignement religieux et j’ajouterais, politique.
Par contre, je reconnais les capacités des enseignants religieux, les frères enseignants, par ailleurs méprisés par le clergé régulier comme séculier, qui ont pris plus tard la relève des laïques enseignants dans la colonie lorsque ces ordres furent chassés de France par la Révolution. En 1920, c’est avec leurs méthodes, pédagogiques bien sur, mais aussi oh ! combien répréhensibles, car elles incluaient les coups de règles, de bâtons, quand ce ne n’étaient pas les poings ou le renvoi pur et simple de l’école. Les parents dans ces histoires n’avaient pas grand chose à dire ou à faire, car le clergé était tout puissant. Il leur fallait se soumettre et avaler leur rancœur, même s’ils avaient le net sentiment d’injustices pour leur enfant, sous peine d’être mis au ban de la société.
Mais encore une fois, ce n’était pas toute la population qui fréquentait les écoles il n’y a pas si longtemps, lorsque notre société était encore très majoritairement rurale. Ceux qui le faisaient la fréquentaient souvent à temps partiel, soit en dehors des grands travaux de la ferme, et seulement jusqu’à ce qu’ils aient appris tout juste à lire et à compter. Dire comme vous le faites, que cet édifice a été jeté par terre par quelques fonctionnaires ne tient absolument pas la route. L’addition de ces clientèles change complètement la donne, du moins pour le secteur public qui doit garder ces clientèles, ce dont ne s’embarrasse pas le secteur privé. De plus, je conteste le fait que ce soit uniquement des universitaires n’ayant jamais enseigné qui ont choisi les méthodes d’enseignement. Cela est faux. Les Commissions scolaires, ont toujours eu leur mot à dire dans ce choix, tant et si bien qu’elles pouvaient être différentes d’une Commission scolaire à l’autre. Il y avait même une Commission scolaire qui avait plus de poids dans les décisions que le Ministère, soit celle de Montréal pour la nommer.
Au fond, le Ministère a servi de bouc émissaire pour tous les réactionnaires qui n’ont jamais digéré que l’éducation soit nationalisée et qui ont réussi jusqu’à il n’y a pas si longtemps à faire avorter son institution. Jean Lesage a même failli reculer sur cette question et il a fallu tout le courage de son premier titulaire pour que cela soit fait. Aujourd’hui, ces réactionnaires devant l’impossibilité de faire disparaître le Ministère jonglent avec l’idée de faire sauter les Commissions scolaires et celle de le déresponsabiliser, en donnant tout le pouvoir aux écoles et espèrent-ils, aux parents de même eau qui en noyauteraient l’administration et les professeurs, sans pour autant comprendre les questions d’enseignement. Autres époques, autres types de réactionnaires…
Par ailleurs, je crois que les citoyens sont prêts à faire des efforts d’apprentissage dans la mesure où ils croient que cela leur rapporte personnellement. Comment les en blâmer ? Ils sont donc prêts à s’investir dans l’apprentissage du français écrit ou parlé dans la mesure où ils ont l’impression que cette langue est respectée par des employeurs. Sans une francisation du milieu de travail et des perspectives à long terme d’un agrandissement du périmètre de la culture francophone d’ici par son affirmation dans tous les domaines, y compris les domaines économiques et politiques, cet effort leur paraît vain. Leur langue ne leur paraît plus alors être un outil de leur identité. Voilà pourquoi certains espèrent en acquérir une par l’apprentissage de l’anglais. Ne pas reconnaître cela, voilà ce qui est un «truc idéologique »
Monsieur Gingras
Je partage votre perception concernant la qualité de la langue parlée par des francophones du Québec. Elle est dans l’ensemble mieux articulée et fait appel à un vocabulaire plus vaste. Les progrès sont relatifs et ne partent pas du même départ selon les milieux sociaux, mais dans l’ensemble il y a progrès du français parlé. N’importe qui entend s’exprimer nos joueurs de hockey francophones est à même e s’en rendre compte.
C’est vrai par contre qu’il y a encore des progrès à faire, à l’oral comme à l’écrit, mais c’est encourageant.
M.Gingras
selon vous
» Ils (les citoyens du Québec) sont donc prêts à s’investir dans l’apprentissage du français écrit ou parlé dans la mesure où ils ont l’impression que cette langue est respectée par des employeurs. »
Permettez de douter Énormément de cette affirmation gratuite.. Par magie, il y aurait dans l’air un goût de passer des heures à apprendre à écrire et parler correctement le français parce qu’ils travaillerait uniquement en français? Sauf à Montréal, presque tous les québécois travaillent uniquement en français et ne prennent pas plus de temps pour maîtriser la langue..
