Dur, dur de ne pas se taper une crise d'angoisse à la pensée de vieillir au Québec.
Pas pour tout le monde, bien sûr. Mais sûrement pour plusieurs Québécois parmi les deux tiers d'entre nous qui n'ont aucun régime de retraite de leur employeur, privé ou public. Ou encore, pour les trois Québécois sur quatre dépourvus du moindre REER.
Bref, la retraite risque d'être maigre pour ceux qui n'auront que les programmes gouvernementaux de soutien comme le Régime des rentes du Québec (RRQ), la pension de la Sécurité de la vieillesse ou le Supplément de revenu garanti du fédéral.
Car même combinés, on parle ici d'un maximum annuel de 20 000 $ (en dollars d'aujourd'hui).
Sans autres actifs, bien des Québécois âgés seront incapables de se payer des soins de santé ou à domicile de plus en plus privatisés. Sans parler de se donner un environnement de vie de qualité, que ce soit chez soi ou en "résidence".
Comment feront aussi ceux qui vieilliront sans famille immédiate ou réseau de soutien? Comment feront tous ces "aidants naturels" auxquels l'État refuse d'accorder un soutien financier adéquat?
Le sujet n'est pas jojo. Désolée. Mais on ne s'en sort pas. Vieillir avec un minimum de qualité de vie, ça prend aussi les moyens de le faire.
Or, l'espérance de vie allonge et la proportion de personnes âgées augmente pendant que diminue celle des Québécois en âge de cotiser aux régimes de retraite publics.
En 2020, près de deux millions auront plus de 65 ans. En 2030, 3,8 % moins de Québécois seront en âge de travailler. Or, dans le reste du Canada, ils seront 5,5 % de plus à être en âge de travailler.
Pourtant, même si on vieillit plus actifs et en meilleure santé qu'avant et que le Québec n'est pas le seul État où espérer une belle retraite est un problème, il reste que proportionnellement, il y aura ici plus de retraités et moins de travailleurs que dans le reste du Canada.
Le risque est donc réel que de nombreux Québécois vieillissent dans des conditions financières précaires.
La manne
C'est pourquoi lors de son budget du 17 mars, le gouvernement Charest bonifiait enfin les cotisations des employeurs et des employés au Régime des rentes. C'est un peu tard, mais c'est déjà ça de pris.
Pour ceux dont le revenu annuel se situe entre les 20 000 $ et 60 000 $, mais qui n'ont aucun régime de retraite d'un employeur – ce qui inclut bien évidemment les travailleurs autonomes -, il proposait la mise en place de Régimes volontaires d'épargne-retraite (RVER).
À première vue, c'est séduisant. Le diable, par contre, est dans les détails…
Les employeurs seront obligés d'inscrire leurs employés qui n'ont pas de régime de retraite collectifs. Ces travailleurs cotiseront tout en ayant un droit de retrait.
Mais attention! Contrairement à ce qui se passe ailleurs où des programmes similaires existent, les employeurs, eux, ne seront pas tenus de cotiser! Une véritable aberration approuvée également par le PQ.
Résultat: ces travailleurs seront prisonniers d'une situation scandaleusement inéquitable par rapport aux régimes collectifs de retraite où les employeurs cotisent, où les risques financiers sont partagés et où les frais de gestion sont plus bas.
Et ce n'est pas tout. Ces RVER seront administrés par des institutions financières privées, du genre grosses compagnies d'assurances. Et elles seront choisies par les employeurs, même s'ils n'ont pas à cotiser! Cherchez l'erreur.
Bref, le gouvernement offre aux institutions privées une véritable manne de futurs clients servis sur un plateau d'argent! Encore une fois, le parti pris du gouvernement pour le privé éclipse tout.
Pas surprenant qu'Isabelle Hudon, présidente au Québec de la Sun Life, s'en réjouisse et demande que les RVER soient implantés "le plus rapidement possible". Même ses compétiteurs n'en croient pas leur chance.
