Le constat crève les yeux. Depuis plusieurs années, le français recule dans la grande région de Montréal. Une «réanglicisation» s’installe peu à peu au travail, dans l’affichage, le commerce, l’enseignement, les services sociaux et de santé.
Au fédéral, on nomme des anglophones unilingues à des postes clés. Ici, les gouvernements, péquiste ou libéral, ont laissé le bilinguisme s’étendre à nouveau dans l’administration publique et les services aux citoyens. Des ministères financent des cours d’anglais aux nouveaux arrivants pendant que des millions de dollars reçus du fédéral pour leur enseigner le français seraient détournés à d’autres fins par le gouvernement Charest.
Des parents nantis peuvent inscrire leurs enfants à une école primaire anglaise dite «passerelle» pour leur acheter ensuite le droit à l’école anglaise subventionnée. Plus ou moins 40% des allophones au cégep ou l’université choisissent une institution anglophone. Etc.
Résultat: le français peine encore à s’imposer comme une véritable langue commune et d’intégration. Trente-cinq ans après l’adoption de la loi 101, son objectif de faire du français la langue «normale et habituelle» au Québec n’est toujours pas atteint.
La mondialisation a beau avoir le dos large, elle n’explique tout de même pas une réanglicisation aussi localisée sur la planète et sur autant de plans. Alors, la cause de ce gâchis, elle est où?
On la trouve en fait dans une combinaison létale. Celle de plusieurs jugements venus affaiblir la loi 101 au fil des ans et de l’inaction crasse des gouvernements québécois en réponse à ceux-ci.
Même le recours tout à fait légal et constitutionnel à la clause dérogatoire pour protéger tout au moins quelques pans de cette loi charcutée par les tribunaux fut longtemps diabolisé par nos élites politiques et médiatiques. Et l’est encore par certains.
(Rappelons qu’une clause dérogatoire fut incluse dans les chartes québécoise et canadienne des droits pour protéger la souveraineté des parlements face aux juges non élus.)
En fait, la situation est de plus en plus absurde. On exige ici la connaissance de l’anglais pour des boulots au salaire minimum alors que celle du français n’est même pas nécessaire pour être nommé juge à la Cour suprême par le premier ministre du Canada!
Et s’il est encore possible de faire sa vie ici sans parler un mot de la langue de la majorité, bonne chance au francophone qui tenterait le même coup dans une autre province!
Bref, pas étonnant que les reportages sur l’état du français se multiplient, tous médias confondus. Ou que le nombre de plaintes à l’Office québécois de la langue française (OQLF) explose.
Ceux qui voient de la xénophobie ou de l’anglophobie dans cette inquiétude croissante face au recul du français font malheureusement plus dans la propagande que dans un constat lucide des faits.
Et que fait le gouvernement? Rien. Il lance un peu d’argent à l’OQLF, promet de la «vigilance» à revendre et se contente d’«accompagner» les entreprises réfractaires au français.
C’est pourquoi le dernier tour de piste politique de Pierre Curzi mérite d’être salué. Député indépendant et ex-péquiste, il présentait récemment une version nouvelle et renforcée de la loi 101. Or, ce projet de loi, avoua-t-il en entrevue, il n’aurait jamais pu le présenter s’il était demeuré au PQ.
De fait, le geste impressionne. Par sa nécessité, son intelligence, sa sincérité, son courage, sa passion et le travail qu’il aura exigé.
Fait étonnant pour le seul État francophone d’Amérique: peu de gens possèdent ici une expertise solide, surtout universitaire, de la question linguistique. Je le sais parce que je l’ai moi-même acquise. Dans un tel contexte, voir un député mener une recherche d’une telle ampleur avec une équipe et des moyens aussi limités commande certes le respect.
On trouve aussi dans son projet de loi des suggestions émises ailleurs par Québec solidaire, le PQ et des experts indépendants. Exemple: dépolitiser la nomination du président de l’OQLF en la soumettant au vote des deux tiers de l’Assemblée nationale. Une idée que je défendais il y a 20 ans déjà lorsque j’étais à la maîtrise…
Ce projet de loi n’est évidemment pas parfait. Il propose des resserrements dans la langue d’enseignement, le travail et les services publics. Mais il s’avance peu, entre autres, sur la langue d’affichage. Il reste qu’il constitue une contribution au débat sur une question existentielle pour le Québec.
Bref, même si, pour des raisons politiques, ce projet de loi est condamné à mourir au feuilleton, Pierre Curzi pourra quitter la politique la tête haute.
L’enfer est rempli de bonnes intentions de ceux qui quittent la politique et qui n’ont plus rien à perdre et pas de comtés à gagner.
Le français va toujours être menacé en Amérique. Les Libéraux tentent d’accélérer l’anglicisation pendant que le PQ voudrait tenter de la ralentir. Québec solidaire, dans son cas, veut le multiculturalisme et les pratiques religieuses et les accommodements religieux, raisonnables ou non. Du véritable socialisme de bonne entente…full…sociale.
Vous ne connaissez pas le programme de Québec Solidaire. Je vous invite à aller le lire et à vous faire une idée qui dépasse les images d’Épinal véhiculé dans les médias de masse et alimentées par les Duhaime, Dumont et radio-poubelles:
http://quebecsolidaire.net/memoires
(Entre autres, les p. 15-19 du premier document: « Les services publics dans un Québec solidaire »
Pour les « accommodements »: p. 14 du document: « Un pays démocratique et pluriel document »
et Pour le lien entre les deux: P. 15-16 du même document).
En espérant que cela vous permettre d’élargir un peu vos horizons.
Les premiers responsables de la folklorisation du français au Québec, langue, soit dit en passant, toujours internationale. Se sont autant de colonisés se trouvant dans tout le Québec, non seulement à Montréal, même en région, glorifiant l’usage de l’anglais chez leurs ti-bébés et animaux domestiques. Jamais je me lasserai de décrier le mépris que trop d’entre-nous méritons par manque de fierté et courage lorsque quotidiennement en anglais nous nous excusons de nous excuser devant tout ce qui n’a pas l’apparence québécoise de souche..P’tite vie va !!!
Le respect d’une langue nationale ça ne se commande pas ça se mérite.
Et pour faire suite:
http://www.cyberpresse.ca/debats/votre-opinion/201204/03/01-4512193-des-immigrants-anglicises.php
Monsieur Bousquet !
Comment après avoir lu le billet de notre hôte Josée Legaut , tout a fait crédible et très important pour la question linguistique du Québec pouvez vous tombez dans les pires clihés populistes et a ras les paquerettes comme votre commentaire !
Est-ce tout le sérieux que les péquistes comme vous entretennez envers notre langue ?
Le PQ tente de » ralentir » alors qu’ il nous faut » arrêter » la progression ! Après un madat ou deux de Pauline Marois , la question liguistique redeviendrait une priorité au PQ ? je crois que je viens de toucher un point ici !
Vous avez tout à fait raison de souligner le travail exceptionnel de Pierre Curzi sur la question linguistique.