Le référendum magique qui ferait de nous tous des citoyens plus soucieux de la langue, de l’environnement, de la justice…c’est un mythe basé sur une une mauvaise connaissance de la race humaine, un romantisme idéologique.
Cessons de faire l’autruche, les citoyens ne VEULENT tout simplement pas apprendre à parler et écrire correctement le français. ¨Ça ne les intéresse pas, ils ont d’autres priorités dans leur vie quotidienne. Et c’est leur droit, la vie est si courte..
M. André Michaud a écrit plusieurs vérités dans ce dernier message. Apprendre à maîtriser le clavier de l’ordinateur semble pas mal plus intéressant que l’apprentissage des langues qui sont devenues dégradées chez les enseignants et leurs élèves également.
Le simple fait de vouloir demeurer unilingue français n’améliorera pas cette langue au Québec. Vaudrait mieux l’enseigner et mieux l’apprendre…simple.
Monsieur Michaud
Je crois que vous vous égarez, même dans les noms propres. Si je ne m’abuse, c’est à moi que s’adressent vos remarques et non à Monsieur Gingras. Par ailleurs, je constate qu’en dehors de cette singulière adresse, vous donnez dans les généralités, et sans faire les moindres nuances lorsque par exemple vous affirmez que personne ne posséderait sa langue correctement au Québec. Mais comme vous vous posez en spécialiste de la question linguistique en invoquant votre expérience au cœur de ce qui serait le formateur ultime de la langue au Québec, à savoir le Ministère de l’éducation et des loisirs, je suppose que vous possédez toutes les solutions, ou que sinon, vous allez les demander à votre père.
Mais laissons cela et pour ce qui est de mon affirmation concernant l’incitation à se reconnaître et donc à s’identifier dans une langue reconnue par le milieu du travail, cette réalité ne serait pas dans l’air comme vous le dites, mais bien sur la terre, sur le plancher des vaches. Quand vous dites aussi que c’est uniquement à Montréal que les employeurs exigent l’anglais, vous vous méprenez. Vous référez sans doute à votre expérience de bureaucrate où je présume que cette langue n’est pas parlée, du moins dans les bureaux de Québec. Par contre, je vous signale que lors de la dernière foire de l’emploi à Québec, les employeurs demandaient une connaissance de l’anglais et offraient des tests pour mesurer le bilinguisme des postulants.
Mais je sais que je parle en vain, et ne désire pas échanger avec vous car je n’y trouve aucun argument pouvant enrichir ma réflexion. Je termine néanmoins en vous soulignant que dans n’importe quel peuple normal, les gens possèdent leur langue, à des degrés divers, mais ce sont eux qui fixent la norme, ce qui n’est pas le cas des peuples conquis qui veulent le demeurer.
Monsieur Bousquet
Je trouve ironique que vos sentiez le besoin de mépriser tous les enseignants et tous les élèves pour contredire un argument qui soulignait la valeur d’incitation du français langue de travail pour promouvoir la recherche de la qualité de la langue dans d’autres domaines. C’est pourtant vous qui n’avez de cesse de défendre cette idée contre ceux qui n’acceptent pas le bilinguisme intégral à partir de la plus tendre enfance. Par ailleurs, je vous signale que je ne suis pas en faveur de l’unilinguisme français pour autant et que je suis conscient qu’on pourrait mieux apprendre l’anglais sans cela… simple.
M. Audet, je résume ma préférence : Un Québec francophone avec le français amélioré, langue de travail et l’anglais pratique pour le plaisir et pour le côté économique afin que tous les Québécois qui ne sont pas réfractaire à l’anglais aient la chance de l’apprendre très correctement à l’école afin qu’ils ne sortent pas du secondaire en parlant anglais comme le ministre Jean-Marc Fournier qui le massacre péniblement.
