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Cinéma

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La Seconda Volta
Mimmo Calopresti (Fr. Italie, 1995)

Le nom de Nanni Moretti est rarement synonyme de déception. Comme réalisateur (Caro Diario) ou comme comédien (Il Portaborse), Moretti signifie l’assurance d’un film qui aborde des thèmes forts et des réflexions poussées. La Seconda Volta (sélection officielle à Cannes en 96) confirme cette tendance. Un enseignant, joué par l’acteur italien, revoit par hasard la terroriste (Valeria Bruni Tedeschi) qui avait failli l’abattre dix ans auparavant. Lui l’a reconnue, pas elle. Il s’impose dans sa vie, partagée entre la prison de soir et le boulot de jour, jusqu’à ce qu’il la confronte en révélant son identité. Dans quel but? Le sait-il lui-même. Sa démarche mène à peu de choses et rien n’est fait dans le film pour laisser croire à une rédemption. Thèse pessimiste sans doute, mais qui permet de poser des questions sur le terrorisme et ses victimes sans prendre le spectateur pour un enfant qui aurait besoin d’une réconciliation. (V. Desautels)

Bienvenue à Sarajevo
Michael Winterbottom (É.-U., 1997)

Steven Dillane incarne un journaliste britannique en porte-à-faux avec l’éthique sensationnaliste d’un collègue américain (Woody Harrelson), qui tente de faire passer un groupe d’orphelins hors de la zone de combat. Le réalisateur signe ici un poignant manifeste antimilitariste tout en critiquant vertement le contingent international présent qui n’a pas fait grand-chose pour arrêter cette guerre, au cour d’une Europe chamboulée. Ce film est basé sur des faits bien réels et combine habilement de vrais reportages télé avec une reconstitution des plus fidèle. En regardant Harrelson défier le tirs des tristement célèbres snipers, on devine tout de suite qu’il carbure plus au sensationnalisme qu’à l’objectivité journalistique. Le spectre du grandiloquent Bernard-Henry Lévy n’est jamais très loin. Troublant. (F. Tremblay)