Le Devoir rapportait qu'elle est "heureuse de voir cette inscription automatique avec possibilité de retrait, car un système basé sur une inscription volontaire n'entraînerait pas autant de cotisants. Il est convenu que l'industrie a tout intérêt à maximiser le nombre de clients". Sans blague…
Par contre, du côté de la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, on est convaincu que comme ailleurs dans le monde, les employeurs finiront un jour par être "obligés" de cotiser aux RVER. Mais ça, ça relève du département du "qui vivra verra"…
Or, comme le proposait Jean-Robert Sansfaçon dans les pages du Devoir, il serait nettement plus sage de miser sur les régimes publics que l'on devrait capitaliser encore mieux.
Eh oui. Ces mêmes régimes où les employeurs n'ont pas "congé" de cotisation et où les travailleurs ne sont pas les seuls à casquer pour l'avenir.
Quant aux REER, comme le suggère Michel Girard de La Presse, on pourrait enfin accorder aux travailleurs à revenu moyen la même déduction fiscale de 48 % que ceux dont les revenus sont très élevés.
Parlant d'iniquité, comment se fait-il qu'avec un revenu imposable de 20 000 $, vous n'aurez que 285 $ de déduction par 1000 $ de REER que vous aurez épargné de peine et de misère, alors que ce sera 482 $ pour ceux qui gagnent plus de 130 000 $?
Faut croire que la classe moyenne continue d'être le dindon de la farce.
Où est la différence, fiscalement j’entends, entre un futur RVER et l’actuel REER ? Blanc bonnet, bonnet blanc ?
Nous n’avons plus d’imagination au Québec. On marche dans nos ornières comme le bœuf sous son joug.
Prenons mon exemple personnel. J’ai 64 ans, sans emploi. j’ai commencé à recevoir une faible rente de la RRQ. Je n’ai pas de REER, je les ai tous encaissé pour «partir» une malheureuse aventure d’affaires. Mais ma maison vaudra dans 10 ans environ 1/2 million $. Bien sur je pourrai la vendre. Je pourrai aussi contracter une hypothèque inversée. Mais là, les dangers de se faire avoir sont excessifs. Ma question : il me semble que si le législateur le voulait, il y aurait quelques chose à faire avec cet actif autre que de le liquider, non ?
Je le redis: nos législateurs n’ont plus d’imagination. Si Jacques Parizeau avait quelques années de moins et qu’on le mette sur ce dossier, lui il trouverait une solution. Il a quelques trophées d’accrochés à son mur cet homme.
«La vieillesse est un décès par petits morceaux.» [Albert Cohen]
Un problème, qui s’en va croissant, est que l’âge de la retraite est le même depuis longtemps pendant que, à cause des progrès de la médecine, nos vieux vivent de plus en plus longtemps, plaçant un coût toujours plus élevé sur leur hébergement, même quand ils sont rendus au stage des morts-vivants.
Nos médecins s’acharnent trop à allonger, par tous les moyens, la vie des vieux qui n’ont plus de qualité de vie. Désolant !
Ces coûts supplémentaires inutiles ne peuvent pas être transférés à ceux qui pourraient avoir une meilleure vie et qui ne trouvent plus de places dans les CHLD, réservés aux cas très lourds.
Belle chronique Madame Legault.
On passe de belles annonces autant à la télévision que dans les revues ou la retraite semble très attrayante: voyages , massages, sorties.
Mais cette publicité rejoint très peu de gens .
C’est la misère qui est à nos portes pour bien des aînés et ça ne fait que commencer.
Avant, les gens qui décédaient à 60 ans étaient vieux .Aujourd’hui c’est jeune.On va même jusqu’au slogan liberté 65.
Qui a les moyens de rester au domicile familial avec les revenus de l’état?
Ou iront ces personnes âgés?