Si les profs de français et d’anglais sentent qu’ils sont bons, ça voudrait dire que c’est système qui doit être pourri : Commissions scolaires ou ministères ou syndicat des profs qui serre ses privilèges d’heures d’enseignement et de congés. Si vous avez une meilleure explication, je vais vous donner raison
Dans un texte intéressant André Michaud termine son analyse en posant la question que voici:
***«Je reviens à ma question , doit-on considérer la langue comme avant tout un moyen de communication ( la meilleure étant celle qui nous permet le plus de voyager et communiquer) ou comme un truc idéologique?»***
Je ne sais trop à quoi correspond LE TRUC IDÉOLOGIQUE. Mais je sais ou crois savoir que LA LANGUE, c’est assurément un moyen de communication. Mais la langue, c’est aussi beaucoup plus que cela. C’est un moyen d’expression (littéraire, artistique, personnel, etc) et c’est aussi un regard sur le monde, sur l’univers. Les diverses langues développent des angles et des perspectives qui diffèrent passablement. C’est pourquoi la langue est essentielle. S’il s’agit simplement de communiquer, utilisons le langage des TEXTOS. Il est plus rudimentaire, plus rapide et il est possible de «se comprendre».
Parlant de la langue et de sa défense il faudra bien, un jour, parler d’un profond sentiment «ANTI-FRENCH CANADIANS» qui se manifeste assez régulièrement dans certains quartiers de Montréal, comme, par exemple, dans le quartier de la Côte-des-Neiges, là où j’habite depuis trois ans, après y avoir habité de 1963 jusqu’à 1968.
En trois ans j’ai dû vivre de nombreux incidents «racistes» dirigés contre les Québécois (de souche). J’ai pourtant habité pendant 14 ans dans le quartier de la Petite-Bourgogne et c’était drôlement moins tragique. Un jour, il y a un an, j’ai pensé que j’allais y passer définitivement dans le fameux autobus 165. Et le chauffeur d’autobus, un Québécois, a craint lui aussi pour sa vie.
Enfin, le combat pour le français est multidimensionnel.
JSB
J’ai appris le Français, ma langue maternelle, et l’Anglais à l’école publique.
Au delà des cours, dictées et devoirs, c’est par moi-même et grâce à des parents qui m’ont transmis le goût de l’excellence pour ma langue d’abord et pour une langue seconde ensuite, que j’ai multiplié les lectures, consulté les dictionnaires et pris le parti de m’améliorer constamment à force de curiosité et d’efforts… Ce processus continue et ne cessera qu’à mon dernier souffle.
Ce que je veux faire ressortir ici c’est que l’école publique m’a offert tous les outils pour maîtriser les deux langues officielles, le reste demeurant à mes yeux une affaire d’effort et d’initiative personnelle… Bref, pour tous les mauvais profs et tous les cancres, il y a eu plus de profs dévoués et engagés transmettant leurs savoirs et enseignant leur matière qu’autre chose… Était-ce parfait? Bien sûr que non, mais on m’en a donné « en masse » pour qu’avec un minimum d’investissement de ma part j’en arrive à devenir un jeune homme instruit capable de curiosité et de sens critique…
Ce qui est un bon début selon moi…
«Je reviens à ma question , doit-on considérer la langue comme avant tout un moyen de communication ( la meilleure étant celle qui nous permet le plus de voyager et communiquer) ou comme un truc idéologique?»
Quelques pistes complémentaires à propos de la communication : http://fr.wikipedia.org/wiki/Communication
La communication ne se referme pas uniquement sur l’expression orale ou écrite, ce serait bien trop réducteur, et ça viendrait fausser le débat.
Un peu à la blague on pourrait s’attendre dans une relation cybernétique entre deux robots à la phrase suivante : « c’est plaisant la vie de couple, on échange des données. »
Je n’accroche pas particulièrement à la dichotomie entre la langue pour communiquer et la question purement idéologique, le débat dépasse ce cadre.
À propos des idéologies : http://fr.wikipedia.org/wiki/Idéologie
Tant et aussi longtemps que le français ne sera pas obligatoire dans les entreprises, commerces, manufactures, etc de moins de 50 employés, au Québec, et que l’anglais règnera en maître, parce que le français c’est du pipi de chat, même au Québec, les alophones n’auront aucun respect pour notre langue, notre culture, nous mêmes.
Si nous étions un peuple aussi sanguin, violent que certains, on ne nous mépriserait pas comme on le fait. On nous craindrait, et avec raison. Mais nous avons été élevés, éduqués formés à tendre l’autre joue, à pardonner, à aimer notre ennemi, alors on peut nous mépriser à souhait car il n’y a aucun danger à le faire.
Je ne connais aucun autre peuple qui se laisse humilier à ce point sans réagir efficacement. Nous ne sommes pas tous de bons chrétiens et un jour… Chez les ovins il y a des béliers. :-)
La patience a des limites.
Je complète mes deux liens précédents par :
Démagogie : http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9magogie
Cybernétique : http://fr.wikipedia.org/wiki/Cybern%C3%A9tique
Ces liens expriment plusieurs fonctions de la communication.