C’est d’ailleurs officiellement à cause de sa position sur la langue française qu’il ne partage pas avec Madame Marois qu’il a démissionné du PQ et de la politique.
Comme Monsieur Curzi, je pense qu’il est totalement aberrant de permettre le libre choix en matière de langue au cégep. On en est même rendu à angliciser nos universités francophones !
Je ne comprends pas comment peut-il être légal de travailler en public sans parler français à Montréal et au Québec…
M. Asselin, l’enfer est plein de bonnes intentions, faut faire attention, exemple :
À «Tout le monde en parle», dimanche, le premier avril 2011 : «C’est grâce à la Loi 101 que le Québec ne s’est pas séparé du Canada, estime l’éditorialiste du National Post, Tasha Kheiriddin. Pour elle, la possibilité pour les Québécois de vivre en français a enrayé l’urgence pour la province de devenir indépendante.»
Conclusion, M. Camil Laurin était un grand Canadien
Dans un élan théâtral et dramatique, M.Curzi a miné son propre parti et la cheffe du PQ. Dommage… on appelle ça se tirer dans le pied. Je ne le salue pas du tout!
Assez d’accord avec M. Gobeil, M. Curzi sait bien que son action va demeurer sans résultat sauf embêter le PQ en lui montrant qu’il lave plus blanc que lui, au point de vue du français. Voyez comme je suis plus pur des intentions ! Pas comme ces carriéristes du PQ qui pensent plus à se faire élire qu’à améliorer la place du français au Québec. Wash….Je serais un bien meilleur chef que Mme Marois mais j’ai raté ma mutinerie, ma sortie du PQ, de juin dernier. Too bad.
Monsieur Bousquet !
Après nous avoir vanté la performance de Justin Trudeau dans son ridicule combat de boxe avec beaucoup d’ émotion vous voila maintenant en train de nous citer la réflexion d’une grande canadienne et démagogue de ROC ,Tasha Kherridin , avec un semblant d’ admiration dans le ton !
A quand un grand éloge plein d’ admiration de votre part envers Diane Francis ou Don Cherry ?
Tout comme Lucien Bouchard vous semblez entretenir un mépris a peine dissumulé face a la loi 101 . Je mentionne a peine dissimulé car il vous arrive de faire des efforts pour nous convaincre du contraire mais votre passion et votre amour pour le Canada commence a ressortir drôlement !
Quand c’est pas Justin c’est Tasha ou encore le petit couple Princier venu faire les beaux devant les indigènes francophones du Québec l’ été passée !
Chose sûr ce n’est pas très difficile de réaliser qui est le plus canadien entre vous et Camil Laurin !
Il serait intéressant de connaître combien de québécois en âge de voter ont pris le temps de lire le projet de loi 101 de Pierre Curzi. Je doute que le nombre soit très élevé et de par le fait que Pierre Curzi soit un souverainiste, je parierais que mis à part les analystes politiques fédéralistes, bien peu de fédéralistes se sont donnés la peine de simplement le lire. Je parierais même un peu d’argent que M. Charest ne l’a pas lu lui non plus avant de le rejeter du revers de la main suite au résumé d’un conseiller politique de son entourage (il nous a déjà fait le coup avec le rapport Duchesneau).
Je ne jugerai pas du fait que peu de gens ont lu le projet de loi de Pierre Curzi à partir des commentaires sur les blogues… Il est manifeste que les positions sur de nombreux enjeux de notre société s’établissent trop souvent par alignement automatique sur les commentaires des porte-paroles politiques de chaque formation. Si vous en doutez, lisez-les.
Après cela, on s’étonne de tourner en rond et du retard qu’on prend au Québec sur certains aspects. On s’étonne qu’encore 40% des allophones choisissent l’anglais au CEGEP avant d’entrer sur le marché du travail malgré la Loi 101. On s’étonne que les assimilés tranquilles se réjouissent que c’était 60% avant la Loi 101 ce qui démontrerait selon eux la «nette progression» du français! Ce qui signifie plutôt qu’après plus de 35 ans d’obligation de parler français, 40% de tous les immigrants choisissent l’anglais pour mieux gagner leur vie au Québec.
Intégration ratée à 40%, affichage en anglais, raisons commerciales en anglais, service en anglais, boîtes vocales des ministères et organismes gouvernementaux complètement bilingues, les droits initialement prévus et accordés à la minorité linguistique anglophone du Québec ont été étendus par laxisme de l’OQLF à tous les québécois, qu’ils soient d’origine canadienne ou allophone puisqu’on ne prend aucun moyen dans ce gouvernement pour réserver ce droit à ceux à qui il a été accordé. Cela lance le message aux allophones que parler anglais est avantageux au Canada et au Québec.
Oui j’ai mal à ma langue quand je circule à Montréal, n’en déplaise aux partisans du multiculturalisme. Oui j’ai mal à ma culture quand je vois le traitement que le gouvernement fédéral fait du «bilinguisme officiel» de ce pays en nommant des unilingues anglophones à des postes aussi importants que juge à la Cour Suprême, Vérificateur général, etc.
Oui j’ai mal à mon Histoire quand je constate le laxisme de mes gouvernements québécois qui laissent les pédagogues du ministère de l’Éducation gommer l’Histoire nationale de nos cours d’histoire et mettre sur pied des cours d’éducation et de culture religieuses où on enseigne à mes petits-enfants à s’ériger et condamner un symbole religieux catholique et qu’on lui enseigne de l’autre côté de la bouche à tolérer le kirpan, le foulard islamique et les écritures religieuses juives clouées sur le cadrage de toutes les portes de l’Hôpital général Juif de Montréal.
Comment se fait-il que seulement les québécois francophones dans ce pays sont xénophobes, racistes, réactionnaires et repliés sur soi parce qu’ils essaient de protéger leur langue, leur culture leur histoire? Pourquoi la Loi 101 a-t-elle été charcutée par morceaux par la Cour Suprême et surtout pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas fermé la porte catégoriquement aux écoles passerelles? Ce ne sont pas que les enfants qui vont dans les écoles passerelles qui s’achètent un droit, ce sont tous les descendants de ces enfants qui bénéficieront de ce droit acheté par leur ancêtre. Le laxisme de Jean Charest dans cette affaire est scandaleux, l’Assemblée nationale du Québec a voté la Loi 101, cette assemblée a le pouvoir de dire non à la Cour Suprême en recourant à la clause dérogatoire et ne le fait pas, c’est une abdication honteuse devant le devoir de l’Assemblée nationale de faire respecter ses lois et à plus forte raison une loi aussi fondamentale que la Loi 101.
Bravo M. Curzi pour votre projet de loi 101. Je comprends votre décision d’avoir refusé de retourner au Parti québécois, sachant que Mme Marois ne trouvait pas approprié de le déposer à ce moment-ci. Maintenant que c’est fait et que le débat est relancé avec toutes les mauvaises nouvelles qui tombent toutes les semaines sur la tête des francophones du Québec, souhaitons-nous que vous reconsidérerez votre décision de mettre un terme à votre carrière politique, il vous reste du travail à faire et vous en avez la carrure pour le mener à terme.