Si l’on pense aux aînés d’autrefois qui restaient chez leurs enfants , c’est comme mission impossible aujourd’hui .
Vieillir avec les revenus de l’état c’est être dépourvus .
La médecine a fait des progrès, la population en est la preuve.
Mourir dans la dignité ( je ne parle pas d’enlever la vie) mais ne pas s’acharner inutilement autant pour les riches que pour les pauvres.
C’est un débat présentement, mais demandez à un aîné de 95 ans quel plaisir il a ?
Il attend ..
Le problème financier de la retraite est aussi associé à un système de santé public qui prend l’eau qui créé des délais d’attente de 4 ou 9 mois pour une consultation de spécialiste, examen de scanner ou de toute sorte. Le service de physiothérapie public rattaché à l’hôpital et au spécialiste consulté, le plus banal des exemples quoi est devenu une sorte de recours de deuxième vitesse. Les cliniques de physiothérapie privées sont presque devenues la norme pour les problèmes d’articulations de nos corps liés à l’âge demandant comme ailleurs des soins pressants.
Depuis la chute du système communiste malgré les ratés du système financier bien capitaliste, la surenchère environnementale et économique faite sur les ressources naturelles principalement la ressource pétrolière ou gazière, l’oligarchie mondiale dont de nombreux politiciens la servent cherche lentement ou en semi accéléré à néolibéraliser complètement la société mondiale. Les gouvernements Charest et Harper encouragent discrètement la privatisation de la médecine en se servant de la pression de la dette, une dette accrue parce que les entreprises sont subventionnées par l’État et que la ponction fiscale des entreprises est constamment réduite.
La boucle est bouclée. L’élection fédérale sera démagogique et lamentable on s’en doute. Les grands médias focaliseront l’attention sur les conservateurs et les libéraux. Deux partis qui sont associés également aux lobbys d’entreprises.
Le problème avec les commentaires qu’on lit ici est qu’on ne peut pas être certain de l’âge des interlocuteurs.
En effet c’est impossible de se mettre à la place d’un vieux si nous-même sommes jeunes. Alors quand je lis :
«Nos médecins s’acharnent trop à allonger, par tous les moyens, la vie des vieux qui n’ont plus de qualité de vie. Désolant !», je pose la question : à quel âge on devrait les abattre les vieux ? Celui qui écrit cela a quel âge ? C’est quoi sa condition de vie ? Tant que je l’aurai pas en face de moi je serai incapable de prendre un tel commentaire au sérieux.
«La meilleure façon de ne pas vieillir c’est de mourir jeune.» [Anonyme]
M. Drouin, il y a une différence entre abattre un vieux et s’acharner à le tenir en vie, par toutes sortes de soins, malgré qu’il ne puisse plus rien faire, ne reconnaît plus personne, se fait nourrir, demeure alité à la journée. Un genre de légume.
@Gilles Bousquet
Alors vous devriez poser votre candidature pour exécuter les décisions d’un futur ministère de l’euthanasie. Même que vous pourriez peut-être en réclamer la direction. Mais il faudrait penser à fixer les règles : âge, condition, situation sociale, etc.
Tient je vous propose une lecture que vous trouverez très intéressante compte tenu de votre opinion.
http://www.legrandsoir.info/Faut-il-tuer-les-vieux
« La vieillesse. C’est la seule maladie dont on ne peut espérer guérir.»
[Orson Welles]
Difficile de commenter ce texte de Josée Legault et les divers commentaires qui présentent diverses teintes et une gamme variée de coloris.
Alors, je me permets de citer un texte de Lamennais:
*****«La vieillesse, quant à l’ordre de l’existence terrestre, est un passé sans avenir. Elle représente trop vivement la condition humaine, pour que son aspect n’importune pas l’homme.»*****
C’est l’humaine condition qui est en jeu dès lors que de la vieillesse il est question.