@ TOUS
À trois reprises (1996, 2000, 2004), au congrès d’un parti auquel j’adhère encore — au nom d’une vieille espérance au bord de la lassitude —, les dirigeants du Parti québécois écartaient la proposition de militants visant à faire du français la langue d’enseignement obligatoire jusqu’au cégep inclusivement. S’il faut en croire les augures, je me réjouis que le prochain congrès du PQ adopte une résolution parrainée par Pierre Curzi, élargissant aux cégeps les dispositions de la loi 101.
J’ai l’armure bosselée par des décennies de duels et de combats dans l’arène de la défense de la langue française. J’ai fait ce que dois, quitte à en payer le prix. «On ne paie jamais trop cher le privilège d’être son propre maître», écrivait Kipling. Des forces irrésistibles venant du fond de notre histoire m’ont toujours porté à monter au créneau dès lors que je sentais la langue de mes pères et mères menacée, soit par les malfrats de l’assimilation, soit par des députés égarés et pusillanimes, soit par des accommodements raisonnables d’un interculturalisme corrosif et dissolvant de notre identité nationale. Depuis deux siècles et demi, notre peuple a préservé envers et contre tous l’essentiel de ses acquis culturels et linguistiques et la maîtrise au moins partielle de son développement.
Je ne suis pas de ceux qui tiennent notre culture pour passéiste. Nos pères et mères, nos enseignants, nos curés, nos paysans et travailleurs ont fait ce que nous sommes. Ils sont la mémoire de notre histoire. Ils ont bien oeuvré pour la suite du monde. Résistants, bien avant que le mot fasse fortune, ils ont permis malgré la soumission imposée à une couronne étrangère que le Québec conserve sa langue, sa cohérence, sa dignité nationale et ses chances d’avenir.
Le «bill 63»
Il y a 41 ans, en novembre 1969, l’Assemblée nationale du Québec était saisie d’un projet de loi visant en fin de compte à bilinguiser le Québec. Je fus alors le premier député à démissionner du parti sous lequel j’avais été élu afin de mieux combattre cette proposition de loi suicidaire pour l’avenir du peuple québécois. Quelques jours après, René Lévesque venait m’épauler. Trois autres députés, deux du parti gouvernemental, l’Union nationale, et l’autre dont je ne sais plus quelle étiquette constituèrent ce que j’ai alors qualifié d’«opposition circonstancielle» pour faire échec à cet avatar maudit de législation linguistique.
Pendant que des dizaines de milliers de personnes manifestaient dans les rues de la Vieille Capitale, nous étions une poignée à nous opposer à une loi scélérate contre un Parlement benêt, insensible aux dangers du bilinguisme. Le pire est que nos collègues étaient de bonne foi! À cette époque, qu’est-ce qu’on m’a rebattu les oreilles, tant et plus sur les vertus de l’incitation, de l’attentisme, de la gentillesse, de l’apaisement, de la persuasion et toute autre procrastination de même farine. La ritournelle n’a pas cessé. C’est-à-dire, ce genre de discours inspiré de la vulgate coloniale, fédéraliste et assimilatrice qui nous reproche d’exister et nous culpabilise d’être ce que nous sommes.
Objet d’inquiétude
Au crépuscule de ma vie, j’en ai toujours ras le bol d’un discours de soumis et de vaincus qui nous invite infailliblement à remettre à des lendemains incertains et de plus en plus lointains des mesures d’urgence qui doivent être prises aujourd’hui. Les assimilateurs se réjouissent de nous voir tomber dans le piège de la concession, de la mollesse et de l’indifférence. Ils sont d’une époque où la prude Albion était maîtresse du monde. Ses enfants vinrent en Amérique, entrèrent en rébellion à propos d’une histoire de thé, et à partir d’une dizaine de colonies éparpillées édifièrent la plus grande puissance économique du monde. Hors de la langue anglaise, point de salut. E pluribus unum.
Quarante ans après le «bill 63», je ne suis pas moins inquiet, voire angoissé devant l’avenir de notre langue, devant la laborieuse et difficile intégration de la majorité des immigrants au Québec.