« Comment se fait-il que seulement les québécois francophones dans ce pays sont xénophobes, racistes, réactionnaires et repliés sur soi parce qu’ils essaient de protéger leur langue, leur culture leur histoire? »
Lisez « Portrait du colonisateur » et « Portrait du colonisé » d’Albert Memni. Il explique très bien le processus qui fait du colonisé tâchant de se libérer un « monstre d’intolérance » et du colonisateur essayant de défendre sa position dominante une « pauvre victime ».
Je crois qu’il nous faut reconnaître le travail énorme que Pierre Curzi a fait dans le dossier de la loi 101. Un travail , il ne faut pas l’oublier , qui lui fut donné par Pauline Marois elle-même avant que le pouvoir et la perspective de devenir la première femme PM du Québec vienne perturber cette femme au point de lui faire oublier que l’objectif du PQ n’est pas de lui permettre de réaliser son rêve personnel mais plutôt de revenir au gouvernement pour arrêter ( et non ralentir ) l’anglicisation massive de la région métropolitaine , de renforcir la loi 101 et de préparer les québécois a la souveraineté même sans faire de référendum dans un premier mandat !
La lâcheté prévisible d’un gouvernement libéral devant la question linguistique et les dangers d’un laisser aller volontaire n’a rien de surprenant, c’est la nature même de la bête libérale.
Ce qui me laisse perplexe par contre c’est l’attitude plus que timide de Pauline Marois dans ce dossier. Je crois même que si Pierre Curzi serait encore député du PQ, Pauline la frileuse qui ne pense qu’au jour UN de sa consécration ultime comme « first lady « du Québec, aurait probablement caché ce travail pour ne pas faire peur à l’électorat et aux nombreux Elvis Gratton du Québec. Tout comme l’article numéro 1 du PQ d’ ailleurs !
Pauline Marois représente à mes yeux la continuité de l’époque de Lucien Bouchard au PQ !
Pas tellement une bonne nouvelle pour les francophones qui prennent au sérieux l’ anglicisation progressive de la région de Montréal plutôt que de banaliser la situation et faire des courbettes devant les anglophones comme de grands naïfs inconscients !
Bravo Pierre Curzi! Vous noterez que Monsieur Curzi a des convictions profondes et qu’il est parti du PQ et que si il avait été plus jeune il se serait joint à Option Nationale de Jean-Martin Aussant. Je l’ai vu marcher à la manif étudiante du le 22 mars sous la bannière d’option nationale avec Camil Bouchard et Jean-MArtin Aussant. Il sait où se trouve l’Avenir du Québec, à Option Nationale…
Et maintenant, «accueillir» carrément en anglais?
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201204/04/01-4512554-immigration-quebec-proposera-une-seance-daccueil-en-anglais.php
Ou dit autrement:
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/346752/quebec-renonce-a-son-devoir-d-accueillir-les-immigrants
Et pour les liens vous permettant de lire le projet de loi de Pierre Curzi, sa synthèse et la comparaison avec la Loi 101, vous les trouverez tous ici:
http://voir.ca/josee-legault/2012/03/27/une-nouvelle-loi-101/
Chaque fois que le Québec tente de limiter le tsunami anglais, ça fait choquer nos Anglophones. Imaginons, si nos Indiens passaient des lois pour limiter le français dans leurs réserves : Affichage; études; langue de travail et de communication etc. Je ne crois pas que nous, Québécois francophones, en serions très enchantés.
Si l’anglais devenait très limité au Québec, est-ce que nos Anglophones, qui restent encore au Québec, seraient trop tentés de quitter pour l’Ontario où ils paieraient leurs impôts et leurs taxes d’achat ? Est-ce que M. Curzi a pensé à ça un tit peu ?
Il est certes évident qu’il nous faut «protéger» notre langue française, ici en terre québécoise.
Mais, si l’époque actuelle n’est plus celle des bourgades disséminées çà et là le long du fleuve, où derrière chaque arbre ou presque était silencieusement tapi un Iroquois le tomahawk à la main, guettant et attendant l’occasion d’aller ajouter à sa collection de scalps, notre époque n’est pas davantage celle où l’Anglais aurait pris la relève à l’ombre des bouleaux et des érables…
Même que l’Anglais s’est fort souvent rallié aux descendants des draveurs, cultivateurs, et autres braves défricheurs et colonisateurs de ce vaste et riche territoire que nous, les dit-descendants, occupons avec une fierté quasi-palpable.
De quoi est-ce que je bourre mon calumet, voudriez-vous savoir? Je n’ai pas de calumet.
Arrivons maintenant en ville, dans la grande ville, celle fondée par le Sieur de Maisonneuve. Le bourg d’hier devenu métropole puis, au fil des dernières décennies, mégapole. Une progression ayant fait que le bourg d’antan aura débordé sur les rives avoisinantes. De sorte que cette Ville-Marie du Sieur de Maisonneuve aura plus que doublé sa superficie initiale se limitant à une île.
Cela étant la nouvelle réalité, que la Ville-Marie d’hier a vu sa population essaimer hors de l’île pour s’établir dans le proche voisinage, que pour sa part l’Anglais aura généralement préféré rester plutôt que de quitter pour les banlieues, il en a forcément résulté que la partie la plus centrale de l’agglomération sera moins exclusivement francophone que ses satellites immédiats. Et que cette répartition territoriale n’indique nullement une anglicisation. Qu’une redistribution sur un plus vaste territoire.
Malgré tout, il demeure que la langue française est menacée. Et principalement par elle-même.
Par la nonchalance de trop de ses locuteurs de se donner la peine de bien la parler, de bien l’écrire. Trop d’efforts. Alors qu’il est tellement plus commode de rejeter le blâme sur l’autre, même si cet autre les a faits et continue de les faire ces efforts pour au moins être aujourd’hui capable de conversations en français.
Pourtant ça, on le voit beaucoup moins que l’étoc apparent au ras de l’eau ou encore que l’épine sur la tige de certaines plantes. Comme ce petit point noir qui attire immanquablement notre attention sur la grande page blanche.
Alors, faut-il en conclure que tout va finalement pour le mieux en ce qui concerne l’épique continuation du combat des plaines d’Abraham? Que l’Anglais ne serait pas aussi présent ou envahissant qu’on le dira ici ou là? Qu’il n’y a pas lieu de chercher à «protéger» davantage notre langue française?
Non.
Mais il faut, plutôt que de chercher à contraindre l’autre, celui-là qui fait des efforts pourtant méritoires, et l’inciter ce faisant à renoncer et possiblement à le motiver à faire ses malles, préférablement mettre bien davantage l’accent sur la qualité du français (et la grande richesse de sa culture depuis des siècles) auprès des Québécois dont la langue maternelle est le français.
Autrement, à trop vouloir frotter et récurer, il y a le risque que l’on en vienne à passer au travers du fond de la barque, à provoquer un sauve-qui-peut massif, et à perdre une partie qui pourtant – et même si souvent très imperceptiblement – nous commencions à gagner…
M. Perrier qui en vient à la même conclusion que moi mais de façon plus…poétique et mieux développée. Bravo pour cet intéressant commentaire !