JSB, de plus en plus géronte
À M. Drouin qui m’écrit : «Alors vous devriez poser votre candidature pour exécuter les décisions d’un futur ministère de l’euthanasie.»
Ce n’est pas nécessaire d’aller jusqu’à l’euthanasie mais seulement d’arrêter de s’acharner à prolonger une vie que la nature refuse de continuer. Est-ce que vous saisissez la différence ?
Du train où vont les choses, au Québec, le problème va se régler de lui-même. Grâce à la pénurie de médecins généralistes, un mythe parrait-il, et au grand nombre de futurs patients sans médecins de familles, ce qui est désormais mon cas, les vieux, dont je suis, vont tomber comme des mouches.
Pour ce qui est des revenus de tout un chacun, aucun parti n’a le courage de proposer un minimum de revenu garanti pour les moins nantis. Faire table rase de tout ce qui existe et instorer le revenu garanti. Les riches ont pris soin de cette question, donc elle ne se pose pas, mais les autres qui n’ont pas eu la chance d’avoir un code génétique favorisant le sens des affaires devraient être protégés par leurs frères humains, chrétiens de culture, et partager l’assiette au beure avec tout l’amour du prochain prêché par Jésus Christ notre Seigneur dont on nous parlait à l’école jadis.
Il est vrai que l’Emir Harper en est encore à l’Ancien Testament, moins exigeant et plus facile à adopter.
Viens! Vends tout tes biens et suis-moi. Et ta soeur!
C’est la responsabilité des aînés de faire en sorte que leurs conditions de vie restante et leur mort dans la dignité soient selon leur désir collectivement et individuellement. Le pouvoir gris, groupe de pression, doit se pointer le nez dans tout projet de loi les concernant. Pourrait-on imaginer la création par les aînés de groupes de bénévoles dans toutes les municipalités venant en aide aux personnes âgées qui ne souhaitent pas vivre dans l’isolement total ?
Sujet grave et complexe que celui de notre propre vieillissement et du cadre dans lequel s’écoulent ou s’écouleront nos « vieux jours »…
Comment une société de plus en plus individualiste peut-elle produire ou en arriver à produire les conditions essentielles à la préservation de la dignité de ses citoyennes et citoyens, tout en réussissant à garder en place un cadre minimum de confort où sont comblés nos besoins fondamentaux???
Une « belle » retraite c’est bien, mais une retraite digne et sécurisante où l’on accepte de vivre de manière plus spartiate me semble plus souhaitable et surtout plus réaliste.
Vieillir comporte des choix, vieillir comporte des deuils et des renoncements qui sont peu compatibles avec certains des modèles de « retraite » proposés.
Vieillir c’est faire avec moins et voyager plus léger, vieillir c’est aussi se préparer à la fatalité de la vie qu’est la mort…
Une mort dont on ne parle plus.
Ne faut-il pas en arriver d’abord à apprivoiser et à accepter notre propre vieillissement, notre propre fin, pour en arriver à préparer efficacement notre retraite???
Plus de questions que de réponses, je sais, mais un sujet trop grave et trop important pour ne pas se sentir interpellé…
Un sujet très délicat que la mort. Peut-être parce que je l’ai croisée il y a quelques mois. Heureusement, elle est passée tout droit. Mais là n’est pas le propos. Je fais partie de ceux et celles qui ont participé à un régime de retraite partagé avec un employeur. J’ai réalisé ma chance que tard dans ma vie, au moment où la retraite n’était plus si loin. Aujourd’hui, je suis mal à l’aise d’en parler. Je voudrais que tout le monde soit dans le même cas que moi. Je ne peux même pas dire que j’ai choisi un travail en fonction de ce privilège. J’ai juste choisi en fonction de mes goûts qui ne pouvaient se diriger ailleurs que dans l’enseignement.
