The Mask of Zorro : Touché!
Cinéma

The Mask of Zorro : Touché!

Qui d’autre que Steven Spielberg aurait eu l’audace d’essayer de ramener des morts un héros aussi dépassé (et aussi pastiché) que Zorro? Peut-être Mel Brooks (Robin Hood: Men in Tights), Luc Besson (qui prépare une nouvelle Jeanne d’Arc) ou encore le Dino de Laurentiis de King Kong et de Flash Gordon…

Toujours est-il que le père d’Indiana Jones (lui-même un aventurier des genres perdus) et le metteur en scène Martin Campbell (qui avait déjà supervisé le retour de James Bond dans GoldenEye) réussissent presque complètement la résurrection de leur héros avec The Mask of Zorro – un film de cape et d’épée sympathique et efficace (bien qu’un peu trop long), qui tente de capturer le charme naïf des films d’Errol Flynn et de Douglas Fairbanks.

Étonnamment fidèle à l’esprit de ses modèles, bien que plus sexy, luxueux et explosif, ce énième remake des aventures du héros de Johnston McCulley rassemble tous les ingrédients attendus autour d’un prétexte plaisamment démodé: à savoir, la relation de Don Diego de la Vega (Anthony Hopkins, en Zorro vieillissant) avec un hors-la-loi maladroit (Antonio Banderas) qu’il entraînera pour le remplacer, et qui le vengera du gouverneur monstrueux (Stuart Wilson), qui a jadis enlevé sa fille (Catherine Zeta-Jones) et tué sa femme.

Partant de ce canevas classique (qui embrasse tous les éléments de la légende), Campbell nous sert un Zorro au premier degré, rempli de couchers de soleil en technicolor; un film de genre sans une once de cynisme ou de révisionnisme, qui se contente d’offrir honnêtement les plaisirs d’un film d’aventure classique: un long prologue héroïque dans la grande tradition du genre; un duel drôle et sexy entre Zorro et sa promise; une poursuite à cheval truffée du type de cascades qu’on ne voit presque plus aujourd’hui.

Certes, on pourra regretter l’utilisation abusive (et bien contemporaine) d’effets sonores assourdissants, et le fait que Campbell n’ait pas (il s’en faut de beaucoup) l’humour et le sens du détail qu’avaient le Lester des Trois Mousquetaires ou le Polanski de Pirates. Cela n’empêche toutefois pas ce film sans prétention d’atteindre ses objectifs d’honnête divertissement. Reste à voir si les jeunes d’aujourd’hui ont encore envie de voir le genre de film qui remplissait jadis les salles paroissiales…

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