En cette matière, la carotte est plus intéressante que le bâton. Inciter à la place de tenter d’obliger vaut toujours mieux, principalement avec sa moitié..
Merci, cher Monsieur Bousquet!
(Et puis, fort judicieux addenda relativement à la «douce» moitié…)
« Par la nonchalance de trop de ses locuteurs de se donner la peine de bien la parler, de bien l’écrire. Trop d’efforts. »
Encore ce vieil argument visant à nous culpaliser et à nous faire baisser les bras.
Comme si:
1) Les anglophones parlaient tous impeccablement leur langue (écoutez les émissions et films états-uniens en version originale et comparez la qualité de la langue avec celle des émissions et films québécois, je peux vous dire qu’on pourrait leur donner des leçons).
2) Les allophones se tournaient vers l’anglais parce qu’ils se rendraient compte que les Québécois « parlent mal » le français (sur quel point de comparaison pourraient-ils d’ailleurs faire ce « constat »: en comparant le français appris au contact des Québécois avec le français parlé par les dits Québécois ?) et que les anglophones parlaient tellement mieux leur langue (voir point #1).
Ridicule et méprisant
Il me semble, Monsieur Lagassé, que vous «détournez» quelque peu le sens réel des propos que j’exprime.
Non, les anglophones ne parlent pas tous – loin s’en faut! – «impeccablement leur langue». Mais ça, c’est leur problème.
Et puis ces allophones qui se tournent spontanément vers l’anglais (tout en faisant très souvent des efforts méritoires concernant l’apprentissage du français), cette première inclination de leur part vers l’anglais – cette langue très majoritaire en Amérique du Nord – n’a vraiment rien à voir avec le fait que nous, les francophones, parlerions notre langue plus ou moins correctement.
Alors?
L’essentiel de mon propos revient à souhaiter, à espérer, à beaucoup désirer que nous les francophones isolés dans un continent majoritairement anglophone tâchions de rehausser notre maîtrise d’une aussi formidable et riche langue qu’est notre belle langue française.
Si pareille souhait s’avère de l’engeance du «ridicule et méprisant» selon votre perception, je n’y peux rien. Moi, pour moi, c’est important – et fort possiblement ce qui nous permettra au fil des siècles à venir de conserver notre spécificité culturelle malgré un environnement immédiat hostile.
Monsieur Perrier !
Vous savez fort bien que même si la qualité du parler et de l’écrit de la langue française est un problème cela ne représente pas le plus GRAND problème face à l’anglicisation massive de la région métropolitaine et la faiblesse volontaire du gouvernement actuelle pour en faire une priorité ! Les votes d’ABORD et actuellement seul les votes anglophones et allophones de la région métropolitaine semble acquis au PLQ.
Votre tactique à faire dévier le problème linguistique sur la seule responsabilité du citoyen en est une fort répandu chez les fédéralistes, dont Monsieur Bousquet sur ce blogue, et relève parfois de la démagogie ! La loi 101 doit survivre et être rafraichie ce qui n’empêche aucunement de faire un meilleur enseignement du français.
Monsieur Bousquet !
Votre exemple de la réserve amérindienne qui afficherait seulement en anglais est tout ce qu’il y’ a de plus ridicule. Premièrement je pourrais dire que c’est déjà le cas à Khanawake et en plus votre façon de comparer une réserve amérindienne au Québec est fort représentative de votre vision, contaminé par la soumission, du Québec dans le Canada !
Je comprends votre «agacement» instinctif à l’égard de ce que vous percevez comme étant une «tactique» de ma part à vouloir faire «dévier» la question.
Soyez néanmoins rassuré: je ne cherche aucunement à faire «dévier» quoi que ce soit. D’ailleurs, je l’ai écrit un peu plus haut, je suis d’avis qu’il faut voir à «protéger» la langue française. Cette protection s’avère essentielle.
Mais, malgré nos apparents maigres succès – ou reculs selon certains – il demeure que dans les faits le français n’a pas reculé. Plutôt, le français s’est déplacé vers les banlieues tandis que l’anglais s’est plutôt cantonné sur l’île de Montréal. Une île devenue cosmopolite.
Ce qui résulte en une agglomération (île + banlieues) aussi, sinon plus, francophone qu’elle ne l’était auparavant. Du moins, c’est l’appréciation que je fais de la situation.
Et puis, j’ajouterais que la raison – ou une des raisons – ayant fait que les francophones se soient établis de plus en plus nombreux en banlieue a beaucoup à voir avec le coût de la propriété immobilière. Habiter l’île elle-même exige trop financièrement en comparaison avec la banlieue immédiate.
Un simple choix économique.
M. Asselin, l’affaire est à une autre échelle. Ça nous choque autant de voir nos Indiens québécois anglophones, dans une province française, que ça choque nos Anglos de se faire imposer le français par nos lois. Conserver vos termes de « ridicule » pour les véritables cas graves, pas à toutes les sauces.
Je sis d’accord pour en arriver à ce que le français prédomine à Montréal mais, comme M. Perrier, je préfèrerais l’incitation à la légale coercition.
M. Bousquet
Donc vous faite partie des québécois francophones un peu pas mal frileux qui préfèrent l’incitation passive ( et en s’excusant ) tout comme le gouvernement actuel avec la piètre ministre Saint-Pierre qui marche sur des oeufs depuis son arrivée au Parlement !
Est-ce la politique de Pauline et du PQ cette approche des plus timide face a l’anglicisation de la région métropolitaine ! Elle pourrait accompagner facilement la ministre SainT-Pierre sur le chemin des oeufs car elle aussi elle est maintenant une experte dans le domaine du non-faire et de l’ esquive .
La politique de l’incitation amicale mise sur pied par Christine Saint-Pierre concernant les entreprises est un échec total ! Et cette petite incitation toute timide ne donnera JAMAIS rien ! Les anglophones de Montréal ADORENT la timidité avec laquelle nous abordons la déterioration du fait français dans la métropole !
Le PQ et le PLQ sur la même longueur d’ ondes dans le domaine linguistique ?
YESSSSS !
Le projet de loi de M. Curzi est très louable et méritrerais probablement beaucoup plus que l’avenir qu’il va avoir. Mais je continue à croire (meme si je me répète) que meme une loi 101 réactualisée et revigorée n’obligera pas les gens à parler le français ni à l’afficher. Pourquoi les nouveaux arrivants et les autres allophones prendraient-ils la peine d’apprendre le français alors qu’on leurs parlent en anglais et qu’ils peuvent avoir touts les services qu’il veulent en anglais? C’est maintenant un cliché de dire qu’on peut vivre,travailler etc.. au Québec et en particulier à Montréal sans avoir à connaitre la langue de la majoritée. Une majoritée qui se comporte comme une minorité! Pour moi parler le français,c’est une question de fièretée,si on ne parle pas sa propre langue dans son propre pays,il n’y a pas personne qui va le faire à notre place surtout pas les anglais. Ces derniers ne se sont surtout pas gener pour crier au racisme et à la violation de leurs droits en allant devant les tribunaux pour émasculer la loi 101. Alors qu’il est difficile de trouver sur cette terre une minorité qui est traitée comme nous la traitons au Québec. Si »la tendance se maintient » nous nous laisseront couler dans le reste de l’amérique anglophone pour devenir d’abord »une ethnie comme les autres » puis du folklore…Est-ce que c’est ce qu’on veut vraiment?