Est-ce que j’aurais contribué à un régime s’il n’avait pas été obligatoire ? Sincèrement, je n’en suis pas certaine. À 20 ans, j’avais le sentiment que la vie était longue, très longue, que j’allais vivre presque éternellement. Voilà pourquoi je pense que la proposition de prélever obligatoirement sur le salaire un montant pour assurer une retraite convenable est approprié. Je n’oublie pas qu’au début de ma carrière, mon revenu était assez faible, ce qui n’empêchait pas le prélèvement de cette cotisation.
Bref, il est nécessaire de commencer tôt à économiser pour ses vieux jours. Malheureusement, les jeunes n’en voient pas la nécessité , vivant intensément dans le présent. Quant aux employeurs, est-il utile d’expliquer leur désintéressement à cela ?C’est donc au gouvernement d’implanter des lois qui forceront les uns comme les autres à faire ce qu’il faut….
Le commentaire de Danielle Turcotte est très pertinent étant moi-même dans le même domaine.
Il y a un bémol que j’émets non pour contredire Danielle mais pour ceux qui travaillent au salaire minimum.
C’est la situation de plusieurs.Ils peinent surement à budgéter avec ce revenu.
Si on leur offrait un fonds de retraite, pourraient-ils y adhérer.
Dans le domaine de l’enseignement , on ne se pose pas la question.
Me direz-vous que de nos jours, le couple travaille donc double revenu.
Si ce couple travaille au salaire minimum et a 2 enfants , que reste-t-il de leur avoir ?
Est-ce que je suis la seule à être étonnée voire scandalisée de lire qu’un même montant investi en REER donne ± 40% de déductions fiscales de plus pour un revenu supérieur à 130 000$ comparativement à un revenu de 20 000$ !?! Merci madame Legault de nous sortir de l’ensommeillement collectif!
Monsieur Malavoy a bien raison de parler de renoncement de la population! Juste ça suffirait à sortir dans la rue si on était le moindrement éveillé!
@ Mme Veilleux: Oui. Et la raison est que la table d’imposition est progressive, au fédéral et au Québec. Mais il serait en effet temps de faire exception pour les REER. C’est une question évidente d’équité… Car pour le moment, plus vos revenus sont élevés, plus vous cotisez à un REER et plus grosses sont vos déductions fiscales… Donc, plus vous profitez de ce système, tel qu’il est actuellement.
Assurer à chacun une retraite au-delà du seuil de la pauvreté me paraît être un minimum. Sinon, comment considérer une société qui, après avoir utilisé la force de travail de tout un chacun et qui, le moment venu où cette force est considérée comme insuffisante, soit par le prestataire plus ou moins épuisé, soit par ceux qui l’utilisent, considérerait le citoyen ni plus ni moins comme un déchet inutile, une nullité dans le corridor de la mort dont on souhaiterait la disparition sans bruits dans les meilleurs délais. Ceux qui acceptent cette vision de la société, ainsi que celle de ceux qui considèrent comme étant normal qu’elle les remise ainsi, me font penser à ces individus qui avaient mis cette devise sur les portes de leurs camps de concentration : le travail rend libre.
La meilleure façon de rencontrer cet objectif d’une retraite équitable pour tous est sans contredit celle obtenue par le biais d’un régime public de retraite, ou par des mesures palliatives pour ceux que le sort a désignés comme étant incapables de travailler pour des employeurs offrant de telles garanties. Un pas a été fait dans la bonne direction, mais cela n’est pas suffisant. Certes le fardeau sur les épaules des travailleurs se fait plus lourd, mais au moins pourront-ils se consoler à la pensée que tous doivent un jour passer par la retraite et qu’il vaut mieux y voir à temps que trop tard. Mais ce fardeau ne doit pas reposer sur les seuls travailleurs. Les employeurs doivent aussi se voir imposer une contribution aux régimes publics de retraite. Cela doit faire partie de la rémunération normale. Ceux qui prétendent ne pas pouvoir rencontrer ces paiements n’ont pas leur raison d’être en affaires. Qu’ils laissent la place à ceux qui en ont les moyens.