Il faut renforcer la loi 101 dans les domaines de l’enseignement, de l’affichage, de l’ensemble de l’administration publique et parapublique. Il faut assurer le plein rayonnement de notre langue nationale sans peur et en étant indifférents aux calculs de groupes, personnes, coteries, intellectuels prébendés, coalitions, financiers, lèche-partis centralisateurs, croque-mitaines du fédéralisme canadien, assimilateurs et niveleurs de haut vol qui ne répugneront à aucune manoeuvre pour nous maintenir en tutelle et qui feront tout pour que nous ne soyons pas maîtres chez nous. Cette engeance exécrable nous a donné une jolie leçon de démocratie en volant le référendum de 1995. Pour avoir dit la vérité, un de nos hommes politiques les plus respectés et respectables, Jacques Parizeau, s’est vu honni par les chapelles soumises et bien-pensantes de la rectitude et de l’aplatissement.
Purs et durs
Notre situation de minoritaires, voisins de la plus grande puissance assimilatrice économique et culturelle du monde, commande courage, volonté et fermeté. «Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime, mais c’est la loi qui affranchit», disait Lacordaire. Je ne suis pas peu fier, lorsqu’il s’agit de préserver l’essentiel de ce que nous sommes, c’est-à-dire le référent essentiel de notre nation, de me ranger dans ce que les chroniqueurs de la politique appellent les «purs et durs», par opposition sans doute aux impurs et mous, velléitaires, frileux, pusillanimes, la plupart vivant en serre chaude dans des milieux relativement protégés contre l’envahissement de l’anglais et ne mesurant pas dans la vie concrète des Montréalais qui, eux, voient dans leur métropole, dans la deuxième ville de civilisation de langue française du monde, la déchéance de leur propre langue.
Churchill disait de Chamberlain et de Daladier, dirigeants de l’Angleterre et de la France en 1938, qu’ils avaient sacrifié leur honneur devant Hitler, pensant obtenir la paix en lui accordant concession sur concession. Résultat: ils n’obtinrent pas la paix, mais eurent à la fois la guerre et le déshonneur. Les Québécois doivent éviter le hara-kiri linguistique. L’action doit être prompte, ferme et vigilante. Pour jouir d’une tranquillité illusoire, pour ne pas ouvrir la «canette à vers» des débats sur la langue, disent les apaisants, alors que les Montréalais constatent tous les jours l’érosion du français et de son pouvoir d’attraction.
D’autres solutions existent. Celle du Conseil supérieur de la langue française, porte-parole du libre-choix dont on nous rebat les oreilles depuis des lunes. Compte tenu de sa composition, il fallait s’attendre à des plats réchauffés. La pire d’entre elles est à faire dresser les cheveux sur la tête. Son propagandiste est Gérard Bouchard, coprésident de la Commission de consultation du Québec sur les pratiques d’accommodement reliées aux différences culturelles, 2007-2008:
«Notre proposition postule une reconnaissance du pluralisme. Mais elle suppose aussi une quête de solidarité, une volonté d’ouverture et d’engagement au-delà des frontières du groupe ou de la communauté, au-delà des protectionnismes culturels. En d’autres mots, elle reconnaît pleinement le principe de la diversité, mais exige aussi de tous les partenaires qu’ils se départent de l’esprit de la souche. En l’occurrence: l’insécurité chronique et la méfiance qui poussent au repli et à la crainte de l’autre, qui entretiennent une mémoire exacerbée des vexations anciennes, qui durcissent les solitudes actuelles, compromettent les partenariats [sic], empêchent toute possibilité de greffe. En ce sens, tous ensemble, jeter les souches au prochain feu de la Saint-Jean? Pourquoi pas? Avec l’espoir raisonnable qu’à la longue, il pourrait naître de ces cendres (parmi quelques inévitables bleuets?) une espèce [sic] renouvelée, enrichie, comme il arrive parfois.» Le Devoir, 24 mars 1999
Ce texte me rappelle ma boutonneuse adolescence. J’ai déjà entendu ou lu quelque chose du genre: «Un homme nouveau, peut-être»?
***
Yves Michaud – Ancien député de l’Assemblée nationale
Si l’utilisation du français diminue au Québec, ce n’est pas la faute des anglais. Dans le temps, au Québec, l’église obligeait les hommes à avoir un enfant par an, alors il venait un temps où les familles n’avaient plus les moyens d’instruire leurs enfants, contrairement aux anglais où eux arrêtais au moment opportun. Donc voilà pourquoi les anglais étaient plus instruit dans le passé et profitaient du petit peuple non instruit francophone. Ces temps sont révolus, la dénatalité et l’immigration font reculer le français, alors arrêter donc vos histoires d’assimilation ridicules, c’est vraiment n’importe quoi. Ce n’est que l’évolution qui suit son court.