Madeline, c’est avant tout le personnage principal d’une série de livres pour enfants créée en 1939 par Ludwig Bemelmaus. Heureuse initiative de Daisy von Scherler Mayer (Woo, Party Girl) que de mettre à l’écran les histoires de cette fillette très éveillée. Au sein du groupe de douze jeunes filles fréquentant une école dirigée par une bonne sour adorable, Madeline est la plus jeune, mais aussi la plus espiègle. Celle qui ne craint rien, surtout pas de parler à des inconnus. Celle à qui il arrive toujours quelque chose. Sans grande intrigue principale, le film s’avère plutôt être le défilement d’une série de petites anecdotes de la vie de Madeline, sur la trame dramatique de la menace de fermeture de l’école.
Et, à vrai dire, c’est ce qui fait la principale force de cette comédie. Rien de trop sérieux, mais plusieurs événements d’un réalisme touchant. Il ne se passe rien d’absolument extraordinaire, pas de monstre, pas de dinosaure. Simplement Madeline, qui tantôt se fait enlever l’appendice, tantôt tombe à l’eau. Et c’est cette simplicité certaine qui fait tout le charme du film. Cela, joint à un humour particulier, parfois facile, mais d’autres fois plus tordu. Il faut voir les fillettes chercher un chapeau égaré et s’entendre sur le fait qu’il faut, pour le retrouver, penser comme un chapeau. «Je suis un chapeau, où suis-je?» Et ça marche. Amusant.
Si Madeline est un film aussi attachant, c’est en grande partie grâce à sa distribution. Hatty Jones est une Madeline parfaite, le sourire toujours sur le coin de la bouche, le feu dans les yeux. Une petite actrice remarquable, vraiment, tout comme les onze autres fillettes, qui s’acquittent de leurs rôles avec une maîtrise impressionnante pour des petits bouts d’une dizaine d’années. Frances McDormand, qui a remporté un Oscar pour sa prestation dans Fargo, interprète pour sa part de façon admirable le rôle de Miss Clavell, la bonne sour que plus rien n’impressionne.
Madeline, ce n’est rien de bien compliqué. Un petit film pour la famille, très réussi. Les enfants s’amusent, les parents s’amusent. Et moi aussi.