Magnifico : A contre-courant

Le Grand Bleu, de Luc Besson, projeté sous l’eau, dans la piscine du centre Claude-Robillard, avec son aquatique; Les Parapluies de Cherbourg, de Jacques Demy, présenté sous la pluie, des spectateurs payés pour voir un film (premier arrivé, premier servi, le 18 juin, à 19 h): Claude Chamberlan a encore frappé! L’événement Magnifico – quatre et une nuits de cinéma – témoigne une fois de plus de l’audace et de l’imagination délirante du directeur du Festival du nouveau cinéma et des nouveaux médias. Alors que le Festival a regagné ses pénates à l’automne, ce volet plus éclaté, fête populaire et kermesse audiovisuelle, reprend ses droits, avec un programme plus léger, des primeurs attendues, et un côté ludique apprécié.

Wild Man Blues, de Barbara Kopple, arrive enfin à Montréal. La réalisatrice d’Harlan County USA a suivi Woody Allen, et sa compagne Soon-Yi, en tournée européenne avec l’orchestre de dixieland avec qui il joue de la clarinette. La personnalité du cinéaste est si forte qu’elle contamine chaque séquence. En gondole à Venise, dans un grand hôtel parisien ou à table avec ses parents, Woody semble vivre dans un film d’Allen. Délicieux.
Modulations, de Lara Lee, suit l’évolution de la musique électronique, de John Cage aux D.J. d’aujourd’hui, en passant par Giorgio Moroder et Kraftwerk. La projection sera suivie d’un party rave au Cathédrale Night Club (informations: 842-4721), coin boulevard Saint-Laurent et rue Roy. Images d’archives, extraits de shows, et témoignages (David Bowie, Joe Allessandro, etc.) composent Lou Reed Rock and Roll Heart, de Timothy Greenfield-Sanders, réalisé pour la télé, et exceptionnellement projeté en salle.

Réalisé après Les Feluettes, Uncut semble être le cri d’indépendance de John Greyson; un film qui remet les pendules à l’heure, et montre que le réalisateur de Zero Patience peut faire l’aller et retour entre le commercial et l’expérimental. Uncut autour de trois obsessions: Pierre Elliott Trudeau, la circoncision et les Jackson Five. Ça tient du carnet de notes, de l’association d’idées et d’images, et c’est aussi dynamique que brouillon. Anna-Maria Tato, la dernière compagne de Marcello Mastroianni, a réalisé Mi ricordo, si, io mi ricordo, un hommage émouvant au comédien mort l’an dernier.

Côté vidéos, Luc Bourdon a concocté Vidéos d’enfer où Frank Zappa, Michael Moore et le vidéaste français Connanski se croisent par la bande. La réalité servira de décor à la fiction puisque Le Cour au poing, de Charles Binamé, sera projeté dans le quartier même où il fut tourné – avec sous-titres anglais, thank you very much!

Les projections extérieures sont, bien évidemment, gratuites, et seront reprises au Parallèle, à l’exception des Parapluies de Cherbourg. Il y aura une prévente de billets les 6 et 7 juin, de 12 h à 20 h, au Parallèle. Tous à l’eau!

Du 17 au 21 juin
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