Se laisser «couler», comme vous l’exprimez Monsieur Bradette, n’est certainement pas ce que l’on veut!
Aucun francophone ne veut de pareille éventualité.
Et voilà certainement une bonne raison pour nous encourager, nous les francophones, à redoubler d’efforts pour nous-mêmes faire davantage pour mieux parler et écrire notre belle langue française. Pour démontrer que cette langue est un trésor qui nous est cher.
Rien ne saurait jamais valoir l’exemple lorsqu’il s’agit d’appuyer une conviction, ne pensez-vous pas?
M. Asselin, vous posez la question : « Le PQ et le PLQ sur la même longueur d’ondes dans le domaine linguistique ? »
Non, le PLQ, dont la clientèle électorale est très anglophone, semble aimer l’anglicisation de Montréal et des environs tandis que le PQ, dont la clientèle électorale est très francophone, ne la souhaite pas et a l’intention de la freiner ou d’en reverser le cours…si encore possible.
Le PLQ est principalement Canadien et le PQ est principalement Québécois.
Un Canadien bilingue est supérieur, toutes les autres choses étant égales, à un Canadien unilingue et un Canadien unilingue, supérieur à un bilingue. Faut le laisser savoir aux anglophones qui manquent de francophones dans le Canada, sauf au Québec et dans certains coins du Nouveau Brunswick et un peu en Ontario, pour pratiquer afin de ne pas oublier leur deuxième langue française, sauf s’ils passaient leurs vacances annuelles au Saguenay, à St-Hyacinthe ou à Matane ou en France, douce France..Par ici les touristes canadiens…Bienvenue/Wellcome de la part de la Belle Province qui se souvient.
Autre erreur d’inattention. J’ai écrit plus haut : : «Un Canadien bilingue est supérieur, toutes les autres choses étant égales, à un Canadien unilingue et un Canadien unilingue, supérieur à un bilingue »
La véritable phrase corrigée est : «Un Canadien bilingue est supérieur, toutes les autres choses étant égales, à un Canadien unilingue et un Canadien trilingue, supérieur à un bilingue » Supérieur en plusieurs choses que je vous laisse découvrir. S’cusez.
Pour ceux & celles que ça intéresse:
Pierre Curzi présentera son projet de loi ce jeudi 12 avril, 19h00, à la Maison Ludger-Duvernay:
http://quebecfrancais.org/node/4137
M.Perrier,c’est exactement ce que veux dire en parlant d’etre fière de parler notre langue. Un faisant ça,on en fait la promotion et manifeste non seulement notre différence culturelle mais aussi notre belle originalitée nord-américaine. Après tout ceux qui viennent nous visiter mais aussi s’hétablir ici doivent prendre conscience que le français est important pour connaitre ce que nous sommes. Malheureusement,depuis bientot 30ans que j’habite à Montréal ,je n’ai jamais senti cela en particulier des »montréalais de naissance » qui sont les premiers à parler anglais au dépanneur ou quand un à une table de restaurant ou il n’y a qu’un anglos pour 4 ou 5 francos alors..Je pourrais donner pleins d’exemples comme ça! C’est pour cela que j’ai de sérieux doutes face à la survie de notre belle langue donc par le fait meme de notre culture. Je crois qu’on en vaut vraiment la peine mais ça,c’est mon opinion. Dans ce domaine comme dans malheureusement d’autres, il semble que la pensée magique soit plus forte que la pratique.
La survie du français ne peut pas s’appuyer seulement sur des lois.
Il faut aussi travailler selon 2 axes:
1 – Arrimer notre système éducatif entre pays francophones, plutôt que chacun de son côté à celui de nos voisins. La francophonie serait fortement dynamisée si on facilitait les migrations entre francophones, et l’obstacle majeur pour y parvenir est la différence entre les systèmes éducatifs. L’organisation de la francophonie devrait s’atteler à cette tâche.
2 – Les québécois doivent apprendre à respecter la syntaxe de leur langue à l’oral, au lieu de la massacrer à qui mieux mieux; et à combattre les anglicismes qui y foisonnent. Un sabir, un patois, un créole, ne peuvent pas attirer les allophones. Or c’est ce qu’est devenu le québécois oral, en tous cas celui de la grande majorité des québécois. Ils font plus que massacrer la syntaxe de leur langue, ils en compromettent la survie.
C’est d’autant plus dommage que le français jouit d’un prestige culturel considérable chez les voisins du sud, qui pourrait démultiplier notre influence culturelle si notre français n’était pas si défiguré et enlaidi – car c’est par ses qualités de précision et d’élégance qu’il peut attirer. Un étatsunien ne dirait jamais dans sa langue « I know it is what », et ne peut donc pas accepter de dire « je sais c’est quoi » en français. Les québécois doivent quitter ce goût morbide qui assassine leur langue, ou cesser de se désoler de sa disparition progressive, puisque c’est un effet dont ils chérissent la cause.
Bien entendu le chemin est long, mais c’est l’envie seule qui manque. Que se répande le goût de parler une langue belle, et les horreurs syntaxiques seront peu à peu délaissées. Sinon, faites votre deuil du français au Québec: Il n’y survivra pas.
Pierre Curzi : un homme qui se tient debout devant une foule de carpettes anglaises.
Un texte à lire absolument qui résume la triste situation du français au Québec.
Mais, madame Legault aurait dû ajouter que le redressement de la situation passe nécessairement par un comportement plus digne et normal de tous nos compatriotes francophones : ne plus parler anglais au Québec, sauf avec des visiteurs étrangers ou avec de vrais anglophones qui parlent français et respectent la majorité.
Deuxièmement, descendre dans la rue massivement pour exiger que notre gouvernement n’utilise que le français pour transiger verbalement et par écrit avec tous les Québécois : formulaires de toutes sortes, rapports d’impôt, etc., etc.
Condition sine qua non de progrès…
« Le combat légitime pour la survie de notre nation francophone Amérique. »
Très difficile pour la province, (territoire conquis, pour les vaincus) certainement réalisable par notre État de facto et de jure. L’état optimal accomplira cet objectif.
La question politique versus celle de la langue…
Alors, qu’est-ce qui vient avant, l’oeuf ou la poule?…J’élude la question et je prends les deux! Ensuite, j’aménage un couvoir chantecler au carrefour des mondes pour assurer la pérennité de notre épanouissement et rayonnement culturels.
La démarche de Pierre Curzy est courageuse. L’engagement d’un homme droit, fier, inspirant.
Merci!