Les contributions volontaires à des Réer ne doivent pas être considérées non plus comme des mesures devant assurer le minimum décent pour une retraite équitable, mais comme des suppléments de revenus garantis pour les plus riches, ceux qui auront la jouissance d’un revenu garanti supérieur au minimum de revenus garantis pour tous. Mais dans nos sociétés, ce minimum pour tous est ravalé à la portion congrue pour laisser la place aux intérêts qui profitent de cette manne d’épargne devenue dans les faits obligatoire pour ceux qui ne profitent pas d’un régime de retraite avec un employeur fiable, ce qui est le cas de la vaste majorité des citoyens.
Madame Legault, votre texte est fort intéressant! Donc, au sujet de la création d’un régime de retraite privé pour la population, on est en train de mettre sur la table tous les atouts qu’il faut pour magouiller la population qui tomberait dans le piège.
Le gouvernement favorable au privé, de même que certaines entreprises privés, aimeraient bien fouiller dans le portefeuille de la population pour s’en mettre encore plus dans les poches. Ces ogres vont-ils avoir besoin de le faire sur la pointe des pieds, pour ne pas réveiller la population?
Pour reprendre ce que dit Mme Turcotte, quand on est jeune on ne voit pas la nécessité d’économiser pour nos vieux jours, lesquels, semble-t-il, sont de plus en plus éloignés.
En prenant les chiffres de Mme Legault, je fais partie des 1 sur 3 ayant un régime de retraite avec mon employeur et des 1 sur 4 avec des REER…..j’ai 55 ans et je n’aurai pas ma liberté cette année.
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«l’espérance de vie allonge et la proportion de personnes âgées augmente pendant que diminue celle des Québécois en âge de cotiser aux régimes de retraite publics.»
«il y aura ici plus de retraités et moins de travailleurs que dans le reste du Canada.»
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Je ne suis pas actuaire bien sûr, mais je ne comprends pas où veulent en venir ceux qui nous disent ça.
Les contributions employés/employeurs au régime des rentes du QC ont débuté en janvier 1966. Ce qui veut dire que la génération chouchou des X, les Baby Boomers, y a à date, majoritairement contribué et maintenant qu’on y arrive, on nous dit, il n’y aura pas assez de travailleurs pour payer pour vous….où est passé l’argent que nous avons investi depuis 1966?
Moins de travailleurs….un grand nombre de travailleurs a été remplacé par des robots et l’automatisation. Donc l’industrie et la bureaucratie peuvent produire plus, en moins de temps et générer plus de revenus. Pour moi l’argument du nombre de travailleurs ne tient pas.
En plus on nous dit, comme vous vivez plus longtemps, on va augmenter l’âge de la retraite et si vous la prenez avant, vous serez pénaliser.
Nous n’avons pas tous la chance dans la vie d’avoir un beau travail comme Mesdames Jeanine Sutto ou Jeanette Bertrand. Je pense entre autre aux travailleurs manuels comme dans la construction, les emplois municipaux sur la voirie, les pompiers, les emplois dans l’industrie, les agriculteurs, etc…. Pour parler en bon québécois, ce genre d’emploi, ça magane le physique. Magané, bien souvent, bien avant 60 ans…alors l’espérance de vie pour cette cathégorie de travailleurs…
Outre le physique, il y a aussi l’ambiance de travail, laquelle pour plusieurs travailleurs est insupportable, mais qu’ils acceptent d’endurer jusqu’à leur hypothétique retraite. Ça aussi ça magane le psychologique et peut mener à des maladies mentales.
Alors se faire dire vous devrez travailler plus longtemps sinon vous serez pénalisés, j’avoue que je l’ai en travers la gorge.
