Six Days, Seven Nights : Rien de neuf sous le soleil
Cinéma

Six Days, Seven Nights : Rien de neuf sous le soleil

Chaque été, les studios hollywoodiens nous offrent, entre plusieurs blockbusters décérébrés, un ou deux films qui tentent de retrouver la \«magie?» de leurs classiques, en s’appuyant sur des qualités qui ont presque complètement disparu de leur production contemporaine: une intrigue solide, des dialogues soignés, des personnages bien construits… Parfois, la tentative marche (comme dans le cas de Romancing The Stone, pastiche sans prétention des films d’aventures des années 30); mais, le plus souvent, elle ne fonctionne pas (comme dans le cas de I Love Trouble, pâle copie des comédies romantiques des années 40).

Six Days, Seven Nights, le nouveau film d’Ivan Reitman (Twins, Junior), s’inscrit visiblement dans cette lignée. S’inspirant des comédies d’aventures comme The African Queen et Heaven Knows, Mr. Allison, le scénariste Michael Browning fait revivre le genre de comédie romantique qui unit deux personnages que tout oppose, dans un environnement hostile où ils tombent amoureux.

Le film nous offre donc Harrison Ford, en pilote de brousse macho, et Anne Heche, en journaliste de mode frivole, dont l’avion s’est écrasé sur une île perdue du Pacifique, où ils s’éprennent l’un de l’autre tout en luttant contre des serpents, des pirates et des scorpions. Tout ça pendant que leurs compagnons respectifs (Jacqueline Obradors et David Schwimmer) pleurnichent, puis se consolent en couchant ensemble…

Si la trame évoque brièvement celle de Swept Away…, l’excellent film de Lina Wertmuller, son développement et sa mise en scène écument plutôt le matériel d’une douzaine de grands films hollywoodiens: du saut de précipice emprunté à Butch Cassidy and the Sundance Kid, à la fin mémorable de The Flight of the Phoenix. On regarde donc ce calque transparent sans surprise (bonne ou mauvaise) et sans réel ennui, ni véritable intérêt; l’interaction entre les deux vedettes est adéquate sans être mémorable; les dialogues sont appropriés sans être inspirés; et la mise en scène est efficace sans être imaginative. Le résultat est un divertissement moyen qui fait passer agréablement une soirée, tout en restant nettement inférieur aux classiques qu’il tente d’imiter.
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