Du courage ? Aller à contre-courant d’une large opinion publique, même quand cela peut être jugé « nécessaire », ne signifie pas pour autant faire preuve de courage ! Sa démission du PQ était du courage ?! La vraie démission, la vraie de vraie, aurait été de quitter l’Assemblée nationale et son poste de député ! Le concerné y a-t-il seulement pensé ? On fait dans la mission ou on ne fait pas ! Il n’y a rien de mal à vouloir le beurre d’érable et l’argent du beurre d’érable… tant qu’on ne laisse pas croire à quelque « crédule » qu’on a fait preuve de « courage » en choisissant le beurre d’érable au détriment de l’argent du beurre d’érable (ou vice versa).
Qui conteste aujourd’hui ouvertement (entendons dans un espace publique) et de façon soutenue l’essence de la loi 101 au Québec ? De la loi 202 au Canada (entendons celle d’un bilinguisme officiel) ? Qui ? N’en déplaise à tous ces experts d’une question linguistique capables de décortiquer l’impact d’une virgule d’une phrase d’un article des lois 101 et 202 sur des données sociolinguistiques, le vrai courage d’un légalisme linguistique serait de proposer une quelconque loi 1001 sortant des balises frontalières reconnues… Le courage, le vrai de vrai, sera là !
est-ce possible que des gens se relisent et qu’ils se trouvent superbes comme des gens aiment s’écouter parler et ont des orgasmes…paroles, paroles.
Je me méfie de ce PQ qui, au pouvoir, a aboli les COFIs, a refusé d’invoquer la clause non obstant et a refusé d’imposer la fréquentation des CEGEPs aux alophones.
Toutes les raisons invoquées pour ce faire, ou ne pas faire, seront-elles caduques, nules et non avenues après l’indépendance? Allons-nous continuer à ménager les communautés non francphones sous prétextes qu’elles pouraient quiter le Québec? Ternir notre réputation?
Je suis loin d’être convaincu que si les mêmes gens qui ont tergiversé alors que le Québec faisait parti de l’union seraient tout d’un coup des défenseurs courageux de la francophonie québécoise. Les chats n’accouchent pas de chiens.
Après avoir entendu le reportage à Radio-Canada, dimanche matin, je doute du courage de nos politiques, même les séparatistes.
J’aimerais lire le programme réservé aux non francophones après l’indépendance.
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Parfois quand la situation devant (ou dans) laquelle on se trouve paraît confuse, il est bon de se rappeler de ce qui fut avant. Sans parler de notre maître le passé. De la voir comme une conséquence d’une cause peut-être ancienne, peut-être oubliée. Ou jamais apprise. (Et pour quelle raison?) Ou non comprise. Et probablement refoulée.
Le problème Québécois (et celui des Québécois) n’est pas simple. Descendants de Français venus coloniser le pays (ou chasser les fourrures). Début de petit peuple, donné en échange lors de la guerre mondiale du temps pour le Brésil aux revenus plus prometteurs par le perdant provisoire, la France. Notre mère patrie, disait-on avec des pleurs dans les yeux ou rancœur.
Nous avons perdu. Nous avons été vaincus. Au plus profond de nous, nous avons une mentalité de vaincus. De perdants. Pas tous. Beaucoup!
Et il ne faut jamais l’oublier. Sous toutes sortes de formes et d’apparences , de discours, de raisonnement, d’humeur, notre passé ressurgit.
Les plus braves sont morts au combat. Ensuite, les plus intelligents et ceux qui en avaient les moyens sont retournés en France. Ou la Grande Histoire les attendait. Ici, elle venait de se terminer. Il n’y aurait plus que la petite histoire de la survie. Ne sont restés que ceux qui n’avaient pas le choix. Qui voulaient survivre peu importe comment. Et ne pouvaient guère plus. Ou qui avaient quelques biens ici et voulant les conserver, ont fait alliance avec l’occupant pour contrôler les occupés. Nos créanciers et hommes d’affaires et exploiteurs, exemple de bien d’autres qui ont pris leur suite jusqu’à nos jours.
Et le clergé.
On dira que sans eux, nous aurions été assimilés comme bien d’autres dans la même situation. Dans ce cas, nous parlerions Anglo et ferions parti de ce grand peuple d’Amérique du Nord. Un de mes oncles, franco, jusqu’à sa mort, regrettait que ce ne soit pas arrivé. Il y voyait une forme de promotion sociale. La chance de sa vie qui lui était passée sous le nez. Il ne doit pas être le seul?
Nous devons donc constamment nous défendre. Contre les autres. Sans trop le montrer. Contre nous-mêmes. Sans trop nous mépriser. Ou comme le hamster, courir sans cesse dans sa petite roue pour rester sur place.
Bref retour historique. En France, pendant quelques années, on a appelé «collaborateurs» ou «collabo» certaines des personnes dont j’ai parlé. Parce que leur comportement lors de la défaite n’a pas été apprécié.
Les Français qui ont été vaincus et occupés et gouvernés par les Allemands pendant 5 ans, il y a 60 ans, s’en souviennent encore.
Nous voilà gouverné par nos ennemis, envahisseurs, conquérants, occupants, colonisateurs, depuis 250 et encore pour un bon moment si on en juge par les résultats des 2 référendums.
Et, du droit des vainqueurs, ils nous ont laissé le territoire dont ils ne voulaient pas. Ils ont charcuté ce qui était devenu leur territoire selon leur bon vouloir (Haut/Bas Canada/Labrador, etc) Et nous ont fait et continue à nous faire des lois pour leur propre besoin. Lois auxquelles nous devons obéir.
Mais la mentalité collabo demeure. Il y a diversité d’interprétation sur la préservation des caractères acquis. Quand on a été habitué à recevoir de coups de bâtons ou des coups de pieds au cul, ou des claques derrière la tête, même si on n’en reçoit plus ou pas autant depuis un moment, le réflexe demeure. Instinctivement on courbe l’échine, baisse la tête, plie les genoux.
Se souvenir des menaces des référendums : Nous allions perdre «nos» Rocheuses. «Nos» pensions. Le fleuve. Oh! Il est déjà au Fédéral. Les nations indiennes (des villages) réclameront une frontière de 100 milles de territoire. Je me souviens des belles cartes de l’Actualité du temps.
Comme disait monsieur Justin, si le Québec à le droit de se séparer, Montréal (anglo) aussi.
Après tout ce dépeçage, il resterait quelques villages au sud et au nord du fleuve.
Et les éditorialistes de la Gazette et du Globe and Mail qui affirmaient qu’il ne fallait surtout pas nous laisser faire. Nous étions trop primitifs. Le nettoyage ethnique et les camps de concentration pour nos ethnies, immigrants, étrangers. Et voilà les voix des Juifs terrorisés qui s’ajoutaient. Que voulez-vous, c’était plus fort que nous, nous ne pourrions pas nous en empêcher. Il fallait donc que quelqu’un le fasse à notre place.
Et ces doses de mépris n’ont pas eu d’effets? D’où le sentiment de repentance innée qui surgit instinctivement lorsque semblable critique survient (et elle se réactive à chaque fois que collectivement on relève la tête).
