

100 % Arabica : Hors du rail
					
											Georges Privet
																					
																				
				
			L’entrain, l’humour et la bonne volonté peuvent parfois aider à masquer un manque de substance ou de cohérence narrative. Cela n’empêche toutefois pas ces défauts de finir par rattraper une ouvre comme ils rattrapent 100 % Arabica – le petit film attachant, mais terriblement décousu de Mahmoud Zemmouri (De Hollywood à Tamanrasset et Les Folles Années du twist).
Curieux mélange de comédie sociale et de musical adolescent (tendance Salut les copains), 100 % Arabica raconte les efforts risibles d’un pseudo-imam (Mouss) pour débarrasser un quartier arabe de la banlieue parisienne de deux chanteurs rivaux (les stars du raï Khaled et Cheb Mami), dont l’affrontement détourne ses fidèles et menace de bouleverser (on ne sait trop comment) l’équilibre fragile du quartier…
Partant de ce prétexte léger, Zemmouri signe un fourre-tout  sans prétention, aussi décontracté et sympathique qu’échevelé  et brouillon. Avec, côté qualités, un rythme enlevant, une  bonne humeur contagieuse et une bande-son soignée (le film est  un must pour les amateurs de raï); et, de l’autre, un scénario  anorexique, des acteurs maladroits et une fin en queue de  poisson.
  L’ensemble fait l’effet d’un curieux mélange: un cocktail qui  ressemble moins au café du titre qu’à un punch aux ingrédients  exotiques. Un drôle de pot-pourri qui évoque, en vrac, les  comédies des Charlots, les vieux films yéyé, le cinéma engagé  de Ken Loach et Do The Right Thing…
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