Je n’ai jamais fait partie d’une table de négo employeur/employé pour négocier une convention collective. Mais aujourd’hui, un grand nombre de travailleurs du privé et du public bénéficie de ce qui s’y est négocié en contribuant entre autre à un régime de retraite, à part le régime des rentes du Québec. J’imagine que les négociateurs en sont venus à se dire que plutôt que d’augmenter les salaires, instaurer des régimes de retraite était d’une part, une manière de redistribuer les richesses et d’autre part en créer d’autres par l’argent investi dans des fonds.
Aujourd’hui, des grands visionnaires à la Éric Duhaime et plus récemment Peter Trent, ex maire de Westmount, rêvent d’abolir tout ça, alors qu’ils devraient plutôt prendre le chemin inverse pour s’assurer que les travailleurs aient un revenu décent et substantiel pour passer un bel âge d’or…..et non pas dehors…
Les travailleurs autonomes, quant à eux, doivent payer les 2 parts du régime des rentes du Québec. Ce qui crée une iniquité par rapport aux autres travailleurs. De plus, ils n’ont par le fait même aucun régime avec un employeur, et pour une grande majorité d’entre eux, ils n’ont pas suffisamment de revenus disponibles pour investir dans des actions ou des REER.
Si nous vivions dans un pays social-démocrate, avec tout ce que cela implique de propriété collective de nos ressources naturelles et d’un régime fiscal mettant à contribution, dans une juste part, tous les travailleurs et les compagnies, une partie des revenus de l’État pourrait servir à payer la part de l’employeur que les travailleurs autonomes n’ont pas.
Mais évidemment, tout cela ne règle pas le sort de ceux qui ne travailleront jamais. Travailler pris dans sons sens traditionnel.
Pour éviter les évidents conflits d’intérêts des RVER, entre les employeurs et les gestionnaires de fonds d’investissement, les employés devraient être libres de choisir les gestionnaires de fonds qui offrent déjà des fonds REER. Je ne comprends pas vraiment ce que les compagnies d’assurances viennent faire là-dedans, ni de quoi se mêle l’employeur s’il ne cotise pas.
De toute façon, peu importe la forme que prend un régime de retraite, l’employeur ne devrait jamais en être le gestionnaire exclusif. Plusieurs compagnies ont par le passé liquidé l’argent que des travailleurs avaient investi dans un tel régime. Le cas le plus connu étant la compagnie Signer.
La chère et vénérée génération BB a aussi largement contribué à implanter un système de santé technologiquement très avancé. Maintenant qu’on est rendu à l’âge de s’en servir, on nous dit, si vous voulez être soignés, payez sinon crevez.
C’est un peu comme si je m’étais acheté une maison dans les années 70 et qu’aujourd’hui les générations X, Y, Z, glad, passe-partout, octets, clic et etc… la vendait, garderaient l’argent et me diraient, paie un loyer ou va vivre dans une boîte en carton chauffé à la chandelle en-dessous d’un pont pis profites-en donc pour crever OPC.
Soit dit en passant, cotiser à un régime partagé de retraite, ne garantit pas nécessairement un revenu décent de retraite. J’ai un copain qui a cotisé 40 ans à un régime dans une compagnie privée. La compagnie lui a donné $140000 à son départ. Il a aussi un petit montant de REER et un condo hypothéqué. Il a 60 ans et une femme qui n’a jamais eu de travail rémunéré…. je vous laisse calculer…
Il faut aussi savoir que plusieurs travailleurs n’ont commencé à cotiser pour un régime de retraite qu’à 40-45 ans…..ces travailleurs n’auront donc pas une pleine rente de retraite à moins de travailler jusqu’à 70-75 et même 80 ans.
Alors pour bien vieillir au Québec, il faudra prendre des décisions comme société pour garantir aux plus vulnérables de quoi vivre et se soigner.
Pour terminer, je vous envoie un lien pour savoir ce qu’il ne faut pas comme société pour faire perdurer la pauvreté : (faites un copier/coller)
http://www.facebook.com/notes/jason-keays/17-points-pour-une-droite-efficace/191432174226346