Notre devise: Je me souviens! On s’est souvent demandé à quel point elle était vraie? Mais si on la lisait autrement. 250 ans d’Histoire (ratée?) qui se rappelle à nous physiquement. Comme les symptômes d’une maladie psychosomatique.
Et même nos propres élites collaborent à notre assimilation. Comme leurs ancêtres. Ils tiennent leur pouvoir et leur influence d’en Haut, de Là-Bas et, étant ambitieux, ils savent très bien qu’ils doivent persévérer s’ils veulent continuer. Rester en place ou être appelé vers un plus vaste aquarium.
Se souvenir du Coup de la Brinks.
Il ne faut pas seulement viser le PLQ. Combien de fois au PQ, devant les attaques contre la loi 101, nul ne répliqua. Même un ex-premier ministre, monsieur Bouchard, dit qu’il ne pourrait plus se regarder dans le miroir s’il ripostait. Il était inconcevable d’utiliser la clauses dérogatoire ou nonobstant. Même si c’était un de nos droits. Même afin de défendre nos droits. Complicité active et enthousiaste de la part du PLQ et complicité passive du PQ. Qui semble surpris du résultat de ses actions passées et en accuse perfidement les Libéraux.
Et dans ce qui était nos prérogatives (ou face à d’autres interventions du fédéral), on recula. Avec ferveur, encore, de la part du PLQ dont la clientèle est anglo/immigrante/assimilée de souche. Et avec gêne mais constance de la part du PQ dont la clientèle est québécoise de souche née native (mais tous ces mots sont désormais honnis. Heu! Mais si le PQ méprise son public cible qui le remplacera : les immigrés?)
Et on poursuit cette belle œuvre d’accroupissement.
L’éducation est la création de l’avenir. Vraiment? On a appris que ceux qui se présentaient pour ce poste était parmi les pires cégépiens. Lors de l’examen devant trier les meilleurs, on révéla qu’il y avait 50% d’échec. Pour un examen de niveau secondaire 1. Ce n’est pas grave puisque l’examen consiste en cela : choisir les meilleurs. Non? Non! Pour préserver les postes des profs de la faculté d’enseignement, il faut un contingent suffisant de recrues. Donc, on les acceptera toutes. Quitte à quelques cours de rattrapage. Mais si vous ne savez pas votre français à 20 ans, vous pensez pouvoir l’apprendre dans les 4 ans suivants? Et l’enseigner? Vous ne le saurez pas davantage au bout de 4 ans mais vous l’enseignerez.
Et, pendant 30 ans, des incompétents qu’on troublera encore régulièrement à coups de réformes absurdes du ministère protéiforme de l’Inéducation formeront des générations de citoyens de demain. Hiha!
Et pour faire courber le dos aux manants évitant qu’ils perdent cette si bonne habitude, on leur dira qu’ils parlent mal, qu’on a honte d’eux. On aura passé 15 ans à ne pas leur enseigner et on sera surpris du résultat?
Même chose pour l’Histoire. Pour les raisons décrites plus haut, il est toujours embarrassant pour les vaincus d’apprendre leur passé. Il pourrait en résulter quelques acrimonies. Ainsi les vainqueurs – maintenant nos amis et bienfaiteurs- et leurs amis parmi nous (ailleurs et autrefois appelés collabos) ont de la difficulté à trouver le programme adéquat. Et ils cherchent encore.
Dans mon temps, on apprenait la beauté du rôle de l’église chez nos premiers colons. Et les cours finissaient avec Dollar des Ormeaux. Pour recommencer quelques années plus tard avec le Québec moderne et l’Expo. Entre temps, s’il faut le souligner, il n’y a pas eu de cours. Et probablement pas d’Histoire. Ni moderne. Ni ancienne. Ni scolaire. On faisait de la socio. Parlait de l’électricité. Et de l’influence de la tv. En 352 ans, il ne s’était donc rien passé. Petit peuple sans histoire disait je ne sais plus qui. Puisque personne ne m’a donné son nom.
Et notre belle assimilation se poursuit. Il n’y a que le rythme ou la vitesse qui change. Selon le malaise ressenti par le patient qui se rend tout à coup compte que quelque chose de déplaisant se passe. Heureusement, il se rendort vite.
On nous dit qu’il y a 50,000 immigrants par an (dont la plupart ? choisissent l’anglo). Et leur progéniture aussi ? Simple calcul. En 10 ans, ça fait 500,000 personnes. En 20 ans : 1 million.
Nous sommes 7 millions.
Et on parle de doubler le nombre d’immigrants. 100,000 X 10 = ?
Bref, nos problèmes sont nombreux. Et il faut une débrouillardise et une volonté continuelle pour y faire face. D’autant plus que nos efforts seront sans cesse sabotés par beaucoup d’entre nous et par les gens que nous accueillons. Et nos différents partis politiques. Et ceux de là-bas.
Et nos élites financières dont il faudrait reparler.
La solution pour certains est la séparation. Qui fait peur à 50% des gens.
Et, encore dans ce cas, on se retrouve devant le vieux combat que j’appellerai : messieurs Falardeau/Léo-Paul Lauzon. Pour l’un (que j’aimais bien revoir à la tv tant ses interventions me manquent), se séparer est la priorité qui règlera tous nos problèmes ou, s’il en reste, on les règlera après. Pour l’autre : se séparer si c’est pour être exploité par nos petits patrons blancs au lieu des patrons anglo, ça ne vaut pas la peine. Je m’ennuie aussi de monsieur Lauzon qui aurait de si belles choses à dire au sujet de nos économistes.
Et ainsi de suite pour tant de problème. Je ne parlerai pas de la collaboration mafia légale/illégale avec nos élites. La si belle corruption. Ou les paradis fiscaux. Et l’exploitation de nos ressources et de nos finances par nos décideurs et entrepreneurs entreprenants.
Et leurs porte-paroles qui sans cesse nous font honte de notre incivisme.
Et notre cynisme.
Quant au français, bien ou mal parlé ou en perdition, ce n’est qu’un des problèmes parmi tant d’autres.
Le tout finit par être fatiguant et on a une vie à part la dactylo.
La solution?
Quant à monsieur Pierre Curzi, je lui souhaite tout le bien possible. Mais rien de ce qu’il peut penser n’entraînera de conséquence s’il ne dirige pas le pays (ou la province).
Quand à madame Marois cheftaine du PQ et, dit-on, femme sereine et épanouie, il n’y a qu’à se souvenirs de ses prouesses lors du débat (?) sur la patinoire de Québec…
Qui avait forcé la démission de monsieur Curzi et de quelques autres qui ne voulaient pas prendre l’habitude bien Libérale de se boucher le nez en votant. Même si (spécimens libéraux facilement observables), on peut remarquer qu’on y prend vite l’habitude et quelques plaisirs.
Encore une fois, l’oubli est si rapide et si volontaire (de la part de nos médias d’«information» qu’on reproche maintenant aux démissionnaires d’avoir trahi leur chef et la cause pour des caprices. Et fait preuve d’égoïsme. Faisant tant de peine à notre Bianca Castafiore.
