Notes
Cinéma

Notes

Arte
Arte, c’est le nom d’une chaîne de télévision culturelle franco-allemande créée en 1992. Depuis, on y défend une télé créative, culturelle, que d’aucuns considèrent comme élitiste, mais qui a l’immense qualité de ne pas tout niveler par le bas. La Cinémathèque lui rend hommage en présentant plusieurs des productions – télé et cinéma – issues de cette chaîne qu’on aimerait bien voir copiée ici.

Le cinéma est, bien sûr, à l’honneur, avec de nombreuses émissions sur le 7e art: Classified X, de Melvin Van Peebles et Mark Daniels, sur la représentation des Noirs dans les films d’Hollywood; Ingmar Bergman, Life and Work, de Jörn Donner, une entrevue avec le cinéaste de 80 ans; Ventura… dit Lino, un portrait du comédien par sa fille Clelia Ventura; La Magie Méliès, de Jacques Meny. Il y aura également des documents réalisés par des «cinéastes de cinéma»: Sa vie à elle (les Années lycée), de Romain Goupil; L’Age des possibles, de Pascale Ferran; Portraits, d’Alain Cavalier, dans lequel le réalisateur de Thérèse rencontre des gens qui exercent encore des «petits métiers».

Mais Arte est également coproducteur de nombreux films. La Cinémathèque en présente quelques-uns dont certains quasi inédits, comme La Fille seule, de Benoît Jacquot, avec Virginie Ledoyen; et Comment je me suis disputé… (ma vie sexuelle), d’Arnaud Desplechin (La Sentinelle); La Naissance de l’amour, de Philippe Garrel, avec Jean-Pierre Léaud. Également au programme: Brigands, chapitre VII, d’Otar Iosseliani; Les Gens de la rizière, de Rithy Panh; Petits Arrangements avec les morts, de Pascale Ferran; Trois Vies et une seule mort, de Raoul Ruiz, avec Mastroianni et Anna Galiena.

Si le cinéma se taille la part du lion, on retrouve également des programmes sur la musique comme Beautiful Losers, à propos Leonard Cohen et Marianne Faithfull; deux documents autour de Maria Callas; et Faire kifer les anges, de Jean-Pierre Thorn, sur le hip-hop. A la Cinémathèque québécoise, du 2 au 30 juin. Voir calendrier Cinéma répertoire.

Asylum
Au Canada, des milliers de personnes demandent le statut de réfugiés chaque année. Près de 50% d’entre elles l’obtiennent; les autres doivent aller voir ailleurs si elles y sont, après une période d’attente qui peut aller jusqu’à deux ans. Comment vivent-elles pendant ce temps-là? Après Bonjour! Shalom!, Garry Beitel s’est intéressé à trois réfugiés: une Russe du Kazakhstan, accompagnée de son fils; un jeune Roumain venu ici dans un conteneur; et un militant des droits humains du Bangladesh, qui a laissé femme et enfant au pays.

Il s’agit de trois cas limites: de gens qui craignent des représailles s’ils rentrent chez eux, mais qui n’ont pas subi de violence. On voit leur vie quotidienne, leur découragement, leur espoir; on suit les auditions des juges qui décideront de leur avenir. Asylum ne prend pas vraiment parti. Les réfugiés ne sont pas des paumés qui cherchent à profiter du système, et les juges ne sont pas des fonctionnaires sans âme. En fait, Beitel nous retourne une question dont la réponse n’est pas évidente: comment décider que quelqu’un sera un réfugié? Où tracer la ligne? Un film sobre sur un sujet-choc. Au Cinéma ONF. Les 4, 5 et 6 juin, à 20 h, au Cinéma ONF, 1564, rue Saint-Denis.