La qualité de son jugement fait plaisir à voir. Mais c’est si commun du côté de nos élites.
Mais personne ne semble s’en troubler. Pas davantage que pour notre cher Premier qui, hier encore laissait planer bien des doutes sur ses motivations (?) mais qui devient un bâtisseur, un nouveau Jean Lesage avec son Plan Nord.
On a presque l’impression qu’un organisme de désinformation travaille sans cesse à déconstruire et déstructurer les esprits. On efface, nettoie, défragmente le disque dur des mémoires (les nôtres) (notre seul lien avec la réalité) et une nouvelle version améliorée du passé s’installe. Dans laquelle tout va pour le mieux.
Qui parle encore du zoo de Québec dévasté? Ou des 50 millions de la Caisse de Dépôt?
Et penser à madame Gaspésia comme première ministre de… de …
2
Bonjour,
Je pensais que la version précédente de mon texte était perdue. Je l’ai donc republié avec quelques ajouts. Je vois tout d’un coup l’ancienne version réapparaître pour approbation (en jaune). J’aimerais qu’on l’efface.
La version définitive est celle parue le 9 avril 2012 à 17h.27.
Merci.
P.S. Cette note n’est pas pour publication. Message pour le modérateur.
@ Henry Dickson
» Un peuple sans histoire » : Lord Durham.
Cordialement
Voici ce que j’ai lu ce matin sur un bail commercial:
22. The parties have requested that this present Offer and subsequent Agreement of Lease by drawn up in the English Language; Les parties ont demandé que la présente entente ainsi que le bail a venir soient redigés en langue anglaise.
Quelle écoeuranterie!!!
Tout le bail est rédigé uniquement en langue anglaise. Il faut donc faire tit-chien et signer si on veut le local et ce en comprenant plus ou moins ce qu’on signe. La clause n’est pas illégale si on en croit l’article 55 de la Charte qui autorise qu’on déroge à la loi si les parties s’accordent pour le faire. Sous le couvert de la sacro-sainte liberté des contractants, on passe outre à l’esprit de la loi sur la langue officielle. En d’autres mots, les contrats commerciaux se passent en anglais qui est, comme tout le monde le sait, la langue universelle de la business. Comme je me le suis un jour fait dire par un petit baveux d’une compagnie Canadian de télécommunication, «la business, au Canada, c’est en anglais que ça se passe; notre entreprise est une entreprise canadienne…» Ça va donc prendre plus que des CEGEPs en français pour empêcher que nous soyons dépossédés de notre langue, de notre culture, de notre territoire, de nos ressources…
Montréal s’anglicise? You bet! Il n’y a que madame Saint-Pierre pour ne pas le voir et l’entendre. Même dans l’est de la ville, dans le coin de Ste-Catherine/St-Hubert, on entend surtout de l’anglais.
Alors, ça va faire les hésitations et le léchage des anglos. À défaut d’une indépendance du Québec, il faut au moins obtenir la protection totale de la loi pour assurer notre droit de vivre en français et exclusivement en français dans tous les domaines de la vie collective. Si Schwartz (oui, oui, le «delicatessen»), peut avoir pignon sur rue uniquement en français, je ne vois pas pourquoi Costco Wholesale ne pourrait pas faire de même.
Jacques Tremblay
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Je vais être déprimant.
Il ne faut compter sur aucun des 2 partis officiels: PLQ. PQ (quoiqu’ils disent ou prétendent). ADQ (disparu). CAQ, en attente de légitimité et de lécher les riches et les puissants comme les 2 premiers à leur place. QS ?
Et, encore plus déprimant, je n’ai aucune solution.
Quand les gens jugeront que la situation est intolérable, elle changera. Ce qui ne peut plus durer s’arrête. Les moyens ne seront sans doute pas élégants.
Mais il se peut qu’ils s’adaptent. Si on en haut lieu, on rêve d’une immigration de 100,000 par an. Multiplier par 10 ans? En quelques générations et pas beaucoup, on se trouve devant un remplacement de population.
Déjà que certains intellos du PQ méprisent ceux qu’ils désignent comme «de souche». Les seuls qui ont des raisons, disons, héréditaires, viscérales, de faire l’indépendance. Rêvant de voir un Québec multiculturel, ouvert sur le monde, avec pleins de gens de partout parlant français.
Et, comme on dit en marketing: il est plus difficile de recruter un nouveau client que de garder les anciens. Et si ces derniers se sentent négligés et vont magasiner ailleurs, le PQ sera dans la situation du Bloc. Certains prédisent pour la prochaine élection, 4 députés. Madame Marois retournera à sa collection de foulard.
Mais, si on y pense, l’assimilation n’est peut-être pas si désagréable que ça. Comme l’huile de foie de morue de mon enfance, on manque sans doute de motivation mais si on vous dit que c’est pour votre bien. Et tant de gens le disent.
Sentez-vous un sentiment d’exaltation devant cette solution?
Le projet de loi de Monsieur Curzi est un pas dans la bonne direction. Mais il s’agit d’un moyen de protection de la langue française semblable à ceux qui ont été utilisés jusqu’à présent et qui n’ont pas atteint leur objectif de refrancisation de Montréal. Il faut voir le problème avec un regard neuf et le penser en termes de stratégie, comme le ferait, avec l’aide de son équipe, le chef d’étar-major d’un pays en guerre contre un autre pays. Nous avons ici une guerre des langues. Le principal théâtre d’opérations dont nous devons nous occuper est la ville de Montréal. Nous devons y identifier nos principaux adversaires et les neutraliser. Ensuite, tout deviendra plus facile. Il ne s’agit pas de les attaquer ni de les détruire physiquement. Il faut tout simplement les convaincre de cesser leur opposition et de se ranger de notre côté. Il ne faut pas tenter de les prendre par les sentiments. Ce sont des hommes d’affaires anglophones et certains hommes d’affaires francophones qui sont leurs alliés dans cette guerre. Ils valorisent l’argent au dessus de tout et ce sera là leur talon d’achille. L’Assemblée Nationale du Québec peut commencer à y protéger la langue française et à lui faire regagner le terrain perdu, en commençant à Montréal, et cela avant même que l’État du Québec devienne un pays véritable et indépendant. L’assemblée nationale peut utiliser ses pouvoirs en matière d’imposition pour faire plier les irréductible qui s’opposent toujours à la langue française à Montréal. Elle peut établir un impôt de refrancisation de la ville de Montréal payable par toute personne physique ou morale dont revenu annuel est supérieur à, par exemple, un million de dollars. Cet impôt s’appliquera à tous les résidents du Québec ayant ce revenu annuel supérieur afin que tous demeurent égaux devant la loi. Une fois la loi en vigueur, il ne faudrait probablement que quelques années pour que les réfractaires se plient à la volonté de vivre en français de la majorité francophone. Cet impôt pourrait alors être aboli ou réduit à un faible pourcentage symbolique.